Melenchon – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 « La défense et la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de la France Insoumise » : entretien avec Andréa Kotarac (conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/#respond Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1021 ...lire la suite ]]> A la suite de l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti les Républicains, nous nous sommes entretenus avec un Insoumis qui le connaît bien. Siégeant au Conseil Régional d'Auvergne-Rhône-Alpes dont Laurent Wauquiez est le Président, Andréa Kotarac nous livre sa réflexion sur la situation politique actuelle, la séquence de 2017, la République ainsi que ses inspirations littéraires et philosophiques.

Plaidoyer Républicain : Andréa Kotarac, vous êtes élu régional France Insoumise en Auvergne Rhône-Alpes. Pourriez-vous nous expliquer comment vous articulez travail de terrain, sessions et commissions ?

Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.

Andréa Kotarac : Vous savez, nous avons toujours construit dans nos têtes une frontière entre le travail dit "de terrain" et le travail au sein de l'institution. En réalité, les deux sont intimement liés.

J’ai appris plusieurs choses au sein du conseil régional. Comme vous le savez, la loi NOTRe a offert aux régions la compétence exclusive en matière économique. Je suis membre de cette commission et à ce titre, on peut observer à la fois les compétences, le génie Français, l’hétérogénéité des activités dans notre pays mais aussi les dysfonctionnements qui y règnent.

Quand vous prenez les cas de l’entreprise « Ecopla », unique fabricant français de barquettes en aluminium, entreprise leader en Europe et viable économiquement qui a été mise en liquidation en raison d’un patron voyou, cela vous brise le moral. Et que par dessus tout, le tribunal de commerce valide non pas la reprise en SCOP par les salariés mais son rachat par son concurrent italien qui avait pour projet de virer les salariés, vendre le site et rapatrier les machines et le savoir-faire Français en Italie... Vous vous dites que quelque chose ne tourne pas rond dans cette économie ouverte où les capitaux circulent facilement mais où les êtres humains et le savoir-faire du pays passent après. C’est la même chose avec le pôle d’excellence Français de fabrication des turbines hydrauliques de l’ex-Alstom racheté par General Electric. Ce dernier voulant se retirer et laisser sur le carreau des centaines  de salariés mais aussi 400 sous-traitants rien que pour l’Isère.
Sans travail de terrain, sans contact avec ces femmes et ces hommes, sans comprendre les circuits économiques, vous ne pouvez pas vous plongez dans les dossiers au sein de l’institution, vous ne pouvez pas faire rentrer les luttes dans l’assemblée régionale. Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.
 

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant


PR : L’actuel président de votre région est le tout nouveau dirigeant des « Républicains », Laurent Wauquiez. Pouvez-vous nous parler de sa façon de diriger la région ? Quels sont les thèmes qu’il affectionne le plus et en quoi son travail régional peut-il donner des pistes sur les thèmes qu’il lancera dans le débat national ?

AK : Les thèmes qu’affectionne Laurent Wauquiez sont ceux qui feront parler de lui à la plus grande échelle. Ceux qui pourront faire polémique et diviser. Ça passe par la crèche dans le hall de la région, sa condamnation devant les tribunaux et sa récidive cachée le mois dernier. Ou encore la création d’une police de la langue sur les chantiers pour lutter soi-disant contre le travail détaché. Sorti major de l’ENA, vous ne me ferez pas dire qu’il ne savait pas que les tribunaux administratifs annuleraient ces décisions mal faites et mal fondées. Peu importe, tout le monde parlera de lui, sa mission est accomplie.

Et parfois, lorsqu’il n’a pas d’annonce à faire, il explique qu’il met en œuvre ce qui est déjà mis en place. Par exemple, il a indiqué vouloir baisser les indemnités des élus trop absents aux commissions et aux assemblées plénières. Cela a fait la Une de tous les quotidiens locaux. Problème: la loi exigeait déjà cette règle et même le règlement intérieur de la précédente mandature. Peu importe, les gens applaudissaient Laurent Wauquiez pour une règle qui d’ailleurs est tout à fait nécessaire. Mais qui existait déjà.

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant mais la suite est dévastatrice. La région est gérée par son président et personne d’autre. Aucun vice-président n’a de délégation de signature par exemple. Aucun ne décide à part lui. Il a tué les structures de l’agriculture paysanne, les associations solidaires etc.

Son problème est le double discours de sa famille politique. Il souhaite lutter contre le travail détaché? Problème: la quasi-unanimité des députés européens LR l’avait voté à deux reprises. Il est contre le CETA? Problème: la même chose. Il est contre le gaz de schiste? Problème: Luc Chatel indiquait que son parti était LE parti des gaz de schiste. Il se disait laïque en refusant les subventions à l’institut de la civilisation musulmane? Très bien, mais il rajoute derrière une crèche plus grande qu’un 4x4 à l’entrée de l’Hôtel de région. Et la liste est longue...

Je crois que le dégagisme que l’on constate dans notre société est la conséquence d’une hypocrisie de hyènes des partis dirigeants, qui ne fonctionne plus aujourd’hui auprès des habitants.

 

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action

PR : En 2017, vous avez également été candidat aux élections législatives dans la 7ème circonscription du Rhône. Vous avez réalisé 13,3%, seuil insuffisant pour accéder au second tour. 6 mois après, comment expliquez-vous la déperdition des voix entre élection présidentielle et élections législatives et comment pensez-vous pouvoir y remédier à l’avenir ?

AK : J’ai choisi la 7eme circonscription du Rhône, comprenant des villes comme Rillieux-la-Pape, Bron ou Vaulx-en-Velin, classées parmi les villes les plus pauvres du pays.

Dans cette dernière, en 2014, Hélène Geoffroy, ancienne secrétaire d’Etat de Valls, avait été élue maire avec 82% d’abstention. Là bas, comme ailleurs, les classes populaires votent à une élection : la présidentielle. Ils ont compris le système fou de la 5ème République. J’en discutais d’ailleurs avec mon amie Sarah Soihili, qui était candidate dans les quartiers Nord de Marseille et qui a analysé le même phénomène là-bas et ailleurs en France.

Comment y remédier? Par le travail constant, de terrain ou de formation. Il n’y a pas de secrets. J’ai la chance d’être entouré d’une excellente équipe d’Insoumis, qui a trouvé sa place dans notre mouvement et regorge d’idées. Chaque semaine, depuis la fin de la campagne,  nous sommes au contact des habitants sous différentes formes, aide, orientation ou propagande classique.

Nous avons constaté que la banlieue-Est était le poumon économique de la Métropole de Lyon. C’est ici que nous retrouvons le plus grand nombre d’entreprises. Pourtant le chômage y est largement plus élevé qu’ailleurs. Les habitants ne bénéficient pas de cette richesse colossale. C’est contre cette injustice qu’il faut batailler.

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action. Pour la construction d’un centre de santé pour lutter contre les déserts médicaux, pour leur dire qu’il ont droit à la sécurité, que vivre en paix ne doit pas être réservé aux habitants de Neuilly, que leur enfants aient le droit de rechercher l’excellence éducative et que leur ville peut être belle, agréable, qu’elle peut même être un exemple pour d’autres, comme l’avait entamé l’ancien Maire M.Charrier, par la construction du seul Planétarium de la région par exemple.

Une ville comme Vaulx-En-Velin a beaucoup d’avantages par rapport à d’autres. Elle regorge de jeunesse, d’une jeunesse maniant plusieurs langues, de véritables talents dans diverses domaines. Il faut forcer le destin en lançant de grands chantiers, comme un lycée polytechnique de l’économie de la mer, de formation au transport fluvial (Rhône), de formation à la sauvegarde des littoraux, de l’ouverture sur la Méditerranée. Voilà de véritables ambitions pour ces villes. Elles doivent et peuvent être à l’avant-garde pour les chantiers nationaux de demain.

La réflexion au long terme, la construction d’une chape à la base de notre maison sera la rupture politique avec le court-termisme clientéliste qui pourrit ces villes péri-urbaines depuis tant d’années.

 

J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle »

PR : La France Insoumise a milité pendant les élections présidentielles et législatives pour la mise en place d’une 6ème République. Un certain nombre de personnes peuvent dire aujourd’hui que ce changement tant attendu est au point mort du fait de l’élection d’Emmanuel Macron. Partagez-vous ce constat ?

AK : Absolument pas. Je ne vois pas en quoi le changement d’un homme à la tête de l’État pourrait mettre un terme à notre ambition, alors que la Constitution est identique avant et après son élection?

Rousseau disait que la « Constitution est la norme suprême qu’un peuple libre se donne ». Est-ce que vos lecteurs ont le sentiment d’avoir pris part à la construction cette norme suprême dont chaque loi est soumise?

Le processus que nous présentons et avons engagé est le produit de l’Histoire constitutionnelle de notre pays depuis la Révolution. Pour engager un processus de rupture avec ce régime, il faut modifier la constitution de façon pacifique, démocratique et sans rompre avec la continuité de l’État et du service public. J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle ».

Là où je ne suis pas forcément en phase avec certain de mes amis Insoumis, c’est que la carte des collectivités doit être mise à réflexion.  Si nous sommes d’accord pour rompre avec les super-euro-structures qui s’éloignent du citoyen, on ne peut pas se contenter de parler 6eme République et sur ce sujet de dire que la meilleure manière d’organiser le pays ce soit: commune-département-Etat "Point barre". Je pense que sur ces sujets là, nous devons aussi avoir le courage de réfléchir et savoir si cette répartition est la meilleure pour organiser la solidarité, la péréquation, la coopération et la performance des territoires. Alors on me répond Robespierre, la Révolution et la création des départements. Les Montagnards s’appuyaient beaucoup sur les districts (sorte de cantons). Les départements étaient dirigés par les Bourgeois et les Girondins (qui avaient l’argent nécessaire pour se présenter candidat). Bref, ayons le courage de discuter de cela.

En clair, les Français pourront donner leur avis sur l’effectivité de droits fondamentaux qu’ils souhaitent graver dans le marbre, comme sur la fin de vie, sur le droit au logement, l’avortement etc. Et aussi sur le caractère démocratique du fonctionnement des institutions et la répartition territoriale. La Constitution paraît lointaine pour les citoyens, pourtant elle a des impacts directs sur leur vie. Si MM. Macron, Valls, ou autres ont réussi à rendre effective leur loi sans débat, s’ils réussissent à gommer des droits des Français, c’est parce que la Constitution leur en donne le droit justement.

PR : Dans un récent sondage Harris Interactive, les français mettent la laïcité en tête des valeurs les mieux défendues par la France Insoumise. Pouvez-vous expliquer ce qui, pour vous, fait de la France Insoumise, un mouvement républicain ?

AK : La défense et surtout la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de notre mouvement.

Si vous l’avez remarqué, Nicolas Sarkozy, le premier,  Marine Le Pen et même Emmanuel Macron (à un moindre niveau) ont réussi à diviser les gens sur la base de leur situation personnelles différentes. Pour le premier, « les fonctionnaires n’ont pas le droit d’avoir plus que les autres qui travaillent durs et se lèvent tôt ». Pour Madame Le Pen c’était, je crois, sur le remboursement des soins, entre celles qui payent pour se faire avorter et se font rembourser et ceux qui achètent des lunettes et ne sont pas remboursé au même niveau, Macron sur les « fainéants qui bloquent la France » etc... L’objectif étant pour eux de satisfaire coûte que coûte les situations personnelles des gens contre d’autres, créer la division et récolter les voix.

Je crois que ce qui fait de nous un mouvement républicain par excellence, c’est la dimension et l’explication d’un projet commun, tant sur l’alimentation, sur le système solidaire des retraites, l’eau comme bien commun de tous, et nécessaire à la vie de tous, sur les grands projets de la planification écologique, sur l’agriculture bio, sur l’économie de la mer, sur la santé pour tous. En bref, sur des projets concrets, sérieux mais qui touchent à un véritable contrat social pour l’ensemble de la Nation et de nos enfants.

« L’avenir est commun » est d’ailleurs le titre par excellence d’un programme républicain, une chose qui nous est chère, la fraternité et la France.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien.


PR : Manuel Valls s’érige en défenseur des valeurs républicaines face à ce qu’il nomme les « problèmes que posent les musulmans ».  Partagez-vous ce constat ? Pensez-vous qu’il est du devoir de la France Insoumise, comme 1ère opposition, de répondre point par point à ces prises de positions de l’ancien Premier Ministre ?

AK : Monsieur Valls s’est remis sur son cheval après avoir fait pousser un bouc ridicule sur son menton et après nous avoir qualifiés d’islamo-gauchistes. Et hop, il pensait que les Français oublieraient tout de son imposture et de son mandat à la tête du gouvernement.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien. La légion d’honneur «récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation». Est-ce quelqu’un peut le dire ce que l’Arabie Saoudite a fait pour nous alors qu’elle sème la pire crise humanitaire depuis 1945 au Yémen, sans parler des droits des femmes?

Ce pays finance ouvertement les réseaux salafistes sur notre territoire. Est-ce un service éminent?

Que dire du daesho-affairisme de Lafarge que nous avons combattu?

Ma philosophie c’est qu’un militant ou un élu doit toujours réfléchir à ce qui se passe autour de lui et replacer sa bataille sur un plan mondial en ce qui concerne ces sujets là.

Quand la droite, par exemple, donne des leçons au monde entier sur l’immigration, les réfugiés ou l’islamisme radical, mais ils en sont partis responsables! Quand Sarkozy détruit littéralement l’État Libyen, il crée de nouveaux naufragés dans la Méditerranée, il fait renaître l’esclavage, il favorise le développement de groupes terroristes qui d’ailleurs se retournent contre nos soldats dans le Sahel, au Mali en particulier.

Monsieur Valls est l’exemple type de la laïcité à géométrie variable. Il ne reconnaît pas, soi-disant, les communautés mais se rend au dîner du CRIF, dont le Président s’est autoproclamé représentant des Juifs de France.
Pour nous, les représentants des Français Athées, Juifs, Chrétiens ou Musulmans, ce sont nos députés nationaux. Et ça, c’est fondamental dans l’acceptation même de notre Nation une et indivisible.

Il n’y a pas de problème avec les Français musulmans, il y a un problème avec ces gouvernements successifs et leurs agissements dangereux tant chez nous que dans le monde.

 

PR : Pour terminer, quelles sont les inspirations politiques ou philosophiques qui vous ont amené à vous définir comme républicain et laïque ?

AK : J’ai évidemment les fondamentaux, étant passé par PRS et le PG, à savoir Jean Jaurès ou encore Rousseau.

Mais je ne me catégorise pas uniquement par cela. Je suis passionné par l’Histoire de mon pays et je crois dans la force et le réveil français à chaque étape importante de l’Histoire. À l’époque, en tant qu’étudiant j’étais passionné par l’histoire du droit, car on peut y comprendre le droit, l’état social, les mœurs et l’organisation du pays a chacune des étapes de son histoire. Il y a donc aussi des professeurs de droite qui m’ont amené à réfléchir sur des sujets, comme le Gaulliste M. Échappé en philosophie politique.

Je m’intéresse à la France mais aussi à l’étranger avec des auteurs comme Filiu dans son ouvrage « le miroir de Damas » dans lequel on peut comprendre, mis à part le point de vue de cet auteur avec lequel je ne suis pas en accord, beaucoup des faits politiques actuels. Je crois que c’est en analysant le cours de notre histoire que l’on devient laïque et républicain, presque par bon sens et nécessité, pour pouvoir vivre en paix en France.

Enfin en tant que juriste, ce sont des Badinter, des Vergès avec sa « défense de rupture » ou encore des Hervé Temime qui m’ont emmené à réfléchir sur la frontière étroite entre  les notions de juste et d’injuste.

Cette dernière question pourrait faire l’objet d’une autre interview, mais peu de gens me posent cette question. Je vous remercie donc de la poser et aussi de m’avoir invité. Je salue votre combat républicain et votre collectif.

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Moix sur Mélenchon : « Il est bête à pleurer », « Ça sent le petit verre de vin, tôt, au zinc, avec les relents de haine » https://plaidoyer-republicain.fr/moix-sur-melenchon-il-est-bete-a-pleurer-ca-sent-le-petit-verre-de-vin-tot-au-zinc-avec-les-relents-de-haine/ https://plaidoyer-republicain.fr/moix-sur-melenchon-il-est-bete-a-pleurer-ca-sent-le-petit-verre-de-vin-tot-au-zinc-avec-les-relents-de-haine/#respond Thu, 24 Sep 2015 12:06:05 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=925 ...lire la suite ]]> MoixYann Moix ne doit plus être considéré seulement comme un écrivain, mais bel et bien comme une personne médiatique ayant un pouvoir certain sur les opinions. Le fait qu’il soit devenu chroniqueur de l’émission « On n’est pas couchés » n’est pas étranger avec cette considération. Le petit Yann va devoir se frotter au gratin de la politique et faire ses armes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que son arrogance est inversement proportionnelle à sa qualité de débatteur. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre (ou perdre) une heure de son temps et visionner l’échange entre lui et Michel Onfray. Je n’ai même pas eu de peine pour lui tant chaque phrase prononcée avait vocation à faire mal, remplie d’agressivité et masquant mal le fond d’une pensée à la BHL. Pour la résumer, qui n’est pas d’accord avec BHL (ou Moix, mais ça marche avec plein de gens) est un Le Pen. Un marabout de ficelle plus tard et vous êtes fasciste, nazi, vous mangez des barbapapas et les enfants avec.

Me définissant comme faisant partie d’une gauche intransigeante avec ses valeurs, je me suis rappelé aux bons souvenirs d’un papier que notre cher Yann avait écrit en 2011 sur Jean-Luc Mélenchon. Mon souvenir était qu’il s’agissait d’un torchon, mais ayant participé (à ma toute petite place) à la campagne de 2012, peut-être que mon objectivité sur le propos n’était pas entière ? Allez le lire, et vous pourrez dire ce que vous en pensez, aujourd’hui 4 ans après.

Commençons par le style de notre poète national. C’est redondant, lourd, et ne porte absolument pas. Une logorrhée lancinante, pénible, hostile et dénuée d’humour. Par exemple : « Tant de jolies propositions, plus souvent gauches que de gauche, plus souvent gauchies qu’à gauche, rappellent la belle saison des purges staliniennes. ». Ou encore : « Sauf que Mélenschtroumpf est petit, minusculement petit, minusculement minuscule. ». Je ne vais pas tourner autour du pot : mon avis sur le style est que c’est pauvre, et chiant.

Admettons. Je ne vais pas me comparer à Victor Hugo n’ayant aucun talent poétique. Mais dans quel registre se trouve notre inquisiteur de la pensée ? Inévitablement pas sur le terrain de l’argumentation, mais bien entendu sur celui de l’insulte publique. Je cite : « Je melenchonparle de Jean-Luc Mélenschtroumpf. Ça sent le petit verre de vin, tôt, au zinc, avec les relents de haine mais tournés à l’envers : la haine déguisée en bons sentiments. Le racisme inversé. ». Premier cliché et non des moindres : l’homme de gauche sent le vin. Amusant que le chantre de la "gauche" sauce Béhachellienne use d'arguments identiques à l'UNI (syndicat étudiant de droite extrême).  La notion de racisme inversée n’est pas un compliment non plus, l’inverse du racisme étant l’humanisme, il choisit volontairement, à dessein, de pointer ce qu’il pense être du racisme. Un classique pour un libéral ne s’exprimant que sous le coup d’un réflexe pavlovien. L’homme de gauche ne se maîtrise pas, et il n’est pas intelligent : « Il parle mal, il bafouille, il écorche les mots comme on écorche les oignons au lieu de les peler. Il est bête à pleurer – les larmes me montent aux yeux devant le spectacle, très foire du sauciflard, où il dégaine ses clichés comme un vieux cow-boy électrocuté entre deux prises d’antidépresseurs. ». Mon petit Yann, dans le record du monde de l’enfilage de clichés, tu viens de passer le mur du son en trois phrases, mais évidemment, pour le comprendre, il serait bon d’argumenter. Onfray te l’a dit, certes peu aimablement, mais le constat est là. Penser, ce n’est pas pour toi.

Au cliché idiot de l’homme de gauche, je convoque la folie. Quelle originalité… « Suis-je le seul à m’apercevoir que cet homme ne va pas bien ? Que sa place n’est dans aucun parlement, au milieu de nulle assemblée, mais dans le lit étroit d’une petite chambre calfeutrée d’où il pourra, délesté de tout voisinage, donner sa vision de la gauche, de l’univers, de ses doigts de pied et de la notion de temporalité chez Jankélévitch. Cet homme, qui est donc un Schtroumpf, est un homme malade. Il délire, mes amis. Il n’est pas responsable de le laisser pisser seul, debout, dans la rue, en public : il faut l’aider, appeler une ambulance, le mettre hors d’état de se nuire, de se donner en spectacle. Je suis gêné, physiquement, par chacune de ses apparitions. Il crachote, il radote, il bavote, il postillonne, c’est assez désagréable à voir. ». Finalement, Michel Onfray avait vu juste, c’est enfumeur. Tout le monde a compris que tu n’aimais pas la gauche, Bernard Henri Lévy t’a formé à bonne école. Mais très sincèrement, autant de caractères utilisés pour seulement dire qu’une personne est folle, ça confine à un problème d’égo surdimensionné. Tu le diras toi-même que tu es bouffi d’orgueil. Puisque ce papier ne parle en fait pas de Mélenchon, mais de toi. Tout à rapport à ta toute petite personne. Dans ce papier, il est question de se définir par rapport à ce que l’on déteste, et la critique du manque d’ambition est faite à Mélenchon. Comme pour mieux nous montrer la représentation surdimensionnée que Moix se fait de lui-même.

Yann Moix propose un traitement de cheval pour soigner le malade, bien qu’avouant ne rien y connaître (sic) : « N’étant pas spécialiste en électrodes, j’ignore ce qu’il faudrait lui planter dans le cervelet pour qu’il cesse de décréter son importance, de montrer ses fesses comme la schtroumpfette hystérique, de rouler les mécaniques qu’il n’a pas, n’a jamais eu, car c’est un homme, il le répète assez, qui n’a rien, n’a jamais rien eu, n’aura jamais rien. ». Le propos est insultant et misogyne de surcroît. Là encore, il est difficile de trouver trace d’un moindre petit argument. Il est fort à parier que Mélenchon se retrouvera face à Yann Moix dans « On n’est pas couchés ». Et le petit Moix a pris rendez-vous : « je me hais de ne pas intervenir, de ne pas venir physiquement lui demander de retourner dans sa chambrette, entouré de livres qu’il ne comprend pas et de souvenirs qui ne veulent plus de lui. ». N’étant pas fan des mises à mort télévisuelles, Laurent Ruquier a bien joué de mettre Michel Onfray face à Yann Moix. C’est un exercice dans lequel il est sorti en miettes intellectuelles, mais Onfray n’est pas non plus au niveau de débat de ce que peuvent proposer des Chevènement ou des Mélenchon. Moix pêchera par orgueil, visiblement n’ayant plus le temps ni de lire, ni de penser, trop occupé à nouer des liens de connivence dans les représentations mondaines, selon les propos de Michel Onfray.

Un petit jeu mots Moixien pour terminer ? Ne boudons pas notre plaisir, enfin si, fatalement à cause de ce style lourd et inconséquent : « Tout ça pue la charentaise et le cercueil. La maroual et la pierre tombale. ». Yann Moix ayant déterminé le niveau du registre, je me permettrai de lui répondre en me mettant à sa hauteur (surement moins d’un mètre soixante-dix) : « C’est celui qui dit qui y est, tu as le nez trop près de la bouche ». En 2015, on a les « intellectuels » que l’on mérite.

Arnaud Guvenatam

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A quoi sert le M6R ? https://plaidoyer-republicain.fr/a-quoi-sert-le-m6r/ https://plaidoyer-republicain.fr/a-quoi-sert-le-m6r/#comments Wed, 31 Dec 2014 10:44:04 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=731 ...lire la suite ]]> La phrase de Jean Ziegler n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. Il y a quelques Ziegler_3_textesemaines, il déclarait dans le Point que « Parti et socialiste sont devenus des gros mots pour les classes travailleuses ». Il n’est pas la peine de se voiler les yeux, Cela fait un certain nombre d’années que les partis politiques sont totalement décrédibilisés. On apprend dans cette étude, mais d’autres illustrent le même phénomène, que seuls 8% des français ont confiance dans leurs partis politiques. Le total de ceux ne faisant pas du tout, ou plutôt pas confiance s’élève à 92%. Par conséquent, il n’y a pas de raison que les partis de gauche fassent exception à ce phénomène, eu égard aux résultats électoraux obtenus depuis 2012 et la politique menée par le gouvernement. On pourra arguer du fait qu’une fois le constat posé, finalement peu d’alternatives sont à l’ordre du jour. Et c’est vrai. Et si en lieux et places des partis traditionnels, des mouvements citoyens se constituaient ?

56% d’abstention aux élections européennes, avec un Front National qui arrive à mobiliser son électorat mieux que les autres amènent mécaniquement le parti familial d’extrême-droite à arriver en tête du scrutin. Ce ne sont finalement que 14% des personnes en droit de voter qui portent le FN en tête des élections. C’est peu, très peu. Mais allons au bout du constat. Le Front de Gauche à titre d’exemple a représenté 3.3% des inscrits et le Parti Socialiste 7.8%. Ce constat a été fait maintes fois, et il n’apporte finalement que peu de choses, mais il est toujours bon de le rappeler. Voyons cela comme un point d’appui. Mais logom6rdepuis, que s’est-il passé ? Il y a eu une tentative d’appel au peuple au travers du Mouvement 6ème République (ou M6R). L’appel recueille quelques 73 ou 74 000 signatures à l’heure où nous parlons. Cela représente peu ou proue ce que couvre comme forces militantes la gauche radicale française, ou encore le nombre de personnes allant à Paris pour marcher. A la suite de quoi, un réseau social a été crée, initialement prévu pour les 100 000 signatures (objectif pour l’heure non-atteint). Le réseau consiste à proposer des thèmes, des textes, sur lesquels les gens peuvent commenter, donner des avis positifs ou négatifs. Le point positif, si l’on se réfère à la phrase de Jean Ziegler, est que le réseau veut s’affranchir des partis politiques traditionnels. Pour autant, à qui parle ce réseau ? Parle-t-il aux classes populaires ? Difficile à dire. En tout cas, le réseau est clairement identifié politiquement. Le cerveau humain est fait ainsi qu’il doit simplifier, réduire et mettre dans des cases. Et le M6R, pour ceux qui le connaisse, est affilié à Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à l’élection présidentielle, et donc au Front de Gauche.

Une question de confiance et de crédibilité est alors posée. La question européenne est alors centrale dans le fait que la gauche radicale française puisse retrouver un second souffle. L’échec du troisième tour de la présidentielle grecque, et la possible arrivée au pouvoir de Syriza peut nous permettre de reparler d’un certain nombre de choses. La question des salaires, du partage des richesses entre autres choses. Là encore, il faudra être fin puisque il n’est pas du tout sur que Syriza accède au pouvoir, d’une part, et d’autre part, il est possible également que par des jeux d’alliances ou des votes insuffisants, la mise en place du programme ne soit que partielle. Bref, la vigilance est à l’ordre du jour. D’autantGREECE-	VOTE-FARRIGHT que le FN a été prompt à saluer le résultat en parlant de vent de démocratie en Grèce. Voilà maintenant que les fascistes saluent la probable venue aux responsabilités de la gauche radicale. Décidément, ils ne s’avoueront jamais vaincus. Celle-là même qui salue les résultats grecs et cherchait à s’allier avec les néo-nazis d’Aube Dorée il y a encore quelques mois à la sortie des européennes. Aube dorée dont les militants on poignardé et assassiné un rappeur de gauche. Bref, des branquignols qui commencent à nous taper sur le système.

pablo_iglesias_venezuelaLe Front de Gauche est clairement dans la nasse en ce moment. Mais des sources d’inspiration sont peut être à aller cherche du côté de Podemos. Alors, il est entendu que copier une organisation et en faire un modèle n’a absolument rien de concret ni de pertinent. Pour autant, cela n’empêche pas de regarder et d’écouter ce qu’il se passe. Que dit-il ? Par exemple que « la politique, ce n’est pas avoir raison, mais réussir ». Que la connaissance des mouvements révolutionnaires historiques est absolument fondamentale. Personne ne dit le contraire. Mais que peut-être, la communication et le comportement pourraient être sources de problèmes. Voici l’exemple d’un propos que je trouve pertinent, à titre personnel :

« Vous pouvez porter un tee-shirt avec la faucille et le marteau. Vous pouvez même porter un grand drapeau, puis rentrer chez vous avec le drapeau, tout ça pendant que l’ennemi se rit de vous. Parce que les gens, les travailleurs, ils préfèrent l’ennemi plutôt que vous. Ils croient à ce qu’il dit. Ils le comprennent quand il parle. Ils ne vous comprennent pas, vous. Et peut-être que c’est vous qui avez raison ! Vous pourrez demander à vos enfants d’écrire ça sur votre tombe : “il a toujours eu raison – mais personne ne le sut jamais. ».

Il ajoute que « C’est comme ça que l’ennemi nous veut : petits, parlant une langue que personne ne comprend, minoritaires, cachés derrière nos symboles habituels. Ça lui fait plaisir, à l’ennemi, car il sait qu’aussi longtemps que nous ressemblerons à cela, nous ne représenterons aucun danger », et conclue qu’il « y a plus de potentiel de transformation sociale chez un papa qui fait la vaisselle ou qui joue avec sa fille, ou chez un grand-père qui explique à son petit-fils qu’il faut partager les jouets, que dans tous les drapeaux rouges que vous pouvez apporter à une manif ».

Je pense que ce sont des propos qu’il faut entendre. Non pas de faire disparaître toute référence dans les symboles que nous défendons, mais au mieux arriver à faire comprendre la signification de ces symboles à la masse des gens. Ceux qui ne sont pas forcément passés par les structures politiques de formation, ceux pour qui le communisme, c’est Staline. A y regarder de plus près, c’est exactement de la sorte que l’extrême-droite opère. L’exemple de beaucoup de militants de gauche qui partagent des articles de fachos. Eux ont crée leurs propres médias, difficilement identifiables, à la façon des caméléons. Ils font passer leurs messages, et nous inondent sur tous les sites que nous consultons sans que nous ne puissions rien faire. D’une part, il doit y avoir un gros travail de formation dans nosdinde structures, et d’autre part, nous devrions peut-être revoir la façon dont nous communiquons. Je prends un exemple assez caractéristique : je ne comprends décidément pas la visée de cette mage. Soit on prend les gens pour des idiots en leur disant que s’ils ne signent pas ce sont des dindes, ce qui est au mieux méprisant, au pire insultant. Ou alors, cela a pour but de faire marrer les community managers et les idolâtres du mouvement, ce qui illustre que nous ne parlons qu’entre nous.

Pour en finir, si l’on souhaite s’adresser à des gens qui ne sont pas partie prenante des partis politiques, il serait peut-être de bon aloi de faire émerger des gens qui ne sont pas affiliés à ces partis. Et un sacré coup de balai communicationnel serait également à mettre à l’ordre du jour. Bien sur, ces deux propositions ont un intérêt si l’on souhaite réellement que la sixième République fasse office de proposition commune à défendre. Ce qui n’est pas forcément clair pour moi, comme pour beaucoup d’autres.

Arnaud Guvenatam

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La nausée https://plaidoyer-republicain.fr/la-nausee/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-nausee/#comments Thu, 28 Aug 2014 07:43:54 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=626 ...lire la suite ]]> vomiLa mascarade gouvernementale est enfin terminée. Nous connaissons la composition du nouveau gouvernement Valls II. La gauche a comme un poids sur l’estomac depuis maintenant deux ans. Les résultats des municipales et des européennes n’auront pas eu raison de l’analyse tronquée que fait le gouvernement de la situation. Cette indigestion se transforme de façon fulgurante en une incommensurable envie de vomir. Le haut-le-cœur est la mesure de l’immense colère froide qui saisit le pays.

Nous demandions déjà la démission de Manuel Valls au moment de l’affaire Léonarda. Mais à l’heure actuelle, nous ne regrettons qu’une chose : ne pas avoir la possibilité d’exiger un référendum révocatoire contre Hollande et toute sa clique. Jean-Luc Mélenchon a parlé des résultats des européennes et du taux d’abstention comme d’une insurrection dans le pays. Prenons-en la mesure. Si ce constat n’est pas à la base de notre analyse, et que nous continuons à avoir peur du peuple, nous serons balayés comme les autres. Notons quand même que le Parti au pouvoir est ultra-minoritaire mais qu’il continue de faire ce que bon lui semble : défendre les intérêts de la finance, un point c’est tout ! Outre le fait que les poids lourds droitiers comme François Rebsamen demeurent au gouvernement, des signaux extrêmement forts ont été envoyés aux français. En premier lieu, la nomination d’Emmanuel Macron au ministère de l’économie et de l’industrie est le scandale le plus révélateur de la pensée politique profonde d’Hollande et de Valls. Portrait court et sans appel du parcours de ce financier. Début 2012, il est nommé gérant et pilote l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par Nestlé d'une filiale de Pzifer). Cette transaction évaluée à plus de 9 milliards d'euros lui permet de devenir millionnaire. Voilà, les choses sont claires maintenant ? En d’autres termes, chers concitoyens, si vous aviez encore une once d’espoir d’avoir une mesure de gauche venant de ce gouvernement, vous voilà douchés, et à l’eau froide ! J’écoutais notre cher Premier Ministre parler de Monsieur Macron au journal de France 2 et soudain, une colère nauséeuse m’a saisi. Il déclare sans sourciller que ce professionnel du bidouillage financier et banquier chez Rothschild, « est un homme engagé à Gauche ».

C’est une insulte immense envoyée à toutes les femmes et les hommes qui se déclarent vraiment de gauche dans ce pays. A tel point que la honte et la pitié s’abat sur eux lorsque l’on entend de tels propos. Notre Gauche, c’est celle de Robespierre, de Saint Just, de Jaurès, entre autres exemples. Pas celle de Condorcet, de Ferry, et tous ces libéraux qui se drapent des couleurs du camp des exploités. Sans vouloir donner des brevets de gauche, il nous faut affirmer haut et fort que nous n’avons rien en commun avec ce gouvernement.

 Nous voici arrivés à la croisée des chemins. Le Parti Socialiste est définitivement mort ce soir ! Il suit de façon cristalline la même mutation que le PASOK en Grèce. Nous, citoyens de gauche, avons une immense responsabilité dans l’avenir du pays. L’UMP est cuite, et le PS a signé son acte de décès. Il est clair qu’à quelques jours des universités du PS de la Rochelle, cela va sévèrement tanguer. Je fais le pari que des pans entiers du PS vont quitter ce radeau de la méduse. Peut-être pas dans les semaines qui viennent, mais au moins après les élections territoriales qui vont finir d’achever les potentats locaux. La gestion des élus – ou plutôt des barons – socialistes, c’est fini !

 L’idée de République joue sa peau dans cette affaire. Nous sommes très inquiets de la situation mais nous n’allons pas baisser les bras ! L’idée de mettre en mouvement le peuple autour de l’idée qu’il faille changer la règle du jeu peut apparaître comme abstraite aux yeux de nombreux militants. Mais il faut que nous nous dotions des outils qui permettent au peuple d’exercer sa souveraineté. Parce que oui, la question de la souveraineté populaire est au cœur de tout changement populaire et révolutionnaire. L’implication de la masse des citoyens est par essence révolutionnaire. Et tant que nous y sommes, la rédaction du Plaidoyer Républicain remet sur la table une proposition qui a été faite il y a déjà quelques6eme République mois. Lorsque des élus sont pris les mains dans le sac dans les magouilles, n’ayons pas la main qui tremble en exigeant l’inéligibilité pendant au moins quinze ans. Comme l’avions déjà dit, la 6ème République que nous appelons de nos vœux doit être sous contrôle citoyen ou il n’y aura plus de perspectives républicaines lorsque la nuit s’abattra sur la Patrie.

Arnaud Guvenatam

 

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Front de Gauche : Quelle nouvelle séquence ? https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-quelle-nouvelle-sequence/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-quelle-nouvelle-sequence/#comments Fri, 18 Jul 2014 22:46:53 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=579 ...lire la suite ]]> Le Front de Gauche semble avoir de grandes difficultés en ce début d’été. Nombres des Assises-citoyennes-Pierre-Laurent-PCF-Pascal-Durand-EELV-Marie-Noelle-Lienemann-PS-et-Jean-Luc-Melenchon-PGthèses avancées durant la séquence électorale ne sont pas validées. Les élections municipales ont été le théâtre de profondes divisions entre les différentes organisations constituant le Front de Gauche et les résultats des européennes font clairement état d'un échec politique. Jean-Luc Mélenchon se fixait comme objectif d’être en tête de la gauche au soir des européennes, il n’en a rien été. Au Plaidoyer Républicain, nous avancions le fait que le Front de Gauche serait probablement derrière EELV avec un PS à environ 16 %.

La difficulté d’analyse de ces résultats est grande. Plusieurs hypothèses se confrontent. La première étant que la compromission avec la social-démocratie du PS et les divisions ont posé des soucis de clarté politique. C’est un fait qui semble ne pas être possible de nier. Les alliances au petit bonheur la chance n’ont certainement pas aidé à démontrer que le vote Front de Gauche était un vote d’alternative politique crédible. Mais les opposants à cette vision des choses ont également un argument de poids : le total LO + NPA (dont on ne peut soupçonner la compromission avec le PS) est le total le plus faible réalisé par les trotskistes depuis très longtemps. Aucune stratégie « globalisante » ne marche mieux qu’une autre. Balle au centre donc.

La question du rapport au Parti Socialiste doit tout de même être clairement posée au sein du Front de Gauche. On ne peut pas nier qu’une opposition s’est constituée au sein même du Parti Socialiste vis-à-vis de la politique gouvernementale. Nous constatons également que les votes des députés dits « frondeurs » sont plus que timides, car traduits massivement par l’abstention, même si cette situation est inédite. Dans tout ce tohu-bohu médiatico-politique, le Parti de Gauche (PG) semble clairement isolé dans le cadre d’une éventuelle recomposition de la Gauche. Nous n’allons pas non plus nous étendre sur les articles qui sont parus sur les tensions éventuelles et/ou avérées au sein du PG. De plus, lorsque qu’EELV, le Parti Communiste Français et le MUP sont invités aux universités du Parti Socialiste, nous constatons que le PG n’y est pas invité car il est vu comme trop « dur » vis-à-vis de la politique du duo Valls-Hollande. Dans ces conditions, le cartel d’organisations de la gauche radicale semble de plus en plus affaibli, divisé et touche à sa limite. Mais comment aurait-il pu en être autrement lorsque le Front de Gauche n’est vu, par tous – oui tous -, que comme une alliance électorale ponctuelle ?

presidentielle-2017Ne tournons pas autour du pot, la seule véritable réussite du Front de Gauche fut l’élection présidentielle, que l’on peut presque voir comme un épiphénomène. Depuis, nous stagnons à nos 6% qui, quoi qu’il arrive, voteront pour nous. Par contre, nous sommes dans l’incapacité de capter la colère populaire (ce que réussit le FN) et les déçus du Hollandisme (qui restent à la maison). La question qui se pose maintenant est la suivante : le Front de Gauche sera-t-il en capacité de présenter un candidat unique à la présidentielle de 2017 ? Rien n’est moins sur. Le jeu des socialistes est clair, il faut diviser le FDG de telle sorte qu’Hollande puisse se maintenir au second tour face à Marine le Pen ou une droite ultra-décomplexée du même tonneau.

La rentrée politique montrera donc de quel côté va pencher la balance sur la future présidentielle. Nous pouvons faire plusieurs hypothèses sur le sujet. La première serait une configuration équivalente à celle de 2012 avec un FdG uni et un candidat commun. Le score de Jean-Luc Mélenchon en 2012 semble être un argument pour que le FdG décide de le représenter comme candidat commun, mais il est n’est pas du tout acquis que les camarades communistes soient prêt à l’investir une seconde fois. Depuis les confrontations fratricides des municipales et les séquelles personnelles qui en ont découlées, il y a peu de chances que le PCF vote massivement pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

La seconde hypothèse serait que le FdG propose un candidat commun autre que Jean-Luc Mélenchon, tels Pierre Laurent, André Chassaigne ou Clémentine Autain par exemple. Pas sûr, loin de là, que cela convienne aux autres formations dont ne seraient pas issus ces candidats - PG notamment -, qui traineraient les pieds à faire campagne. Cela semble probable, malgré l’incertitude qu’une autre personnalité que Jean-Luc Mélenchon ne puisse réaliser un score équivalent à celui de 2012. Qu’on le veuille ou non, à l’heure actuelle, c’est le candidat commun de 2012 qui est présent médiatiquement et politiquement, ainsi que dans l’esprit des gens.

jackiePuis, nous pourrions très bien nous retrouver dans une configuration d’éclatement total du cartel de la Gauche Radicale. Par exemple avec un PCF qui imposerait son candidat et un PG qui imposerait Jean-Luc Mélenchon. Ainsi, nous aurions deux candidats présentés ce qui, à coups surs, mettrait un terme à la construction du Front de Gauche tel qu’il a été pensé depuis 2009. Dans un contexte où le Front National a fait la démonstration qu’il est en mesure d’arriver en tête d’un scrutin national, il en va de la responsabilité des dirigeants du Front de Gauche, mais aussi de tous les militants, de nous éviter les plumes et le goudron démocratiques. Gageons que le projet de transformation sociale prenne le pas sur le bal des égos, éminemment mortel à gauche, et que l’esprit de responsabilité devant l’histoire puisse guider les analyses politiques.

Arnaud Guvenatam

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Lettre ouverte au camarade Filoche https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/ https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/#respond Mon, 12 May 2014 11:07:31 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=545 ...lire la suite ]]> gerard-filocheCamarade, nous nous permettons de t’adresser ce texte, suite à ton passage ce 10 mai à « On n’est pas couché ». Posons les choses clairement, nous avons du mal à voir programmatiquement ce qui nous sépare de toi. Très clairement est dessinée une vision de la société qui a toujours été défendue dans le socialisme historique. Ce n’est pas du Cahuzac ! La lutte des classes et le rapport de force entre salariat et patronat sont deux éléments structurants ta pensée. Naturellement découle l’idée de partager le temps de travail et la richesse. Le constat sur la véritable richesse de la France est partagé entre une aile gauche du PS, une partie d’EELV et le Front de Gauche. Mais diable ! Qu’attendons-nous pour faire émerger cette force de transformation sociale ? Avons-nous le luxe d’attendre, de se regarder en chien de faïence comme nous le faisons depuis plusieurs années ?

La frustration, le dépit et le découragement ne sont jamais loin lorsque l’on milite au quotidien amnistie_1pour un changement de société. La bataille culturelle est rude. Tu as la conviction que le changement arrivera mais nous avons l’impression que tu restes dans l’expectative du déclenchement de la situation. En voyant ton passage télévisuel, on est amené à se demander si François Hollande et son gouvernement ne sont pas, tout simplement, la principale chose à laquelle tu t’opposes. Tout y passe : la réforme territoriale, l’organisation de la 5ème République, le partage des richesses, la captation de la richesse par l’oligarchie contre le Peuple, la lutte intransigeante contre la fraude fiscale, l’ANI, le pacte de responsabilité et la nomination du « minoritaire Valls », entre autres. Pour sûr, tu es féroce contre toutes ces mesures du gouvernement que tu juges « illégitimes ».

En réalité, ce passage télé est un inventaire qui, comme nous le pensons, t’amènera à la conclusion que d’autres ont tiré : le PS est en voie de disparition. Dans les faits, « 40% du Bureau National du PS » est sur ta ligne, mais qui a été choisi pour être premier secrétaire ? Jean-Christophe Cambadélis. C’est bien la preuve que même 40% du BN ne suffit pas à peser sur la ligne du Parti Socialiste. Il est PASOKisé. Sinon, comment peut-il être défendre le soutien européen à Martin Schulz, allié avec Merkel, pour lutter contre l’austérité en Europe. On se pince ! Le Parti Socialiste doit encore son existence à son réseau d’élus extrêmement puissant. Seulement, les défaites s’accumulant amènent le PS à reconsidérer son hégémonie à gauche. A tel point que dans quelques temps, la logique comptable imposera la recherche de nouvelles alliances. Il est à craindre que cela ne sera pas sur les bases de ta ligne. La nomination de Valls est là pour solder définitivement l’idée même qu’une recomposition sur des bases de gauche soit possible. La présence de François Rebsamen, grand défenseur de l’alliance au centre, chargé du travail et du dialogue social, est significative également de la direction que prendront les futures alliances partisanes. C’est d’ailleurs le sens du vote du pacte de responsabilité de 50 milliards d’euros. Hollande méprise au plus haut point les parlementaires de la majorité car il considère qu’il ne risque rien, puisque les députés PS réfractaires « ne lâcheront jamais leurs indemnités ». Cela ayant été dit avant le vote, il est incompréhensible que seulement 41 députés se soient (seulement) abstenus. Le gouvernement dit en substance aux parlementaires socialistes « vous êtes godillots et vous allez tout voter le doigt sur la couture du pantalon » et plus de 200 l’ont fait sans rechigner !

Tu argues du fait que la prochaine fois, ils seront plus de 80. Mais pendant ce temps-là, la désespérance progresse et nous devons faire le constat amer que l’UMP et le FN tireront les marrons du feu. Nous avons une responsabilité collective historique. Sinon, nous serons tous balayés par les évènements. Nous avons constaté que Liem Hoang-Ngoc (récemment à l’initiative du « Club des Socialistes Affligés ») était présent le 12 avril et le 1er mai aux côtés des syndicalistes, des salariés, des ouvriers et du Front de Gauche. Nous avons également vu que le député Christian Assaf mettait en discussion l’idée du développement d’un programme. Nous t’avons entendu dire qu’il fallait que la rue s’implique pour imposer un changement de politique, mais à notre connaissance, nous ne t’avons pas vu dans ces moments, politiques, de convergences de lutte.

unitayNous espérons que la claque que la gauche prendra aux européennes permettra de se réunir autour d’un programme ambitieux de partage de la richesse, de la relance économique et de la mise à bas de la politique d’austérité qui fait que nous avons 6 millions de chômeurs. Le printemps sera l’occasion de manifester et de montrer quel sera le projet de société que nous voulons défendre. J’espère que nous te verrons tenir la banderole main dans la main avec Pierre Laurent, Emmanuelle Cosse, Jean-Luc Mélenchon et d’autres le 15 mai prochain. Nous étions unis en 2005 lors du référendum sur le TCE. La gauche sociale et politique était unie pour défendre la retraite à 60 ans en 2010. A quand une tribune commune dans un grand journal ou sur des plateaux de télévision pour dire que nous allons construire ensemble une alternative politique, et pas une alternance ? A quand un meeting commun pour acter que désormais, et de façon implacable, les républicains de gauche seront ensemble et debout et qu’avec nous, le libéralisme, la mise à sac de la République, le chômage et le désespoir : c’est terminé ?

La rédaction du Plaidoyer Républicain

Alexandre Emorine

Arnaud Guvenatam

Yann Paczynski

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Front de Gauche : l’avenir ! https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lavenir/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lavenir/#comments Thu, 16 Jan 2014 23:03:05 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=283 ...lire la suite ]]> BastilleJe reprends le clavier pour développer une pensée qui m’occupe l’esprit depuis un bon moment. Quelles sont donc les raisons d’être du Front de Gauche ? Il y en a pléthore. L’alternative aux politiques d’austérité, le développement d’une 6ème République sociale, la fin de l’inégale répartition de la richesse, de même que le développement des solidarités et la sortie concrète de la logique de pensée libérale sont autant d’objectifs que nous nous sommes fixés depuis 2009. Nous nous attelons collectivement à mener ces batailles, tant sur le plan culturel que sur le plan politique.

Plusieurs constats.

Le Front de Gauche s’est crée en 2009 sous l’impulsion du Parti de Gauche, et du PCF notamment. Il a présenté des listes aux européennes de 2009 et a fait un score honorable. Depuis, il n’a cessé de progresser jusqu’à faire 11% aux élections présidentielles. D’un point de vue stratégique, doubler ses scores en moins de quatre ans relève de la réussite complète. Maintenant, que devons-nous faire ? Nous avons décidé collectivement d’éjecter Nicolas Sarkozy de la présidence. Notre impact a permis de virer un ultralibéral du pouvoir alors que dans l’histoire de la Vème République, seul Giscard d’Estaing n’a pas été en mesure de se faire réélire ! C’est donc un résultat historique. Le seul moyen que nous avions à ce moment précis, c’était d’appeler à voter contre Nicolas Sarkozy. La Constitution de la Vème est telle que le seul choix que nous avions était de voter pour François Hollande. Cela étant posé, quel avenir idéologique et stratégique devons-nous nous fixer ?

syrizaDans un premier temps, il nous faut nous ancrer fortement dans le paysage politique. Pour cela, il nous faut nous faire entendre. Mais cela n’est pas la seule façon d’ancrer le Front de Gauche dans le peuple. La stratégie que nous développons n’est pas au jour le jour. Il est entendu que le Front de Gauche ne sera pas au pouvoir dans les cinq ans. Ceux qui le pensent risquent d’être fortement déçus. L’exemple de Syriza en Grèce est très parlant de ce que vit actuellement le Front de Gauche. Cette coalition partidaire, devenu parti en tant que tel, s’est créée en 1992 sous l’impulsion de Synaspismos. Le Syriza est aux portes du pouvoir mais après combien de temps ? Plus de 20 ans !

La stratégie était claire, il faut créer une force qui se comporte comme une lame de fond, c’est-à-dire fortement ancrée dans le peuple. Rien n’émerge en génération spontanée. Cette vision est une illusion. Je vais tenter de montrer que ce que vit le Front de Gauche en 2014, au travers de ses divisions, notamment électorales, n’est pas quelque chose de si grave, si l’on prend les objectifs de départ que nous nous sommes fixés.

Election municipale : un retard non-létal.

Nous constatons dans la séquence électorale de 2014 que beaucoup de tensions sont apparues entre le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Parti Communiste Français dirigé par Pierre Laurent. L’essentiel se cristallise autour de la situation parisienne où le Front de Gauche part en ordre dispersé. Très honnêtement, même si nous trouvons que l’idéal eut été de partir uni, quelles seront les conséquences à long terme de ce particularisme là ? J’affirme qu’il n’y aura aucun. Parce que, qu’on le veuille ou non, nous avons besoin d’élus qui puissent tenir un certain nombre de positions claires, et je fais le pari que les membres du Front de Gauche à Paris n’avaleront pas la moindre contrefaçon programmatique. Il y a eu un précédent. Au moment de l’élection de François Hollande, beaucoup de personnes médisantes ont dit que le PCF irait au gouvernement. Résultat du vote, une écrasante majorité s’est exprimée contre l’entrée au gouvernement. Il en va de même pour la désignation du candidat commun en 2012. Le désigné n’était pas membre du PCF.

J’en reviens à l’élection municipale. Quand même, il faut se rendre compte du chemin parcouru ! Il n’y a jamais eu autant de villes avec un Front de Gauche autonome. Le pari fait par le Parti de Gauche est quasiment réussi. Nous sommes ancrés comme une force politique populaire. Mais chez un certain nombre de militants, ce n’est pas ce point de vue qui est défendu. Ils préfèrent se concentrer sur ce qui ne va pas. C’est ne pas comprendre la stratégie de fond du Front de Gauche. Déjà parce que nous serons unis aux européennes, où nous comptons frapper un grand coup. Et parce que le temps politique est un temps long. Je n’ai pas pour habitude de citer Lénine mais ce dernier, en toute conscience, déclarait : « Histoire que tu es lente et cruelle ».

Que faire ?

Il faut continuer la bataille politique et culturelle. Je pense que tout le monde est d’accord sur la proposition. Selon moi, la situation parisienne importe peu. Ce qui compte, c’est ce que l’on défend. J’applaudirais n’importe membre du PS qui mettraient les transports publics gratuits ou qui mettrait en place des régies publiques de l’eau. Bref, qui s’inscrirait dans la définanciarisation des communes. Chaque pouce de terrain qui va dans ce sens me convient. Par contre, il est clair que taper le gouvernement, à juste titre, comme le font toutes les composantes du Front de Gauche depuis sa création, reste un moyen de s’ancrer nationalement dans le paysage politique. Il faut enfoncer les portes puisqu’elles ne nous sont pas ouvertes. La stratégie du Front de Gauche n’est pas court-termiste, elle s’ancre sur les quinze prochaines années pendant lesquelles nous gagnerons le terrain mètre par mètre. La bataille culturelle que nous menons porte ses fruits. Le Peuple a maintenant conscience que la politique menée n’est pas la bonne. Injustice fiscale, fraudeurs aux comptes bien remplis, union européenne anti-démocratique, un recul inadmissible des services publics, une République en danger, tout cela nous l’avons mis en lumière. Il est maintenant temps d’imposer nos solutions, et l’Humain d’Abord est un formidable programme qui apporte des solutions. La situation politique n’a pas changé, je ne vois donc pas pourquoi nos propositions changeraient.

Sous les cheveux : un cerveau

lhumanite_jauresDans l’état actuel des choses, il faut garder ce temps long en tête. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous cracher sur le mur de la division pour une élection à un moment donné. Non ! Les militants, les sympathisants et les citoyens doivent s’impliquer pour finir de mettre à terre le libéralisme exacerbé que nous subissons. Cela prendra de nombreuses années, mais cela sera accompli plus rapidement avec un Front de Gauche fort. Jean Jaurès est mort en 1914 et rêvait déjà de mettre en place la République Sociale, 100 ans après, nous n’y sommes toujours pas ! Et nous devons garder cet étendard fièrement, envers et contre tous les libéraux qui vous disent le contraire. L’avènement de la République Sociale, la 6ème République, est à mon sens l’unique objectif que nous devons garder en ligne de mire. Car au travers de ces changements des règles démocratiques, il y aura, associé à cela, une juste répartition de la richesse et tout ce qui fait le programme du Front de Gauche. Maintenant, au combat !

Arnaud Guvenatam

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