Laïcité – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 « La défense et la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de la France Insoumise » : entretien avec Andréa Kotarac (conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/#respond Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1021 ...lire la suite ]]> A la suite de l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti les Républicains, nous nous sommes entretenus avec un Insoumis qui le connaît bien. Siégeant au Conseil Régional d'Auvergne-Rhône-Alpes dont Laurent Wauquiez est le Président, Andréa Kotarac nous livre sa réflexion sur la situation politique actuelle, la séquence de 2017, la République ainsi que ses inspirations littéraires et philosophiques.

Plaidoyer Républicain : Andréa Kotarac, vous êtes élu régional France Insoumise en Auvergne Rhône-Alpes. Pourriez-vous nous expliquer comment vous articulez travail de terrain, sessions et commissions ?

Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.

Andréa Kotarac : Vous savez, nous avons toujours construit dans nos têtes une frontière entre le travail dit "de terrain" et le travail au sein de l'institution. En réalité, les deux sont intimement liés.

J’ai appris plusieurs choses au sein du conseil régional. Comme vous le savez, la loi NOTRe a offert aux régions la compétence exclusive en matière économique. Je suis membre de cette commission et à ce titre, on peut observer à la fois les compétences, le génie Français, l’hétérogénéité des activités dans notre pays mais aussi les dysfonctionnements qui y règnent.

Quand vous prenez les cas de l’entreprise « Ecopla », unique fabricant français de barquettes en aluminium, entreprise leader en Europe et viable économiquement qui a été mise en liquidation en raison d’un patron voyou, cela vous brise le moral. Et que par dessus tout, le tribunal de commerce valide non pas la reprise en SCOP par les salariés mais son rachat par son concurrent italien qui avait pour projet de virer les salariés, vendre le site et rapatrier les machines et le savoir-faire Français en Italie... Vous vous dites que quelque chose ne tourne pas rond dans cette économie ouverte où les capitaux circulent facilement mais où les êtres humains et le savoir-faire du pays passent après. C’est la même chose avec le pôle d’excellence Français de fabrication des turbines hydrauliques de l’ex-Alstom racheté par General Electric. Ce dernier voulant se retirer et laisser sur le carreau des centaines  de salariés mais aussi 400 sous-traitants rien que pour l’Isère.
Sans travail de terrain, sans contact avec ces femmes et ces hommes, sans comprendre les circuits économiques, vous ne pouvez pas vous plongez dans les dossiers au sein de l’institution, vous ne pouvez pas faire rentrer les luttes dans l’assemblée régionale. Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.
 

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant


PR : L’actuel président de votre région est le tout nouveau dirigeant des « Républicains », Laurent Wauquiez. Pouvez-vous nous parler de sa façon de diriger la région ? Quels sont les thèmes qu’il affectionne le plus et en quoi son travail régional peut-il donner des pistes sur les thèmes qu’il lancera dans le débat national ?

AK : Les thèmes qu’affectionne Laurent Wauquiez sont ceux qui feront parler de lui à la plus grande échelle. Ceux qui pourront faire polémique et diviser. Ça passe par la crèche dans le hall de la région, sa condamnation devant les tribunaux et sa récidive cachée le mois dernier. Ou encore la création d’une police de la langue sur les chantiers pour lutter soi-disant contre le travail détaché. Sorti major de l’ENA, vous ne me ferez pas dire qu’il ne savait pas que les tribunaux administratifs annuleraient ces décisions mal faites et mal fondées. Peu importe, tout le monde parlera de lui, sa mission est accomplie.

Et parfois, lorsqu’il n’a pas d’annonce à faire, il explique qu’il met en œuvre ce qui est déjà mis en place. Par exemple, il a indiqué vouloir baisser les indemnités des élus trop absents aux commissions et aux assemblées plénières. Cela a fait la Une de tous les quotidiens locaux. Problème: la loi exigeait déjà cette règle et même le règlement intérieur de la précédente mandature. Peu importe, les gens applaudissaient Laurent Wauquiez pour une règle qui d’ailleurs est tout à fait nécessaire. Mais qui existait déjà.

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant mais la suite est dévastatrice. La région est gérée par son président et personne d’autre. Aucun vice-président n’a de délégation de signature par exemple. Aucun ne décide à part lui. Il a tué les structures de l’agriculture paysanne, les associations solidaires etc.

Son problème est le double discours de sa famille politique. Il souhaite lutter contre le travail détaché? Problème: la quasi-unanimité des députés européens LR l’avait voté à deux reprises. Il est contre le CETA? Problème: la même chose. Il est contre le gaz de schiste? Problème: Luc Chatel indiquait que son parti était LE parti des gaz de schiste. Il se disait laïque en refusant les subventions à l’institut de la civilisation musulmane? Très bien, mais il rajoute derrière une crèche plus grande qu’un 4x4 à l’entrée de l’Hôtel de région. Et la liste est longue...

Je crois que le dégagisme que l’on constate dans notre société est la conséquence d’une hypocrisie de hyènes des partis dirigeants, qui ne fonctionne plus aujourd’hui auprès des habitants.

 

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action

PR : En 2017, vous avez également été candidat aux élections législatives dans la 7ème circonscription du Rhône. Vous avez réalisé 13,3%, seuil insuffisant pour accéder au second tour. 6 mois après, comment expliquez-vous la déperdition des voix entre élection présidentielle et élections législatives et comment pensez-vous pouvoir y remédier à l’avenir ?

AK : J’ai choisi la 7eme circonscription du Rhône, comprenant des villes comme Rillieux-la-Pape, Bron ou Vaulx-en-Velin, classées parmi les villes les plus pauvres du pays.

Dans cette dernière, en 2014, Hélène Geoffroy, ancienne secrétaire d’Etat de Valls, avait été élue maire avec 82% d’abstention. Là bas, comme ailleurs, les classes populaires votent à une élection : la présidentielle. Ils ont compris le système fou de la 5ème République. J’en discutais d’ailleurs avec mon amie Sarah Soihili, qui était candidate dans les quartiers Nord de Marseille et qui a analysé le même phénomène là-bas et ailleurs en France.

Comment y remédier? Par le travail constant, de terrain ou de formation. Il n’y a pas de secrets. J’ai la chance d’être entouré d’une excellente équipe d’Insoumis, qui a trouvé sa place dans notre mouvement et regorge d’idées. Chaque semaine, depuis la fin de la campagne,  nous sommes au contact des habitants sous différentes formes, aide, orientation ou propagande classique.

Nous avons constaté que la banlieue-Est était le poumon économique de la Métropole de Lyon. C’est ici que nous retrouvons le plus grand nombre d’entreprises. Pourtant le chômage y est largement plus élevé qu’ailleurs. Les habitants ne bénéficient pas de cette richesse colossale. C’est contre cette injustice qu’il faut batailler.

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action. Pour la construction d’un centre de santé pour lutter contre les déserts médicaux, pour leur dire qu’il ont droit à la sécurité, que vivre en paix ne doit pas être réservé aux habitants de Neuilly, que leur enfants aient le droit de rechercher l’excellence éducative et que leur ville peut être belle, agréable, qu’elle peut même être un exemple pour d’autres, comme l’avait entamé l’ancien Maire M.Charrier, par la construction du seul Planétarium de la région par exemple.

Une ville comme Vaulx-En-Velin a beaucoup d’avantages par rapport à d’autres. Elle regorge de jeunesse, d’une jeunesse maniant plusieurs langues, de véritables talents dans diverses domaines. Il faut forcer le destin en lançant de grands chantiers, comme un lycée polytechnique de l’économie de la mer, de formation au transport fluvial (Rhône), de formation à la sauvegarde des littoraux, de l’ouverture sur la Méditerranée. Voilà de véritables ambitions pour ces villes. Elles doivent et peuvent être à l’avant-garde pour les chantiers nationaux de demain.

La réflexion au long terme, la construction d’une chape à la base de notre maison sera la rupture politique avec le court-termisme clientéliste qui pourrit ces villes péri-urbaines depuis tant d’années.

 

J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle »

PR : La France Insoumise a milité pendant les élections présidentielles et législatives pour la mise en place d’une 6ème République. Un certain nombre de personnes peuvent dire aujourd’hui que ce changement tant attendu est au point mort du fait de l’élection d’Emmanuel Macron. Partagez-vous ce constat ?

AK : Absolument pas. Je ne vois pas en quoi le changement d’un homme à la tête de l’État pourrait mettre un terme à notre ambition, alors que la Constitution est identique avant et après son élection?

Rousseau disait que la « Constitution est la norme suprême qu’un peuple libre se donne ». Est-ce que vos lecteurs ont le sentiment d’avoir pris part à la construction cette norme suprême dont chaque loi est soumise?

Le processus que nous présentons et avons engagé est le produit de l’Histoire constitutionnelle de notre pays depuis la Révolution. Pour engager un processus de rupture avec ce régime, il faut modifier la constitution de façon pacifique, démocratique et sans rompre avec la continuité de l’État et du service public. J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle ».

Là où je ne suis pas forcément en phase avec certain de mes amis Insoumis, c’est que la carte des collectivités doit être mise à réflexion.  Si nous sommes d’accord pour rompre avec les super-euro-structures qui s’éloignent du citoyen, on ne peut pas se contenter de parler 6eme République et sur ce sujet de dire que la meilleure manière d’organiser le pays ce soit: commune-département-Etat "Point barre". Je pense que sur ces sujets là, nous devons aussi avoir le courage de réfléchir et savoir si cette répartition est la meilleure pour organiser la solidarité, la péréquation, la coopération et la performance des territoires. Alors on me répond Robespierre, la Révolution et la création des départements. Les Montagnards s’appuyaient beaucoup sur les districts (sorte de cantons). Les départements étaient dirigés par les Bourgeois et les Girondins (qui avaient l’argent nécessaire pour se présenter candidat). Bref, ayons le courage de discuter de cela.

En clair, les Français pourront donner leur avis sur l’effectivité de droits fondamentaux qu’ils souhaitent graver dans le marbre, comme sur la fin de vie, sur le droit au logement, l’avortement etc. Et aussi sur le caractère démocratique du fonctionnement des institutions et la répartition territoriale. La Constitution paraît lointaine pour les citoyens, pourtant elle a des impacts directs sur leur vie. Si MM. Macron, Valls, ou autres ont réussi à rendre effective leur loi sans débat, s’ils réussissent à gommer des droits des Français, c’est parce que la Constitution leur en donne le droit justement.

PR : Dans un récent sondage Harris Interactive, les français mettent la laïcité en tête des valeurs les mieux défendues par la France Insoumise. Pouvez-vous expliquer ce qui, pour vous, fait de la France Insoumise, un mouvement républicain ?

AK : La défense et surtout la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de notre mouvement.

Si vous l’avez remarqué, Nicolas Sarkozy, le premier,  Marine Le Pen et même Emmanuel Macron (à un moindre niveau) ont réussi à diviser les gens sur la base de leur situation personnelles différentes. Pour le premier, « les fonctionnaires n’ont pas le droit d’avoir plus que les autres qui travaillent durs et se lèvent tôt ». Pour Madame Le Pen c’était, je crois, sur le remboursement des soins, entre celles qui payent pour se faire avorter et se font rembourser et ceux qui achètent des lunettes et ne sont pas remboursé au même niveau, Macron sur les « fainéants qui bloquent la France » etc... L’objectif étant pour eux de satisfaire coûte que coûte les situations personnelles des gens contre d’autres, créer la division et récolter les voix.

Je crois que ce qui fait de nous un mouvement républicain par excellence, c’est la dimension et l’explication d’un projet commun, tant sur l’alimentation, sur le système solidaire des retraites, l’eau comme bien commun de tous, et nécessaire à la vie de tous, sur les grands projets de la planification écologique, sur l’agriculture bio, sur l’économie de la mer, sur la santé pour tous. En bref, sur des projets concrets, sérieux mais qui touchent à un véritable contrat social pour l’ensemble de la Nation et de nos enfants.

« L’avenir est commun » est d’ailleurs le titre par excellence d’un programme républicain, une chose qui nous est chère, la fraternité et la France.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien.


PR : Manuel Valls s’érige en défenseur des valeurs républicaines face à ce qu’il nomme les « problèmes que posent les musulmans ».  Partagez-vous ce constat ? Pensez-vous qu’il est du devoir de la France Insoumise, comme 1ère opposition, de répondre point par point à ces prises de positions de l’ancien Premier Ministre ?

AK : Monsieur Valls s’est remis sur son cheval après avoir fait pousser un bouc ridicule sur son menton et après nous avoir qualifiés d’islamo-gauchistes. Et hop, il pensait que les Français oublieraient tout de son imposture et de son mandat à la tête du gouvernement.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien. La légion d’honneur «récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation». Est-ce quelqu’un peut le dire ce que l’Arabie Saoudite a fait pour nous alors qu’elle sème la pire crise humanitaire depuis 1945 au Yémen, sans parler des droits des femmes?

Ce pays finance ouvertement les réseaux salafistes sur notre territoire. Est-ce un service éminent?

Que dire du daesho-affairisme de Lafarge que nous avons combattu?

Ma philosophie c’est qu’un militant ou un élu doit toujours réfléchir à ce qui se passe autour de lui et replacer sa bataille sur un plan mondial en ce qui concerne ces sujets là.

Quand la droite, par exemple, donne des leçons au monde entier sur l’immigration, les réfugiés ou l’islamisme radical, mais ils en sont partis responsables! Quand Sarkozy détruit littéralement l’État Libyen, il crée de nouveaux naufragés dans la Méditerranée, il fait renaître l’esclavage, il favorise le développement de groupes terroristes qui d’ailleurs se retournent contre nos soldats dans le Sahel, au Mali en particulier.

Monsieur Valls est l’exemple type de la laïcité à géométrie variable. Il ne reconnaît pas, soi-disant, les communautés mais se rend au dîner du CRIF, dont le Président s’est autoproclamé représentant des Juifs de France.
Pour nous, les représentants des Français Athées, Juifs, Chrétiens ou Musulmans, ce sont nos députés nationaux. Et ça, c’est fondamental dans l’acceptation même de notre Nation une et indivisible.

Il n’y a pas de problème avec les Français musulmans, il y a un problème avec ces gouvernements successifs et leurs agissements dangereux tant chez nous que dans le monde.

 

PR : Pour terminer, quelles sont les inspirations politiques ou philosophiques qui vous ont amené à vous définir comme républicain et laïque ?

AK : J’ai évidemment les fondamentaux, étant passé par PRS et le PG, à savoir Jean Jaurès ou encore Rousseau.

Mais je ne me catégorise pas uniquement par cela. Je suis passionné par l’Histoire de mon pays et je crois dans la force et le réveil français à chaque étape importante de l’Histoire. À l’époque, en tant qu’étudiant j’étais passionné par l’histoire du droit, car on peut y comprendre le droit, l’état social, les mœurs et l’organisation du pays a chacune des étapes de son histoire. Il y a donc aussi des professeurs de droite qui m’ont amené à réfléchir sur des sujets, comme le Gaulliste M. Échappé en philosophie politique.

Je m’intéresse à la France mais aussi à l’étranger avec des auteurs comme Filiu dans son ouvrage « le miroir de Damas » dans lequel on peut comprendre, mis à part le point de vue de cet auteur avec lequel je ne suis pas en accord, beaucoup des faits politiques actuels. Je crois que c’est en analysant le cours de notre histoire que l’on devient laïque et républicain, presque par bon sens et nécessité, pour pouvoir vivre en paix en France.

Enfin en tant que juriste, ce sont des Badinter, des Vergès avec sa « défense de rupture » ou encore des Hervé Temime qui m’ont emmené à réfléchir sur la frontière étroite entre  les notions de juste et d’injuste.

Cette dernière question pourrait faire l’objet d’une autre interview, mais peu de gens me posent cette question. Je vous remercie donc de la poser et aussi de m’avoir invité. Je salue votre combat républicain et votre collectif.

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Le communautarisme, voilà l’ennemi ! https://plaidoyer-republicain.fr/le-communautarisme-voila-lennemi/ https://plaidoyer-republicain.fr/le-communautarisme-voila-lennemi/#respond Tue, 28 Nov 2017 19:50:38 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1003 ...lire la suite ]]> Au-delà des questions économiques, qui sont centrales, un autre sujet est source de clivage dans notre pays. Personne n'a pu échapper ces dernières semaines aux débats sans fin, et souvent sans argument, autour des questions laïques. Une certaine obligation morale (je dirais même une imposition) s'est fait jour, pressante, sur la base du « Et toi, tu soutiens qui ? ». Comme souvent dans ces débats, l'obligation de choisir entre le blanc et le noir, entre le bien et le mal, tue toute possibilité d'avoir un échange éclairé, aussi virulent soit-il. Disons-le tout net : je me sens aussi éloigné politiquement et philosophiquement d'un Plenel que d'un Valls. Leur vision est, pour moi et chacun à une extrémité, la caricature même du placement hors du champ de réflexion et d'argumentation républicain.

Commençons par l'ancien Premier Ministre. Sur les questions que d'aucuns appellent « identitaires », son ancienne fonction dans les plus hautes sphères de l’État aurait dû lui apprendre au moins une chose : un débat ne peut avoir lieu dans notre pays en opposant les communautés. Tout simplement parce que le pays n'en reconnaît aucune, sinon la communauté des citoyens ! Comme élu de la Nation, il conserve ce devoir impérieux de neutralité et de lutte contre les communautarismes. À l'inverse de cela, il passe son temps depuis des mois à hystériser cette question, en accusant le tout venant d'avoir des complaisances avec l'islamisme politique un jour, et en élargissant le lendemain son propos à l'ensemble des croyants d'une religion, osant parler d'un « problème de l'Islam et des musulmans en France ». En faisant cela, il prend clairement un parti dangereux : en amalgamant volontairement l'ensemble des français de confession musulmane aux islamistes politiques, il renforce ces derniers. Il renforce leur discours qui, si l'on creuse, ne dit pas autre chose que « vous, musulmans, ne serez jamais acceptés dans ce pays. Battez-vous contre lui ou émigrez en terre d'Islam ! ». Ce discours, qu'il soit sous-entendu dans les écrits et les paroles de l'Union des Organisation Islamiques de France (l'association des Frères Musulmans) ou explicitement exprimé dans les productions de groupes terroristes (l’État Islamique ou Al-Qaïda notamment) doit justement être combattu, et non pas validé par les responsables politiques dont fait encore partie Manuel Valls. L'ancien Premier Ministre montre ici une proximité idéologique de plus avec le Front National qui, rappelons-le, n'est que la seconde face d'une pièce commune avec les terroristes.

Quant à Edwy Plenel, soyons également très clairs : son positionnement individuel n'engage en rien son journal. Ce dernier est d'une qualité rarement égalée dans les dossiers qu'il construit (notamment Matthieu Suc, spécialiste de la question jihadiste, officiant à Médiapart). L'indépendance des journalistes est un bien précieux de notre démocratie, et c'est justement ce qui semble poser problème à Edwy Plenel, quoi qu'il en dise. Les faits sont là. Attaqué par une caricature de Charlie Hebdo en Une de son édition du 8 novembre, quelle fut la réponse du directeur de Médiapart ? Une victimisation indigne. Pour lui, cette Une participe d'une campagne lancée par l'extrême-droite contre les musulmans, et dans laquelle la rédaction de Charlie Hebdo s'engouffrerait presque avec une complaisance suspecte. On croit rêver ! Tout d'abord, chercher à discréditer un journal satirique en l'accusant de proximité avec l'extrême-droite au motif d'un dessin est grave. Ça l'est encore plus venant de la part d'un journaliste. On peut trouver la une de Charlie Hebdo mauvaise, nulle, pas drôle, etc. Mais lui nier son droit à la caricature en l'amalgamant à l'extrême-droite, c'est insupportable de malhonnêteté. Deuxièmement, et je demande ici l'aide du lecteur : en quoi une Une accusant Edwy Plenel d'avoir su et de s'être tu sur les agissements en privé de Tariq Ramadan ferait partie d'une sorte de croisade lancée contre les musulmans ? C'est là le nœud de l'affaire : le propos amalgamant. Qu'entend le directeur de Médiapart ? Que l'ensemble des musulmans seraient des prédateurs sexuels ? Que l'ensemble des musulmans partageraient les opinions islamistes du petit-fils du fondateur des Frères Musulmans ? A ces deux réponses, n'importe quelle personne censée répondra « Mais c'est faux, c'est n'importe quoi ». Pas Edwy Plenel, lui qui considérait encore que cette Une Charliesque était une seconde « Affiche Rouge », se comparant lui-même ainsi aux héros de la lutte contre l'occupant nazi.

Autant dire que les points de vue des deux personnages mentionnés ci-dessus, qu'il s'agisse de Manuel Valls ou d'Edwy Plenel, sont diamétralement opposés à ceux des tenants du camp républicain authentique. Les deux protagonistes de cette dispute se placent, et c'est probablement leur seul point commun, dans le camp du communautarisme, de son exacerbation ou de son utilisation. L'un pour communautariser une éventuelle élection partielle à laquelle il devrait se soumettre, l'autre pour se faire le chevalier blanc d'une communauté en particulier, qu'il analyse comme intrinsèquement dominée, exploitée et non-intégrée à la communauté nationale (cette dernière étant, je le rappelle, la seule valable et reconnue dans notre pays). En pratiquant tous les deux la posture amalgamante, les deux « débatteurs » ne rendent service ni aux musulmans, ni à la lutte contre l'islamisme politique, ni à la République. Ils participent tous les deux d'un travail de sape des fondements de cette dernière. S'en rendent-ils même compte ? Soyons bienveillants et disons que non …

Le genre de pensée scandaleuse que produit le P.I.R

Alors, à qui servent-ils la soupe ? À ceux qui, opérant un mélange des deux positions exprimées, dénoncent une prétendue « stigmatisation de l’État contre les musulmans » (comme si une politique d'apartheid était légale, orchestrée par les élus, etc... soyons sérieux) pour utiliser politiquement le communautarisme, le renforcer et en faire un outil de conquête des esprits. Le Parti des Indigènes de la République (PIR) est l'un de ceux-ci. Partisans d'une politique de ségrégation (qu'ils perçoivent comme souhaitable : il y a bien une « discrimination positive »!) basée sur une vision essentialiste des individus, ils sont de ceux qui se nourrissent d'un pseudo anti-racisme pour, de fait, prôner une vision raciste, racialiste et communautaire de la société. Vous êtes blanc ? Vous êtes vus par ces individus comme un exploiteur en puissance. Vous êtes musulmans et/ou une personne « racisée » (comprendre dans leur vocabulaire comme étant « de couleur ») ? Vous ne pouvez rien attendre de ce pays qui vous imposerait des mœurs qui ne sont pas les vôtres comme, tenez-vous bien, l'homosexualité, l'égalité femmes/hommes ou encore la laïcité. Aussi dangereux que cela puisse paraître (et complètement dénué de sens), ce discours trouve écho, au moins en partie, dans une partie de la gauche. Plus précisément à l'extrême-gauche. Considérant par essence les musulmans comme les nouveaux damnés de la Terre, une partie d'entre elle s'est accommodée pendant des années, jusqu'à la revendiquer, d'une proximité avec des organisations dont le fond politique est douteux. Alliée à l'UOIF dès 1989 et les premiers débats sur le voile à l'école, des courants d'extrême-gauche se sont retrouvés ensemble lorsqu'en 2004, a été votée la loi interdisant tous (j'ai bien dis tous) les signes religieux ostentatoires à l'école publique. Farouches opposants à cette loi ils s'opposent alors à une autre gauche, laïque et républicaine, groupée celle-ci autour de figures comme Jean-Luc Mélenchon ou du philosophe Henri Peña Ruiz (membre de la Commission Stasi), qui soutiennent cette loi au nom de la tradition républicaine française, issue de 1905. Ces deux écoles sont toujours présentes à gauche. Quand d'aucuns participent aux 10 ans de la fondation du PIR d'autres, comme le député Alexis Corbière, rappellent justement le rôle central de la laïcité, et donc de l’Égalité, dans la pacification des esprits. La République comme idéal, comme philosophie et comme objet émancipateur ne peut que mourir si elle est non-seulement attaquée frontalement mais surtout abandonnée à son sort par celles et ceux qui sont censés la défendre. Journalistes, politiques ou responsables associatifs ne peuvent participer à la montée des sentiments de séparation, de différenciation perpétuelle et d'exclusion. Participer à ce mouvement, c'est faire encourir un péril grave à la communauté nationale et à l'esprit républicain de notre pays. Les Valls, Plenel ou Bouteldja ont une place toute trouvée : un nouveau mur des con(munautariste)s !

Alexandre Emorine

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Sale temps pour la République https://plaidoyer-republicain.fr/sale-temps-pour-la-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/sale-temps-pour-la-republique/#respond Wed, 07 Oct 2015 17:44:21 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=945 ...lire la suite ]]> 150121-calais-migrants-mutio            En parallèle à la vague bleue (foncée) qui s'annonce à l'occasion des prochaines échéances électorales, nombreux sont les sujets d'actualité qui ne manquent pas d'alarmer. Violence sociale de la direction d'Air France, sortie scandaleuse de Nadine Morano et question migratoire augurent des jours bien sombres pour le débat politique dans notre pays. Compatissants pour les forts et sans pitié contre les faibles, nos gouvernants choisissent de défendre des positions que ne renierait en rien Nicolas Sarkozy s'il était aux affaires. Avoir plus de compassion pour une chemise arrachée que pour la mise au ban sociale de 2900 personnes est une goutte d'eau dans l'océan des compromissions de cette frange de la gauche qui gouverne la France. Or, celle-ci n'a rien d'anodin.

            Elle témoigne en effet d'un recul profond des sentiments de fraternité et de justice sociale dans notre pays. Alors que nous fêtons les 70 ans de la Sécurité Sociale, pas un jour ne passe sans que l'on entende au travail, dans les transports ou dans les médias jurer contre les « assistés », les « privilégiés » et « ceux à qui tout est donné ». Malheureusement, on ne qualifie jamais ainsi les patrons du CAC40, les dirigeants des multinationales (comme l'ancien PDG de Volkswagen qui quitte l'entreprise après le scandale des voitures truquées avec un joli pactole de 28 millions d'euros) ou le trésorier du FN mis en examen pour recel d'abus de bien sociaux. Non. On parle des salariés d'Air France qui, alors qu'ils sont acculés, tentent dans un immense coup d'éclat d'attirer les projecteurs sur leur lutte. Mais on ne lesemploi-flotte-commandes-les-annonces-de-la-direction voit que pour mieux les enfoncer, les faire passer pour de sombres barbares cherchant à détruire l'un des fleurons aériens français. Encore une fois, l'état est absent de ce dossier politico-médiatique. Et quand il est timidement présent, c'est pour prendre des positions bien éloignées de la tradition de gauche, humaniste et républicaine. À aucun moment le gouvernement, qui compte pour 17% du capital d'Air France, ne cherche à écouter les salariés et leurs légitimes revendications. Air France fait des bénéfices mais ça, personne ne veut l'entendre !

            On évoque plutôt les 24 000 malheureux syriens que notre pays daigne accueillir, eux qui fuient les horreurs de Daesh alors que les occidentaux regardent sans rien faire. Alors que la seule réponse devrait être une réflexion sur les causes et les conséquences des déplacements de populations, tout le monde se cache derrière son petit doigt. Comme si un quart du Stade de France changeait l'équilibre de la France, on croit rêver ! À nos chers identitaires de tous poils, qu'ils se trouvent au FN, chez «  Les Républicains » ou au Ministère de l'Intérieur, juste quelques chiffres pour démontrer que vous êtes une fois de plus dans l'erreur : l'immigration rapporte chaque année 12 milliards de plus que ce qu'elle ne coûte au pays. Une expulsion coûte 20 000 euros. Faites le compte ! Oui, il faut régler la question migratoire. Bien entendu, personne ne dit ici qu'il faut accueillir en France tous les réfugiés du monde. Comment pourrions nous les recevoir dignement si les mêmes politiques économiques continuent de s'exercer dans notre pays ? Nous ne le pourrions pas. Le préalable à tout règlement, en France, de la question migratoire syro-irakienne, est l’anéantissement de Daesh. Militairement bien sûr, sous l'égide de l'ONU, par une action concertée des acteurs locaux et mondiaux. Mais également dans les mentalités : car sans cela, il ne sera aucunement possible de régler dans le fond les tensions en Syrie et en Irak. N'oublions pas que les 8 millions d'habitants sous la coupe de Daesh subissent quotidiennement un lavage de cerveau depuis plusieurs mois. Mais tout cela paraît impossible à nos gouvernants, tant l'absence de vision géostratégique et géopolitique semble criante. De là à se dire que la situation paraît bloquée pour des années, il n'y a qu'un pas que l'on franchit facilement.

            Face à ces errements identitaires et libéraux (qui ne sont que les deux faces d'une même pièce), la réponse devrait être à la hauteur de l'enjeu. Plus de laïcité et plus de république sont l'unique solution à nos mots. Par ces deux notions, visibles au quotidien, nous pouvons régler les grandes questions de notre temps : le rapport aux flux migratoires, au chômage et à l'emploi. D'autres politiques sont possibles, si tant est que l'on se donne la peine de les vouloir et de tout faire pour les appliquer. Pour cela, un grand mouvement de réappropriation de nos thèmes, ceux de la France républicaine, est à mettre à l'ordre du jour. C'est ce à quoi nous nous employons, à notre petite échelle, dans notre association. Par la lutte contre les multinationales de l'eau et par la promotion des valeurs républicaines, nous nous inscrivons dans un combat que bien peu mènent aujourd'hui. Et cela, nous le menons en notre qualité de citoyens. Pas cette notion fade que beaucoup cherchent à s'approprier à l'occasion des élections régionales non, mais cet aspect vivant de la communauté française qui dépasse les clivages religieux ou ethniques. C'est parce que la citoyenneté est une notion éminemment politique que nous devons tous nous emparer des 220px-Ici_on_s'honore_du_titre_de_citoyen_1799sujets de notre quotidien. À l'occasion des deux ans du Plaidoyer Républicain, c'est ce à quoi nous aspirons : que la citoyenneté ne soit pas passive mais retrouve une vitalité et une vigueur qui lui font défaut de nos jours, et qu'elle change le rapport de force dans notre pays. Pour qu'enfin, la souveraineté populaire ne soit plus qu'un mot creux, mais une réalité bien palpable en capacité de modifier non seulement notre vision du monde, mais également sa réalité.

 

Alexandre EMORINE

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Confessionnalisation et communautarisme : vite la Laïcité ! https://plaidoyer-republicain.fr/confessionnalisation-et-communautarisme-vite-la-laicite/ https://plaidoyer-republicain.fr/confessionnalisation-et-communautarisme-vite-la-laicite/#comments Mon, 19 Jan 2015 16:23:01 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=777 ...lire la suite ]]> Depuis maintenant un certain nombre d’années, les intégristes de tout poil testent et s’attaquent aux valeurs républicaines. Le paroxysme a bien évidemment été atteint lorsque des criminels se sont attaqués à un phare de la liberté d’expression et de conscience : Charlie Hebdo. Cela a été dit mille fois, mais la réaction citoyenne a été formidable dans tout le pays. Suite à claicitéela, des énergumènes se sont sentis la légitimité d’attaquer des lieux de cultes musulmans, ont montré leur islamophobie. Pensant certainement que dans cette période trouble, ces attaques seraient mieux acceptées, voire encouragées ? Ces évènements, aussi importants soient-ils, ne doivent pas avoir pour conséquence de mettre un certain nombre de problèmes sous le tapis. Celui du rapport à la laïcité dans notre pays en est un. Laïcité que nous avons déjà traitée ici et ici.D’aucun pourrait penser que cet article s’adresse aux musulmans de France, mais il va falloir être très clair. Je refuse catégoriquement de parler de musulmans français, ou de français musulmans. Au même titre que je ne m’exprime jamais sur les catholiques ou les juifs. Il s’agit ici de souligner l’élément minimal qui réunit toutes ces personnes. D’abord, leur appartenance au genre humain, et ensuite, leur citoyenneté. Pourquoi je fais ce choix ? Il ne s’agit en aucun cas de réfuter la différence, mais au contraire de mettre en avant ce qui nous rassemble. Nous en avons cruellement besoin. Dès lors, il s’agira de s’attaquer à des individus ou des structures qui prospèrent sur la division, même sous couvert d’humanisme. S’attaquer dans les mots et dans la raison, et non dans la passion. Car là encore, beaucoup devraient adopter la méthode de la prise de recul et de la raison dépassionnée. Cette méthode nous amène donc tous collectivement à se retrouver derrière la bannière de la République. Avec la laïcité comme étendard.

La laïcité est la réponse indépassable de l’organisation de la société et du vivre ensemble. Or, force est de constater qu’opère en France une grande confusion sur l’essence même de la laïcité. Partout où elle existe, elle est attaquée violemment. En France, par l’assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo. Nous ne sommes malheureusement pas les seuls touchés : les-pages-du-journal-turc-cumhuriyet-le-14-janvier-2015_5187621regardons aussi ce qu’il se passe en Turquie par exemple. Un journal, Cumhuriyet, a été le seul à publier les bonnes feuilles de Charlie Hebdo. Pour le lecteur, je veux quand même illustrer ce que signifie Cumhuriyet en français : République. La laïcité à la turque a été inspirée par la loi française de 1905, avec ces spécificités. Dès l’arrivée au pouvoir d’Erdogan en 2003, c’est la première chose – avec l’école – qui a été attaquée. Maintenant, il ne reste plus que ce média, qui se voit menacé par des intégristes, pour porter haut et fort l’étendard de la liberté de conscience et de culte. Parce que la laïcité, c’est bien cela, une disposition législative inclusive par essence. C’est là que ceux qui la décrivent autrement se trompent.

De nombreux français ont oublié ce qu’était la laïcité. Ils confondent tout et son contraire. Notamment en considérant que le blasphème est un délit. Et qu’au nom de la liberté d’expression, il faudrait ne plus représenter ce que l’on veut dans ce pays. Cet obscurantisme avance de plus en plus et le communautarisme se répand comme une trainée de poudre. Comme a pu le dire Jean-Luc Mélenchon depuis des années maintenant, le communautarisme est une stratégie politique. Si elle rencontre un tel succès, c’est bien que ce qui représentait la force publique, les services publics et les valeurs républicaines reculent à mesure que le temps passe sur tout le territoire. Cela reprend un vieux mécanisme : la nature a horreur du vide !

 Lorsque l’on parle de communautarisme, il faut bien évidemment dénoncer un certain nombre de prêcheurs de toutes confessions qui radicalisent les fidèles à dessein. Des solutions peuvent être trouvées, mais les modèles ne sont pas transposables. Longtemps en Turquie, le culte, ses rites et ses prêches étaient strictement encadrés par l’état. Je vais le détailler car cela montre que la Turquie n’est pas laïque au sens strict de la séparation de l’église et de l’état, mais qu’il s’agit carrément d’une mise sous tutelle du fait religieux. Cette structure s’appelle le « Diyanet işleri », comprenez, la Présidence des Affaires Religieuses. Elle a été crée en 1924 ataturk-3par Mustapha Kemal Atatürk. Elle a quelques missions relativement simples : en conformité avec le principe de laïcité, en restant neutre à tous les points de vue et idées politiques, en visant la solidarité et la cohésion nationale. En conséquence, elle doit s’occuper des activités liées aux croyances de la religion de l'Islam, d'éclairer la société sur la religion (le culte et la morale de l'Islam) et de gérer les lieux de culte. Évidemment, cela n’est pas envisageable en France puisque la République ne finance et ne reconnait aucun culte. Il ne faut pas faire cela, mais c’est seulement pour illustrer que si l’on souhaite prendre des dispositions, un peu d’inventivité permettrait de transmettre les valeurs républicaines. Mais il n’y a pas que les instances religieuses de toutes confessions qui peuvent mener à une communautarisation des citoyens. Certaines associations sont malgré elles dans cette vaine. Lorsque des associations n’agissent qu’en défense de communautés, elles ne comprennent pas que leur combat, basé sur une volonté d’égalité entre tous, ne fait que renforcer le communautarisme. J’entends de ces associations qu’il faut bien apporter une réponse à un climat raciste qui existe en France. Évidemment, qui peut nier que les actes racistes se multiplient ? Mais je veux juste attirer leur attention sur le fait que lorsque que les sociétés sont communautarisées à l’extrême, le racisme se généralise. D’un certain point de vue, on pourrait considérer que certaines associations alimentent un cercle vicieux. Cela est regrettable mais celles-ci étant de bonne foi, une discussion raisonnée et argumentée ne serait pas un mal nécessaire. Elle ferait partie de la solution, à condition que chacun soit au clair sur les caractéristiques même du concept de laïcité.

 N’ayons pas peur des mots, il y a un grand changement de perception chez nos concitoyens, un certain nombre d’entre eux en arrivent d’abord à se définir d’après leur croyances avant leur appartenance à la communauté nationale. Communauté nationale qui représente le ligand minimum de ce qui nous rassemble tous et qui s’est formidablement exprimé lors des manifestations du 11 janvier. Les croyants, de toutes confessions, comme les non-croyants, doivent absolument comprendre que sans la laïcité, on retourne à la guerre civile, frontale ou larvée que nous avons connue durant des siècles. La laïcité est la principale alliée des croyants, puisque c’est l’assurance pour eux de pouvoir vivre et exercer leurs cultes. Dès lors que ces rites et croyances ne sont pas amenés sur le terrain du débat politique. La politique, c’est le débat argumenté, il n’y a par conséquence aucune possibilité que la vérité révélée, appartenant à certains et pas à d’autre ne soit une force reconnue et admise du débat public. D’ailleurs, pour la majorité des gens qui n’ont ni Dieu ni église, c’est extrêmement exclusif de voir une montée des religions dans le débat public. Ils sont par essence exclus de toute discussion. La laïcité est par conséquent la seule disposition qui nous permet de tous discuter ensemble, et à égalité. C’est une particularité française, et A-Lampedusa-le-pape-Francois-fustige-l-indifference_article_popinl’Europe devrait bien prendre ce chemin pour déconfessionnaliser la politique. Le pape par exemple s’engouffre formidablement dans le débat en défendant des positions cléricales et anti-laïques en déclarant que l’«on ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision ». C’est l’alliance des cultes qui est en train de manifester. La dernière fois que nous avons vu ce phénomène, c’est lors des manifestations contre le mariage pour tous. Le combat est rude, et dès lors qu’il s’agit d’ouvrir de nouveaux droits aux citoyens, nous constatons bien où sont les progressistes et où sont les réactionnaires de la pensée.

Maintenant soyons clairs, à ceux qui considèrent que Charlie va trop loin en représentant une nouvelle fois le prophète en Une et que ce serait une provocation, nous leur disons que si nous nous interdisons volontairement de dire ce que l’on souhaite, c’est donner raison aux criminels. La rédaction a été décimée pour ce droit à la liberté. Donc oui aux caricatures de tous les cultes, de tous les politiques, de toute la société ! Le stylo est notre arme, mais aussi notre pensée. Et cela, rien ni personne ne nous l’enlèvera, à condition que nous soyons intransigeants sur les principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.

 

Arnaud Guvenatam

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Des économies laïques et des propositions pour la 6ème République https://plaidoyer-republicain.fr/des-economies-laiques-et-des-propositions-pour-la-6eme-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/des-economies-laiques-et-des-propositions-pour-la-6eme-republique/#comments Thu, 25 Sep 2014 15:35:17 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=637 ...lire la suite ]]> T3-constit_preambuleDans cet article, nous n'allons pas traiter du (non-)retour de Nicolas Sarkozy. Nous aurons largement le temps d'y revenir dans les semaines à venir. Ce que nous aborderons ici tient en deux mots : Laïcité et Constitution. Alors que le tour de vis sur les dépenses de l’État atteint un niveau jamais égalé – le zèle libéral de l'UMP n'ayant d'égal que celui du PS –, les gouvernants de la Vème République proclament tous les jours que « tout le monde doit faire des efforts » et « chacun doit chercher des solutions ». Chez nous, au Plaidoyer Républicain, nous prenons ces phrases au pied de la lettre et nous disons aux gouvernants : vous voulez des économies ? Appliquez la laïcité républicaine. Vous voulez des solutions à la situation actuelle ? Changez la règle du jeu institutionnel. La laïcité, si elle était appliquée comme le dit la loi de 1905, permettrait à l’État de faire des économies. Et vous savez quoi ? Pour une fois, elles ne seraient pas réalisées sur le dos du peuple. Quelques exemples pour illustrer ce propos.

La première mesure à prendre, la « mère des réformes » laïques est la suppression de la loi Debré de 1959. Cette loi n'a jamais été remise en cause par quelque gouvernement que ce soit. Que dit-elle ? Elle instaure pour la première fois depuis 1905 (si l'on excepte le Régime de Vichy) la reconnaissance par l’État de l'enseignement confessionnel. Ainsi, les établissement privés et la puissance publique peuvent passer un contrat : l'Etat finance l'institution et rémunère ses enseignants, et en contrepartie les programmes doivent être les mêmes que ceux de l'enseignement public. Bien entendu, cette loi a suscité une vague de protestation dès son avènement. Or, tous les gouvernements ont capitulé et, sous la pression cléricale, l'ont mêmeecole_publique approfondie. Nos amis de la Fédération Nationale de la Libre Pensée ne s'y trompent pas lorsqu'ils lèvent haut le drapeau de la lutte contre cette loi. Non seulement elle nie la philosophie chère à Victor Hugo déclarant « L’État chez lui, l’Église chez elle » mais elle coûte, ce qui nous importe ici, plus de 10 milliards d'euros par an à la collectivité ! Vos impôts directs et indirects financent des établissement privés confessionnels. Il faut insister sur ce dernier terme, puisque même s'il existe des écoles privées non-religieuses, celles-ci ne sont nullement mentionnées dans la loi Debré. Un comble ! En plus d'amputer une somme non négligeable du budget de la Nation, cette loi va à l'encontre du principe d'égalité républicaine, puisque à aucun moment il n'est fait mention des écoles où l'on enseigne l'agnosticisme ou l'humanisme athée.

Allez hop, déjà 10 milliards d'euros récupérés annuellement dans les caisses de l’État pour financer, au hasard, une augmentation des salaires. C'est simple de trouver des économies si l'on veut non ? Et ce n'est pas fini.

La seconde disposition à abroger est la loi Carle de 2009. Avec cette disposition on impose aux communes, qui ne peuvent y déroger, de financer les écoles « sous contrat » (suite à la loi Debré évoquée plus haut) dans lesquelles sont scolarisés des élèves résidant sur leur territoire. Au moment où l'on demande aux collectivités locales de se serrer encore plus la ceinture, où l’État baisse drastiquement ses aides notamment aux communes sous prétexte de « rigueur », celles-ci se doivent de trouver de nouvelles marges de manœuvres. Il y a deux conséquences à cette loi : le coût (plus de 500 millions d'euros pour les communes) et, in fine, la fermeture des écoles publiques rurales.
Tout ceci est détaillé dans un article sorti à l'époque du vote de cette loi, je n'y reviens pas. Concernant l'actualité de cette loi, le gouvernement a déclaré en février dernier qu'il étudiait la pertinence de cette loi depuis son entrée en vigueur et que, le cas échéant, il la modifierait. Je ne sais pas vous, mais ce genre de réponse ne m'inspire pas confiance. Soit ils cherchent à enfouir ce débat sous le tapis, soit la modification sera minime. Ici aussi, la solution est l'abrogation de cette loi antilaïque !

Et enfin la troisième mesure, probablement la plus emblématique, serait la suppression du régime concordataire en Alsace-Moselle. Dans ces départements, pour ceux qui l'ignorent encore, la loi de 1905 n'est pas appliquée. Ce sont toujours les dispositions issues de l'époque napoléonienne qui ont cours. De fait, les prêtres, rabbins et pasteurs sont considérés comme des fonctionnaires de l’État, pouvant depuis 1993 – pas besoin de remonter très loin pour voir que ce sujet n'a jamais été oublié – bénéficier des prestations chômage. Bien entendu, dans une République Laïque, il est impensable de laisser ce régime de non-droits exister. Tout d'abord par respect pour les principes de liberté et d'égalité, malmenés par cette disposition. Nous y reviendrons probablement dans d'autres articles. Mais également à cause du coût que cela représente pour la collectivité et in fine pour les contribuables. Ce sont, en effet, plus de 90 millions d'euros par an qui sont dépensés par l’État pour rémunérer les « Ministres du culte ».

F.-Imbert-laïcité-à-lécoleSi l'on cumule les gains pour la collectivité de la suppression de ces trois mesures – sans compter les autres dispositions antilaïques à éradiquer –, nous arrivons donc au chiffre d'environ 10 600 000 000 euros par an d'économies. Et tout ça sans pourchasser les sans-papiers, culpabiliser les chômeurs ou demander des efforts à ceux qui n'ont déjà plus rien. Bien entendu le gouvernement actuel ne fera jamais cela, préférant protéger les grandes fortunes et les cléricaux plutôt que d'aller sur le chemin de l'égalité et de la justice sociale. Car oui, comme le disait le grand Jaurès, laïcité et justice sociale ont partie liée. Alors à l'heure où l’État se trouve trop pauvre pour financer les retraites mais qu'il reste assez riche pour financer des cultes qui n'engagent que les croyants...

Pour la petite anecdote, la disposition spécifique qu'est le régime concordataire a été validée par le Conseil Constitutionnel le 21 février 2013 au nom des « traditions républicaines ». On croit rêver ! Le Conseil Constitutionnel, organisme censé baser ses analyses sur la Constitution (et donc sur le caractère laïque de notre république), la foule aux pieds. Cela témoigne, vous en conviendrez, d'un profond malaise et de la nécessité de tout changer de l'ordre politique actuel. Cela nous amène au second point de cet article. La nécessité de modifier les règles du jeu, donc la Constitution. Dans le grand débat qui prend forme depuis quelques semaines autour de cette question, il est important que chacun apporte sa pierre à l'édifice. Voici donc une modeste contribution, ce serait en tout cas une proposition que nous porterions si nous étions de ces futurs « Constituants pour la 6ème République » que nous appelons de nos vœux.

Plus qu'une innovation totale, elle reprend un principe trop vite oublié par le camp républicain et progressiste, par ceux qui veulent mettre le peuple au cœur du jeu politique. Lorsque l'on évoque la Constitution de 1793, beaucoup de gens pensent au fameux « devoir d'insurrection » de l'article 35. Bien entendu, cette disposition est centrale, mais ce n'est pas elle qui nous intéresse. Penchons nous sur l'article 28 de cette même Constitution. Il proclame qu'« Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures ». C'est ici que se niche une proposition que l'on peut faire pour la 6ème République. La Constitution, qui fixe les règles du jeu de la vie en commun, ne peut être ni l'apanage d'experts autoproclamés ni fixée jusqu'à la fin des temps. Elle doit être faite par le peuple dans son ensemble, dans des moments d'ébullition intellectuelle et pratique, par une implication sans bornes des citoyens dans la construction de leur avenir commun. La seconde disposition de cet article de 1793 est la durée dans le temps d'une Constitution. Nous faisons nôtre la vision de Saint-Just de l'émancipation politique. Un texte aussi important que celui qui donne le cadre général du régime des droits politiques, sociaux et écologiques d'un pays ne peut être figé dans le marbre. Ainsi, nous faisons cette proposition à toutes celles et tous ceux que le processus constituant intéresse. Que la durée de vie d'une Constitution n'excède pas 20 ans ! Qu'à chaque cycle, une nouvelle génération puisse6emerepu3 émerger dans le débat public. Porter les aspirations de son époque, amener sa fougue et son intransigeance pour éviter un écueil que bien des mouvements républicains et révolutionnaires ont connu : une stabilisation apparentée plutôt à une conservation. Pour nous, les conservateurs sont loin d'être des modèles politiques. Imaginez vous tous les 20 ans, ayant suivi les innovations, les avancées philosophiques, sociales, politiques et écologiques, débattant de manière acharnée avec d'autres citoyens autour de ce qui nous fonde : la Constitution Républicaine de la France. N'est ce pas pratiquement transcendant ? Si vous êtes en accord avec cette disposition, saisissez la. Faites la vôtre. Portez la dans les débats autour de la 6ème République partout ou vous pourrez. Par cette modeste contribution nous nous intégrons au processus constituant, en apportant des propositions concrètes, à l'image de beaucoup de citoyens intéressés par cette question.

Cet article n'a pas pour but de renverser la table, nous sommes conscients de cela. Or, la situation du pays, les mensonges des gouvernants et la confiscation du pouvoir par quelques-uns impose que chacun d'entre nous se saisisse de la question du fonctionnement d'un état. Si nous voulons prendre le pouvoir, nous devons être armés : armés de propositions concrètes pour aujourd'hui (comme celles, par exemple, développées plus haut autour de la laïcité) mais aussi pour demain, lorsque nous entreprendrons collectivement ce vaste chantier qu'est la 6ème République. Ce beau projet mérite bien de se creuser un peu la tête, non ?

Alexandre EMORINE

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Les atteintes à la laïcité républicaine, maintenant ça suffit ! https://plaidoyer-republicain.fr/les-atteintes-a-la-laicite-republicaine-maintenant-ca-suffit/ https://plaidoyer-republicain.fr/les-atteintes-a-la-laicite-republicaine-maintenant-ca-suffit/#comments Wed, 09 Apr 2014 15:06:01 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=468 ...lire la suite ]]>

cropped-Visuel-site-unitaireCet article est l'appel rédigé par les militants de gauche de la laïcité républicaine pour la marche du 12 avril à Paris. Pour le signer et le diffuser à vos réseaux, c'est ici : Les atteintes à la laïcité républicaine, maintenant ça suffit !

 

Militant-e-s de gauche de la laïcité républicaine, nous défendons la liberté de conscience contre tous les fanatismes et l’égalité de tous les citoyens devant la loi au-delà des choix spirituels et religieux individuels. Nous défendons le service public et l’école laïque contre la marchandisation libérale et le communautarisme ethnique. Et nous estimons que les atteintes à la laïcité, maintenant ça suffit !

Les privilèges des cultes, maintenant ça suffit !

Depuis 1905, année du vote de la loi de séparation des Églises et de l’État, la République française est laïque. Toute la République ? Non ! De nombreuses exceptions territoriales ou législatives sacralisent l’inégalité aux profits de certains cultes.

En Alsace-Moselle, l’existence de cultes reconnus, outre qu’elle est en évidente contradiction avec le principe de l’égalité républicaine devant la loi, coûte 60 millions d’euros par an au contribuable. Les croyants des cultes non reconnus et les non-croyants n’ont pas à financer par leurs impôts les pratiques confessionnelles des autres. Le régime concordataire est un archaïsme qui doit être supprimé !

Et, partout en France, certaines fondations religieuses prétendument « d’utilité publique » bénéficient de financements de l’État.

Ça suffit !

Les menaces contre la liberté de conscience, maintenant ça suffit !

La République française est laïque et assure l’égalité de tous devant la loi. Et pourtant le délit de blasphème continue de sévir en Alsace-Moselle ! La survivance de cette anomalie, issue du maintien du droit pénal allemand en Alsace-Moselle après 1918, a pour conséquence d’étouffer la liberté d’expression dès lors qu’un propos déplaît à une autorité religieuse. Récemment encore, unmetteur en scène a été visé par une plainte pour « blasphème et tentative de blasphème » pour avoir monté une pièce de théâtre à Strasbourg ! Ça suffit !

La communautarisation de l’espace public, maintenant ça suffit !

Il n’est plus acceptable de laisser perdurer les provocations anti-IVG des groupes religieux devant les hôpitaux et les maternités. Les prières collectives, et en plein air, organisées par l’extrême-droite religieuse contre le mariage pour tous et l’égalité des droits n’ont pas non plus leur place dans nos rues. Ça suffit !

Les impostures de la droite et de l’extrême-droite, maintenant ça suffit !

Jean-François Copé et Marine Le Pen aiment à présenter comme des militants de laïcité. Il n’y a pas de plus gros mensonge. En réalité, les élus UMP et FN passent leur temps à plaider en faveur de l’augmentation des financements publics aux écoles privées, voire soutiennent les commandos anti-IVG ou les prières collectives de rue.

Quand l’UMP ou le FN évoquent la laïcité, c’est seulement pour s’opposer à la prétendue « islamisation » de la société française ; en réalité, elle ne fait que reprendre un terme en en modifiant la signification pour exprimer l’obsession anti-immigration de la droite et l’extrême-droite françaises.

Ça suffit !

Et surtout, les reniements du pouvoir Hollande-Valls,maintenant ça suffit !

Pas plus qu’il n’est de gauche, le pouvoir Hollande-Valls n’est en rien républicain et laïque.

Déjà, lors de sa campagne électorale de 2012, le candidat Hollande proposait de constitutionaliser les privilèges des cultes en Alsace-Moselle. Et, comme président, Hollande n’a jamais brillé que pour les blagues vaseuses devant des instances communautaristes, comme devant le CRIF au mois de décembre dernier.

Avec Valls à Matignon, c’est encore pire. Quand Valls était ministre de l’intérieur, donc chargé des cultes, il s’est rendu à plusieurs reprises au Vatican pour assiter à des messes de béatification ou de canonisation, de surcroît de personnalités réactionnaires, mysogines et quasi-racistes.

Ça suffit !

La liberté de conscience doit être assurée sur tout le territoire, sans distinction. La laïcité en France est une réalité pacificatrice et émancipatrice. Face aux attaques de la droite, de l’extrême-droite et du gouvernement contre la laïcité en France, maintenant, ça suffit ! Le 12 avril, marchons pour exprimer un ras le bol de gauche contre les renoncements et les trahisons à l’encontre de la laïcité, et pour qu’elle s’étende dans tous les secteurs de la vie publique !

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Turquie : quitte ou double ? https://plaidoyer-republicain.fr/turquie-quitte-ou-double/ https://plaidoyer-republicain.fr/turquie-quitte-ou-double/#respond Sun, 29 Dec 2013 16:00:35 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=178 ...lire la suite ]]>  

Tayyip IstifaDepuis un certain nombre de mois, le pouvoir islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan vacille. Tout le monde se souvient de la contestation syndicale (DISK) politique (défenseurs de la République) et populaire qui a secoué le gouvernement. J’avais eu la prétention de dire que la Turquie était en situation pré-insurrectionnelle. Mais le gouvernement a finalement repris la main rapidement.

Sauf que

C’est la panique à la tête du gouvernement. C’est un fait historique qu’il faut prendre en considération. En effet, depuis l’accession au pouvoir des islamistes en 2003, l’impression générale était à l’impuissance. La corruption des élites, notamment du CHP (parti historique d’Atatürk qui s’est vautré dans la sociale-démocratie) a considérablement renforcé le pouvoir d’AKP. Toutes les élections qui ont suivi ont été remportées par les islamistes sans qu’aucune contestation ne soit possible.

Une destruction méthodique des contre-pouvoirs :

L’accession au pouvoir a été une occasion formidable pour les islamistes de détruire le modèle républicain turc. Ils ont commencé par s’attaquer à l’armée, garante de la Constitution laïque, qui a déjà dans l’Histoire démis du pouvoir des individus anti-républicains (Necmettin Erbakan).

En bon populiste qu’il est, Erdogan a crié au complot militaire. En nommant ses personnes aux postes clés de la Justice et de la Police, il s’est arrogé le droit d’intenter des procès fumeux contre l’armée. C’est le procès Ergenekon. Il s’en est suivi des mises en prison des amiraux et autres gradés de l’armée. Ses amis ont été nommés à ces postes clés et les attaques contre la Laïcité et le modèle républicain ont pu commencer.

Des (ir)responsabilités internationales à pointer

Bien évidemment, l’AKP n’a pas pu faire cela sans le consentement des partenaires internationaux que sont l’Europe, les USA et Israël. Tant que la Turquie laissait ses bases à disposition (porte d’entrée au Moyen-Orient) permettant de garantir les intérêts stratégiques de tout un chacun, la politique intérieure n’a aucune incidence et importance dans les relations internationales. Mauvais calcul, puisque personne n’avait vu venir les révolutions arabes et le revirement de l’AKP. En effet, depuis de nombreux mois, les relations se sont tendues avec les partenaires, du fait du soutien d’Erdogan aux frères musulmans et réactionnaires de tous poils. C’est donc dans ce contexte que j’analyse la situation actuelle.

L’avenir de l’AKP

Puisque qu’il avait les mains libres pour faire tout ce qu’il voulait, le cher Tayyip ne s’est pas fait prié (sic). Lois anti-laïques, remise en cause du voile à l’école, lois sur la limitation de l’alcool, ouverture de salle de prières un peu partout, financement de mosquées (avec des fonds franchement douteux), achat massif des voix aux élections et répression des manifestations d’opposition entre autres ont été l’apanage des islamo-conservateurs. Il ne fallait pas être un fin analyste pour comprendre que derrière tout cela se jouait un jeu d’influence, et forcément une corruption à très grande échelle, je dirai même, une corruption d’état.

Pris les doigts dans le pot de confiture

Aujourd’hui, trois ministres ont démissionné car leurs enfants ont été mis en cause dans des affaires de corruption. Les démissionnaires, membre d’AKP, demandent également la tête d’Erdogan. Pour la première fois depuis dix ans, le tout-puissant est contesté jusque dans ses rangs.

La justice, par l’intermédiaire du procureur d’Istanbul, a lancé la vaste enquête sur la corruption d’état. Secousse terrible dans le pays. Le procureur a été démis de ses fonctions et muté à Ankara, au motif qu’il aurait du prévenir le pouvoir sur les résultats de l’enquête. S’ajoute à cela que le Police, qui doit exécuter les demandes de la Justice, n’a pas daigné faire son travail, et vous avez mécaniquement le blocage des institutions républicaines du pays. Je ne prononcerai pas si on l’on peut encore considérer l’état turc comme une République puisque son fonctionnement est totalement bloqué.tayyip-istifa

Mais ce qui est certain, c’est qu’en mars, des élections auront lieu et Erdogan risque sa tête. Mais de quel côté basculera le scrutin ? Le CHP est complètement hors de la politique, et la contestation à la gauche de la gauche ne semble pas en mesure d’arriver unie aux scrutins. Y’a-t-il un risque que les loups gris (ultra-nationalistes d’extrême-droite) rafle la mise ? C’est à envisager. Quoi qu’il en soit, à l’heure à laquelle nous parlons, une chose est certaine. Si le Peuple ne sort pas de sa torpeur, il n’y aura que du mauvais qui en ressortira. La jeunesse qui se reconnait majoritairement dans les valeurs républicaines d’Atatürk doit être le lieu de structuration de la contestation du pouvoir. Mais il ne faut pas que cela reste stérile en termes de débouchés politiques. Un bon coup à gauche et la remise en avant des valeurs républicaines, est selon moi, la seule sortie par le haut que la Turquie pourrait connaître.

Arnaud Guvenatam

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L’Aïd, Noël et Kippour contre la République Laïque https://plaidoyer-republicain.fr/laid-noel-et-kippour-contre-la-republique-laique/ https://plaidoyer-republicain.fr/laid-noel-et-kippour-contre-la-republique-laique/#comments Tue, 01 Oct 2013 07:43:44 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=83 ...lire la suite ]]> Nombreuses furent les attaques contre la laïcité ces dernières années : promotions des « racines judéo-chrétienne » de la France, tolérance envers les prières de rue chrétiennes où musulmanes où que sais-je encore.

LaïcitéL'une des dernières attaques en date, qui est le cœur de cet article, est la proposition faite par la voix de Dounia Bouzar le 22 septembre 2013. Celle-ci, ancienne membre du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman, crée par l'anti-laïcard Sarkozy) est aujourd'hui membre de l'Observatoire de la Laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco.

Quelle est donc sa fameuse proposition, vous demandez-vous ? Il ne s'agit ni plus ni moins que de remplacer deux fêtes chrétiennes (des jours fériés) par la Fête de l'Aïd et Yom Kippour. Bien entendu, tout ceci dans le but communautariste de donner à nos citoyens croyants un panel de fêtes dans lequel ils pourraient mieux s'identifier, se retrouver. Nous n'allons pas, au Plaidoyer Républicain, hurler avec la meute, celle des chrétiens intégristes (comme le très homophobe abbé Grosjean), refusant que l'on touche à leur Graal calendaire. Nous sommes notre propre meute, celle des laïques intransigeants.

D'où peut bien venir cette idée que, pour favoriser l'intégration et le vivre-ensemble (les objectifs de cet Observatoire de la Laïcité), il faut impérativement utiliser le fait religieux, la croyance des citoyen(ne)s ? Ne serait-il pas préférable pour atteindre ces objectifs de privilégier une politique culturelle, sociale et économique qui refuse la concurrence du tous contre tous, amenant sur le devant de la scène la coopération, quelles que soient ses croyances où ses origines ? Mais ceci est encore un autre débat, qui fera probablement l'objet d'une note particulière.

Revenons-en aux faits : si nous suivions l'avis de cette dame, anthropologue de son état, qu'adviendrait-il de nos compatriotes bouddhistes ? Les Hindouïstes ne se sentiraient-ils pas, à leur tour, mis à l'écart ? Les Shintoïstes n'ont-ils pas le droit, eux aussi, à leur petit moment de joie, au plaisir de se retrouver pour célébrer, en famille ou entre amis, le culte de leurs « anciens » ? Enfin, les agnostiques où les athées seront-ils, à terme, automatiquement rejetés de tout calendrier ?

Ces quelques exemples montrent bien l'engrenage dans lequel irait la République si la proposition de Mme Bouzar était validée, acceptée et légiférée. Chez nous, nous ne connaissons pas de catégories confessionnelles : nous ne connaissons que des citoyens à part entière, égaux devant la loi et devant le temps.

Cette question du temps peut paraître anodine, et pourtant elle est importante. Vouloir remplacer les fêtes d'une confession particulière par celles d'autres cultes, c'est valider le fait que toute notre temporalité, celle de la Nation toute entière, ne peut-être que majoritairement religieuse. Certains diront, à juste titre, que tel est déjà le cas. Que le 15 août (l'Assomption) est férié, ainsi que Noël où encore la Pentecôte. C'est vrai, c'est un fait.

La question est plutôt de savoir si les républicains sincères et intransigeants peuvent et doivent valider la religiosité du temps. Pour nous, la réponse est claire : c'est un grand NON. Parce que la République doit être partout, elle doit également se réapproprier le temps, son temps. Je rappellerais tout simplement que le 6 octobre 1793, soit le 15 vendémiaire de l'an II de la Ière République, entra en vigueur en France le calendrier républicain. Fini la temporalité judéo-chrétienne, place à la temporalité républicaine, française et nationale.

Ainsi, et parce que la proposition vaut mieux que la dénonciation pure et simple, il serait grand temps de modifier en profondeur notre calendrier. Ce serait enfin faire œuvre d'esprit laïque et républicain en France. Revenir au calendrier républicain, qui nous placerait aujourd'hui non pas en 2013 mais en l'an 221 ? Bien que l'idée puisse être séduisante pour certains, elle est trop déroutante pour l'immense majorité de la population (dont je fais partie). Par contre, et c'est sur ce terrain que nous devons nous battre au quotidien, il serait symboliquement fort de désacraliser les jours fériés renvoyant à une fête religieuse, en les remplaçant par des fêtes républicaines. L'avantage en serait multiple : évitant toute mise à l'écart de certains de nos citoyens, il permettrait de se retrouver autour de notre bien-commun, notre régime républicain. Ce serait une mesure qui, si elle ne doit pas être prise isolément, marquerait la volonté du souverain (donc du peuple) de s'approprier le temps dans son entièreté.

Noël pourrait ainsi devenir la Fête de la Raison, retrouvant ses véritables origines païennes (on fêtait dans nombre de sociétés pré-chrétiennes la Fête du solstice d'hiver).

Ainsi, l’Assomption – décalée du 15 au 4 du même mois – pourrait devenir la Fête de l'abolition des privilèges, pendant que le lundi de Pentecôte serait transformée en Fête de la Constitution (la date actuelle fluctuant entre mai et juin de chaque année, nous pourrions la fixer au 24 juin, date de la proclamation de la Constitution de 1793 … Au hasard bien sûr !).

Le jeudi de l'Ascension serait, quand à lui, supprimé au profit d'une « Fête de la République » chaque 22 septembre.

Quand au lundi de Pâques, pourquoi ne pas le transformer en Fête de la Laïcité ? À vous de compléter cette liste, qui n'est en rien définitive et fermée.

Ainsi, les fêtes religieuses qui émaillent notre calendrier perdraient leur caractère exclusif, n'étant l'expression publique que d'une frange toujours moins nombreuse de la population. En restructurant notre calendrier (sans toucher aux fêtes civiles du 14 Juillet, 1er Mai, 8 Mai où encore 11 Novembre), nous pourrions tous ensemble célébrer, en gardant cet esprit de fête et de repos que nous méritons tous, ce qui nous rassemble : la République.

Alexandre Emorine

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Laïcité – la pénicilline de la République https://plaidoyer-republicain.fr/laicite-la-penicilline-de-la-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/laicite-la-penicilline-de-la-republique/#respond Mon, 30 Sep 2013 15:45:48 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=70 ...lire la suite ]]> Un simple constat

La situation politique en France se tend de plus en plus. Les résultats électoraux depuis une dizaine d’années indiquent que le peuple français est en méfiance vis-à-vis de la chose publique. L’accession au deuxième tour de Jean-Marie Le Pen en 2002 avec un Parti Socialiste mortifié depuis, la non réélection de Nicolas Sarkozy (inédite sous la Vème République depuis Giscard) et le score très élevé de la gauche radicale en 2012 en sont des illustrations non-exhaustives. Les affaires, la situation sociale dégradée et les crises économique et environnementale n’y sont peut-être pas pour rien dans cette défiance. Quoi qu’il en soit, le constat doit être fait que la République n’est pas au mieux de sa forme. Assumons qu’elle est carrément malade depuis au moins une vingtaine d’années. La communauté nationale arrive à un stade de divisions inquiétant. Le communautarisme et les inégalités sociales se sont dramatiquement creusés. Nous constatons que les vérités révélées et les revendications religieuses et cultuelles se font de plus en plus prégnantes.

La pénicilline du peuple

Face à toutes ces tumeurs de la liberté, de l’égalité et de la fraternité républicaine, je vous propose un traitement de grand-mère. Pour celles et ceux qui se sentiraient offensé(e)s, l’analogie avec l’ADN universel sera peut-être plus parlant. Je veux bien sur parler de la laïcité. Henri Pena-Ruiz déclarait que « la laïcité consiste à faire du peuple tout entier, sans privilège ni discrimination, la référence de la communauté politique ». Cette parole bien sage sera le point de départ permettant une mise en perspective et traitant de diverses maladies dont la République est atteinte.

On le sait, la République a notamment le rôle de constitution du citoyen accompli. Encore faut-il s’entendre sur la définition d’un citoyen accompli. A titre personnel, je considère qu’un citoyen accompli est un individu qui a acquis la capacité de mettre à distance les problèmes qui se présentent à lui, d’être en capacité de solutionner ces dits problèmes, d’être libre, donc éduqué et d’être perpétuellement informé de ce qu’il se passe dans son écosystème. Le cadre de réflexion et d’action du citoyen se situe dans la prise en compte des faits et le débat argumenté. S’astreindre à mettre de côté les vérités révélées sur lesquelles on ne peut discuter permet de donner un caractère universel à la discussion. Au même titre que l’ADN, la laïcité à ce caractère universel qui intègre tout un chacun dans une règle du jeu. Règle qui permet à tous de s’exprimer et, surtout, être compris de tous. Je vais citer une nouvelle fois Henri Pena-Ruiz qui illustre mon propos : « la laïcité n'est pas un particularisme accidentel de l'histoire de France, elle constitue une conquête à préserver et à promouvoir, de portée universelle ».

La « lyse » : se détacher du communautarisme

La laïcité partout, tout le temps et sans exception est le limon de l’unité de Peuple pour paraphraser Pena-Ruiz. Il n’est donc pas normal d’avoir des exceptions comme le concordat en Alsace-Moselle. En effet, la République ne reconnaît et ne finance aucun culte, et il n’y a pas de discussion possible sur ce principe fondateur. Mais se cantonner à cela serait bien trop simple. Puisque que j’affirme que c’est au travers de l’éducation qu’un citoyen commence sa constitution, l’état ne doit pas intervenir dans le financement d’écoles confessionnelles. Je serais même un chaud partisan de leur suppression pure et simple. Tout le monde logé à la même enseigne : l’école de la République. Bien évidemment, un fonctionnement meilleur ne peut pas se dispenser de moyens plus élevés, de personnels enseignants et d’encadrants plus nombreux. Le principe ici serait que les inégalités territoriales disparaissent purement et simplement. Revenons-en au nœud du problème du communautarisme. Cette abominable chose se nourrit des différences sociales et souvent religieuses de nos concitoyens. Une école républicaine forte, égalitaire et socialement mixte est la seule solution pour que chacun s’arrache de son attachement communautaire. L’adulte en devenir doit intégrer la communauté nationale pleinement et jouer son rôle de citoyen dans la vie de la cité. Pour le moment, nous n’avons pas trouvé de meilleur moyen que l’éducation pour l’émancipation des individus, et ce n’est pas près de changer. Surtout, revenons-y, ça fera du bien à tout le monde. Si je n’ai pas été suffisamment clair, Léon Gambetta parlera pour moi : « Il faut refouler l'ennemi, le cléricalisme, et amener le laïque, le citoyen, le savant, le français, dans nos établissements d'instruction, lui élever des écoles, créer des professeurs, des maîtres... ».

Être républicain

Si ça vous intéresse vraiment de savoir qui est républicain, il vous faudra être en mesure de savoir qui est laïque et qui ne l’est pas. Quand le FN parle des racines chrétiennes de la France, il n’est pas laïque puisqu’il n’a pas la volonté de refouler le cléricalisme. L’exemple est transposable avec Sarkozy qui a crée le Conseil Français du Culte Musulman. Tous ces individus n’ont pour but que de cliver la communauté nationale et politique en soulignant toutes les différences. L’universalisme de la laïcité permet justement de s’extirper de ces pièges mortels pour la République. Plus haut j’ai fait l’analogie entre la laïcité et l’ADN. Tous les êtres vivants sont constitués d’ADN, tous partagent ces 5 lettres (A, T, G, C et U) qui sont l’illustration de l’universalité de l’ADN. Pourtant un individu est unique mais il a tout cela de commun avec tous les êtres vivant sur cette foutue Terre. Et bien la laïcité, c’est la même chose. C’est le lien entre tous les individus de la communauté politique qui doit régir le vivre ensemble. Alors pour le bien de la République et du Peuple, déclarons que la laïcité est l’ADN de la République et du Peuple !

 

 

Arnaud Guvenatam

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