Macron – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 « La défense et la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de la France Insoumise » : entretien avec Andréa Kotarac (conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/#respond Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1021 ...lire la suite ]]> A la suite de l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti les Républicains, nous nous sommes entretenus avec un Insoumis qui le connaît bien. Siégeant au Conseil Régional d'Auvergne-Rhône-Alpes dont Laurent Wauquiez est le Président, Andréa Kotarac nous livre sa réflexion sur la situation politique actuelle, la séquence de 2017, la République ainsi que ses inspirations littéraires et philosophiques.

Plaidoyer Républicain : Andréa Kotarac, vous êtes élu régional France Insoumise en Auvergne Rhône-Alpes. Pourriez-vous nous expliquer comment vous articulez travail de terrain, sessions et commissions ?

Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.

Andréa Kotarac : Vous savez, nous avons toujours construit dans nos têtes une frontière entre le travail dit "de terrain" et le travail au sein de l'institution. En réalité, les deux sont intimement liés.

J’ai appris plusieurs choses au sein du conseil régional. Comme vous le savez, la loi NOTRe a offert aux régions la compétence exclusive en matière économique. Je suis membre de cette commission et à ce titre, on peut observer à la fois les compétences, le génie Français, l’hétérogénéité des activités dans notre pays mais aussi les dysfonctionnements qui y règnent.

Quand vous prenez les cas de l’entreprise « Ecopla », unique fabricant français de barquettes en aluminium, entreprise leader en Europe et viable économiquement qui a été mise en liquidation en raison d’un patron voyou, cela vous brise le moral. Et que par dessus tout, le tribunal de commerce valide non pas la reprise en SCOP par les salariés mais son rachat par son concurrent italien qui avait pour projet de virer les salariés, vendre le site et rapatrier les machines et le savoir-faire Français en Italie... Vous vous dites que quelque chose ne tourne pas rond dans cette économie ouverte où les capitaux circulent facilement mais où les êtres humains et le savoir-faire du pays passent après. C’est la même chose avec le pôle d’excellence Français de fabrication des turbines hydrauliques de l’ex-Alstom racheté par General Electric. Ce dernier voulant se retirer et laisser sur le carreau des centaines  de salariés mais aussi 400 sous-traitants rien que pour l’Isère.
Sans travail de terrain, sans contact avec ces femmes et ces hommes, sans comprendre les circuits économiques, vous ne pouvez pas vous plongez dans les dossiers au sein de l’institution, vous ne pouvez pas faire rentrer les luttes dans l’assemblée régionale. Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.
 

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant


PR : L’actuel président de votre région est le tout nouveau dirigeant des « Républicains », Laurent Wauquiez. Pouvez-vous nous parler de sa façon de diriger la région ? Quels sont les thèmes qu’il affectionne le plus et en quoi son travail régional peut-il donner des pistes sur les thèmes qu’il lancera dans le débat national ?

AK : Les thèmes qu’affectionne Laurent Wauquiez sont ceux qui feront parler de lui à la plus grande échelle. Ceux qui pourront faire polémique et diviser. Ça passe par la crèche dans le hall de la région, sa condamnation devant les tribunaux et sa récidive cachée le mois dernier. Ou encore la création d’une police de la langue sur les chantiers pour lutter soi-disant contre le travail détaché. Sorti major de l’ENA, vous ne me ferez pas dire qu’il ne savait pas que les tribunaux administratifs annuleraient ces décisions mal faites et mal fondées. Peu importe, tout le monde parlera de lui, sa mission est accomplie.

Et parfois, lorsqu’il n’a pas d’annonce à faire, il explique qu’il met en œuvre ce qui est déjà mis en place. Par exemple, il a indiqué vouloir baisser les indemnités des élus trop absents aux commissions et aux assemblées plénières. Cela a fait la Une de tous les quotidiens locaux. Problème: la loi exigeait déjà cette règle et même le règlement intérieur de la précédente mandature. Peu importe, les gens applaudissaient Laurent Wauquiez pour une règle qui d’ailleurs est tout à fait nécessaire. Mais qui existait déjà.

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant mais la suite est dévastatrice. La région est gérée par son président et personne d’autre. Aucun vice-président n’a de délégation de signature par exemple. Aucun ne décide à part lui. Il a tué les structures de l’agriculture paysanne, les associations solidaires etc.

Son problème est le double discours de sa famille politique. Il souhaite lutter contre le travail détaché? Problème: la quasi-unanimité des députés européens LR l’avait voté à deux reprises. Il est contre le CETA? Problème: la même chose. Il est contre le gaz de schiste? Problème: Luc Chatel indiquait que son parti était LE parti des gaz de schiste. Il se disait laïque en refusant les subventions à l’institut de la civilisation musulmane? Très bien, mais il rajoute derrière une crèche plus grande qu’un 4x4 à l’entrée de l’Hôtel de région. Et la liste est longue...

Je crois que le dégagisme que l’on constate dans notre société est la conséquence d’une hypocrisie de hyènes des partis dirigeants, qui ne fonctionne plus aujourd’hui auprès des habitants.

 

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action

PR : En 2017, vous avez également été candidat aux élections législatives dans la 7ème circonscription du Rhône. Vous avez réalisé 13,3%, seuil insuffisant pour accéder au second tour. 6 mois après, comment expliquez-vous la déperdition des voix entre élection présidentielle et élections législatives et comment pensez-vous pouvoir y remédier à l’avenir ?

AK : J’ai choisi la 7eme circonscription du Rhône, comprenant des villes comme Rillieux-la-Pape, Bron ou Vaulx-en-Velin, classées parmi les villes les plus pauvres du pays.

Dans cette dernière, en 2014, Hélène Geoffroy, ancienne secrétaire d’Etat de Valls, avait été élue maire avec 82% d’abstention. Là bas, comme ailleurs, les classes populaires votent à une élection : la présidentielle. Ils ont compris le système fou de la 5ème République. J’en discutais d’ailleurs avec mon amie Sarah Soihili, qui était candidate dans les quartiers Nord de Marseille et qui a analysé le même phénomène là-bas et ailleurs en France.

Comment y remédier? Par le travail constant, de terrain ou de formation. Il n’y a pas de secrets. J’ai la chance d’être entouré d’une excellente équipe d’Insoumis, qui a trouvé sa place dans notre mouvement et regorge d’idées. Chaque semaine, depuis la fin de la campagne,  nous sommes au contact des habitants sous différentes formes, aide, orientation ou propagande classique.

Nous avons constaté que la banlieue-Est était le poumon économique de la Métropole de Lyon. C’est ici que nous retrouvons le plus grand nombre d’entreprises. Pourtant le chômage y est largement plus élevé qu’ailleurs. Les habitants ne bénéficient pas de cette richesse colossale. C’est contre cette injustice qu’il faut batailler.

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action. Pour la construction d’un centre de santé pour lutter contre les déserts médicaux, pour leur dire qu’il ont droit à la sécurité, que vivre en paix ne doit pas être réservé aux habitants de Neuilly, que leur enfants aient le droit de rechercher l’excellence éducative et que leur ville peut être belle, agréable, qu’elle peut même être un exemple pour d’autres, comme l’avait entamé l’ancien Maire M.Charrier, par la construction du seul Planétarium de la région par exemple.

Une ville comme Vaulx-En-Velin a beaucoup d’avantages par rapport à d’autres. Elle regorge de jeunesse, d’une jeunesse maniant plusieurs langues, de véritables talents dans diverses domaines. Il faut forcer le destin en lançant de grands chantiers, comme un lycée polytechnique de l’économie de la mer, de formation au transport fluvial (Rhône), de formation à la sauvegarde des littoraux, de l’ouverture sur la Méditerranée. Voilà de véritables ambitions pour ces villes. Elles doivent et peuvent être à l’avant-garde pour les chantiers nationaux de demain.

La réflexion au long terme, la construction d’une chape à la base de notre maison sera la rupture politique avec le court-termisme clientéliste qui pourrit ces villes péri-urbaines depuis tant d’années.

 

J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle »

PR : La France Insoumise a milité pendant les élections présidentielles et législatives pour la mise en place d’une 6ème République. Un certain nombre de personnes peuvent dire aujourd’hui que ce changement tant attendu est au point mort du fait de l’élection d’Emmanuel Macron. Partagez-vous ce constat ?

AK : Absolument pas. Je ne vois pas en quoi le changement d’un homme à la tête de l’État pourrait mettre un terme à notre ambition, alors que la Constitution est identique avant et après son élection?

Rousseau disait que la « Constitution est la norme suprême qu’un peuple libre se donne ». Est-ce que vos lecteurs ont le sentiment d’avoir pris part à la construction cette norme suprême dont chaque loi est soumise?

Le processus que nous présentons et avons engagé est le produit de l’Histoire constitutionnelle de notre pays depuis la Révolution. Pour engager un processus de rupture avec ce régime, il faut modifier la constitution de façon pacifique, démocratique et sans rompre avec la continuité de l’État et du service public. J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle ».

Là où je ne suis pas forcément en phase avec certain de mes amis Insoumis, c’est que la carte des collectivités doit être mise à réflexion.  Si nous sommes d’accord pour rompre avec les super-euro-structures qui s’éloignent du citoyen, on ne peut pas se contenter de parler 6eme République et sur ce sujet de dire que la meilleure manière d’organiser le pays ce soit: commune-département-Etat "Point barre". Je pense que sur ces sujets là, nous devons aussi avoir le courage de réfléchir et savoir si cette répartition est la meilleure pour organiser la solidarité, la péréquation, la coopération et la performance des territoires. Alors on me répond Robespierre, la Révolution et la création des départements. Les Montagnards s’appuyaient beaucoup sur les districts (sorte de cantons). Les départements étaient dirigés par les Bourgeois et les Girondins (qui avaient l’argent nécessaire pour se présenter candidat). Bref, ayons le courage de discuter de cela.

En clair, les Français pourront donner leur avis sur l’effectivité de droits fondamentaux qu’ils souhaitent graver dans le marbre, comme sur la fin de vie, sur le droit au logement, l’avortement etc. Et aussi sur le caractère démocratique du fonctionnement des institutions et la répartition territoriale. La Constitution paraît lointaine pour les citoyens, pourtant elle a des impacts directs sur leur vie. Si MM. Macron, Valls, ou autres ont réussi à rendre effective leur loi sans débat, s’ils réussissent à gommer des droits des Français, c’est parce que la Constitution leur en donne le droit justement.

PR : Dans un récent sondage Harris Interactive, les français mettent la laïcité en tête des valeurs les mieux défendues par la France Insoumise. Pouvez-vous expliquer ce qui, pour vous, fait de la France Insoumise, un mouvement républicain ?

AK : La défense et surtout la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de notre mouvement.

Si vous l’avez remarqué, Nicolas Sarkozy, le premier,  Marine Le Pen et même Emmanuel Macron (à un moindre niveau) ont réussi à diviser les gens sur la base de leur situation personnelles différentes. Pour le premier, « les fonctionnaires n’ont pas le droit d’avoir plus que les autres qui travaillent durs et se lèvent tôt ». Pour Madame Le Pen c’était, je crois, sur le remboursement des soins, entre celles qui payent pour se faire avorter et se font rembourser et ceux qui achètent des lunettes et ne sont pas remboursé au même niveau, Macron sur les « fainéants qui bloquent la France » etc... L’objectif étant pour eux de satisfaire coûte que coûte les situations personnelles des gens contre d’autres, créer la division et récolter les voix.

Je crois que ce qui fait de nous un mouvement républicain par excellence, c’est la dimension et l’explication d’un projet commun, tant sur l’alimentation, sur le système solidaire des retraites, l’eau comme bien commun de tous, et nécessaire à la vie de tous, sur les grands projets de la planification écologique, sur l’agriculture bio, sur l’économie de la mer, sur la santé pour tous. En bref, sur des projets concrets, sérieux mais qui touchent à un véritable contrat social pour l’ensemble de la Nation et de nos enfants.

« L’avenir est commun » est d’ailleurs le titre par excellence d’un programme républicain, une chose qui nous est chère, la fraternité et la France.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien.


PR : Manuel Valls s’érige en défenseur des valeurs républicaines face à ce qu’il nomme les « problèmes que posent les musulmans ».  Partagez-vous ce constat ? Pensez-vous qu’il est du devoir de la France Insoumise, comme 1ère opposition, de répondre point par point à ces prises de positions de l’ancien Premier Ministre ?

AK : Monsieur Valls s’est remis sur son cheval après avoir fait pousser un bouc ridicule sur son menton et après nous avoir qualifiés d’islamo-gauchistes. Et hop, il pensait que les Français oublieraient tout de son imposture et de son mandat à la tête du gouvernement.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien. La légion d’honneur «récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation». Est-ce quelqu’un peut le dire ce que l’Arabie Saoudite a fait pour nous alors qu’elle sème la pire crise humanitaire depuis 1945 au Yémen, sans parler des droits des femmes?

Ce pays finance ouvertement les réseaux salafistes sur notre territoire. Est-ce un service éminent?

Que dire du daesho-affairisme de Lafarge que nous avons combattu?

Ma philosophie c’est qu’un militant ou un élu doit toujours réfléchir à ce qui se passe autour de lui et replacer sa bataille sur un plan mondial en ce qui concerne ces sujets là.

Quand la droite, par exemple, donne des leçons au monde entier sur l’immigration, les réfugiés ou l’islamisme radical, mais ils en sont partis responsables! Quand Sarkozy détruit littéralement l’État Libyen, il crée de nouveaux naufragés dans la Méditerranée, il fait renaître l’esclavage, il favorise le développement de groupes terroristes qui d’ailleurs se retournent contre nos soldats dans le Sahel, au Mali en particulier.

Monsieur Valls est l’exemple type de la laïcité à géométrie variable. Il ne reconnaît pas, soi-disant, les communautés mais se rend au dîner du CRIF, dont le Président s’est autoproclamé représentant des Juifs de France.
Pour nous, les représentants des Français Athées, Juifs, Chrétiens ou Musulmans, ce sont nos députés nationaux. Et ça, c’est fondamental dans l’acceptation même de notre Nation une et indivisible.

Il n’y a pas de problème avec les Français musulmans, il y a un problème avec ces gouvernements successifs et leurs agissements dangereux tant chez nous que dans le monde.

 

PR : Pour terminer, quelles sont les inspirations politiques ou philosophiques qui vous ont amené à vous définir comme républicain et laïque ?

AK : J’ai évidemment les fondamentaux, étant passé par PRS et le PG, à savoir Jean Jaurès ou encore Rousseau.

Mais je ne me catégorise pas uniquement par cela. Je suis passionné par l’Histoire de mon pays et je crois dans la force et le réveil français à chaque étape importante de l’Histoire. À l’époque, en tant qu’étudiant j’étais passionné par l’histoire du droit, car on peut y comprendre le droit, l’état social, les mœurs et l’organisation du pays a chacune des étapes de son histoire. Il y a donc aussi des professeurs de droite qui m’ont amené à réfléchir sur des sujets, comme le Gaulliste M. Échappé en philosophie politique.

Je m’intéresse à la France mais aussi à l’étranger avec des auteurs comme Filiu dans son ouvrage « le miroir de Damas » dans lequel on peut comprendre, mis à part le point de vue de cet auteur avec lequel je ne suis pas en accord, beaucoup des faits politiques actuels. Je crois que c’est en analysant le cours de notre histoire que l’on devient laïque et républicain, presque par bon sens et nécessité, pour pouvoir vivre en paix en France.

Enfin en tant que juriste, ce sont des Badinter, des Vergès avec sa « défense de rupture » ou encore des Hervé Temime qui m’ont emmené à réfléchir sur la frontière étroite entre  les notions de juste et d’injuste.

Cette dernière question pourrait faire l’objet d’une autre interview, mais peu de gens me posent cette question. Je vous remercie donc de la poser et aussi de m’avoir invité. Je salue votre combat républicain et votre collectif.

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Macron, la fraude et les fainéants https://plaidoyer-republicain.fr/macron-la-fraude-et-les-faineants/ https://plaidoyer-republicain.fr/macron-la-fraude-et-les-faineants/#respond Thu, 23 Nov 2017 12:42:18 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=987 ...lire la suite ]]> De nombreuses choses ont été dites depuis la sortie de Pierre Gattaz sur le contrôle quotidien 830x532_10-mars-2017-emmanuel-macron-pleine-campagne-presidentielle-salue-pierre-gattaz-lors-olympiades-metiers-tiennent-bordeauxdes chômeurs. Ah ! Comme elle nous avait manqué la rengaine sur les assistés, sur les profiteurs, sur ces fainéants de chômeurs se gobergeant sans chercher de travail et sur les salariés de Pôle Emploi incitant les chômeurs à ne pas travailler.Car comme chacun le sait, le chômeur est un véritable vampire qui suce le sang de la Patrie en partant deux ans en vacances avec ses droits au chômage. Heureusement que Valeurs Actuelles, le MEDEF et Emmanuel Macron sont là pour nous ouvrir les yeux sur le cancer de la France : l’assistanat !

Finies les années de laisser-aller avec Hollande et Sarkozy ! Emmanuel Macron veut redresser la France en rétablissant la justice sociale ! Des mauvaises langues diront que faire 400 millions d’économies sur les APL (touchant au passage les foyers les plus modestes), et distribuer par la même occasion 400 millions d’euros aux 1000 foyers les plus riches de ce pays, prouve que le président mène une politique pour les « premiers de cordée ». Encore pire, certains bien-pensants iront jusqu’à dire qu’il est le président des riches comme 88 % des Français.

Non, il est le président d’une majorité qui supprime la CSG pour les députés avant d’augmenter le taux de celle-ci pour le reste de la population… Point de vue symbolique, Sarkozy passe vraiment pour un petit joueur avec son yacht de Bolloré…

Vous pensez que c’est injuste ? Non, c’est la politique du ruissellement, vous travaillez, ils gagnent plus et… ils gagnent plus. Par contre, il vous est interdit de désobéir à ce système. Une des illustrations de cette politique est l’adoption par l’Assemblée Nationale d’un amendementob_4555ae_22008260-899854880178846-7312911472359 sur le renforcement du contrôle des chômeurs, qui a été voté en catimini à 4 heures du matin en fin de séance à l’Assemblée Nationale. Macron souhaite, en effet, multiplier le nombre de contrôleurs Pôle Emploi par 5 (de 200 à 1 000). Les fameux fainéants qui profitent du système, qui « foutent le bordel, plutôt que de chercher du travail », c’est terminé ! Ils profitent tellement du système qu’ils fraudent et perçoivent des sommes d’argent qu’ils ne devraient pas. C’est ce que l’on appelle la fraude sociale. La fraude sociale en France représente 680 millions d’euros ! Soit 0.2 % des dépenses de l’État ! Alors que dans le même temps, un rapport parlementaire ainsi que les études d’économistes affirment que la fraude fiscale coute entre 60 et 100 milliards d’euros par an, soit 88 fois plus que la fraude sociale. Vous l’avez compris, vu ces chiffres, il faut donc contrôler les pauvres, la logique est sans équivoque…

À entendre le gouvernement et le MEDEF, il faudrait punir ces tricheurs, mais à quel prix ? Les chômeurs sont environ 5,5 millions et environ 500 000 emplois sont durablement vacants. Comme le montre une récente étude scientifique « Ni les contrôles accrus, ni la réforme des règles de l’assurance n’auraient d’effet sur les chômeurs non indemnisés, et le plus probable est que l’essentiel des emplois actuellement vacants le resterait. L’idée convenue selon laquelle les chômeurs indemnisés refuseraient de reprendre un emploi doit aussi être battue en brèche : chaque mois plus de 3,3 millions de contrats de travail sont signés, dont 2,75 millions de contrats de moins de 1 mois, et pour l’immense majorité pourvus par des chômeurs. En comparaison, alors même que le chômage est au plus haut, environ 100 000 chômeurs indemnisés atteignent la fin de leurs droits chaque mois (3,2 % du stock). Les sorties vers l’emploi, la fréquence élevée des passages par “l’activité réduite”, les entrées dans les programmes de formation ou d’emploi aidés démontrent que les chômeurs ne sont pas inertes »[i]

Une seconde information tirée de cette étude nous apprend : « La proportion de chômeurs pratiquant une activité réduite croît avec l’ancienneté au chômage, bien que la qualité des emplois repris sous cette forme soit souvent faible, la plupart étant très courts et peu payés, très éloignés des critères de l’emploi durable et “raisonnable” que la majorité des chômeurs souhaitent retrouver. D’ailleurs, les chômeurs en activité réduite continuent de rechercher un emploi, même si leur activité actuelle est stable. … L’indolence prêtée aux chômeurs français prend souvent argument du faible taux de sanctions infligées aux chômeurs qui ne remplissent pas leurs obligations. […] Tout indique que les chômeurs indemnisés se conforment très majoritairement à leurs obligations. Il est donc en théorie inopportun pour l’assureur d’engager des moyens supplémentaires dans le seul but de réduire un comportement hypothétique. »

En somme, le chômeur travaille, est actif et accepte des postes qui ne correspondent pas à ses attentes puisqu’il souhaite travailler. Alors finalement, est-ce que la triche peut être éradiquée ?

Faisons un parallèle par la nature, et plus spécifiquement chez les insectes sociaux que sont les iridomyrmex8jfourmis. Dans une colonie de fourmis, seule la reine pond. Dans les nurseries, il peut arriver que des individus pondent de façon égoïste leurs propres œufs. Quand des cas de triches sont détectés, un système de police permet de détruire les œufs et/ou d’exclure les individus de la colonie (« working policy »). Bien que dans ces systèmes, il existe une police, cela n’empêchera pas un petit nombre d’individus de tenter et de réussir à tricher. L’éradication totale de la triche nécessiterait que les nurses ne fassent plus que de la police en ne s’occupant plus des œufs. Un surinvestissement amènerait la colonie sur un moyen ou long terme à sa destruction. Il y a donc des compromis et tolérer un certain niveau de triche peut être plus bénéfique pour le maintien d’un système qu’une lutte acharnée et aveugle.

Alors pourquoi cette politique ? Il semble que montrer du doigt les fraudeurs sociaux plutôt que les évadés fiscaux soit plus aisé. Ou peut-être est-ce de la connivence de la part du gouvernement ? Les allégements de l’ISF, les facilitations de régularisation des fraudeurs fiscaux, et le maintien du verrou de Bercy ne semblent pas contredire cette hypothèse. Comme Benoît Hamon l’a demandé dernièrement, il serait judicieux que Macron nous dise qui sont les donateurs de sa campagne. Il serait en effet de mauvais goût que les principaux soutiens du Président soient des personnes passées maîtres dans l’art de se substituer à leurs devoirs de citoyens français.

Il serait bon d’autre part, d’enclencher une véritable réforme fiscale, afin de récupérer les 100 milliards qui chaque année nous coûtent la suppression de nos services publics et de nos biens communs. Puisque comme nous l’avons vu le contrôle peut être nécessaire, nous proposons nous aussi un effort sans précédent s’agissant du recrutement des inspecteurs des finances et des enquêteurs spécialisés dans les montages financiers.

Le gouvernement a donné le ton, à nous d’être l’alternative.

[i]Bruno Coquet, « Obliger les chômeurs indemnisés à reprendre un emploi : la bonne mesure », OFCE policy brief 21, 7 juillet.

Arnaud GUVENATAM

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Loi Macron : le Bazooka de Judas https://plaidoyer-republicain.fr/loi-macron-le-bazooka-de-judas/ https://plaidoyer-republicain.fr/loi-macron-le-bazooka-de-judas/#respond Tue, 23 Dec 2014 13:42:26 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=715 ...lire la suite ]]> Nous entendons parler à longueur de journée de la loi Macron comme étant une « disposition législative relative à la libération de la croissance ». Penser une seule emmanuel-macron_5020192seconde qu’une majorité de gauche ait été élue pour faire cela aux salariés est une bien mauvaise plaisanterie. Le débat se concentre sur des questions centrales au niveau de l’organisation du travail. Au premier rang de cela, les dimanches travaillés qui seront multipliés. Pierre Joxe, figure de la gauche française, pointe le fait que cela ne profitera exclusivement qu’aux grosses firmes du commerce. La conséquence immédiate étant caractérisée par une concurrence déloyale avec le commerce de proximité. Tout cela est entendu et ne souffre d’aucune contestation. Mais finalement, ce n’est pas forcément sur ce point de la loi que l’indignation qui nous anime se cristallise. Nous allons expliquer pourquoi il était couru d’avance que le Parti Socialiste, et plus particulièrement sa branche minoritaire au pouvoir, allait se vautrer dans ce qui est une attaque en règle contre les fondamentaux républicains. Comme dirait l’autre, au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Ajoutons qu’il est une nouvelle fois pénible de dire que nous avions raison, à gauche.

 Revenons à des considérations basiques sur l’évolution du droit du travail. Il est clair que les conquis sociaux ont été arrachés par les luttes sociales. C’est d’ailleurs cela qui a fait céder Clémenceau sur un certain nombre de mesures sociales qu’il a été obligé de prendre, par peur d’un débordement radical de défense des travailleurs. Comment est organisée la République ? D’un certain point de vue, elle est vue comme très centralisée, et jacobine. Cela n’est pas faux, mais cette caractéristique a toujours été combattue et d’autant plus aujourd’hui. Pour autant, la gauche a longtemps été la représentante de cette tradition organisationnelle du fait politique. Pas par dogmatisme, mais par une certaine vision de classe. Celle qui affirme que face aux forces de l’argent et aux détenteurs de capitaux, les salariés et les collectifs de salariés se retrouvent bien faibles dans le cadre d’une initiation d’un rapport de force sur une revendication sociale. Sans faire de considérations ronflantes, cette analyse très matérialiste du rapport de force ne peut avoir une certaine consistance que dans un cas. Un état fort et centralisé, et la primauté de la loi sur le contrat. Pourquoi cela est vrai ? Il suffit simplement de faire des comparaisons avec des pays ayant une organisation inversée de celle de la République française. L’Angleterre est un parfait exemple de ce à quoi mène le lcontrats-0-heureaisser aller du privé sur le contrat. Il s’agit de mettre en concurrence tout le monde contre chacun, de telle sorte que les employés se retrouvent avec des contrats 0 heure. Il est corvéable à merci, et s’il manifeste un désaccord avec l’employeur, il est immédiatement viré. Voilà la conséquence d’avilissement de l’humain par le contrat. Nous pourrions décliner l’exemple allemand avec les mêmes considérations. Les lois Artz 4 ont enfin porté leurs fruits. La fédération a mangé son pain blanc et maintenant, elle doit faire face à l’explosion sociale et la pauvreté généralisée des travailleurs. D’un point de vue philosophique, il est extrêmement clair que ce type d’organisation ne peut coller avec la vision que nous nous faisons des valeurs républicaines que nous défendons.

Nous disions en introduction que Hollande et son gouvernement ne pouvaient surprendre que les aveugles avec la loi Macron. Sans vouloir donner de leçons aux camarades socialistes avec lesquels nous avons eus de vifs échanges depuis 2011, nous devons affirmer un certain nombre de choses et revenir sur ce que le candidat PS de l’époque a dit. Pas de mauvaise foi de notre part, juste l’illustration que ce que nous disions à l’époque avait du sens. Lorsque nous disions que Hollande était un « social-démocrate », (nous disions cela pour ne pas dire « libéral », pour ne pas trop braquer les camarades), on nous répondait que c’était un héritier de Mitterrand, qu’il s’inscrivait dans la lignée de Jaurès. Bref, nous avions droit au catéchisme qui n’a qu’une fonction : nier la réalité. Citer le propos de Hollande Hollande ConfPRpermettait déjà de dire que cet individu s’attaquerait aux fondamentaux historiques républicains par l’explosion du droit du travail. Nous vous livrons son propos, daté du 14 juin 2011 : « Il s’agirait désormais de reconnaître un domaine à cette même négociation collective, en précisant son périmètre comme son champ d’intervention, et en conditionnant la conclusion d’accords au respect des règles majoritaires. Concrètement, le gouvernement et le Parlement seraient juridiquement liés par le contenu de conventions signées entre partenaires sociaux sur des sujets bien précis et avec la vérification des mécanismes de représentativité.». Voilà l’illustration, dans une vulgate obscure que lors de son arrivée au pouvoir, il ferait en sorte que la hiérarchie des normes soit inversée. Plus clairement, que dorénavant le contrat et la négociation entre syndicats et patronat aura une valeur supérieure à la loi.

Le voilà, le baiser de Judas du pouvoir élu par la gauche. Ni plus, ni moins. Passez muscade ! Et la loi Macon, qui sera à n’en pas douter adoptée par les parlementaires permettra de porter un coup poignard immense à l’organisation historique du travail en France. C’est une honte. Et le pire n’est pas encore arrivé, il n’y aura même pas débat sur la question. Que la 2013-03-18-pierre-joxegauche puisse proposer ce type de mesures est proprement scandaleux, mais admettons… Mais qu’il fasse passer cela sans même avoir un débat sur la question illustre à quel point ce pouvoir ne représente que lui. C’est-à-dire rien, ni personne ! Mais nous affirmons que ces mesures seront adoptées sans débat, il faut le démontrer. Prenons l’exemple du délit d’entrave. C’est Pierre Joxe, membre du PS qui l’explique très bien : « Le délit d’entrave, c’est empêcher les délégués syndicaux ou les représentants du personnel de remplir leurs missions. C’est un délit du droit pénal du travail. Eh bien, l’article 85 de ce projet de loi Macron prévoit que par ordonnances (donc, en évitant le débat public) le gouvernement pourrait réviser la nature et le montant des peines applicables en cas de délit d’entrave. C’est-à-dire qu’on envisage de revoir cela alors que ni la loi d’amnistie de 1981 (celle de Mitterrand), ni la loi d’amnistie de la droite en 1995, ni la loi d’amnistie de 2002, n’a porté atteinte à cette règle un peu mythique mais qui consiste à dire que si un employeur viole la loi et fait entrave, il peut être condamné au pénal… ». Voilà par exemple ce qu’il y a de plus insupportable dans ce gouvernement. L’idée que maintenant l’impunité patronale serait une norme avec laquelle les syndicats et les salariés devront composer. Le désengagement de l’état, et le caractère absolument anti-républicain de cet article, et de ceux visant à faciliter les licenciements collectifs illustre bien la pensée Hollandaise pré-présidentielle. Avec le droit du travail, c’est la République que l’on abat.

 Sans faire du pessimisme exacerbé, il semblera compliqué de populariser chez les citoyens ce point d’achoppement par lequel le gouvernement nous assassine. Les gens, de bonne foi, ont des fins de mois difficiles, et acceptent finalement l’idée, qu’ils iront travailler le dimanche parce que ça fera un sac de commissions supplémentaire pour manger. Voilà où nous en sommes réduits. Alors maintenant que faire ? Les marches nationales ne marchent pas, les assemblées citoyennes sont très disparates selon les endroits, l’éducation populaire est un totem dont on ne sait jamais trop comment mettre en avant et la paralysie du débat autour de la montée du FN empêche quelque élévation du débat public que ce soit. Alors quoi ? Attendre d’être broyé, d’être dans une situation à la grecque ? Peut-être que ce sera le déclencheur, mais en attendant, nous allons souffrir…

 

Arnaud Guvenatam

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La nausée https://plaidoyer-republicain.fr/la-nausee/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-nausee/#comments Thu, 28 Aug 2014 07:43:54 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=626 ...lire la suite ]]> vomiLa mascarade gouvernementale est enfin terminée. Nous connaissons la composition du nouveau gouvernement Valls II. La gauche a comme un poids sur l’estomac depuis maintenant deux ans. Les résultats des municipales et des européennes n’auront pas eu raison de l’analyse tronquée que fait le gouvernement de la situation. Cette indigestion se transforme de façon fulgurante en une incommensurable envie de vomir. Le haut-le-cœur est la mesure de l’immense colère froide qui saisit le pays.

Nous demandions déjà la démission de Manuel Valls au moment de l’affaire Léonarda. Mais à l’heure actuelle, nous ne regrettons qu’une chose : ne pas avoir la possibilité d’exiger un référendum révocatoire contre Hollande et toute sa clique. Jean-Luc Mélenchon a parlé des résultats des européennes et du taux d’abstention comme d’une insurrection dans le pays. Prenons-en la mesure. Si ce constat n’est pas à la base de notre analyse, et que nous continuons à avoir peur du peuple, nous serons balayés comme les autres. Notons quand même que le Parti au pouvoir est ultra-minoritaire mais qu’il continue de faire ce que bon lui semble : défendre les intérêts de la finance, un point c’est tout ! Outre le fait que les poids lourds droitiers comme François Rebsamen demeurent au gouvernement, des signaux extrêmement forts ont été envoyés aux français. En premier lieu, la nomination d’Emmanuel Macron au ministère de l’économie et de l’industrie est le scandale le plus révélateur de la pensée politique profonde d’Hollande et de Valls. Portrait court et sans appel du parcours de ce financier. Début 2012, il est nommé gérant et pilote l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par Nestlé d'une filiale de Pzifer). Cette transaction évaluée à plus de 9 milliards d'euros lui permet de devenir millionnaire. Voilà, les choses sont claires maintenant ? En d’autres termes, chers concitoyens, si vous aviez encore une once d’espoir d’avoir une mesure de gauche venant de ce gouvernement, vous voilà douchés, et à l’eau froide ! J’écoutais notre cher Premier Ministre parler de Monsieur Macron au journal de France 2 et soudain, une colère nauséeuse m’a saisi. Il déclare sans sourciller que ce professionnel du bidouillage financier et banquier chez Rothschild, « est un homme engagé à Gauche ».

C’est une insulte immense envoyée à toutes les femmes et les hommes qui se déclarent vraiment de gauche dans ce pays. A tel point que la honte et la pitié s’abat sur eux lorsque l’on entend de tels propos. Notre Gauche, c’est celle de Robespierre, de Saint Just, de Jaurès, entre autres exemples. Pas celle de Condorcet, de Ferry, et tous ces libéraux qui se drapent des couleurs du camp des exploités. Sans vouloir donner des brevets de gauche, il nous faut affirmer haut et fort que nous n’avons rien en commun avec ce gouvernement.

 Nous voici arrivés à la croisée des chemins. Le Parti Socialiste est définitivement mort ce soir ! Il suit de façon cristalline la même mutation que le PASOK en Grèce. Nous, citoyens de gauche, avons une immense responsabilité dans l’avenir du pays. L’UMP est cuite, et le PS a signé son acte de décès. Il est clair qu’à quelques jours des universités du PS de la Rochelle, cela va sévèrement tanguer. Je fais le pari que des pans entiers du PS vont quitter ce radeau de la méduse. Peut-être pas dans les semaines qui viennent, mais au moins après les élections territoriales qui vont finir d’achever les potentats locaux. La gestion des élus – ou plutôt des barons – socialistes, c’est fini !

 L’idée de République joue sa peau dans cette affaire. Nous sommes très inquiets de la situation mais nous n’allons pas baisser les bras ! L’idée de mettre en mouvement le peuple autour de l’idée qu’il faille changer la règle du jeu peut apparaître comme abstraite aux yeux de nombreux militants. Mais il faut que nous nous dotions des outils qui permettent au peuple d’exercer sa souveraineté. Parce que oui, la question de la souveraineté populaire est au cœur de tout changement populaire et révolutionnaire. L’implication de la masse des citoyens est par essence révolutionnaire. Et tant que nous y sommes, la rédaction du Plaidoyer Républicain remet sur la table une proposition qui a été faite il y a déjà quelques6eme République mois. Lorsque des élus sont pris les mains dans le sac dans les magouilles, n’ayons pas la main qui tremble en exigeant l’inéligibilité pendant au moins quinze ans. Comme l’avions déjà dit, la 6ème République que nous appelons de nos vœux doit être sous contrôle citoyen ou il n’y aura plus de perspectives républicaines lorsque la nuit s’abattra sur la Patrie.

Arnaud Guvenatam

 

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