6ème République – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 « La défense et la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de la France Insoumise » : entretien avec Andréa Kotarac (conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/#respond Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1021 ...lire la suite ]]> A la suite de l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti les Républicains, nous nous sommes entretenus avec un Insoumis qui le connaît bien. Siégeant au Conseil Régional d'Auvergne-Rhône-Alpes dont Laurent Wauquiez est le Président, Andréa Kotarac nous livre sa réflexion sur la situation politique actuelle, la séquence de 2017, la République ainsi que ses inspirations littéraires et philosophiques.

Plaidoyer Républicain : Andréa Kotarac, vous êtes élu régional France Insoumise en Auvergne Rhône-Alpes. Pourriez-vous nous expliquer comment vous articulez travail de terrain, sessions et commissions ?

Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.

Andréa Kotarac : Vous savez, nous avons toujours construit dans nos têtes une frontière entre le travail dit "de terrain" et le travail au sein de l'institution. En réalité, les deux sont intimement liés.

J’ai appris plusieurs choses au sein du conseil régional. Comme vous le savez, la loi NOTRe a offert aux régions la compétence exclusive en matière économique. Je suis membre de cette commission et à ce titre, on peut observer à la fois les compétences, le génie Français, l’hétérogénéité des activités dans notre pays mais aussi les dysfonctionnements qui y règnent.

Quand vous prenez les cas de l’entreprise « Ecopla », unique fabricant français de barquettes en aluminium, entreprise leader en Europe et viable économiquement qui a été mise en liquidation en raison d’un patron voyou, cela vous brise le moral. Et que par dessus tout, le tribunal de commerce valide non pas la reprise en SCOP par les salariés mais son rachat par son concurrent italien qui avait pour projet de virer les salariés, vendre le site et rapatrier les machines et le savoir-faire Français en Italie... Vous vous dites que quelque chose ne tourne pas rond dans cette économie ouverte où les capitaux circulent facilement mais où les êtres humains et le savoir-faire du pays passent après. C’est la même chose avec le pôle d’excellence Français de fabrication des turbines hydrauliques de l’ex-Alstom racheté par General Electric. Ce dernier voulant se retirer et laisser sur le carreau des centaines  de salariés mais aussi 400 sous-traitants rien que pour l’Isère.
Sans travail de terrain, sans contact avec ces femmes et ces hommes, sans comprendre les circuits économiques, vous ne pouvez pas vous plongez dans les dossiers au sein de l’institution, vous ne pouvez pas faire rentrer les luttes dans l’assemblée régionale. Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.
 

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant


PR : L’actuel président de votre région est le tout nouveau dirigeant des « Républicains », Laurent Wauquiez. Pouvez-vous nous parler de sa façon de diriger la région ? Quels sont les thèmes qu’il affectionne le plus et en quoi son travail régional peut-il donner des pistes sur les thèmes qu’il lancera dans le débat national ?

AK : Les thèmes qu’affectionne Laurent Wauquiez sont ceux qui feront parler de lui à la plus grande échelle. Ceux qui pourront faire polémique et diviser. Ça passe par la crèche dans le hall de la région, sa condamnation devant les tribunaux et sa récidive cachée le mois dernier. Ou encore la création d’une police de la langue sur les chantiers pour lutter soi-disant contre le travail détaché. Sorti major de l’ENA, vous ne me ferez pas dire qu’il ne savait pas que les tribunaux administratifs annuleraient ces décisions mal faites et mal fondées. Peu importe, tout le monde parlera de lui, sa mission est accomplie.

Et parfois, lorsqu’il n’a pas d’annonce à faire, il explique qu’il met en œuvre ce qui est déjà mis en place. Par exemple, il a indiqué vouloir baisser les indemnités des élus trop absents aux commissions et aux assemblées plénières. Cela a fait la Une de tous les quotidiens locaux. Problème: la loi exigeait déjà cette règle et même le règlement intérieur de la précédente mandature. Peu importe, les gens applaudissaient Laurent Wauquiez pour une règle qui d’ailleurs est tout à fait nécessaire. Mais qui existait déjà.

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant mais la suite est dévastatrice. La région est gérée par son président et personne d’autre. Aucun vice-président n’a de délégation de signature par exemple. Aucun ne décide à part lui. Il a tué les structures de l’agriculture paysanne, les associations solidaires etc.

Son problème est le double discours de sa famille politique. Il souhaite lutter contre le travail détaché? Problème: la quasi-unanimité des députés européens LR l’avait voté à deux reprises. Il est contre le CETA? Problème: la même chose. Il est contre le gaz de schiste? Problème: Luc Chatel indiquait que son parti était LE parti des gaz de schiste. Il se disait laïque en refusant les subventions à l’institut de la civilisation musulmane? Très bien, mais il rajoute derrière une crèche plus grande qu’un 4x4 à l’entrée de l’Hôtel de région. Et la liste est longue...

Je crois que le dégagisme que l’on constate dans notre société est la conséquence d’une hypocrisie de hyènes des partis dirigeants, qui ne fonctionne plus aujourd’hui auprès des habitants.

 

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action

PR : En 2017, vous avez également été candidat aux élections législatives dans la 7ème circonscription du Rhône. Vous avez réalisé 13,3%, seuil insuffisant pour accéder au second tour. 6 mois après, comment expliquez-vous la déperdition des voix entre élection présidentielle et élections législatives et comment pensez-vous pouvoir y remédier à l’avenir ?

AK : J’ai choisi la 7eme circonscription du Rhône, comprenant des villes comme Rillieux-la-Pape, Bron ou Vaulx-en-Velin, classées parmi les villes les plus pauvres du pays.

Dans cette dernière, en 2014, Hélène Geoffroy, ancienne secrétaire d’Etat de Valls, avait été élue maire avec 82% d’abstention. Là bas, comme ailleurs, les classes populaires votent à une élection : la présidentielle. Ils ont compris le système fou de la 5ème République. J’en discutais d’ailleurs avec mon amie Sarah Soihili, qui était candidate dans les quartiers Nord de Marseille et qui a analysé le même phénomène là-bas et ailleurs en France.

Comment y remédier? Par le travail constant, de terrain ou de formation. Il n’y a pas de secrets. J’ai la chance d’être entouré d’une excellente équipe d’Insoumis, qui a trouvé sa place dans notre mouvement et regorge d’idées. Chaque semaine, depuis la fin de la campagne,  nous sommes au contact des habitants sous différentes formes, aide, orientation ou propagande classique.

Nous avons constaté que la banlieue-Est était le poumon économique de la Métropole de Lyon. C’est ici que nous retrouvons le plus grand nombre d’entreprises. Pourtant le chômage y est largement plus élevé qu’ailleurs. Les habitants ne bénéficient pas de cette richesse colossale. C’est contre cette injustice qu’il faut batailler.

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action. Pour la construction d’un centre de santé pour lutter contre les déserts médicaux, pour leur dire qu’il ont droit à la sécurité, que vivre en paix ne doit pas être réservé aux habitants de Neuilly, que leur enfants aient le droit de rechercher l’excellence éducative et que leur ville peut être belle, agréable, qu’elle peut même être un exemple pour d’autres, comme l’avait entamé l’ancien Maire M.Charrier, par la construction du seul Planétarium de la région par exemple.

Une ville comme Vaulx-En-Velin a beaucoup d’avantages par rapport à d’autres. Elle regorge de jeunesse, d’une jeunesse maniant plusieurs langues, de véritables talents dans diverses domaines. Il faut forcer le destin en lançant de grands chantiers, comme un lycée polytechnique de l’économie de la mer, de formation au transport fluvial (Rhône), de formation à la sauvegarde des littoraux, de l’ouverture sur la Méditerranée. Voilà de véritables ambitions pour ces villes. Elles doivent et peuvent être à l’avant-garde pour les chantiers nationaux de demain.

La réflexion au long terme, la construction d’une chape à la base de notre maison sera la rupture politique avec le court-termisme clientéliste qui pourrit ces villes péri-urbaines depuis tant d’années.

 

J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle »

PR : La France Insoumise a milité pendant les élections présidentielles et législatives pour la mise en place d’une 6ème République. Un certain nombre de personnes peuvent dire aujourd’hui que ce changement tant attendu est au point mort du fait de l’élection d’Emmanuel Macron. Partagez-vous ce constat ?

AK : Absolument pas. Je ne vois pas en quoi le changement d’un homme à la tête de l’État pourrait mettre un terme à notre ambition, alors que la Constitution est identique avant et après son élection?

Rousseau disait que la « Constitution est la norme suprême qu’un peuple libre se donne ». Est-ce que vos lecteurs ont le sentiment d’avoir pris part à la construction cette norme suprême dont chaque loi est soumise?

Le processus que nous présentons et avons engagé est le produit de l’Histoire constitutionnelle de notre pays depuis la Révolution. Pour engager un processus de rupture avec ce régime, il faut modifier la constitution de façon pacifique, démocratique et sans rompre avec la continuité de l’État et du service public. J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle ».

Là où je ne suis pas forcément en phase avec certain de mes amis Insoumis, c’est que la carte des collectivités doit être mise à réflexion.  Si nous sommes d’accord pour rompre avec les super-euro-structures qui s’éloignent du citoyen, on ne peut pas se contenter de parler 6eme République et sur ce sujet de dire que la meilleure manière d’organiser le pays ce soit: commune-département-Etat "Point barre". Je pense que sur ces sujets là, nous devons aussi avoir le courage de réfléchir et savoir si cette répartition est la meilleure pour organiser la solidarité, la péréquation, la coopération et la performance des territoires. Alors on me répond Robespierre, la Révolution et la création des départements. Les Montagnards s’appuyaient beaucoup sur les districts (sorte de cantons). Les départements étaient dirigés par les Bourgeois et les Girondins (qui avaient l’argent nécessaire pour se présenter candidat). Bref, ayons le courage de discuter de cela.

En clair, les Français pourront donner leur avis sur l’effectivité de droits fondamentaux qu’ils souhaitent graver dans le marbre, comme sur la fin de vie, sur le droit au logement, l’avortement etc. Et aussi sur le caractère démocratique du fonctionnement des institutions et la répartition territoriale. La Constitution paraît lointaine pour les citoyens, pourtant elle a des impacts directs sur leur vie. Si MM. Macron, Valls, ou autres ont réussi à rendre effective leur loi sans débat, s’ils réussissent à gommer des droits des Français, c’est parce que la Constitution leur en donne le droit justement.

PR : Dans un récent sondage Harris Interactive, les français mettent la laïcité en tête des valeurs les mieux défendues par la France Insoumise. Pouvez-vous expliquer ce qui, pour vous, fait de la France Insoumise, un mouvement républicain ?

AK : La défense et surtout la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de notre mouvement.

Si vous l’avez remarqué, Nicolas Sarkozy, le premier,  Marine Le Pen et même Emmanuel Macron (à un moindre niveau) ont réussi à diviser les gens sur la base de leur situation personnelles différentes. Pour le premier, « les fonctionnaires n’ont pas le droit d’avoir plus que les autres qui travaillent durs et se lèvent tôt ». Pour Madame Le Pen c’était, je crois, sur le remboursement des soins, entre celles qui payent pour se faire avorter et se font rembourser et ceux qui achètent des lunettes et ne sont pas remboursé au même niveau, Macron sur les « fainéants qui bloquent la France » etc... L’objectif étant pour eux de satisfaire coûte que coûte les situations personnelles des gens contre d’autres, créer la division et récolter les voix.

Je crois que ce qui fait de nous un mouvement républicain par excellence, c’est la dimension et l’explication d’un projet commun, tant sur l’alimentation, sur le système solidaire des retraites, l’eau comme bien commun de tous, et nécessaire à la vie de tous, sur les grands projets de la planification écologique, sur l’agriculture bio, sur l’économie de la mer, sur la santé pour tous. En bref, sur des projets concrets, sérieux mais qui touchent à un véritable contrat social pour l’ensemble de la Nation et de nos enfants.

« L’avenir est commun » est d’ailleurs le titre par excellence d’un programme républicain, une chose qui nous est chère, la fraternité et la France.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien.


PR : Manuel Valls s’érige en défenseur des valeurs républicaines face à ce qu’il nomme les « problèmes que posent les musulmans ».  Partagez-vous ce constat ? Pensez-vous qu’il est du devoir de la France Insoumise, comme 1ère opposition, de répondre point par point à ces prises de positions de l’ancien Premier Ministre ?

AK : Monsieur Valls s’est remis sur son cheval après avoir fait pousser un bouc ridicule sur son menton et après nous avoir qualifiés d’islamo-gauchistes. Et hop, il pensait que les Français oublieraient tout de son imposture et de son mandat à la tête du gouvernement.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien. La légion d’honneur «récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation». Est-ce quelqu’un peut le dire ce que l’Arabie Saoudite a fait pour nous alors qu’elle sème la pire crise humanitaire depuis 1945 au Yémen, sans parler des droits des femmes?

Ce pays finance ouvertement les réseaux salafistes sur notre territoire. Est-ce un service éminent?

Que dire du daesho-affairisme de Lafarge que nous avons combattu?

Ma philosophie c’est qu’un militant ou un élu doit toujours réfléchir à ce qui se passe autour de lui et replacer sa bataille sur un plan mondial en ce qui concerne ces sujets là.

Quand la droite, par exemple, donne des leçons au monde entier sur l’immigration, les réfugiés ou l’islamisme radical, mais ils en sont partis responsables! Quand Sarkozy détruit littéralement l’État Libyen, il crée de nouveaux naufragés dans la Méditerranée, il fait renaître l’esclavage, il favorise le développement de groupes terroristes qui d’ailleurs se retournent contre nos soldats dans le Sahel, au Mali en particulier.

Monsieur Valls est l’exemple type de la laïcité à géométrie variable. Il ne reconnaît pas, soi-disant, les communautés mais se rend au dîner du CRIF, dont le Président s’est autoproclamé représentant des Juifs de France.
Pour nous, les représentants des Français Athées, Juifs, Chrétiens ou Musulmans, ce sont nos députés nationaux. Et ça, c’est fondamental dans l’acceptation même de notre Nation une et indivisible.

Il n’y a pas de problème avec les Français musulmans, il y a un problème avec ces gouvernements successifs et leurs agissements dangereux tant chez nous que dans le monde.

 

PR : Pour terminer, quelles sont les inspirations politiques ou philosophiques qui vous ont amené à vous définir comme républicain et laïque ?

AK : J’ai évidemment les fondamentaux, étant passé par PRS et le PG, à savoir Jean Jaurès ou encore Rousseau.

Mais je ne me catégorise pas uniquement par cela. Je suis passionné par l’Histoire de mon pays et je crois dans la force et le réveil français à chaque étape importante de l’Histoire. À l’époque, en tant qu’étudiant j’étais passionné par l’histoire du droit, car on peut y comprendre le droit, l’état social, les mœurs et l’organisation du pays a chacune des étapes de son histoire. Il y a donc aussi des professeurs de droite qui m’ont amené à réfléchir sur des sujets, comme le Gaulliste M. Échappé en philosophie politique.

Je m’intéresse à la France mais aussi à l’étranger avec des auteurs comme Filiu dans son ouvrage « le miroir de Damas » dans lequel on peut comprendre, mis à part le point de vue de cet auteur avec lequel je ne suis pas en accord, beaucoup des faits politiques actuels. Je crois que c’est en analysant le cours de notre histoire que l’on devient laïque et républicain, presque par bon sens et nécessité, pour pouvoir vivre en paix en France.

Enfin en tant que juriste, ce sont des Badinter, des Vergès avec sa « défense de rupture » ou encore des Hervé Temime qui m’ont emmené à réfléchir sur la frontière étroite entre  les notions de juste et d’injuste.

Cette dernière question pourrait faire l’objet d’une autre interview, mais peu de gens me posent cette question. Je vous remercie donc de la poser et aussi de m’avoir invité. Je salue votre combat républicain et votre collectif.

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Confessionnalisation et communautarisme : vite la Laïcité ! https://plaidoyer-republicain.fr/confessionnalisation-et-communautarisme-vite-la-laicite/ https://plaidoyer-republicain.fr/confessionnalisation-et-communautarisme-vite-la-laicite/#comments Mon, 19 Jan 2015 16:23:01 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=777 ...lire la suite ]]> Depuis maintenant un certain nombre d’années, les intégristes de tout poil testent et s’attaquent aux valeurs républicaines. Le paroxysme a bien évidemment été atteint lorsque des criminels se sont attaqués à un phare de la liberté d’expression et de conscience : Charlie Hebdo. Cela a été dit mille fois, mais la réaction citoyenne a été formidable dans tout le pays. Suite à claicitéela, des énergumènes se sont sentis la légitimité d’attaquer des lieux de cultes musulmans, ont montré leur islamophobie. Pensant certainement que dans cette période trouble, ces attaques seraient mieux acceptées, voire encouragées ? Ces évènements, aussi importants soient-ils, ne doivent pas avoir pour conséquence de mettre un certain nombre de problèmes sous le tapis. Celui du rapport à la laïcité dans notre pays en est un. Laïcité que nous avons déjà traitée ici et ici.D’aucun pourrait penser que cet article s’adresse aux musulmans de France, mais il va falloir être très clair. Je refuse catégoriquement de parler de musulmans français, ou de français musulmans. Au même titre que je ne m’exprime jamais sur les catholiques ou les juifs. Il s’agit ici de souligner l’élément minimal qui réunit toutes ces personnes. D’abord, leur appartenance au genre humain, et ensuite, leur citoyenneté. Pourquoi je fais ce choix ? Il ne s’agit en aucun cas de réfuter la différence, mais au contraire de mettre en avant ce qui nous rassemble. Nous en avons cruellement besoin. Dès lors, il s’agira de s’attaquer à des individus ou des structures qui prospèrent sur la division, même sous couvert d’humanisme. S’attaquer dans les mots et dans la raison, et non dans la passion. Car là encore, beaucoup devraient adopter la méthode de la prise de recul et de la raison dépassionnée. Cette méthode nous amène donc tous collectivement à se retrouver derrière la bannière de la République. Avec la laïcité comme étendard.

La laïcité est la réponse indépassable de l’organisation de la société et du vivre ensemble. Or, force est de constater qu’opère en France une grande confusion sur l’essence même de la laïcité. Partout où elle existe, elle est attaquée violemment. En France, par l’assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo. Nous ne sommes malheureusement pas les seuls touchés : les-pages-du-journal-turc-cumhuriyet-le-14-janvier-2015_5187621regardons aussi ce qu’il se passe en Turquie par exemple. Un journal, Cumhuriyet, a été le seul à publier les bonnes feuilles de Charlie Hebdo. Pour le lecteur, je veux quand même illustrer ce que signifie Cumhuriyet en français : République. La laïcité à la turque a été inspirée par la loi française de 1905, avec ces spécificités. Dès l’arrivée au pouvoir d’Erdogan en 2003, c’est la première chose – avec l’école – qui a été attaquée. Maintenant, il ne reste plus que ce média, qui se voit menacé par des intégristes, pour porter haut et fort l’étendard de la liberté de conscience et de culte. Parce que la laïcité, c’est bien cela, une disposition législative inclusive par essence. C’est là que ceux qui la décrivent autrement se trompent.

De nombreux français ont oublié ce qu’était la laïcité. Ils confondent tout et son contraire. Notamment en considérant que le blasphème est un délit. Et qu’au nom de la liberté d’expression, il faudrait ne plus représenter ce que l’on veut dans ce pays. Cet obscurantisme avance de plus en plus et le communautarisme se répand comme une trainée de poudre. Comme a pu le dire Jean-Luc Mélenchon depuis des années maintenant, le communautarisme est une stratégie politique. Si elle rencontre un tel succès, c’est bien que ce qui représentait la force publique, les services publics et les valeurs républicaines reculent à mesure que le temps passe sur tout le territoire. Cela reprend un vieux mécanisme : la nature a horreur du vide !

 Lorsque l’on parle de communautarisme, il faut bien évidemment dénoncer un certain nombre de prêcheurs de toutes confessions qui radicalisent les fidèles à dessein. Des solutions peuvent être trouvées, mais les modèles ne sont pas transposables. Longtemps en Turquie, le culte, ses rites et ses prêches étaient strictement encadrés par l’état. Je vais le détailler car cela montre que la Turquie n’est pas laïque au sens strict de la séparation de l’église et de l’état, mais qu’il s’agit carrément d’une mise sous tutelle du fait religieux. Cette structure s’appelle le « Diyanet işleri », comprenez, la Présidence des Affaires Religieuses. Elle a été crée en 1924 ataturk-3par Mustapha Kemal Atatürk. Elle a quelques missions relativement simples : en conformité avec le principe de laïcité, en restant neutre à tous les points de vue et idées politiques, en visant la solidarité et la cohésion nationale. En conséquence, elle doit s’occuper des activités liées aux croyances de la religion de l'Islam, d'éclairer la société sur la religion (le culte et la morale de l'Islam) et de gérer les lieux de culte. Évidemment, cela n’est pas envisageable en France puisque la République ne finance et ne reconnait aucun culte. Il ne faut pas faire cela, mais c’est seulement pour illustrer que si l’on souhaite prendre des dispositions, un peu d’inventivité permettrait de transmettre les valeurs républicaines. Mais il n’y a pas que les instances religieuses de toutes confessions qui peuvent mener à une communautarisation des citoyens. Certaines associations sont malgré elles dans cette vaine. Lorsque des associations n’agissent qu’en défense de communautés, elles ne comprennent pas que leur combat, basé sur une volonté d’égalité entre tous, ne fait que renforcer le communautarisme. J’entends de ces associations qu’il faut bien apporter une réponse à un climat raciste qui existe en France. Évidemment, qui peut nier que les actes racistes se multiplient ? Mais je veux juste attirer leur attention sur le fait que lorsque que les sociétés sont communautarisées à l’extrême, le racisme se généralise. D’un certain point de vue, on pourrait considérer que certaines associations alimentent un cercle vicieux. Cela est regrettable mais celles-ci étant de bonne foi, une discussion raisonnée et argumentée ne serait pas un mal nécessaire. Elle ferait partie de la solution, à condition que chacun soit au clair sur les caractéristiques même du concept de laïcité.

 N’ayons pas peur des mots, il y a un grand changement de perception chez nos concitoyens, un certain nombre d’entre eux en arrivent d’abord à se définir d’après leur croyances avant leur appartenance à la communauté nationale. Communauté nationale qui représente le ligand minimum de ce qui nous rassemble tous et qui s’est formidablement exprimé lors des manifestations du 11 janvier. Les croyants, de toutes confessions, comme les non-croyants, doivent absolument comprendre que sans la laïcité, on retourne à la guerre civile, frontale ou larvée que nous avons connue durant des siècles. La laïcité est la principale alliée des croyants, puisque c’est l’assurance pour eux de pouvoir vivre et exercer leurs cultes. Dès lors que ces rites et croyances ne sont pas amenés sur le terrain du débat politique. La politique, c’est le débat argumenté, il n’y a par conséquence aucune possibilité que la vérité révélée, appartenant à certains et pas à d’autre ne soit une force reconnue et admise du débat public. D’ailleurs, pour la majorité des gens qui n’ont ni Dieu ni église, c’est extrêmement exclusif de voir une montée des religions dans le débat public. Ils sont par essence exclus de toute discussion. La laïcité est par conséquent la seule disposition qui nous permet de tous discuter ensemble, et à égalité. C’est une particularité française, et A-Lampedusa-le-pape-Francois-fustige-l-indifference_article_popinl’Europe devrait bien prendre ce chemin pour déconfessionnaliser la politique. Le pape par exemple s’engouffre formidablement dans le débat en défendant des positions cléricales et anti-laïques en déclarant que l’«on ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision ». C’est l’alliance des cultes qui est en train de manifester. La dernière fois que nous avons vu ce phénomène, c’est lors des manifestations contre le mariage pour tous. Le combat est rude, et dès lors qu’il s’agit d’ouvrir de nouveaux droits aux citoyens, nous constatons bien où sont les progressistes et où sont les réactionnaires de la pensée.

Maintenant soyons clairs, à ceux qui considèrent que Charlie va trop loin en représentant une nouvelle fois le prophète en Une et que ce serait une provocation, nous leur disons que si nous nous interdisons volontairement de dire ce que l’on souhaite, c’est donner raison aux criminels. La rédaction a été décimée pour ce droit à la liberté. Donc oui aux caricatures de tous les cultes, de tous les politiques, de toute la société ! Le stylo est notre arme, mais aussi notre pensée. Et cela, rien ni personne ne nous l’enlèvera, à condition que nous soyons intransigeants sur les principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.

 

Arnaud Guvenatam

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Et demain que ferons-nous ? https://plaidoyer-republicain.fr/et-demain-que-ferons-nous/ https://plaidoyer-republicain.fr/et-demain-que-ferons-nous/#comments Thu, 08 Jan 2015 13:42:15 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=746 ...lire la suite ]]> charlie amourLe drame est immense, partout des femmes et des hommes se sont levés contre cette barbarie pour crier haut et fort « Je suis Charlie ». Ce message est grand et beau, il symbolise le soutien indéfectible que chacun d’entre nous apporte aux familles des disparus, au monde de la presse et il permet aussi en quelque sorte de nous rassurer. Oui, malgré leurs convictions différentes, les français ont peur aujourd’hui, nous avons tous été touchés par cet acte inqualifiable et nous éprouvons tous de la compassion dans son étymologie première, souffrir avec. Alors que faire pour ne pas sombrer, que faire pour ne pas céder à la panique ?

Dans un premier temps, il est bien évidemment nécessaire que les auteurs de ces crimes soient arrêtés et jugés selon les lois de la République. Il en va de soi. Cependant, je crains dès à présent les retombées médiatiques de l’affaire. On ne peut passer sous silence un tel drame. Néanmoins il faudra veiller à ce que cette tragédie ne soit pas instrumentalisée par l’extrême droite mais aussi et surtout par les journalistes. Charlie Hebdo s’est toujours battu contre les idées d’extrême droite et leur martyr ne peut et ne doit servir cette droite qui se nourrit de la déliquescence du vivre ensemble.

Il faudra aussi reprendre la lutte politique ou tout du moins ne pas l’abandonner. Il est certain que la France entière est en deuil et que cette tragédie laissera des cicatrices. On ne peut oublier ce qu’il vient de se dérouler et quand bien même on le pourrait, il ne le faudrait pas. Ce crime, bien qu’issu de fondamentalistes à l’heure à laquelle j’écris, n’en est pas moins le fait de citoyens français. Des citoyens français qui ont perdu la foi dans notre pacte social. Des citoyens français qui ont préféré se tourner vers la terreur. Pourquimagesoi, comment ? Je n’ai pas les réponses et je mets en garde contre toutes les prises de positions hâtives. Nous n’avons à ce jour qu’un constat à faire : notre République à laissé le terrorisme s’introduire. Depuis des années, nous laissons jour après jour se distiller la haine de l’autre au quotidien. Nous avons perdu en ce pays le sens de l’Universalisme qui faisait notre grandeur et notre force. Nous avons laissé chacun être jugé publiquement en raison de son appartenance ethnique, ou religieuse et non comme simple citoyen. Combien de fois avons-nous entendu « personne d’origine maghrébine », « de confession musulmane » jusque dans la bouche des médias. Combien de polémiques et de grands débats sur les Rroms, l’identité nationale ou encore sur une manipulation de la laïcité ?

Ils ont crée ce terreau propice à la barbarie puisqu’ils ont incarné le rejet que subit nombre de français, considérés comme des sous-citoyens. Cette crise est la cause d’un abandon de la fraternité au sein de la France. La gauche a échoué. Nous avons tous échoué. Nous avons, comme nous le pouvions, essayé de combattre le racisme rampant sans jamais attaquer. Nous avons subi les reculs toujours plus grands des droits humains et nous nous sommes compromis. La gauche parlait de genre humain il y a quelques années et maintenant un gouvernement dit « socialiste » reproduit les politiques anti-immigrés de la droite. Alors, oui il est temps de relever la tête. Plus que jamais il est temps d’affirmer que la richesse de la France vient de sa mixité et de la laïcité qui permet à chacun d’exercer son culte librement et dans le respect des autres citoyens. Il est aussi temps de relancer de grands projets républicains. Nous savons, notamment depuis Bourdieu, que le capital social est le facteur prédominant de la reproduction sociale ; et pourtant quelles mesures avons-nous prises en vue de gommer les inégalités sociales pour permettre à chacun d’être ce qu’il souhaite au lieu d’être ce que ses conditions sociales lui permettent ?

Le racisme et l’exclusion pousse chacun à se renfermer et il n’y aura de salut sans zemmourrefondation républicaine. Il n’y a qu’à faire une revue de presse pour se rendre compte du racisme quotidien de notre société. Après les polémiques sur Dieudonné, Ayoub, Soral, Merah, Zemmour, Finkielkraut, Houellebecq, ou encore tant d’autres pamphlétaires qui segmentent la France selon des origines ou des croyances, nous avons droit au discours « dédiabolisé » du FN. Et la gauche ? Elle est absente. Nous devons reprendre la bataille médiatique afin de rendre nos discours audibles. Je félicite par ailleurs mes camarades de Désinvox du travail qu’ils effectuent. Par leur présence sur le net, ils entrent dans un champ laissé depuis trop longtemps à l’extrême droite. Nous devons redoubler d’efforts pour réussir à exprimer nos projets de société. L’art, la musique, le dessin, l’écriture, chaque support peut toucher et convaincre. Tout ne doit pas être politique mais tout peut servir à faire de la politique. Qui n’a pas été touché par un dessin présent dans Charlie Hebdo par exemple ? Qui n’a pas en une fraction de seconde compris l’enjeu exprimé par ces quelques coups de crayons ? Parfois la politique devrait peut être se passer de long discours… Nous allons donc devoir veiller au grain et surtout être force de propositions, être créatifs et répondre à la haine par plus de démocratie. De ce fait, je n’ai pas envie de croire à l’unité nationale auquel appellent l’UMP, le PS, et le MODEM. Cette unité est la négation même de la démocratie. Elle tue le pluralisme d’opinion. Cette crise est politique et devra être dépassée par des mesures politiques. Ce n’est pas en se rassemblant et en proposant rien ou la même chose que la situation s’améliorera.

Enfin dernier point, qui m’inquiète grandement, la politique de sécurité. Il faudra là aussi veiller au grain. Chacun, ce soir est bouleversé. Cependant, il faut veiller à ne pas succomber à la tentation sécuritaire. Nous l’avons montré partout en France, nous n’avons pas peur et nous traverserons tous ensemble ce traumatisme. Le plan Vigipirate a été évidement élevé au niveau maximum. Cependant, ce plan justifie des mesures exceptionnelles, exorbitantes de droit commun. Le risque de voir les libertés publiques bafouées est donc grand et chaque citoyen devra se montrer attentif à ce que les mesures prises soient strictement nécessaires. Nous ne devons pas répondre à la terreur par la suspicion générale ou encore par le recul des droits fondamentaux et des libertés fondamentales. Nous n’avons pas le choix, la République Sociale à laquelle nous aspirons doit être défendue pied à pied, et poing à poing.

Paczynski Yann

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A quoi sert le M6R ? https://plaidoyer-republicain.fr/a-quoi-sert-le-m6r/ https://plaidoyer-republicain.fr/a-quoi-sert-le-m6r/#comments Wed, 31 Dec 2014 10:44:04 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=731 ...lire la suite ]]> La phrase de Jean Ziegler n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. Il y a quelques Ziegler_3_textesemaines, il déclarait dans le Point que « Parti et socialiste sont devenus des gros mots pour les classes travailleuses ». Il n’est pas la peine de se voiler les yeux, Cela fait un certain nombre d’années que les partis politiques sont totalement décrédibilisés. On apprend dans cette étude, mais d’autres illustrent le même phénomène, que seuls 8% des français ont confiance dans leurs partis politiques. Le total de ceux ne faisant pas du tout, ou plutôt pas confiance s’élève à 92%. Par conséquent, il n’y a pas de raison que les partis de gauche fassent exception à ce phénomène, eu égard aux résultats électoraux obtenus depuis 2012 et la politique menée par le gouvernement. On pourra arguer du fait qu’une fois le constat posé, finalement peu d’alternatives sont à l’ordre du jour. Et c’est vrai. Et si en lieux et places des partis traditionnels, des mouvements citoyens se constituaient ?

56% d’abstention aux élections européennes, avec un Front National qui arrive à mobiliser son électorat mieux que les autres amènent mécaniquement le parti familial d’extrême-droite à arriver en tête du scrutin. Ce ne sont finalement que 14% des personnes en droit de voter qui portent le FN en tête des élections. C’est peu, très peu. Mais allons au bout du constat. Le Front de Gauche à titre d’exemple a représenté 3.3% des inscrits et le Parti Socialiste 7.8%. Ce constat a été fait maintes fois, et il n’apporte finalement que peu de choses, mais il est toujours bon de le rappeler. Voyons cela comme un point d’appui. Mais logom6rdepuis, que s’est-il passé ? Il y a eu une tentative d’appel au peuple au travers du Mouvement 6ème République (ou M6R). L’appel recueille quelques 73 ou 74 000 signatures à l’heure où nous parlons. Cela représente peu ou proue ce que couvre comme forces militantes la gauche radicale française, ou encore le nombre de personnes allant à Paris pour marcher. A la suite de quoi, un réseau social a été crée, initialement prévu pour les 100 000 signatures (objectif pour l’heure non-atteint). Le réseau consiste à proposer des thèmes, des textes, sur lesquels les gens peuvent commenter, donner des avis positifs ou négatifs. Le point positif, si l’on se réfère à la phrase de Jean Ziegler, est que le réseau veut s’affranchir des partis politiques traditionnels. Pour autant, à qui parle ce réseau ? Parle-t-il aux classes populaires ? Difficile à dire. En tout cas, le réseau est clairement identifié politiquement. Le cerveau humain est fait ainsi qu’il doit simplifier, réduire et mettre dans des cases. Et le M6R, pour ceux qui le connaisse, est affilié à Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à l’élection présidentielle, et donc au Front de Gauche.

Une question de confiance et de crédibilité est alors posée. La question européenne est alors centrale dans le fait que la gauche radicale française puisse retrouver un second souffle. L’échec du troisième tour de la présidentielle grecque, et la possible arrivée au pouvoir de Syriza peut nous permettre de reparler d’un certain nombre de choses. La question des salaires, du partage des richesses entre autres choses. Là encore, il faudra être fin puisque il n’est pas du tout sur que Syriza accède au pouvoir, d’une part, et d’autre part, il est possible également que par des jeux d’alliances ou des votes insuffisants, la mise en place du programme ne soit que partielle. Bref, la vigilance est à l’ordre du jour. D’autantGREECE-	VOTE-FARRIGHT que le FN a été prompt à saluer le résultat en parlant de vent de démocratie en Grèce. Voilà maintenant que les fascistes saluent la probable venue aux responsabilités de la gauche radicale. Décidément, ils ne s’avoueront jamais vaincus. Celle-là même qui salue les résultats grecs et cherchait à s’allier avec les néo-nazis d’Aube Dorée il y a encore quelques mois à la sortie des européennes. Aube dorée dont les militants on poignardé et assassiné un rappeur de gauche. Bref, des branquignols qui commencent à nous taper sur le système.

pablo_iglesias_venezuelaLe Front de Gauche est clairement dans la nasse en ce moment. Mais des sources d’inspiration sont peut être à aller cherche du côté de Podemos. Alors, il est entendu que copier une organisation et en faire un modèle n’a absolument rien de concret ni de pertinent. Pour autant, cela n’empêche pas de regarder et d’écouter ce qu’il se passe. Que dit-il ? Par exemple que « la politique, ce n’est pas avoir raison, mais réussir ». Que la connaissance des mouvements révolutionnaires historiques est absolument fondamentale. Personne ne dit le contraire. Mais que peut-être, la communication et le comportement pourraient être sources de problèmes. Voici l’exemple d’un propos que je trouve pertinent, à titre personnel :

« Vous pouvez porter un tee-shirt avec la faucille et le marteau. Vous pouvez même porter un grand drapeau, puis rentrer chez vous avec le drapeau, tout ça pendant que l’ennemi se rit de vous. Parce que les gens, les travailleurs, ils préfèrent l’ennemi plutôt que vous. Ils croient à ce qu’il dit. Ils le comprennent quand il parle. Ils ne vous comprennent pas, vous. Et peut-être que c’est vous qui avez raison ! Vous pourrez demander à vos enfants d’écrire ça sur votre tombe : “il a toujours eu raison – mais personne ne le sut jamais. ».

Il ajoute que « C’est comme ça que l’ennemi nous veut : petits, parlant une langue que personne ne comprend, minoritaires, cachés derrière nos symboles habituels. Ça lui fait plaisir, à l’ennemi, car il sait qu’aussi longtemps que nous ressemblerons à cela, nous ne représenterons aucun danger », et conclue qu’il « y a plus de potentiel de transformation sociale chez un papa qui fait la vaisselle ou qui joue avec sa fille, ou chez un grand-père qui explique à son petit-fils qu’il faut partager les jouets, que dans tous les drapeaux rouges que vous pouvez apporter à une manif ».

Je pense que ce sont des propos qu’il faut entendre. Non pas de faire disparaître toute référence dans les symboles que nous défendons, mais au mieux arriver à faire comprendre la signification de ces symboles à la masse des gens. Ceux qui ne sont pas forcément passés par les structures politiques de formation, ceux pour qui le communisme, c’est Staline. A y regarder de plus près, c’est exactement de la sorte que l’extrême-droite opère. L’exemple de beaucoup de militants de gauche qui partagent des articles de fachos. Eux ont crée leurs propres médias, difficilement identifiables, à la façon des caméléons. Ils font passer leurs messages, et nous inondent sur tous les sites que nous consultons sans que nous ne puissions rien faire. D’une part, il doit y avoir un gros travail de formation dans nosdinde structures, et d’autre part, nous devrions peut-être revoir la façon dont nous communiquons. Je prends un exemple assez caractéristique : je ne comprends décidément pas la visée de cette mage. Soit on prend les gens pour des idiots en leur disant que s’ils ne signent pas ce sont des dindes, ce qui est au mieux méprisant, au pire insultant. Ou alors, cela a pour but de faire marrer les community managers et les idolâtres du mouvement, ce qui illustre que nous ne parlons qu’entre nous.

Pour en finir, si l’on souhaite s’adresser à des gens qui ne sont pas partie prenante des partis politiques, il serait peut-être de bon aloi de faire émerger des gens qui ne sont pas affiliés à ces partis. Et un sacré coup de balai communicationnel serait également à mettre à l’ordre du jour. Bien sur, ces deux propositions ont un intérêt si l’on souhaite réellement que la sixième République fasse office de proposition commune à défendre. Ce qui n’est pas forcément clair pour moi, comme pour beaucoup d’autres.

Arnaud Guvenatam

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Des économies laïques et des propositions pour la 6ème République https://plaidoyer-republicain.fr/des-economies-laiques-et-des-propositions-pour-la-6eme-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/des-economies-laiques-et-des-propositions-pour-la-6eme-republique/#comments Thu, 25 Sep 2014 15:35:17 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=637 ...lire la suite ]]> T3-constit_preambuleDans cet article, nous n'allons pas traiter du (non-)retour de Nicolas Sarkozy. Nous aurons largement le temps d'y revenir dans les semaines à venir. Ce que nous aborderons ici tient en deux mots : Laïcité et Constitution. Alors que le tour de vis sur les dépenses de l’État atteint un niveau jamais égalé – le zèle libéral de l'UMP n'ayant d'égal que celui du PS –, les gouvernants de la Vème République proclament tous les jours que « tout le monde doit faire des efforts » et « chacun doit chercher des solutions ». Chez nous, au Plaidoyer Républicain, nous prenons ces phrases au pied de la lettre et nous disons aux gouvernants : vous voulez des économies ? Appliquez la laïcité républicaine. Vous voulez des solutions à la situation actuelle ? Changez la règle du jeu institutionnel. La laïcité, si elle était appliquée comme le dit la loi de 1905, permettrait à l’État de faire des économies. Et vous savez quoi ? Pour une fois, elles ne seraient pas réalisées sur le dos du peuple. Quelques exemples pour illustrer ce propos.

La première mesure à prendre, la « mère des réformes » laïques est la suppression de la loi Debré de 1959. Cette loi n'a jamais été remise en cause par quelque gouvernement que ce soit. Que dit-elle ? Elle instaure pour la première fois depuis 1905 (si l'on excepte le Régime de Vichy) la reconnaissance par l’État de l'enseignement confessionnel. Ainsi, les établissement privés et la puissance publique peuvent passer un contrat : l'Etat finance l'institution et rémunère ses enseignants, et en contrepartie les programmes doivent être les mêmes que ceux de l'enseignement public. Bien entendu, cette loi a suscité une vague de protestation dès son avènement. Or, tous les gouvernements ont capitulé et, sous la pression cléricale, l'ont mêmeecole_publique approfondie. Nos amis de la Fédération Nationale de la Libre Pensée ne s'y trompent pas lorsqu'ils lèvent haut le drapeau de la lutte contre cette loi. Non seulement elle nie la philosophie chère à Victor Hugo déclarant « L’État chez lui, l’Église chez elle » mais elle coûte, ce qui nous importe ici, plus de 10 milliards d'euros par an à la collectivité ! Vos impôts directs et indirects financent des établissement privés confessionnels. Il faut insister sur ce dernier terme, puisque même s'il existe des écoles privées non-religieuses, celles-ci ne sont nullement mentionnées dans la loi Debré. Un comble ! En plus d'amputer une somme non négligeable du budget de la Nation, cette loi va à l'encontre du principe d'égalité républicaine, puisque à aucun moment il n'est fait mention des écoles où l'on enseigne l'agnosticisme ou l'humanisme athée.

Allez hop, déjà 10 milliards d'euros récupérés annuellement dans les caisses de l’État pour financer, au hasard, une augmentation des salaires. C'est simple de trouver des économies si l'on veut non ? Et ce n'est pas fini.

La seconde disposition à abroger est la loi Carle de 2009. Avec cette disposition on impose aux communes, qui ne peuvent y déroger, de financer les écoles « sous contrat » (suite à la loi Debré évoquée plus haut) dans lesquelles sont scolarisés des élèves résidant sur leur territoire. Au moment où l'on demande aux collectivités locales de se serrer encore plus la ceinture, où l’État baisse drastiquement ses aides notamment aux communes sous prétexte de « rigueur », celles-ci se doivent de trouver de nouvelles marges de manœuvres. Il y a deux conséquences à cette loi : le coût (plus de 500 millions d'euros pour les communes) et, in fine, la fermeture des écoles publiques rurales.
Tout ceci est détaillé dans un article sorti à l'époque du vote de cette loi, je n'y reviens pas. Concernant l'actualité de cette loi, le gouvernement a déclaré en février dernier qu'il étudiait la pertinence de cette loi depuis son entrée en vigueur et que, le cas échéant, il la modifierait. Je ne sais pas vous, mais ce genre de réponse ne m'inspire pas confiance. Soit ils cherchent à enfouir ce débat sous le tapis, soit la modification sera minime. Ici aussi, la solution est l'abrogation de cette loi antilaïque !

Et enfin la troisième mesure, probablement la plus emblématique, serait la suppression du régime concordataire en Alsace-Moselle. Dans ces départements, pour ceux qui l'ignorent encore, la loi de 1905 n'est pas appliquée. Ce sont toujours les dispositions issues de l'époque napoléonienne qui ont cours. De fait, les prêtres, rabbins et pasteurs sont considérés comme des fonctionnaires de l’État, pouvant depuis 1993 – pas besoin de remonter très loin pour voir que ce sujet n'a jamais été oublié – bénéficier des prestations chômage. Bien entendu, dans une République Laïque, il est impensable de laisser ce régime de non-droits exister. Tout d'abord par respect pour les principes de liberté et d'égalité, malmenés par cette disposition. Nous y reviendrons probablement dans d'autres articles. Mais également à cause du coût que cela représente pour la collectivité et in fine pour les contribuables. Ce sont, en effet, plus de 90 millions d'euros par an qui sont dépensés par l’État pour rémunérer les « Ministres du culte ».

F.-Imbert-laïcité-à-lécoleSi l'on cumule les gains pour la collectivité de la suppression de ces trois mesures – sans compter les autres dispositions antilaïques à éradiquer –, nous arrivons donc au chiffre d'environ 10 600 000 000 euros par an d'économies. Et tout ça sans pourchasser les sans-papiers, culpabiliser les chômeurs ou demander des efforts à ceux qui n'ont déjà plus rien. Bien entendu le gouvernement actuel ne fera jamais cela, préférant protéger les grandes fortunes et les cléricaux plutôt que d'aller sur le chemin de l'égalité et de la justice sociale. Car oui, comme le disait le grand Jaurès, laïcité et justice sociale ont partie liée. Alors à l'heure où l’État se trouve trop pauvre pour financer les retraites mais qu'il reste assez riche pour financer des cultes qui n'engagent que les croyants...

Pour la petite anecdote, la disposition spécifique qu'est le régime concordataire a été validée par le Conseil Constitutionnel le 21 février 2013 au nom des « traditions républicaines ». On croit rêver ! Le Conseil Constitutionnel, organisme censé baser ses analyses sur la Constitution (et donc sur le caractère laïque de notre république), la foule aux pieds. Cela témoigne, vous en conviendrez, d'un profond malaise et de la nécessité de tout changer de l'ordre politique actuel. Cela nous amène au second point de cet article. La nécessité de modifier les règles du jeu, donc la Constitution. Dans le grand débat qui prend forme depuis quelques semaines autour de cette question, il est important que chacun apporte sa pierre à l'édifice. Voici donc une modeste contribution, ce serait en tout cas une proposition que nous porterions si nous étions de ces futurs « Constituants pour la 6ème République » que nous appelons de nos vœux.

Plus qu'une innovation totale, elle reprend un principe trop vite oublié par le camp républicain et progressiste, par ceux qui veulent mettre le peuple au cœur du jeu politique. Lorsque l'on évoque la Constitution de 1793, beaucoup de gens pensent au fameux « devoir d'insurrection » de l'article 35. Bien entendu, cette disposition est centrale, mais ce n'est pas elle qui nous intéresse. Penchons nous sur l'article 28 de cette même Constitution. Il proclame qu'« Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures ». C'est ici que se niche une proposition que l'on peut faire pour la 6ème République. La Constitution, qui fixe les règles du jeu de la vie en commun, ne peut être ni l'apanage d'experts autoproclamés ni fixée jusqu'à la fin des temps. Elle doit être faite par le peuple dans son ensemble, dans des moments d'ébullition intellectuelle et pratique, par une implication sans bornes des citoyens dans la construction de leur avenir commun. La seconde disposition de cet article de 1793 est la durée dans le temps d'une Constitution. Nous faisons nôtre la vision de Saint-Just de l'émancipation politique. Un texte aussi important que celui qui donne le cadre général du régime des droits politiques, sociaux et écologiques d'un pays ne peut être figé dans le marbre. Ainsi, nous faisons cette proposition à toutes celles et tous ceux que le processus constituant intéresse. Que la durée de vie d'une Constitution n'excède pas 20 ans ! Qu'à chaque cycle, une nouvelle génération puisse6emerepu3 émerger dans le débat public. Porter les aspirations de son époque, amener sa fougue et son intransigeance pour éviter un écueil que bien des mouvements républicains et révolutionnaires ont connu : une stabilisation apparentée plutôt à une conservation. Pour nous, les conservateurs sont loin d'être des modèles politiques. Imaginez vous tous les 20 ans, ayant suivi les innovations, les avancées philosophiques, sociales, politiques et écologiques, débattant de manière acharnée avec d'autres citoyens autour de ce qui nous fonde : la Constitution Républicaine de la France. N'est ce pas pratiquement transcendant ? Si vous êtes en accord avec cette disposition, saisissez la. Faites la vôtre. Portez la dans les débats autour de la 6ème République partout ou vous pourrez. Par cette modeste contribution nous nous intégrons au processus constituant, en apportant des propositions concrètes, à l'image de beaucoup de citoyens intéressés par cette question.

Cet article n'a pas pour but de renverser la table, nous sommes conscients de cela. Or, la situation du pays, les mensonges des gouvernants et la confiscation du pouvoir par quelques-uns impose que chacun d'entre nous se saisisse de la question du fonctionnement d'un état. Si nous voulons prendre le pouvoir, nous devons être armés : armés de propositions concrètes pour aujourd'hui (comme celles, par exemple, développées plus haut autour de la laïcité) mais aussi pour demain, lorsque nous entreprendrons collectivement ce vaste chantier qu'est la 6ème République. Ce beau projet mérite bien de se creuser un peu la tête, non ?

Alexandre EMORINE

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La nausée https://plaidoyer-republicain.fr/la-nausee/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-nausee/#comments Thu, 28 Aug 2014 07:43:54 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=626 ...lire la suite ]]> vomiLa mascarade gouvernementale est enfin terminée. Nous connaissons la composition du nouveau gouvernement Valls II. La gauche a comme un poids sur l’estomac depuis maintenant deux ans. Les résultats des municipales et des européennes n’auront pas eu raison de l’analyse tronquée que fait le gouvernement de la situation. Cette indigestion se transforme de façon fulgurante en une incommensurable envie de vomir. Le haut-le-cœur est la mesure de l’immense colère froide qui saisit le pays.

Nous demandions déjà la démission de Manuel Valls au moment de l’affaire Léonarda. Mais à l’heure actuelle, nous ne regrettons qu’une chose : ne pas avoir la possibilité d’exiger un référendum révocatoire contre Hollande et toute sa clique. Jean-Luc Mélenchon a parlé des résultats des européennes et du taux d’abstention comme d’une insurrection dans le pays. Prenons-en la mesure. Si ce constat n’est pas à la base de notre analyse, et que nous continuons à avoir peur du peuple, nous serons balayés comme les autres. Notons quand même que le Parti au pouvoir est ultra-minoritaire mais qu’il continue de faire ce que bon lui semble : défendre les intérêts de la finance, un point c’est tout ! Outre le fait que les poids lourds droitiers comme François Rebsamen demeurent au gouvernement, des signaux extrêmement forts ont été envoyés aux français. En premier lieu, la nomination d’Emmanuel Macron au ministère de l’économie et de l’industrie est le scandale le plus révélateur de la pensée politique profonde d’Hollande et de Valls. Portrait court et sans appel du parcours de ce financier. Début 2012, il est nommé gérant et pilote l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par Nestlé d'une filiale de Pzifer). Cette transaction évaluée à plus de 9 milliards d'euros lui permet de devenir millionnaire. Voilà, les choses sont claires maintenant ? En d’autres termes, chers concitoyens, si vous aviez encore une once d’espoir d’avoir une mesure de gauche venant de ce gouvernement, vous voilà douchés, et à l’eau froide ! J’écoutais notre cher Premier Ministre parler de Monsieur Macron au journal de France 2 et soudain, une colère nauséeuse m’a saisi. Il déclare sans sourciller que ce professionnel du bidouillage financier et banquier chez Rothschild, « est un homme engagé à Gauche ».

C’est une insulte immense envoyée à toutes les femmes et les hommes qui se déclarent vraiment de gauche dans ce pays. A tel point que la honte et la pitié s’abat sur eux lorsque l’on entend de tels propos. Notre Gauche, c’est celle de Robespierre, de Saint Just, de Jaurès, entre autres exemples. Pas celle de Condorcet, de Ferry, et tous ces libéraux qui se drapent des couleurs du camp des exploités. Sans vouloir donner des brevets de gauche, il nous faut affirmer haut et fort que nous n’avons rien en commun avec ce gouvernement.

 Nous voici arrivés à la croisée des chemins. Le Parti Socialiste est définitivement mort ce soir ! Il suit de façon cristalline la même mutation que le PASOK en Grèce. Nous, citoyens de gauche, avons une immense responsabilité dans l’avenir du pays. L’UMP est cuite, et le PS a signé son acte de décès. Il est clair qu’à quelques jours des universités du PS de la Rochelle, cela va sévèrement tanguer. Je fais le pari que des pans entiers du PS vont quitter ce radeau de la méduse. Peut-être pas dans les semaines qui viennent, mais au moins après les élections territoriales qui vont finir d’achever les potentats locaux. La gestion des élus – ou plutôt des barons – socialistes, c’est fini !

 L’idée de République joue sa peau dans cette affaire. Nous sommes très inquiets de la situation mais nous n’allons pas baisser les bras ! L’idée de mettre en mouvement le peuple autour de l’idée qu’il faille changer la règle du jeu peut apparaître comme abstraite aux yeux de nombreux militants. Mais il faut que nous nous dotions des outils qui permettent au peuple d’exercer sa souveraineté. Parce que oui, la question de la souveraineté populaire est au cœur de tout changement populaire et révolutionnaire. L’implication de la masse des citoyens est par essence révolutionnaire. Et tant que nous y sommes, la rédaction du Plaidoyer Républicain remet sur la table une proposition qui a été faite il y a déjà quelques6eme République mois. Lorsque des élus sont pris les mains dans le sac dans les magouilles, n’ayons pas la main qui tremble en exigeant l’inéligibilité pendant au moins quinze ans. Comme l’avions déjà dit, la 6ème République que nous appelons de nos vœux doit être sous contrôle citoyen ou il n’y aura plus de perspectives républicaines lorsque la nuit s’abattra sur la Patrie.

Arnaud Guvenatam

 

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Face au remaniement inutile, une dissolution Constituante ? https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/ https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/#comments Tue, 26 Aug 2014 07:25:40 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=623 ...lire la suite ]]> Cela ne fait que deux ans que François Hollande a pris les rênes de la Vème République. Pourtant sa popularité ne cesse de chuter. Les derniers sondages d’opinion fixent sa cote de popularité (ou d’impopularité) à 17%. Le président le plus impopulaire de la Vème vient donc de battre son propre record. Pour ajouter à la confusion et à la tendance irrémédiable à la chute, voici que le remaniement du gouvernement Valls est à l'ordre du jour. Ces petits arrangements entre amis sont insupportables, il faut que le peuple retrouve sa voix !

C'est une condition sine qua non si l'on veut sortir par le haut de cette crise économique, politique bref, de régime. Je ne partage pas l’avis de Monsieur Filoche lorsqu'il déclare : « non pas de dissolution ne prononcez pas ce mot maudit, il est de droite, nous on a une majorité de gauche rouge-rose-verte, elle est là, elle existe, elle est issue de mai juin 2012, que l'exécutif l'entende et qu'elle gouverne ». Il n’existe actuellement qu’une majorité détenue par la frange droite du PS. Tout changement de gouvernement n'est qu’une manipulation supplémentaire, un stratagème permettant un changement d’image. Or ce que nous voulons c’est un changement politique. Dans ce contexte, et face à l’inefficacité du gouvernement, la seule solution est un profond chambardement politique : une dissolution de l'Assemblée Nationale ou la démission du Président lui-même. Non pas seulement pour changer les hommes et les femmes aujourd'hui à la tête du pays, mais pour que ce soit le moment de l'intervention du peuple dans le choix de son futur, et que les institutions françaises redeviennent démocratiques, populaires et républicaines.

 

La dissolution est malheureusement encadrée par notre « chère » Constitution de 1958. Cette dernière confie une fois de plus ce pouvoir non pas au peuple mais au Président de la République. Lui seul peut en effet prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale. Celle-ci, dans la théorie parlementaire, permet au peuple de trancher un différend entre l’exécutif et le législatif. À titre d’exemple, la première dissolution prononcée en 1962 par De Gaulle répondait à une crise politique l’opposant à l’Assemblée, qui avait renversé son gouvernement . On peut aussi citer les deux dissolutions effectuées par le Président Mitterrand en 1981 et 1988. Dans ces trois cas, le peuple fut donc appelé à juger et il trancha. Ce type de dissolution est un mécanisme devenu désuet depuis la réforme relative au calendrier électoral de 2000. En effet, le Président dispose d’une majorité à l’Assemblée lui permettant de régner durant tout son quinquennat.

 

La dissolution peut cependant avoir un autre but. En effet, malgré une majorité stable, le Président peut par ce biais demander au peuple « un vote de confiance » sur sa personne comme sur sa politique (puisqu'elle est aujourd'hui censée s'incarner dans un seul homme). Une fois de plus sous la Vème République l’exemple de De Gaulle est très instructif. En réponse à la crise nationale de 1968 celui-ci demanda aux électeurs un vote de confiance par le biais d’une dissolution que l’on peut qualifier de plébiscitaire. C’est la seule solution qu'il reste aujourd'hui à François Hollande – si l'on excepte sa démission. Il ne peut « régner impunément » tel un monarque d'Ancien Régime. Il ne doit plus diviser le peuple mais au contraire l’appeler à voter pour faire face à la crise institutionnelle. S’il le fait, chaque citoyen sera appelé aux urnes « vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution. ». Il est à parier que cette dissolution interviendra sous 12 mois, peut-être même qu'elle sera simultanée aux élections locales de fin 2015.

 

Le peuple pourra par ce biais non seulement redéfinir la politique du pays mais, plus largement, choisir une forme d'organisation collective s'orientant vers plus de démocratie, de justice sociale et d'intervention populaire. Car ne nous y trompons pas : les problèmes que rencontrent notre pays aujourd'hui, tant sur le plan économique que politique, sont dus principalement au carcan institutionnel de la Vème République : l'abandon de la souveraineté économique, militaire, populaire, etc... Personne ne prétend ici que la dissolution serait un remède magique qui porterait obligatoirement les idéaux républicains au pouvoir. La situation causée alternativement par l'UMP et le PS ayant crée les conditions objectives favorables à l'extrême-droite sont ce qu'elles sont. Le risque est grand de voir le FN s'arroger une place politique jusque-là inédite. Même laminée, la droite revancharde pourrait également tirer son épingle du jeu. Mais ne soyons pas frileux. N'ayant pas peur de nous porter au combat pour que vive l'insurrection civique dont notre pays a besoin. Un besoin vital. C'est à tous les républicains sincères, en rupture avec l'ordre établi, de poser les fondations d'un Mouvement Citoyen pour la 6ème République. N'attendons pas 2017 pour consommer – s'il est encore besoin de le faire – définitivement notre rupture avec l'actuel pouvoir et ses institutions. Construisons dès aujourd'hui, nationalement, localement, les structures ayant pour ambition de renverser la table et d'appeler à la convocation d'une Assemblée Constituante.

 

Il devient plus que jamais nécessaire de remettre à plat l’ensemble de notre système institutionnel. Le peuple s’est vu privé de tout pouvoir et ce depuis trop longtemps. L’exemple d’Hollande n’est qu’un symptôme de la gangrène de nos institutions. La Vème République n’a que trop duré. Le peuple désavoue le pouvoir en place mais ne peut rien faire face au verrou monarchique. Il est contraint de se soumettre à la bonne volonté d’un exécutif, incarné par un homme. Hollande appellera-t-il le peuple aux urnes ? Démissionnera-t-il si l’Assemblée devient hostile à sa politique ? On ne peut être sûrs de rien. Les citoyens se retrouvent donc aujourd'hui dépendants du bon vouloir du tout puissant Chanoine de Latran. Il faut en finir, et vite. Pour le salut du pays comme de la communauté nationale républicaine. Quelle que soit l'issue choisie – ou non – par l’exécutif (la dissolution ou la démission), rien ne changera si un mouvement puissant pour un changement de régime n'émerge pas. L'alternance du PS avec l'UMP, voire même dans une large part avec le FN ne modifiera pas le cadre politique global qui administre le pays. Le Front de Gauche doit prendre toute sa part dans l'émergence d'un mouvement citoyen, d'une lame de fond populaire pour balayer les institutions pourries qui nous régissent. Comme moteur ou comme simple acteur, là n'est pas la question. Le peuple doit choisir son nouvel horizon constitutionnel. Nul doute que celui-ci privilégiera l'intervention directe des citoyens et qu'enfin finiront les éternels atermoiements de personnes, ce bal des égos interminable pour savoir qui régnera le mieux sur les français. Le souverain, en République, c'est le peuple. Point à la ligne. Aucun monarque passager ne peut aller contre ce fait révolutionnaire indéniable. L'exigence d’une 6ème République semble être aujourd’hui la seule solution pour sortir du marasme dans lequel nous sommes. Le système se fissure, à nous de nous engouffrer dans la brèche. Qu'Hollande ne se méprenne pas, le grondement populaire n'est pas un fétu de paille : s'il ne rend pas les urnes, nous prendrons la rue.

 

Yann Paczynski

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Citoyens : eau-sons ! https://plaidoyer-republicain.fr/citoyens-eau-sons/ https://plaidoyer-republicain.fr/citoyens-eau-sons/#respond Wed, 05 Feb 2014 12:33:05 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=390 ...lire la suite ]]> marianneCette note se veut être à destination de l’ensemble des citoyens. Il serait nécessaire que cet article puisse sortir des réseaux militants, illustrant ainsi l’esprit que nous voulons insuffler à notre 6ème République Sociale et Écologique. Le sentiment d’abattement notamment à gauche, avec la politique libérale du gouvernement, doit s’estomper. Nous avons un cruel besoin d’un embrasement militant et citoyen. Du fait de la vie extrêmement dure de notre époque, le peuple tire la langue et se dit qu’il n’est finalement pas possible d’étendre les droits sociaux. C’est faux, et nous tenons à l’affirmer haut et fort, et ce au nom du réalisme politique ! Il faut bien que les gens comprennent qu’ils ont des droits et qu'ils peuvent s'en servir, tout en cherchant à les améliorer, cela va de soi ! Le droit français nous permet d’avoir une puissance de feu énorme !

Partant de constatations philosophico-politiques, nombre de militants de gauche affirment eaupar exemple, que l’eau n’a pas de prix et qu’il est scandaleux que les multinationales se goinfrent sur notre dos. C’est vrai, et nous soutenons cette démarche. Mais au-delà des déclarations sémantiques, le droit nous permet de mettre cette philosophie politique en application. Cela vaut également pour n’importe quelle délégation de service public à des entreprises privées, notamment sur l’assainissement des eaux et sur le traitement des déchets. J’espère ne pas perdre les lecteurs en considérations qui les détourneraient de l’argument suprême : s'il le veut, le citoyen peut être roi dans la cité !

Le premier frein : l’autocensure !

Il faut absolument se dire en préambule que quand on se lance dans des démarches visant à remettre la République au cœur de l’action citoyenne, autant partir du principe qu’il ne faut pas avoir la main qui tremble. J’en veux pour preuve ce qu’a subi notre camarade Gabriel Amard. Soulignons l’abnégation dont il fait preuve sur ces sujets ! Toute mise en route d’une démarche s’attaquant à des multinationales part d’un cuisant « échec citoyen ». Celui d'être dans l'incapacité de savoir ce qui se trame avec notre argent. Bien évidemment, avant de se lancer dans ce genre de démarches, on consulte autour de nous. Vous entendrez des propos tels que : « oh tu sais, ça fait des années que ça dure, ce n’est pas toi qui va changer quoi que soit » ou encore, « si tu vas au bout, c’est la vie de pères de familles que tu vas mettre en danger ». Bon, je trace à dessein un tableau bien sombre pour que vous soyez conscients que malgré ça : nous, on peut !

Les premiers pas

Dans un premier temps, passez outre les avis des déclinistes. Appelez en tant que citoyen les personnes responsables des contrats : dans les petites villes, villages, ou autres, la mairie est à contacter. Pour les plus grosses villes, appelez plutôt les responsables des communautés de communes. Préparez bien la liste des documents que vous souhaitez consulter ou vous faire envoyer. Parce qu’évidemment, le responsable aura beau jeu de vous dire verbalement que oui, « ces documents sont publics et donc consultables ». C’est le premier piège. Il ne faut pas tomber dans le panneau. Insistez, demandez à ce que ces papiers vous soient envoyés directement, car ce n’est pas en quatre heures de survol de documents contractuels de plusieurs centaines de pages que vous arriverez à trouver le loup. Il faut le contrat, les avenants (les modifications qui ont été faites sur le contrat qui auraient dues être discutées en conseil municipal) et les rapports annuels des délégataires. Il faut ces rapports émanant directement de l'entreprise privée, sinon, la propagande de la commune aura tôt fait de masquer l’impact des dividendes que se versent les boîtes sur votre dos, sans que vous le sachiez. A titre d’exemple, nous avons pu constater que pour un syndicat des eaux en DSP, 325 000 euros (pour 8000 abonnés !) sont facturés par une boîte privée sans que l’on sache pourquoi. Les documents ont pu être récupérés et force est de constater qu’il s’agit de droits de siège (en gros, des dividendes qui ne disent pas leur nom) et d’autres genres de facturations iniques et injustifiables qui font exploser le montant de votre facture.

Si vous arrivez à mettre les responsables en difficulté en étant un minimum précis, vous verrez que la bonhommie de la discussion disparaîtra et l’échange deviendra vite tendu. A titre personnel, le responsable m’a dit, et c’est assez croustillant pour être souligné : « Il y a des documents que nous ne souhaitons pas porter à la connaissance du public ». Tiens donc, c’est justement ce qui nous intéresse. Quinze minutes après l’échange téléphonique, j’ai reçu un mail qui confirme clairement que les autorités en charge ne souhaitent pas communiquer et reconnaître la possibilité aux citoyens d’user de leurs droits. Voilà sa réponse :

"Pour faire suite à notre échange téléphonique de ce jour, et après retour de nos services, j'ai le regret de vous informer que je ne pourrai être disponible demain matin pour la consultation des documents cités en objets, m'obligeant à annuler notre rendez-vous. Merci d'adresser votre demande à la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA)."

cada

Court et lapidaire. J’avoue que cette réponse laisse perplexe. Il ne vous reste plus qu’à saisir cette fameuse CADA. En principe, vous devriez avoir gain de cause car ces documents sont publics ! Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à parler à la presse. Et contactez des gens qui sont spécialistes de ces questions. Normalement vous devriez trouver cela facilement dans les réseaux militants à gauche. Vous voilà en train d’user de vos droits de citoyens !

NB : la Rédaction de Plaidoyer Républicain sera à votre disposition pour essayer de répondre à vos questions et sur la mise en place des régies publiques de l’eau ou des déchets dans vos villes. L’importance de la mise en mouvement des citoyens est capitale sur ces questions.

Arnaud Guvenatam

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Constitution pour une 6ème République https://plaidoyer-republicain.fr/constitution-pour-une-6eme-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/constitution-pour-une-6eme-republique/#comments Sat, 25 Jan 2014 15:08:36 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=350 ...lire la suite ]]> 6eme RépubliqueAvant tout je tiens à m’excuser de ne pas avoir continué ma tribune consacrée à la Constituante de la 6ème République. Je tâcherai désormais de me tenir à un rythme de publication plus régulier. Un article par mois sur le sujet me parait convenable. Mon dernier article était consacré à la transition démocratique, la convocation d’une Constituante. Je vais désormais m’appliquer à proposer les articles que j’aimerai voir apparaître dans notre future norme suprême.

Mes articles ne seront pas exhaustifs. Cependant la totalité formera, du moins je l’espère, un ensemble cohérent. Pour ce faire je me trouve dans l’obligation de vous soumettre un plan qui organisera ma pensée et mes futurs articles. Ce plan nécessitera sûrement quelques retouches dans les mois à venir afin de compartimenter correctement ma vision juridique de la 6ème République. De ce fait, la numérotation des articles peut elle aussi subir quelques changements.

Je tiens à vous prévenir, je refuse d’incorporer à « ma Constitution » un préambule. Celui-ci permet d’énoncer des grands principes qui au grès de la jurisprudence obtiennent force de loi ou pas. La Constitution que je m’apprête à rédiger contiendra en son corps l’ensemble des principes que j’estime nécessaire et qui de ce fait sera imprescriptible et inaliénable. Mon plan sera clair et épuré afin de permettre une lecture et un référencement pratique et facile.

TITRE 1 : La République et la Souveraineté

TITRE 2 : Droits de l'Homme et du Citoyen

TITRE 3 : Le pouvoir législatif

TITRE 4 : Le pouvoir exécutif

TITRE 5 : Le pouvoir judiciaire

TITRE 6 : Révision constitutionnelle

TITRE 7 : Responsabilité des représentants du peuple

TITRE 8 : Organisation territoriale

TITRE 9 : Politique Internationale

Cette présentation étant terminée, je vous propose de commencer l’élaboration de mon projet pour la 6ème République.

Titre 1 : la République et la Souveraineté

Article 1 : La République est une, indivisible, laïque et sociale.

Article 2 : La devise de la République est « Liberté, Égalité et Fraternité » ; son hymne la Marseillaise ;l'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.

Article 3 : Le peuple est seul souverain ; il gouverne directement ou par l’intermédiaire de ses représentants, responsables devant lui.

Article 4 : Le but de la République est le bien être commun, son objectif est l’intérêt général ; il est résumé par la maxime « fais à un autre ce que tu veux qu’il te soit fait ».

Ces quelques articles étant posés, je vous dois quelques explications. Commençons par le début, l’article 1 : « La République est une, indivisible, laïque et sociale. ». Loin d’être une succession de mots choisis au hasard. Je pense que cette formule résume ce que devrait être la 6ème République. Elle ne sera pas décentralisée puisque je suis pour conférer aux citoyens les mêmes possibilités sur l’ensemble du territoire loin de la mise en concurrence actuelle. Laïque puisque selon moi cette valeur permet à la fois le libre exercice du culte et cette identité commune qui permet à chacun d’être définie en tant que citoyen et non comme pratiquant, athée agnostique ou tout autre qualificatif qui n’ont aucun rôle dans le domaine public. Enfin, sociale, je fais bien évidement référence ici au grand Jaurès et je compte apporter à ce terme une profondeur concrète, garantissant constitutionnellement les droits fondamentaux de l’Homme.

L’article 2 : « La devise de la République est « Liberté, Égalité et Fraternité » ; son hymne la Marseillaise ;l'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge », est à la fois une référence historique et un mot d’ordre pour tous nos futurs combats. J’estime que nos revendications ne doivent plus faire fi de notre passé révolutionnaire mais s’en inspirer. A titre d’exemple (et peut être à titre polémique) mais surtout pour montrer l’importance de notre héritage révolutionnaire, j’aimerais que notre future Assemblée Nationale trouve en son cœur une statue de Maximilien de Robespierre. Notre devise était la sienne, la République son œuvre et notre héritage.

L’article 3 « Le peuple est seul souverain ; il gouverne directement ou par l’intermédiaire de ses représentants responsables devant lui. » me parait clair, n’hésitez pas par ailleurs à me demander plus d’explications ou à débattre. Je propose simplement que le peuple se réapproprie le pouvoir et que ses représentants élus soient véritablement comptables devant les électeurs.

Enfin, l’article 4 est celui sur lequel je dois le plus m’arrêter ; « Le but de la République est le bien être commun son objectif l’intérêt général résumé par la maxime « fais à un autre ce que tu veux qu’il te soit fait. ». Je m’inspire ici en quelque sorte, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793. J’estime que la République n’est pas un régime neutre. Elle a pour objet de « changer l’Homme » selon la célèbre formule révolutionnaire. La République ne se contente pas d’organiser une société où chacun en tant que citoyen est livré à lui-même. Selon moi, la République doit se construire en permettant à chacun de s’épanouir et ceci n’est absolument pas neutre. Je développerai ce point dans le Titre 2 de la Constitution. Cependant j’invite chacun des lecteurs à considérer le fait selon lequel la République n’est pas une organisation naturelle. Sa formation et son existence reposent sur un ensemble de valeurs qui invitent le citoyen à devenir républicain c'est-à-dire une personne dépassant ses intérêts personnels au profit de l’intérêt général.

Voilà, les premiers articles de la Constitution de la 6ème République rédigés par le Plaidoyer Républicain sont à votre disposition. Je vous invite à vous les approprier : d’autres viendront enrichir ce projet.

Yann Paczynski 

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https://plaidoyer-republicain.fr/constitution-pour-une-6eme-republique/feed/ 6 350
Vers la 6ème République – 1ère partie https://plaidoyer-republicain.fr/vers-la-6eme-republique-1ere-partie/ https://plaidoyer-republicain.fr/vers-la-6eme-republique-1ere-partie/#comments Mon, 30 Sep 2013 15:35:26 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=64 ...lire la suite ]]> La Vème République, par son essence même, est une véritable monarchie présidentielle. Le président domine outrageusement la vie politique du pays et ce contrairement à l'Article 21 de la Constitution de 1958, qui confère la tête de l'exécutif au Premier Ministre. Charles de Gaulle, fondateur et premier Président de la Vème République, disait lui-même : « Je suis un monarchiste. La République n'est pas le régime qu'il faut à la France ». C'est dire l'esprit dans lequel s'est crée cette République !

Dans notre régime actuel, le peuple ne peut sanctionner le gouvernement. Son implication dans le processus démocratique du pays repose uniquement sur son bulletin de vote. Lorsque les élections sont terminées, que les choix sont faits pour une période donnée, chacun rentre chez soi et la chose publique ne regarde plus personne … Nos politiques le répètent assez souvent.

D'autres façons de faire vivre l'idéal républicain sont possibles. Il est possible d'impliquer le peuple, je dirais même que cela est nécessaire. C'est un enjeu démocratique vital pour notre pays. Le premier processus qu'un républicain doit donc envisager est celui d'une constituante permettant enfin au peuple d'exercer son rôle de souverain.

Une constituante se doit d'être exemplaire. Si elle ne l'est pas, comment pourrait-elle accoucher d'un régime démocratique ?

Elle doit, contrairement au processus engagé par De Gaulle en 1958 pour rédiger sa Constitution, faire appel au peuple afin que celui-ci puisse faire valoir ses attentes. Le processus est long et complexe, mais présente l'avantage d'intégrer toute la population à la rédaction du texte qui cimentera le vivre-ensemble. Les citoyens doivent avoir le temps de participer à l'élaboration du projet, en s'intéressant à l'ensemble des problématiques juridiques, politiques, économiques ou encore sociales qui se dresseront devant eux.

La première pierre à l'édification de la 6ème République est donc la convocation d'élections, et ce dans le cadre de « la Vème » (plus pour longtemps, rassurez-vous). Selon la constitution de 1958, et son article 89, l''initiative de la révision de la Constitution appartient d'un côté au Président de la République sur proposition du Premier Ministre, mais aussi aux membres du Parlement.

Le projet ou la proposition de révision doivent être examinés dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l'article 42 et votés par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par un référendum.

Toutefois, et c'est là toute l'hypocrisie de cette constitution, le projet de révision n'est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquième des suffrages exprimés.

Comme vous avez pu le constater, cet article reste volontairement vague concernant les propositions. D'autres articles viendront étoffer cette « Introduction à la 6ème République », en espérant que vous les trouverez aussi utiles qu'intéressants !

Yann Paczynski

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