Pourquoi la gauche doit-elle parler de République ?

 

La républiqueLa République est le thème central des articles du Plaidoyer Républicain. Ce terme trop souvent dévoyé doit en effet être la base de tout projet politique de gauche. Loin d'être une notion révolue, la République est la seule solution politique au service des citoyens. Elle permet tout d'abord de faire converger l'ensemble des luttes vers un intérêt général global. Chaque camarade luttant au quotidien fait face aux dérives d'une Vème République n'ayant que trop durée. Pour ne citer qu'eux, nos camarades syndicalistes font face à une république monarchique où le citoyen « est toujours serf dans l'entreprise », pour paraphraser le grand Jaurès...

 

Toute ces luttes ont une solution commune : une 6ème République sociale où la souveraineté du peuple sera enfin affirmée. Je considère, tout comme Francine Demichel dans son article « Le rôle de la souveraineté dans les relations internationales contemporaines » (que je vous conseille fortement si vous pouvez le trouver dans une bibliothèque par chez vous), qu'en « l'état actuel des rapports sociaux, nationaux et internationaux, l’État est le mode d'identification privilégié d'un peuple à une structure politique et idéologique ». L’État est en ce sens l'outil révolutionnaire par excellence. Il permet à une population présente sur un territoire délimité par des frontières d'exercer sa souveraineté pleine et entière. Cependant, un tel pouvoir ne peut être exercé sans être conquis, et c'est l'objet de cet article.

 

Comme je vous le disais plus haut, l'ensemble de nos luttes doivent avoir pour exigence principale la 6ème République. Cet objectif commun permettra un processus primordial de conscientisation. Cette revendication permettra selon moi le développement d'une conscience de classe républicaine. En effet, la modification des structures économiques du capitalisme depuis le 19ème siècle a entraîné une mutation des modes de production. Le développement de l’Intérim, des Contrats à Durée Déterminée ou encore le recours à la sous-traitance sont autant d'éléments complexifiant la prise en compte d'un intérêt commun à tous les travailleurs. Cela empêche le cheminement d'une conscience individuelle à une conscience collective. De plus, fait non négligeable, les ouvriers ne sont plus aujourd'hui la catégorie professionnelle la plus importante. Ainsi, la principale force révolutionnaire devient une composante réduite de l’échiquier politique rendant de ce fait plus difficiles nos combats. Plus difficiles, mais pas impossibles. Nous pouvons et nous devons nous appuyer sur l'immense majorité des citoyen-ne-s de ce pays, le salariat (ouvriers et employés ayant les mêmes intérêts, aspirations et revendications).

Soyons clairs, l'effritement de la République est à l’œuvre tous les jours, et le seul remède est politique. Nous avons le devoir de développer une conscience républicaine permettant de lutter efficacement pour l'intérêt commun. Toutes nos luttes n'auront aucune envergure tant qu'elles ne seront pas fédérées sous le même drapeau. Cette unité des combats permettra la conscience, qui à son tour permettra l'avènement de notre révolution citoyenne.

 

Un monument aux morts républicain, de gauche et pacifiste
Un monument aux morts républicain, de gauche et pacifiste à Gentioux (Creuse)

Nombres de citoyens sont excédés par la politique et se tournent aujourd'hui vers un fascisme assumé ou rampant parce qu'ils le considèrent comme anti-système. Mais qui est anti-système ? La gauche ! Nous avons toujours combattu le despotisme et la domination économique d'une classe par une autre. Nous avons toujours lutté pour offrir plus de liberté et d'égalité à tous. Nous sommes le volcan révolutionnaire qui en 1793 fixait pour la première fois le prix des denrées de premières nécessités permettant aux plus démunis de survivre. Nous sommes les pacifistes qui s'opposaient aux sacrifices de la Première Guerre Mondiale ! Nous sommes les résistants qui donnèrent leur sang pour anéantir le fascisme, et nous serons ceux qui changeront le système demain ! La gauche dispose d'un ADN commun dans l'histoire, c'est elle qui se bat, revendique et se révolte. Chers camarades et citoyens, l'heure est à la mobilisation. Montrons nous tels que nous sommes, nous ne faisons pas partie de la Vème République. Nous sommes l'alternative émancipatrice, celle qui proclamera haut et fort la 6ème République.

Yann Paczynski

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