Yankees, go home !

Yankee-go-homeYankees, go home ! C'est le cri que nous devons pousser devant les nouvelles avancées dans l'affaire des écoutes de la NSA (Agence Nationale de Sécurité des USA) en France.

Débutée en juin dernier, cette affaire a pris un nouveau tournant avec les révélations du journal Le Monde le lundi 21 octobre 2013. Rendez-vous compte, 70 300 000 de données ont été collectées par l'agence étasunienne pour le seul mois de décembre 2012, et rien que sur le sol français ! Imaginez maintenant ce chiffre additionné à ceux concernant les autres pays de l'UE où du monde entier. Nous pouvons estimer sans trop nous tromper que le nombre de données personnelles collectées dépasse allègrement le milliard. Un milliard ! Et ceci pour quoi ? Pour – soi-disant – garder le sol américain sûr et à l'abri de toute attaque terroriste ? C'est en effet le but premier de la NSA qui est de garantir, comme son nom l'indique, la sécurité du territoire national américain.

Bien entendu, le nombre de données et surtout les cibles (vous et moi : de dangereux barbus islamistes, c'est bien connu..) démontrent que tout ceci n'est qu'une vaste fumisterie. Nos appels, nos SMS, nos e-mails via les smartphones sont épiés, décortiqués et archivés par les services secrets américains. Faites attention les amis !

Je souscris totalement aux propos – une fois n'est pas coutume – de Jean-Jacques Urvoas. Les États-Unis n'ont pas d'alliés, ils n'ont que des cibles ou des vassaux. Je souscris encore aux propos de François Fillon lorsqu'il « espère que le gouvernement français a encore assez d'autorité pour défendre les intérêts de la France ». Venant de Fillon qui a bradé continuellement la souveraineté populaire lorsqu'il était Premier Ministre, cela peut faire sourire. Mais cela a au moins le mérite d'être dit !

Nous ne pouvons accepter d'être dans l'une des deux catégories présentées par M. Urvoas, et ce pour plusieurs raisons.

Premièrement, nous ne sommes pas des cibles pour les États-unis, car nous ne menaçons en rien leur intégrité territoriale ou la sécurité de leurs ressortissants. Nous ne devons pas pour autant nous enfermer dans la seconde catégorie, celle des vassaux de l'impérialisme. Et là, c'est tout un discours, aux États-Unis comme en France, qui est à déconstruire. Si les ricains n'étaient pas là, chantait le réac' Sardou. Nous pourrions résumer ainsi la pensée de certains de nos compatriotes les plus atlantistes qui cherchent à excuser tous les faits et gestes des américains contre nous par leur côté « libérateur » de 1944. Vous ne voyez pas de qui je veux parler? Sans nommer personne, je suis sûr que vous avez chacun à l'esprit un de ces petits chroniqueurs de bas-étage, ou un de ces petits UMPistes disant à longueur d'année « la gauche est archaïque, elle ne regarde que vers le passé » et qui chante les louanges de la force américaine de 1944 dès qu'il le peut... En oubliant les résistants français ainsi que les forces alliées de plus de 50 pays, dont la plus grande force était l'URSS.
Après ce petit rappel historique, dans une conversation avec la 5ème colonne américaine, vous entendrez probablement le refrain de « ce sont nos alliés naturels, ce sont des occidentaux, nous en avons besoin pour lutter contre le monde arabo-musulman ». Et voilà la ritournelle éhontée du Choc des Civilisations chère à Samuel Huntington. Et oui, car bien souvent l'atlantisme le plus primaire des gens de droite s'ajoute à un racisme larvé, qui ne dit pas son nom... Mais c'est encore un autre débat.

Si nous ne voulons pas être des vassaux des USA, nous nous devons de décortiquer le discours de leurs affidés chez nous. Ces agents de l'étranger n'aiment pas leur pays, et veulent le voir comme une simple colonie de l'Amérique du Nord. Il n'est qu'à voir leur empressement à défendre le Grand Marché Transatlantique !

À partir de maintenant, au vu des révélations du Monde et des réactions aux États-Unis à la convocation par la France de l'ambassadeur américain à Paris (ce qui est la moindre des choses), trois options s'offrent à nous tous :

- Nous faisons profil bas, au nom de cette fameuse (et fausse !) règle du « tout le monde le fait ». On accepte docilement de n'être en rien considérés comme des humains, avec leurs droits inaliénables et surtout leur liberté de dire ce qu'ils veulent sans qu'une tierce personne ne l'entende. Nous entrons donc dans un scénario type 1984. Bien sûr, au nom de la règle énoncée plus haut, toutes les activités d'espionnage (si elles existent) de la France peuvent continuer. Mais j'attends avec impatience que l'on me montre le nombre de données qui auraient été collectées par nos Services, en comparaison de ceux de la NSA. Ce serait Peanuts, comme le disent les anglo-saxons !

- La deuxième solution serait d'adopter un mutisme protecteur : nous ne disons plus rien, nous n'évoquons même plus les mots « terrorisme », « USA », « espionnage », « impérialisme », etc, etc, etc.... Bref, nous coupons tous nos téléphones, nos ordinateurs, et nous nous envoyons des pigeons voyageurs. En dehors du fait que ces animaux soient fortement corruptibles à la vue de simples graines texanes, vous conviendrez aisément que ce n'est pas faisable.

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- La troisième solution est plus simple et bien plus efficace à mon avis pour faire une politique internationale digne de ce nom, donc de la véritable diplomatie. Engager un rapport de force (base des relations internationales) avec les États-Unis, comme avec toutes les autres grandes puissances. Rappeler également aux américains que le droit international interdit l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres états. Concrètement, engager un rapport de force, qu’est-ce que c’est ? Cela signifie refuser de signer le GMT, augmenter les barrières douanières à l'entrée de l'Europe. Faire du protectionnisme donc, comme le font eux-mêmes les USA. Bien sûr, nous devons également quitter l’OTAN, qui n’est que le paravent de la politique étrangère américaine à travers le monde. Mais tout ceci ne peut commencer que par un seul cri, que nous devons proclamer haut et fort : Notre République est indépendante et souveraine, Yankees, go home !

Alexandre Emorine

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