Unité – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Front de Gauche : l’union d’abord ! https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lunion-dabord/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lunion-dabord/#comments Mon, 17 Feb 2014 16:20:57 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=420 ...lire la suite ]]> Cela devient une habitude. Une très mauvaise habitude à vrai dire. Bien entendu, les colère blogsoréseaux sociaux ne sont pas l'exacte représentation de la société dans son ensemble, mais ils donnent une image du Front de Gauche détestable ! Ils n'en reflètent qu'un aspect, et pas toujours le meilleur. Je m'explique. Cette semaine a été riche en événements internes au Front de gauche. Pour n'en citer que quelques-uns : le PCF a choisi ses têtes de file aux européennes et le PG a tenu son Conseil National ce weekend.

Ces deux événements sont liés. Le PG a adopté un texte central, une résolution sur les élections européennes qui, si elle n'est pas parfaite (quel texte peut l'être ?) réaffirme quelque chose de trop souvent oublié du fait de l'emballement sur internet : le Front de Gauche est le cœur de notre démarche, le PCF est l'allié privilégié du PG et inversement. Bien entendu, affirmer cela ne veut pas dire oublier ses désaccords. Les différences de stratégie à adopter aux municipales nous ralentissent, comme nous le répétions, pour lancer les élections européennes.

De cette résolution, presque rien n'est retenu, si ce n'est la demande formulée d'un engagement clair à l'autonomie pour les échéances électorales de 2015. Pire que cela, tous les médias reprennent en boucle le titre « Le PG prêt à partir seul aux européennes ». Je vous laisse imaginer (mais vous les avez  probablement constaté vous-même) les réactions des personnes n'ayant ni lu l'article du JDD dans son intégralité et s'étant arrêté au titre volontairement tronqué et polémique ni lu la résolution votée par le CN du PG dans son intégralité.
réseaux sociauxBien entendu, certains ne veulent pas voir les avancées obtenues cette semaine. Quel que soit leur parti d'ailleurs... La séquence écoulée depuis le mois d'août dernier a laissé des traces, et continuera encore d'en laisser durant des années. L'analyse que nous faisions se vérifie : à force d'attiser des tensions qui n'avaient plus rien de politique, les réseaux sociaux alimentent une détestation intra-Front de Gauche destructrice. Je le disais plus haut, ceci ne reflète pas la réalité de notre société. Cela ne reflète pas non plus la réalité militante du Front de Gauche. Quels que soient les choix pris par telle section du PCF ou tel comité du PG, nous mènerons la bataille des européennes ensemble, unis contre l'austérité et pour rompre avec l'Europe libérale. Il suffit de se rendre sur le terrain pour voir qu'en ayant un objectif commun, tous les obstacles se surmontent facilement. Faire de la politique au sens noble du terme nous permet de dépasser ce qui nous sépare pour nous concentrer sur l'essentiel : l'union du Front de Gauche, préalable à une démarche bien plus large.

Cette résolution du PG sur les élections européennes, que dit-elle ? Elle dit tout simplement que le PG prend acte des divergences stratégiques au sein du Front de Gauche pour les municipales, mais qu'il convient de les dépasser. C'est à dire regarder plus loin, et dès aujourd'hui. Regarder ce « coup d'après » des européennes, en s'engageant dans la bataille dès maintenant. L'attachement au Front de Gauche y est réaffirmé, sa volonté de s'élargir dans un grand front anti-austérité également. C'est le sens profond de cette résolution. Toute volonté de s'attacher à autre chose n'est là que pour diviser et entretenir des feux qu'il convient maintenant d'éteindre. Quand d'aucuns y voient une volonté solitaire, nous voyons Union-fait-la-forceune stratégie profondément unitaire. Unitaire car répondant à plusieurs mois de flou à ce niveau, le paroxysme étant la mise en retrait du PGE. Unitaire car prenant le même chemin que le PCF qui réclame depuis des mois (novembre 2013) d'avancer sur cette question de l'élection du 25 mai dans le cadre du Front de Gauche. Unitaire enfin car passant outre les désaccords qui peuvent survenir ici et là, en s'appuyant plutôt sur les 50 % de villes où le Front de Gauche dans sa totalité a choisi l'autonomie vis à vis du PS – ce qui est un fait historique ! Rendez-vous compte de la séquence camarades. Le PG a ses têtes de file. Le PCF a ses têtes de file. Ensemble va les désigner bientôt. Et nous voudrions faire croire que rien n'avance à ce sujet ? Cette résolution est profondément combative et unitaire, elle permet d'engager la marche en avant. D'autant plus que nous avons un programme, tout au moins dans ses grandes lignes : la rupture avec l'UE actuelle, libérale, la désobéissance aux traités austéritaires et la souveraineté populaire.

Ce matin (j'écris ces lignes en ce lundi 17 février), Pierre Laurent s'est exprimé dans les médias. Il a répondu aux interrogations exprimées dans le weekend par le PG. Sur l'utilisation du logo front de Gauche, il déclare que « l'appellation, la signature PCF-membre du Front de Gauche est utilisée dans le matériel de campagne [à Paris], peut-être qu'elle peut ne pas être utilisée sur le matériel officiel si cela permet de calmer les choses ». Il y a une volonté d'apaisement sur cette question de part et d'autre, nous pouvons enfin espérer pouvoir nous FRANCE-MUSIC-POLITICS-PARTY-PCF-HUMANITEconcentrer sur l'essentiel. Le dirigeant communiste a également déclaré que « des listes Front de Gauche aux européennes ? Pour [lui], ça fait des mois que ça va de soi ». J'ose espérer sincèrement que personne n'en doutait. Encore une fois, c'est une demande constante des communistes depuis des mois ! Mais cela va toujours mieux en le disant, et même en le répétant, surtout au moment où cette interrogation devient centrale. Dans le grand jeu médiatique qui pousse à passer sous silence les faits importants pour ne retenir que les petites phrases, ce début de semaine aura eu le mérite d'être celui de la clarté au sein du Front de Gauche, et cela fait du bien.

Maintenant, soyons pragmatiques. Dans les paroles et dans les déclarations, les européennes du Front de Gauche sont lancées. Plus précisément, elle sont prêtes à être lancées dès le 31 mars. En effet, et quelle que soit la stratégie adoptée localement, tous les militants sont sur la brèche pour les municipales. Les emplois du temps sont pleins, obligeant à jongler entre vie de famille, vie professionnelle et vie militante. Il sera extrêmement compliqué de doubler son temps militant pour les européennes. Une journée ne fait malheureusement que 24 heures ! Les représentants des partis du Front de Gauche auront, quant à eux, un boulevard médiatique, pensons-y. C'est surtout pour eux que la clarification est bénéfique. Elle permet de commencer à habituer les esprits à entendre parler des élections européennes, des listes Front de Gauche. Le travail militant pour ces élections n'en sera donc que facilité début avril ! Nous aurons besoin de cette aide précieuse : 5 semaines de campagne, c'est court. Très court. Mais nous ne pouvons, matériellement, pas faire autrement. Qu'il serait avantageux de pouvoir distordre le temps !

Camarades, il faut prendre le temps d'expliquer cette semaine écoulée : elle est centrale. Dans les mots (la résolution) comme dans les faits (la désignation des têtes de file). Expliquons partout et à tout le monde, dans nos partis respectifs comme chez nos partenaires, que nous avançons et que nous sommes prêts à mener le combat européen en ordre, rangés sous la même bannière. L'Europe sociale et la 6ème République ne se construiront pas en attisant les rancœurs !

Alexandre Emorine

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Front de Gauche : l’avenir ! https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lavenir/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lavenir/#comments Thu, 16 Jan 2014 23:03:05 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=283 ...lire la suite ]]> BastilleJe reprends le clavier pour développer une pensée qui m’occupe l’esprit depuis un bon moment. Quelles sont donc les raisons d’être du Front de Gauche ? Il y en a pléthore. L’alternative aux politiques d’austérité, le développement d’une 6ème République sociale, la fin de l’inégale répartition de la richesse, de même que le développement des solidarités et la sortie concrète de la logique de pensée libérale sont autant d’objectifs que nous nous sommes fixés depuis 2009. Nous nous attelons collectivement à mener ces batailles, tant sur le plan culturel que sur le plan politique.

Plusieurs constats.

Le Front de Gauche s’est crée en 2009 sous l’impulsion du Parti de Gauche, et du PCF notamment. Il a présenté des listes aux européennes de 2009 et a fait un score honorable. Depuis, il n’a cessé de progresser jusqu’à faire 11% aux élections présidentielles. D’un point de vue stratégique, doubler ses scores en moins de quatre ans relève de la réussite complète. Maintenant, que devons-nous faire ? Nous avons décidé collectivement d’éjecter Nicolas Sarkozy de la présidence. Notre impact a permis de virer un ultralibéral du pouvoir alors que dans l’histoire de la Vème République, seul Giscard d’Estaing n’a pas été en mesure de se faire réélire ! C’est donc un résultat historique. Le seul moyen que nous avions à ce moment précis, c’était d’appeler à voter contre Nicolas Sarkozy. La Constitution de la Vème est telle que le seul choix que nous avions était de voter pour François Hollande. Cela étant posé, quel avenir idéologique et stratégique devons-nous nous fixer ?

syrizaDans un premier temps, il nous faut nous ancrer fortement dans le paysage politique. Pour cela, il nous faut nous faire entendre. Mais cela n’est pas la seule façon d’ancrer le Front de Gauche dans le peuple. La stratégie que nous développons n’est pas au jour le jour. Il est entendu que le Front de Gauche ne sera pas au pouvoir dans les cinq ans. Ceux qui le pensent risquent d’être fortement déçus. L’exemple de Syriza en Grèce est très parlant de ce que vit actuellement le Front de Gauche. Cette coalition partidaire, devenu parti en tant que tel, s’est créée en 1992 sous l’impulsion de Synaspismos. Le Syriza est aux portes du pouvoir mais après combien de temps ? Plus de 20 ans !

La stratégie était claire, il faut créer une force qui se comporte comme une lame de fond, c’est-à-dire fortement ancrée dans le peuple. Rien n’émerge en génération spontanée. Cette vision est une illusion. Je vais tenter de montrer que ce que vit le Front de Gauche en 2014, au travers de ses divisions, notamment électorales, n’est pas quelque chose de si grave, si l’on prend les objectifs de départ que nous nous sommes fixés.

Election municipale : un retard non-létal.

Nous constatons dans la séquence électorale de 2014 que beaucoup de tensions sont apparues entre le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Parti Communiste Français dirigé par Pierre Laurent. L’essentiel se cristallise autour de la situation parisienne où le Front de Gauche part en ordre dispersé. Très honnêtement, même si nous trouvons que l’idéal eut été de partir uni, quelles seront les conséquences à long terme de ce particularisme là ? J’affirme qu’il n’y aura aucun. Parce que, qu’on le veuille ou non, nous avons besoin d’élus qui puissent tenir un certain nombre de positions claires, et je fais le pari que les membres du Front de Gauche à Paris n’avaleront pas la moindre contrefaçon programmatique. Il y a eu un précédent. Au moment de l’élection de François Hollande, beaucoup de personnes médisantes ont dit que le PCF irait au gouvernement. Résultat du vote, une écrasante majorité s’est exprimée contre l’entrée au gouvernement. Il en va de même pour la désignation du candidat commun en 2012. Le désigné n’était pas membre du PCF.

J’en reviens à l’élection municipale. Quand même, il faut se rendre compte du chemin parcouru ! Il n’y a jamais eu autant de villes avec un Front de Gauche autonome. Le pari fait par le Parti de Gauche est quasiment réussi. Nous sommes ancrés comme une force politique populaire. Mais chez un certain nombre de militants, ce n’est pas ce point de vue qui est défendu. Ils préfèrent se concentrer sur ce qui ne va pas. C’est ne pas comprendre la stratégie de fond du Front de Gauche. Déjà parce que nous serons unis aux européennes, où nous comptons frapper un grand coup. Et parce que le temps politique est un temps long. Je n’ai pas pour habitude de citer Lénine mais ce dernier, en toute conscience, déclarait : « Histoire que tu es lente et cruelle ».

Que faire ?

Il faut continuer la bataille politique et culturelle. Je pense que tout le monde est d’accord sur la proposition. Selon moi, la situation parisienne importe peu. Ce qui compte, c’est ce que l’on défend. J’applaudirais n’importe membre du PS qui mettraient les transports publics gratuits ou qui mettrait en place des régies publiques de l’eau. Bref, qui s’inscrirait dans la définanciarisation des communes. Chaque pouce de terrain qui va dans ce sens me convient. Par contre, il est clair que taper le gouvernement, à juste titre, comme le font toutes les composantes du Front de Gauche depuis sa création, reste un moyen de s’ancrer nationalement dans le paysage politique. Il faut enfoncer les portes puisqu’elles ne nous sont pas ouvertes. La stratégie du Front de Gauche n’est pas court-termiste, elle s’ancre sur les quinze prochaines années pendant lesquelles nous gagnerons le terrain mètre par mètre. La bataille culturelle que nous menons porte ses fruits. Le Peuple a maintenant conscience que la politique menée n’est pas la bonne. Injustice fiscale, fraudeurs aux comptes bien remplis, union européenne anti-démocratique, un recul inadmissible des services publics, une République en danger, tout cela nous l’avons mis en lumière. Il est maintenant temps d’imposer nos solutions, et l’Humain d’Abord est un formidable programme qui apporte des solutions. La situation politique n’a pas changé, je ne vois donc pas pourquoi nos propositions changeraient.

Sous les cheveux : un cerveau

lhumanite_jauresDans l’état actuel des choses, il faut garder ce temps long en tête. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous cracher sur le mur de la division pour une élection à un moment donné. Non ! Les militants, les sympathisants et les citoyens doivent s’impliquer pour finir de mettre à terre le libéralisme exacerbé que nous subissons. Cela prendra de nombreuses années, mais cela sera accompli plus rapidement avec un Front de Gauche fort. Jean Jaurès est mort en 1914 et rêvait déjà de mettre en place la République Sociale, 100 ans après, nous n’y sommes toujours pas ! Et nous devons garder cet étendard fièrement, envers et contre tous les libéraux qui vous disent le contraire. L’avènement de la République Sociale, la 6ème République, est à mon sens l’unique objectif que nous devons garder en ligne de mire. Car au travers de ces changements des règles démocratiques, il y aura, associé à cela, une juste répartition de la richesse et tout ce qui fait le programme du Front de Gauche. Maintenant, au combat !

Arnaud Guvenatam

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Ma République va craquer https://plaidoyer-republicain.fr/ma-republique-va-craquer/ https://plaidoyer-republicain.fr/ma-republique-va-craquer/#respond Thu, 16 Jan 2014 12:05:43 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=275 ...lire la suite ]]> AttaliJe viens de trouver une nouvelle raison de détester le gouvernement en place. En effet, à cause de celui-ci, j’ai du lire les rapports Balladur et Attali (respectivement ici et ici ) . A défaut d’être brillant, ces rapports commandités par Nicolas Sarkozy mettent en lumière la continuité idéologique de nos deux derniers gouvernements. Les mesures avancent petit à petit, de la plus douce à la plus dure. Ce procédé permet d’éviter une brutalité immédiatement perceptible par le peuple. La continuité au lieu de m’endormir me révolte, surtout quand elle détricote la République !

Je ne suis absolument pas défenseur de la décentralisation du fait de mon attachement profond à la pensée Jacobine. Cependant je ne suis pas dupe. Mon camarade vous a déjà mis en garde hier contre l’extension des pouvoirs réglementaires de la Région. Je ne reviendrai pas sur son exposé, je le considère comme suffisamment clair et intelligible. J’aimerais pour ma part me borner à mettre en lumière deux phénomènes, deux lames de fond extrêmement dangereuses qui nous guettent. Tout d’abord, la suppression des départements.

Les départements, pour la petite histoire, furent crées durant la Révolution afin de réorganiser la France. Pour faire simple, les révolutionnaires ont brisé les seigneuries afin d’éviter que celles-ci ne disposent d’une influence trop importante dans une République en devenir.naissance des départements Depuis, le département s’est vu confier de nombreuses compétences, mais est apparemment tombé en désuétude. Il serait trop petit pour être compétitif et stratégique et trop grand pour résoudre les problèmes locaux. Il est donc considéré comme une entité juridique en voie de disparition du fait de son manque d’adaptation aux avancées de notre siècle. L’affaire semble entendue et peut paraître anodine. Jacques Attali et Edouard Balladur arrivent d’ailleurs aux mêmes conclusions alors pourquoi s’inquiéter ? La réponse est bien souvent comprise dans la question : lorsque Jacques Attali et Edouard Balladur sont d’accord, il faut s’inquiéter. Nos deux protagonistes sont des idéologues. Contrairement à ce que l’ensemble de ces rapports peuvent prétendre, chaque proposition est idéologique et non scientifique. Les résultats et l’opportunité des mesures à prendre sont le fruit d’une réflexion doctrinale étayée par des chiffres et non l’inverse. Ainsi, lorsque ces deux idéologues pensent économie d’échelle, je pense nouveaux sacrifices au détriment du peuple français. En effet, les départements ne sont pas des pôles stratégiques au niveau économique et ils ne permettent pas de résoudre les problèmes locaux. Leur mission est tout autre. Le rapport Balladur présente l’enchevêtrement infâme des compétences de nos collectivités territoriales en sa page 31.

Pour ma part je préfère me référer aux compétences propres du département et je prends le temps de vous alarmer des risques encourus en cas de disparition de celui-ci. En effet, la mission principale du département est d’ordre social. Si l’on cumule l’action sociale (les dépenses relatives au soutien aux familles en difficulté, services d’adoption, hébergement, insertion sociale des personnes handicapées, création et gestion de maisons de retraite…), avec l’Allocation Personnalisé d’Autonomie (versée aux personnes âgées en perte d’autonomie), le financement du RSA (revenu de solidarité active permettant d’assurer un revenu minimal à des personnes qui ne disposent d’aucune ressource ou de ressources insuffisantes) et les dépenses pour l’enseignement (principalement des dépenses pour la construction, l’entretien et l’équipement des collèges) nous obtenons environ 55,86% des dépenses des départements. Ainsi, il y a matière à s’inquiéter. Sous couvert de réorganisation administrative, les libéraux pourront attaquer les dépenses fondamentales auxquelles participe cette collectivité « d’un autre temps » ! (Voici ici un petit graphique présentant les dépenses des départements. Très intéressant!)

En effet, un autre modèle est à l’œuvre et c’est justement le deuxième point que je tenais à exposer dans cet article. Notre président a pour ambition de fusionner les régions. Ce projet est lui aussi particulièrement dangereux pour notre République. Il est indubitablement un pas vers une république fédérale. Selon moi « la République Française est une et indivisible ». Cette formule est présente dès la première République et devrait accompagner notre devise sur tous les bâtiments publics. En effet, plus que de simples mots formant une phrase, cette formule contient en elle l’essence même de la République que nous espérons. Il n’est pas question de concurrence entre différentes composantes de la Nation mais d’unité et de coopération, de vivre ensemble. Chaque gouvernement ne trouve de légitimité que dans sa vocation à remplir les attentes de son peuple. La République ne peut être divisée puisqu’il est impossible de diviser l’intérêt général. Renforcer la concurrence entre les régions revient à éveiller des particularismes locaux et à sacrifier le bien être commun sur l’autel de l’inégalité géographique. Une fois de plus, les projets libéraux ne serviront qu’à détruire notre modèle social et notre capacité à vivre ensemble.

Les collectivités locales ne sont pas parfaites j’en suis parfaitement conscient. Une réforme constitutionnelle est selon moi cruciale. J’ai cependant ici, choisi de défendre des organes qui, à mon regret sont décentralisés et pas déconcentrés. La raison est simple. Je refuse que la République soit sacrifiée dans ses fondements les plus précieux avant qu’advienne le temps de la Sociale, notre 6ème République.

Yann Paczynski

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Hollande assassine la République ! https://plaidoyer-republicain.fr/hollande-assassine-la-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/hollande-assassine-la-republique/#comments Wed, 15 Jan 2014 10:14:29 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=263 ...lire la suite ]]> Hollande ConfPRDu dégoût, et je pèse mes mots. C'est à peu près le sentiment qui m'anime au moment où je rédige ces lignes. De quoi je parle ? Je parle de la conférence de presse de ce mardi 14 janvier du monarque républicain Hollande. Je passe sur le principe même de l'exercice, la rareté de la parole rendant cette dernière presque sainte et presque aussi attendue que le retour du plein emploi. Les annonces faites par le président n'ont été qu'une succession de dogmes libéraux. Comme le disait très justement François Delapierre, c'est tout le modèle social et républicain de la France qui est mis à mal par le discours du chef de l'état.

 

Économiquement parlant, les leçons à tirer de cette journée sont désastreuses. Certains parlent de virage idéologique. Selon moi, cela relève de la naïveté. Croire que le fameux discours du Bourget de 2012 était le cœur de la pensée économique de François Hollande et de son gouvernement, c'était se tromper lourdement. Si quelques uns ont pu être illusionnés, c'est désormais terminé. Bien qu'il s'en défende (« je ne suis pas gagné par le libéralisme »), les mesures détaillées ou annoncées lors de cette conférence de presse furent exclusivement libérales. Quel anti-libéral parlerait de « charges » sociales quand ces cotisations servent au bien commun ? Quel anti-libéral annoncerait la suppression pure et simple des cotisations familiales des entreprises et des travailleurs indépendants en 2017 ? Aucun. Un social-démocrate imposerait au moins des contreparties (ce qui est déjà contestable en soi). Mais ici, il n'en est rien, c'est bien à un social-libéral auquel nous avons affaire. Son pacte de responsabilité, très mal nommé, va arriver le 21 janvier, l'un des jours fondateurs de notre République.

 

GATTAZ SOURIANTC'est le MEDEF qui est sorti gagnant aujourd'hui. Il réclamait 30 milliards de coupes budgétaires le 13 janvier, il en est pour l'instant à 35 ! Mon petit doigt me dit qu'avant la fin du quinquennat, la centaine sera atteinte si rien ne change dans le pays, reprenant encore une fois la demande du MEDEF en date du 1er janvier. Et la position de l'UMP dans tout cela ? Ils sont aux abonnés absents. Je ne résiste pas au « plaisir » de citer André Valini, député PS. Vous allez voir, tout est dit : « À droite, ils sont gênés car nous menons une politique qu'ils auraient aimé mener. L'UMP l'a rêvé, nous l'avons fait ! » (I-Télé, le 14 janvier 2014). N'est-ce pas beau ? Si vous n'arrivez pas à vous satisfaire de ça, comme Rebsamen, Bartolone, Huchon ou Bel : je vous félicite vous êtes de gauche.

Il est temps de changer de braquet pour celles et ceux qui, sincères, croyaient pouvoir infléchir la ligne économique du gouvernement de l'intérieur. Il est temps pour eux de constituer, qu'ils soient encore au PS où à EELV, la grande majorité de gauche autour du Front de Gauche, qui s'opposera coûte que coûte au libéralisme de l'exécutif.

 

Je voudrais m'arrêter ici plus longuement sur un aspect du discours qui sera probablement – et volontairement – occulté par les médias dans la reprise qu'ils feront de l'allocution présidentielle. La République est en danger, le signal d'alerte doit être tiré. Nous avons, chacun dans notre entourage, alerté sur les dangers de l'acte III de la décentralisation. Ici, le Président a présenté les nouvelles compétences des régions dès 2014, et c'est probablement ici que se cache le plus gros scandale. De l'idéologie qui le fonde découlent toutes les autres mesures. On cherche, à l’Élysée et à Matignon, à détricoter la République et à détruire ce qui la fonde, son unité. Par la réduction des dépenses publiques (l'objectif est de 50 milliards d'ici à 2017...) bien sûr, qui met les territoires en concurrence permanente et en créant de véritables déserts de services publics. L'organisation du territoire est elle-même visée par le discours du chef de l'état. Les 13 métropoles crées en 2013 représentent pour lui une source d'attractivité et de localisation d'investissement. Mes chers amis, vous qui êtes hors de ces grandes métropoles, vous n'aurez rien ! L'investissement dans vos régions baissera mais rassurez vous, vous pourrez toujours aller habiter dans ces 13 ensembles (in)humains.

 

La Fusion ne date pas d'hierLe Président a également annoncé qu'il faudrait désormais augmenter les « pouvoirs réglementaires locaux » des régions, que leur nombre pourrait évoluer (comprenez qu'il désire la fusion de plusieurs d'entre-elles) mais également que les départements devraient « redéfinir leur avenir ». Reprenons tout ça calmement : chaque région pourra donc édicter plus largement des règlements spécifiques, en matière économique, sociale et environnementale. C'est encore une fois la concurrence qui est amenée sur les territoires français, et la compétition entre eux n'en sera que plus exacerbée ! Hollande devrait prendre son passeport allemand, et très vite. Il voit déjà la France comme une République Fédérale, avec ses super-régions, et dont le droit deviendra variable que l'on habite à Lille où à Marseille ! J'aimerais juste rappeler qu'en 2013 les alsaciens avaient massivement refusé la fusion des départements du Haut et du Bas-Rhin en une seule entité. Leur sens républicain est bien plus aiguisé que celui du Président de la République, c'est un comble ! Bien entendu, Hollande s'est tout de suite protégé de toute contestation possible de la part des élus locaux et des citoyens. Voici la citation entière : « Je sais que sur ces questions nos élus et nos concitoyens sont prêts à ces évolutions, et il y aura des incitations puissantes qui seront introduites, les dotations de l’État varieront en fonction des regroupements qui seront faits». Faites ce que je dis, je décide que vous êtes d'accord, vous n'avez pas le choix, sinon vous mourrez dans l'asphyxie économique. Quelle honte lorsque l'on sait que de nombreuses petites communes de notre pays souffrent cruellement du manque d'argent et du gel – puis de la baisse – des dotations de l'état. Désormais, il faudra que les barons locaux viennent ramper aux bons vœux du prince pour espérer obtenir une obole de sa part. Bienvenue dans la reconstitution grandeur nature de la France de 1788 !

 

L'article 1 de la Constitution proclame que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». On ne doit donc pas avoir différentes lois sur le territoire de la République. La loi est la loi, et elle est la même pour tous. Bien sûr, le Conseil Constitutionnel a validé la loi de décentralisation de 2004 de Raffarin (à laquelle le PS s'était opposé à l'époque, principalement sur son volet économique). Combattons donc l'acte III à venir et ses dispositions. Nous ferons d'une pierre deux coups en permettant de tacler la réforme Raffarin et de renverser la tendance depuis 1983, qui vise à toujours plus décentraliser la France. C'est une attitude typique de la Vème République. Je vous renvoie au coup de force exercé contre les communes pour leur imposer de rentrer dans un EPCI.

 

RépubliqueNous ne pouvons pas accepter cela. La République est notre bien commun, elle est ce qui fonde le peuple français, groupé autour d'un projet politique. Vouloir la diviser, c'est vouloir diviser le peuple. Rien de bien étonnant, tant cette revendication est consubstantielle de la pensée libérale. Faire éclater le territoire pour mieux faire reculer l'État et faire jouer la concurrence. Les Républicains ne peuvent pas laisser faire. Nous devons nous lever tous ensemble pour faire reculer ce projet. Si nous y arrivons, tous les autres s'écrouleront. S'il passe, tous les reculs passés seront validés, et d'autres s’annonceront, plus destructeurs encore.

 

Pour conclure, je dirais simplement « La France aux Républicains, et la 6ème République pour la France ! ».

 

Alexandre Emorine

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