Souveraineté – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Européennes : le tremplin de La France Insoumise (LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-le-tremplin-de-la-france-insoumise-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-le-tremplin-de-la-france-insoumise-lfi/#respond Thu, 14 Dec 2017 16:59:03 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1014 ...lire la suite ]]> Le gouvernement d’Édouard Philippe a donc tranché. Les élections européennes de 2019 ne seront plus organisées comme auparavant avec des grandes circonscriptions. Il s’agira de listes nationales présentées par les mouvements et partis politiques souhaitant avoir des représentants au Parlement Européen. La mesure fait consensus, à l’exception du parti Les Républicains qui propose un redécoupage en 13 circonscriptions régionales.

A peine cette annonce faite, les différents mouvements et partis ont commencé à prendre position sur leur stratégie à adopter pour le scrutin de 2019. Le parti présidentiel semble se diriger vers une union avec Alain Juppé sur une position d’une Europe fédérale. Il s’agira sans surprise d’une liste d’approfondissement de l’intégration française dans l’Union Européenne. Cela est tout à fait en accord avec la position adoptée par Emmanuel Macron sur la souveraineté européenne et sa vision de la République contractuelle : déposséder la France de sa souveraineté. Au passage, on note la façon dont Emmanuel Macron se saisit de la question d’une façon qui fait furieusement penser à celle qui a toujours eue cours : «Je défends aujourd’hui une Europe de la souveraineté. Car je n’accepte pas de laisser le terme de souveraineté aux populistes». Les gentils pro-européens contre les méchants populistes en somme…

Il est intéressant de faire un instantané sur la situation politique actuelle. Nous voyons en ce moment de terribles changements et modifications du paysage politique. L’arrivée de Laurent Wauquiez marque un signal extrêmement révélateur de la dérive idéologique de la droite républicaine française. Cet homme prend ouvertement la ligne politique de Marine Le Pen et déclare toute honte bue qu’il devra incarner une droite vraiment de droite. Pour ce qui reste de Gaullistes et républicains, cette mutation du principal parti politique de la droite française est difficilement acceptable. Une ligne de fracture profonde se révèle au grand jour et finira de détruire LR. Il y a fort à parier qu’un certain nombre de gens, disons les proches de Juppé pour faire simple, compterons parmi les Macron-compatibles. Le centre également est en train de bouger avec la création de « Agir », et le Parti Radical s’est reformé après 45 ans de scission. Le Président de la République a tout atomisé après son élection, scellant le sort du Parti Socialiste en recrutant Olivier Dussopt qui, trois jours avant sa nomination comme secrétaire D’État avait voté contre le Budget. Emmanuel Macron est en train d’achever le travail chez LR en manigançant une grande alliance au centre et avec la droite libérale de Juppé. L’espace politique de LR est définitivement rogné et pour se maintenir à flots, il devra empiéter sur la ligne politique xénophobe du FN. En effet, pour l’heure, toute alliance des droites est "pour le moment" catégoriquement refusée par LR. Nous relirons cet article avec délectation lors des élections municipales de 2020 pour faire le bilan de ce cordon sanitaire en papier.

Dans le même temps, Marine Le Pen, finalement ridiculisée pour 30 ans par son piteux débat de second tour, tente de sortir de la nasse et de respirer en ouvrant la porte à Wauquiez. L’alliance des droites pourrait permettre à cette dernière de la rendre plus centrale alors que sa déroute personnelle à la présidentielle et son incapacité à constituer un groupe parlementaire l’ont tout à fait isolée de la scène politique nationale. Nous avons également appris qu’elle ne dirigera pas la liste nationale du FN aux européennes et, hormis Marion Maréchal-Le Pen, personne n’est en mesure d’incarner nationalement une liste dont la tradition de ce courant politique n’est basée que sur la culture du chef. Personne n’imagine qu’un Bardella ou qu’un Rachline puisse tenir la tranchée fasciste. Louis Alliot est déjà élu député, et le FN aura à subir la concurrence des « Patriotes » dont la seule motivation est d’achever le FN. Autant dire que le FN est très mal engagé, eu égard à ses récents revirements sur sa vision de l’Europe et de l’Union Européenne.

Et dans tout ce spectacle de déroutes, de scissions, de créations ex nihilo, la France Insoumise a lancé sa stratégie depuis la Convention de Clermont-Ferrand. Le mouvement voit d’un bon œil les listes nationales car il veut nationaliser au maximum l’élection. LFI a d’ailleurs annoncé travailler à l’émergence d’une liste transnationale appelée Europe Insoumise. LFI s’est finalement enracinée et s’installe durablement comme étant la première force d’opposition dans le pays. Il parait que Jean-Luc Mélenchon est déprimé et perd en popularité ? Qu’à cela ne tienne, s’il perd des points c’est à droite (là ou remonte Macron, vue sa politique pour les riches). Il est cependant très populaire à gauche et même chez les sympathisants socialistes. L’influence actuelle de Benoît Hamon et de son mouvement Génération-s ne permettent pas de dire si un encrage populaire est en train de se faire. Il reste néanmoins le candidat du naufrage du PS qui a terminé à 6.36%... Il faut également avouer que les dérives stratégiques successives de la direction du PCF les ont mis hors des radars populaires. La ligne de La France Insoumise ne varie pas : pas d’alliance, pas de tambouille, uniquement le programme l’Avenir en Commun.

Dans ce paysage en ruines, il semble que la seule force debout, unie et en capacité de conquérir est La France Insoumise. Dans l’état actuel des choses, si Macron a eu le point en octobre, il est réaliste de penser que dans un scrutin de liste, La France Insoumise tirera son épingle du jeu. Tout est à faire mais l’on peut raisonnablement être optimistes ! Envoyer des dizaines de députés insoumis au Parlement Européen participera d’une étape obligatoire d’enracinement du mouvement. Ces élections doivent être le tremplin de grandes conquêtes, axées autour des groupes parlementaires insoumis et des citoyens impliqués dans tous les compartiments de la société. Si LFI s’est dotée d’une organisation pérenne, il s’agit maintenant d’enraciner le mouvement partout où cela est possible, quel que soit l’échelon ou les forces en présences.

Arnaud GUVENATAM

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Face au remaniement inutile, une dissolution Constituante ? https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/ https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/#comments Tue, 26 Aug 2014 07:25:40 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=623 ...lire la suite ]]> Cela ne fait que deux ans que François Hollande a pris les rênes de la Vème République. Pourtant sa popularité ne cesse de chuter. Les derniers sondages d’opinion fixent sa cote de popularité (ou d’impopularité) à 17%. Le président le plus impopulaire de la Vème vient donc de battre son propre record. Pour ajouter à la confusion et à la tendance irrémédiable à la chute, voici que le remaniement du gouvernement Valls est à l'ordre du jour. Ces petits arrangements entre amis sont insupportables, il faut que le peuple retrouve sa voix !

C'est une condition sine qua non si l'on veut sortir par le haut de cette crise économique, politique bref, de régime. Je ne partage pas l’avis de Monsieur Filoche lorsqu'il déclare : « non pas de dissolution ne prononcez pas ce mot maudit, il est de droite, nous on a une majorité de gauche rouge-rose-verte, elle est là, elle existe, elle est issue de mai juin 2012, que l'exécutif l'entende et qu'elle gouverne ». Il n’existe actuellement qu’une majorité détenue par la frange droite du PS. Tout changement de gouvernement n'est qu’une manipulation supplémentaire, un stratagème permettant un changement d’image. Or ce que nous voulons c’est un changement politique. Dans ce contexte, et face à l’inefficacité du gouvernement, la seule solution est un profond chambardement politique : une dissolution de l'Assemblée Nationale ou la démission du Président lui-même. Non pas seulement pour changer les hommes et les femmes aujourd'hui à la tête du pays, mais pour que ce soit le moment de l'intervention du peuple dans le choix de son futur, et que les institutions françaises redeviennent démocratiques, populaires et républicaines.

 

La dissolution est malheureusement encadrée par notre « chère » Constitution de 1958. Cette dernière confie une fois de plus ce pouvoir non pas au peuple mais au Président de la République. Lui seul peut en effet prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale. Celle-ci, dans la théorie parlementaire, permet au peuple de trancher un différend entre l’exécutif et le législatif. À titre d’exemple, la première dissolution prononcée en 1962 par De Gaulle répondait à une crise politique l’opposant à l’Assemblée, qui avait renversé son gouvernement . On peut aussi citer les deux dissolutions effectuées par le Président Mitterrand en 1981 et 1988. Dans ces trois cas, le peuple fut donc appelé à juger et il trancha. Ce type de dissolution est un mécanisme devenu désuet depuis la réforme relative au calendrier électoral de 2000. En effet, le Président dispose d’une majorité à l’Assemblée lui permettant de régner durant tout son quinquennat.

 

La dissolution peut cependant avoir un autre but. En effet, malgré une majorité stable, le Président peut par ce biais demander au peuple « un vote de confiance » sur sa personne comme sur sa politique (puisqu'elle est aujourd'hui censée s'incarner dans un seul homme). Une fois de plus sous la Vème République l’exemple de De Gaulle est très instructif. En réponse à la crise nationale de 1968 celui-ci demanda aux électeurs un vote de confiance par le biais d’une dissolution que l’on peut qualifier de plébiscitaire. C’est la seule solution qu'il reste aujourd'hui à François Hollande – si l'on excepte sa démission. Il ne peut « régner impunément » tel un monarque d'Ancien Régime. Il ne doit plus diviser le peuple mais au contraire l’appeler à voter pour faire face à la crise institutionnelle. S’il le fait, chaque citoyen sera appelé aux urnes « vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution. ». Il est à parier que cette dissolution interviendra sous 12 mois, peut-être même qu'elle sera simultanée aux élections locales de fin 2015.

 

Le peuple pourra par ce biais non seulement redéfinir la politique du pays mais, plus largement, choisir une forme d'organisation collective s'orientant vers plus de démocratie, de justice sociale et d'intervention populaire. Car ne nous y trompons pas : les problèmes que rencontrent notre pays aujourd'hui, tant sur le plan économique que politique, sont dus principalement au carcan institutionnel de la Vème République : l'abandon de la souveraineté économique, militaire, populaire, etc... Personne ne prétend ici que la dissolution serait un remède magique qui porterait obligatoirement les idéaux républicains au pouvoir. La situation causée alternativement par l'UMP et le PS ayant crée les conditions objectives favorables à l'extrême-droite sont ce qu'elles sont. Le risque est grand de voir le FN s'arroger une place politique jusque-là inédite. Même laminée, la droite revancharde pourrait également tirer son épingle du jeu. Mais ne soyons pas frileux. N'ayant pas peur de nous porter au combat pour que vive l'insurrection civique dont notre pays a besoin. Un besoin vital. C'est à tous les républicains sincères, en rupture avec l'ordre établi, de poser les fondations d'un Mouvement Citoyen pour la 6ème République. N'attendons pas 2017 pour consommer – s'il est encore besoin de le faire – définitivement notre rupture avec l'actuel pouvoir et ses institutions. Construisons dès aujourd'hui, nationalement, localement, les structures ayant pour ambition de renverser la table et d'appeler à la convocation d'une Assemblée Constituante.

 

Il devient plus que jamais nécessaire de remettre à plat l’ensemble de notre système institutionnel. Le peuple s’est vu privé de tout pouvoir et ce depuis trop longtemps. L’exemple d’Hollande n’est qu’un symptôme de la gangrène de nos institutions. La Vème République n’a que trop duré. Le peuple désavoue le pouvoir en place mais ne peut rien faire face au verrou monarchique. Il est contraint de se soumettre à la bonne volonté d’un exécutif, incarné par un homme. Hollande appellera-t-il le peuple aux urnes ? Démissionnera-t-il si l’Assemblée devient hostile à sa politique ? On ne peut être sûrs de rien. Les citoyens se retrouvent donc aujourd'hui dépendants du bon vouloir du tout puissant Chanoine de Latran. Il faut en finir, et vite. Pour le salut du pays comme de la communauté nationale républicaine. Quelle que soit l'issue choisie – ou non – par l’exécutif (la dissolution ou la démission), rien ne changera si un mouvement puissant pour un changement de régime n'émerge pas. L'alternance du PS avec l'UMP, voire même dans une large part avec le FN ne modifiera pas le cadre politique global qui administre le pays. Le Front de Gauche doit prendre toute sa part dans l'émergence d'un mouvement citoyen, d'une lame de fond populaire pour balayer les institutions pourries qui nous régissent. Comme moteur ou comme simple acteur, là n'est pas la question. Le peuple doit choisir son nouvel horizon constitutionnel. Nul doute que celui-ci privilégiera l'intervention directe des citoyens et qu'enfin finiront les éternels atermoiements de personnes, ce bal des égos interminable pour savoir qui régnera le mieux sur les français. Le souverain, en République, c'est le peuple. Point à la ligne. Aucun monarque passager ne peut aller contre ce fait révolutionnaire indéniable. L'exigence d’une 6ème République semble être aujourd’hui la seule solution pour sortir du marasme dans lequel nous sommes. Le système se fissure, à nous de nous engouffrer dans la brèche. Qu'Hollande ne se méprenne pas, le grondement populaire n'est pas un fétu de paille : s'il ne rend pas les urnes, nous prendrons la rue.

 

Yann Paczynski

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Coupe du Monde : FIFA 2 – 0 Peuple https://plaidoyer-republicain.fr/coupe-du-monde-fifa-2-0-peuple/ https://plaidoyer-republicain.fr/coupe-du-monde-fifa-2-0-peuple/#respond Thu, 03 Jul 2014 12:15:32 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=560 ...lire la suite ]]> Logo FIFALa fin des élections européennes et un repos bien mérité nous ont tenu éloignés du clavier. Il ne vous aura pas échappé qu'en ce moment, il y a souvent du bruit en bas de chez vous. Les files de voitures et leurs klaxons débarquent dans votre quartier sans que vous ne puissiez rien y faire : c'est la Coupe du Monde de football. Une fois tous les quatre ans, qu'on le veuille ou non d'ailleurs, une ferveur s'empare de centaines de millions de personnes à travers le monde autour d'un événement unique. Et nous sommes en plein dedans ! Vous imaginez bien que si j'écris un article ici, ce n'est pas pour vous livrer une analyse footballistique, vous donner la cote des favoris ou je ne sais quoi (bien que le dernier 8ème de finale entre la Belgique et les USA vaille le coup d’œil), non. Ce dont nous allons parler ici, c'est de perte de souveraineté, de multinationales et de GMT. Asseyez-vous, les hymnes sont passées, le coup de sifflet vient de retentir : on y va !

Cette Coupe du Monde ressemble à très peu d'autres événements sportifs. Premièrement par l'engouement qu'elle déclenche dans bon nombre de pays, ou des peuples se soudent derrière leur équipe nationale. Pensons à la Belgique, pays qui se cherche, unifiée derrière ses « Diables Rouges » et leur entraîneur, wallon marié à une flamande ! Ou encore à l'Uruguay, petit pays de 3,5 millions d'habitants, entièrement tourné pour un mois vers son grand voisin brésilien ! Ensuite, par l'ampleur des mouvements sociaux qui eurent lieu dansProtest against the 2014 World Cup, organised by NGO Rio de Paz at the Jacarezinho slum in Rio de Janeiro les semaines avant le début de la compétition et qui, pour certains, continuent (les autres se sont arrêtés – pour certains victorieux, pour d'autres non – ), dans ce pays vu comme le sanctuaire du football par la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), dirigée par Sepp Blatter, un dictateur en herbe. Tenez, juste pour l'anecdote et pour cerner le personnage, lorsqu'on lui demande « Comment populariser le football féminin ? », Sepp Blatter répond « En raccourcissant la taille des shorts ». Je vous laisse apprécier cet instant, mais revenons tout de même à nos moutons. Le Brésil, ce sanctuaire a vu des centaines de milliers de brésiliens dans ses rues, dénonçant l'accroissement des inégalités et les milliards consacrés au football et non à la résorption de la pauvreté. Tout ceci à la grande surprise de la FIFA qui pensait cyniquement qu'aucun mouvement ne pourrait éclater dans ce pays ou le football est pratiquement une religion. Dans un tout autre registre, ce sanctuaire a été volontairement profané par les multinationales. Une en particulier : Budweiser, productrice de bières nord-américaines.

Plantons le contexte : en 2003, le gouvernement brésilien a banni des stades la vente de boissons alcoolisées à cause du nombre extrêmement élevé de morts dans et aux abords des enceintes sportives. Une mesure de salubrité publique qui ne peut donc qu'être saluée. Le seul « problème » est que la marque Budweiser est l'un des sponsors-clé de la FIFA et, comme toute entreprise privée qui se respecte (ou non), elle cherche constamment de nouveaux débouchés pour écouler ses produits. La FIFA a été extrêmement active dans la protection de Budweiser face à cette fameuse loi protégeant le peuple. C'est pourquoi Jérome Valcke, Secrétaire Général de la FIFA, s'est rendu en personne au Brésil à la rencontre du gouvernement brésilien pour leur dire :

« Ça a l'air arrogant, mais c'est quelque chose que nous ne négocions pas […] Il y aura, et il doit y avoir dans la loi brésilienne, mention du fait que nous vendrons de la bière ».

Voulez-vous une traduction ? En quelques mots, ce monsieur dit qu'il envoie se faire « voir » les lois du pays d'accueil et la santé publique. Le pire dans tout cela ? La FIFA a gagné. Le 10 BUDWEISERmai 2012, le Sénat brésilien a approuvé ce qu'ils appellent le « Budweiser Bill », autorisant la vente de bières dans les stades de football à l'occasion de la Coupe du Monde. Heureusement que la FIFA n'est pas (encore) sponsorisée par les cartels colombiens ! Plus sérieusement, c'est une honte sans nom. Qu'une multinationale, par ses VRP internationaux, puisse modifier dans son sens les lois d'un pays est purement scandaleux. Pour les personnes qui se diraient que « ce n'est pas grave, ce n'est que de la bière », pensez à une chose : pourquoi la suppression d'une loi protégeant la vie humaine serait-elle une limite à une entreprise ne cherchant qu'à faire du profit ? Ne pensez-vous pas qu'une étape irréversible a été franchie ? Et surtout, je vous invite à faire une chose : un parallèle. Un parallèle entre la situation du Brésil, dont les lois peuvent être changées par des forces extérieures, et celle de l'Europe si le Grand Marché Transatlantique est signé. Nous subirons les mêmes choses. Nos lois seront attaquées et modifiées sans même que la considération humaine soit présente dans les pensées des multinationales. L'expression de la volonté populaire (à travers ses représentants) sacrifiée sur l'autel d'une bière ou, demain qui sait, d'une marque de vêtements, non merci. Prenez cet exemple pour convaincre autour de vous que non, les multinationales ne sont pas désintéressées et que non, malheureusement, tout ce qui gravite dans les sphères sportives n'est pas vertueux et humaniste.

Je vais maintenant vous parler, rapidement, d'un second exemple touchant à la FIFA, à l'intégrité d'un pays et à la Coupe du Monde. En 2010, cette dernière a eu lieu en Afrique du Sud. Vous vous en rappelez forcément ! Mais si ! Le bus, Knysna, le clash Domenech/Anelka ? Bref, la FIFA a encore fait des siennes à cette occasion, et pas de la moindre des manières. À cette occasion, la FIFA a forcé la création de 56 « Tribunaux de la Coupe du Monde-FIFA »JUSTICE dans ce pays. Oui oui, vous ne rêvez pas. Un tribunal sportif, nulle part reconnu dans le droit international, qui pourrait être décliné chez nous en « Tribunal de la Fédération Française de Tir à l'Arc ». Vous imaginez cela ? Un endroit dans le pays avec ses propres lois, ses propres juges et ses propres condamnations, en dépit de toutes les Conventions Internationales et de la Souveraineté Populaire ? Cela pourrait simplement faire sourire s'il n'y avait des exemples concrets de sa nocivité. Lors de cette Coupe du Monde 2010, deux Zimbabwéens ont dérobé l'appareil-photo d'un journaliste dans l'enceinte d'un stade. Arrêtés le lendemain, ils ont été immédiatement déférés à ces « tribunaux sportifs » et condamnés à, tenez vous bien … 15 ans de prison. Pour un appareil-photo, oui... Quel sens de la justice, de mesure et du terme même de défense !

Voici quelques exemples concrets pouvant démontrer que si l'on n'y prête pas attention, ce ne sont plus seulement des questions – si importantes qu'elles soient – de libéralisme, de fermeture d'entreprises, de profits et de délocalisations qui sont en jeu. Ce sont les lois de nos pays qui sont menacées par les multinationales qui avancent derrière le Grand Marché Transatlantique et le nouveau traité TISA. Personne ne doit laisser dicter les lois en vigueur sur son territoire par une puissance économique, qu'elle s'appelle Budweiser, FIFA (qui est une puissance économique soit disant non lucrative avec 1 milliards de dollars de réserve...), ou encore Michelin ou Auchan. Ces entreprises se fichent totalement du bien-être des populations et de leurs lois, ne cherchant qu'à contrôler des pans toujours plus importants de nos sociétés.

FLAN 2Au fait ! Ce message s'adresse à mes amis qui pensent que pour soutenir le peuple brésilien il faut impérativement boycotter la Coupe du Monde et que, si ce n'est pas fait, c'est que l'on se bat contre ceux qui luttent. Que l'on soutiendrait en quelques sortes l'argent-roi, le fric-fou et le capitalisme qui prône des valeurs de compétition, à l'image du sport. Cet article, je l'ai rédigé entre deux matchs. Regarder un match de football ou de n'importe quel autre sport n'aveugle pas forcément, non. Il n'empêche pas de garder les yeux ouverts sur ce qu'il se passe dans le monde et derrière les stades, dans les bidonvilles et les forêts amazoniennes. On peut aimer le sport, aimer la compétition sportive (fondée autour de la coopération de 11 bonhommes contre 11 autres bonhommes, au passage) sans se fermer aux problèmes sociaux. Vous pouvez ne pas regarder un match par opposition à sa tenue. Vous pouvez même ne pas aimer le football et le sport en général. Mais de grâce, n'insultez pas ceux qui le font. Nous aussi nous luttons, nous nous informons. Simplement, nous sommes également des acteurs de cette ferveur populaire qui se crée autour des équipes, des matchs et des joueurs. Nous klaxonnons sous vos fenêtres pour partager avec vous, dans un élan de fraternité, notre joie de voir notre beau pays avancer dans cette compétition. Allez sans rancune, nous nous retrouvons tout de même dans tous nos autres combats ! Soyons sportifs entre nous et prenons l'une des plus belles valeurs du sport comme modèle : la solidarité.

Alexandre Emorine

Amis anglicistes allez regarder ça, ça vaut le coup d’œil. Notamment sur ce qui est dit plus haut dans l'article comme sur les malversations financières et judiciaires de la FIFA :

Last Week Tonight with John Oliver: FIFA and the World Cup

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Constitution pour une 6ème République https://plaidoyer-republicain.fr/constitution-pour-une-6eme-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/constitution-pour-une-6eme-republique/#comments Sat, 25 Jan 2014 15:08:36 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=350 ...lire la suite ]]> 6eme RépubliqueAvant tout je tiens à m’excuser de ne pas avoir continué ma tribune consacrée à la Constituante de la 6ème République. Je tâcherai désormais de me tenir à un rythme de publication plus régulier. Un article par mois sur le sujet me parait convenable. Mon dernier article était consacré à la transition démocratique, la convocation d’une Constituante. Je vais désormais m’appliquer à proposer les articles que j’aimerai voir apparaître dans notre future norme suprême.

Mes articles ne seront pas exhaustifs. Cependant la totalité formera, du moins je l’espère, un ensemble cohérent. Pour ce faire je me trouve dans l’obligation de vous soumettre un plan qui organisera ma pensée et mes futurs articles. Ce plan nécessitera sûrement quelques retouches dans les mois à venir afin de compartimenter correctement ma vision juridique de la 6ème République. De ce fait, la numérotation des articles peut elle aussi subir quelques changements.

Je tiens à vous prévenir, je refuse d’incorporer à « ma Constitution » un préambule. Celui-ci permet d’énoncer des grands principes qui au grès de la jurisprudence obtiennent force de loi ou pas. La Constitution que je m’apprête à rédiger contiendra en son corps l’ensemble des principes que j’estime nécessaire et qui de ce fait sera imprescriptible et inaliénable. Mon plan sera clair et épuré afin de permettre une lecture et un référencement pratique et facile.

TITRE 1 : La République et la Souveraineté

TITRE 2 : Droits de l'Homme et du Citoyen

TITRE 3 : Le pouvoir législatif

TITRE 4 : Le pouvoir exécutif

TITRE 5 : Le pouvoir judiciaire

TITRE 6 : Révision constitutionnelle

TITRE 7 : Responsabilité des représentants du peuple

TITRE 8 : Organisation territoriale

TITRE 9 : Politique Internationale

Cette présentation étant terminée, je vous propose de commencer l’élaboration de mon projet pour la 6ème République.

Titre 1 : la République et la Souveraineté

Article 1 : La République est une, indivisible, laïque et sociale.

Article 2 : La devise de la République est « Liberté, Égalité et Fraternité » ; son hymne la Marseillaise ;l'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.

Article 3 : Le peuple est seul souverain ; il gouverne directement ou par l’intermédiaire de ses représentants, responsables devant lui.

Article 4 : Le but de la République est le bien être commun, son objectif est l’intérêt général ; il est résumé par la maxime « fais à un autre ce que tu veux qu’il te soit fait ».

Ces quelques articles étant posés, je vous dois quelques explications. Commençons par le début, l’article 1 : « La République est une, indivisible, laïque et sociale. ». Loin d’être une succession de mots choisis au hasard. Je pense que cette formule résume ce que devrait être la 6ème République. Elle ne sera pas décentralisée puisque je suis pour conférer aux citoyens les mêmes possibilités sur l’ensemble du territoire loin de la mise en concurrence actuelle. Laïque puisque selon moi cette valeur permet à la fois le libre exercice du culte et cette identité commune qui permet à chacun d’être définie en tant que citoyen et non comme pratiquant, athée agnostique ou tout autre qualificatif qui n’ont aucun rôle dans le domaine public. Enfin, sociale, je fais bien évidement référence ici au grand Jaurès et je compte apporter à ce terme une profondeur concrète, garantissant constitutionnellement les droits fondamentaux de l’Homme.

L’article 2 : « La devise de la République est « Liberté, Égalité et Fraternité » ; son hymne la Marseillaise ;l'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge », est à la fois une référence historique et un mot d’ordre pour tous nos futurs combats. J’estime que nos revendications ne doivent plus faire fi de notre passé révolutionnaire mais s’en inspirer. A titre d’exemple (et peut être à titre polémique) mais surtout pour montrer l’importance de notre héritage révolutionnaire, j’aimerais que notre future Assemblée Nationale trouve en son cœur une statue de Maximilien de Robespierre. Notre devise était la sienne, la République son œuvre et notre héritage.

L’article 3 « Le peuple est seul souverain ; il gouverne directement ou par l’intermédiaire de ses représentants responsables devant lui. » me parait clair, n’hésitez pas par ailleurs à me demander plus d’explications ou à débattre. Je propose simplement que le peuple se réapproprie le pouvoir et que ses représentants élus soient véritablement comptables devant les électeurs.

Enfin, l’article 4 est celui sur lequel je dois le plus m’arrêter ; « Le but de la République est le bien être commun son objectif l’intérêt général résumé par la maxime « fais à un autre ce que tu veux qu’il te soit fait. ». Je m’inspire ici en quelque sorte, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793. J’estime que la République n’est pas un régime neutre. Elle a pour objet de « changer l’Homme » selon la célèbre formule révolutionnaire. La République ne se contente pas d’organiser une société où chacun en tant que citoyen est livré à lui-même. Selon moi, la République doit se construire en permettant à chacun de s’épanouir et ceci n’est absolument pas neutre. Je développerai ce point dans le Titre 2 de la Constitution. Cependant j’invite chacun des lecteurs à considérer le fait selon lequel la République n’est pas une organisation naturelle. Sa formation et son existence reposent sur un ensemble de valeurs qui invitent le citoyen à devenir républicain c'est-à-dire une personne dépassant ses intérêts personnels au profit de l’intérêt général.

Voilà, les premiers articles de la Constitution de la 6ème République rédigés par le Plaidoyer Républicain sont à votre disposition. Je vous invite à vous les approprier : d’autres viendront enrichir ce projet.

Yann Paczynski 

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Pourquoi la gauche doit-elle parler de République ? https://plaidoyer-republicain.fr/pourquoi-la-gauche-doit-elle-parler-de-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/pourquoi-la-gauche-doit-elle-parler-de-republique/#respond Sun, 19 Jan 2014 15:12:05 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=293 ...lire la suite ]]>  

La républiqueLa République est le thème central des articles du Plaidoyer Républicain. Ce terme trop souvent dévoyé doit en effet être la base de tout projet politique de gauche. Loin d'être une notion révolue, la République est la seule solution politique au service des citoyens. Elle permet tout d'abord de faire converger l'ensemble des luttes vers un intérêt général global. Chaque camarade luttant au quotidien fait face aux dérives d'une Vème République n'ayant que trop durée. Pour ne citer qu'eux, nos camarades syndicalistes font face à une république monarchique où le citoyen « est toujours serf dans l'entreprise », pour paraphraser le grand Jaurès...

 

Toute ces luttes ont une solution commune : une 6ème République sociale où la souveraineté du peuple sera enfin affirmée. Je considère, tout comme Francine Demichel dans son article « Le rôle de la souveraineté dans les relations internationales contemporaines » (que je vous conseille fortement si vous pouvez le trouver dans une bibliothèque par chez vous), qu'en « l'état actuel des rapports sociaux, nationaux et internationaux, l’État est le mode d'identification privilégié d'un peuple à une structure politique et idéologique ». L’État est en ce sens l'outil révolutionnaire par excellence. Il permet à une population présente sur un territoire délimité par des frontières d'exercer sa souveraineté pleine et entière. Cependant, un tel pouvoir ne peut être exercé sans être conquis, et c'est l'objet de cet article.

 

Comme je vous le disais plus haut, l'ensemble de nos luttes doivent avoir pour exigence principale la 6ème République. Cet objectif commun permettra un processus primordial de conscientisation. Cette revendication permettra selon moi le développement d'une conscience de classe républicaine. En effet, la modification des structures économiques du capitalisme depuis le 19ème siècle a entraîné une mutation des modes de production. Le développement de l’Intérim, des Contrats à Durée Déterminée ou encore le recours à la sous-traitance sont autant d'éléments complexifiant la prise en compte d'un intérêt commun à tous les travailleurs. Cela empêche le cheminement d'une conscience individuelle à une conscience collective. De plus, fait non négligeable, les ouvriers ne sont plus aujourd'hui la catégorie professionnelle la plus importante. Ainsi, la principale force révolutionnaire devient une composante réduite de l’échiquier politique rendant de ce fait plus difficiles nos combats. Plus difficiles, mais pas impossibles. Nous pouvons et nous devons nous appuyer sur l'immense majorité des citoyen-ne-s de ce pays, le salariat (ouvriers et employés ayant les mêmes intérêts, aspirations et revendications).

Soyons clairs, l'effritement de la République est à l’œuvre tous les jours, et le seul remède est politique. Nous avons le devoir de développer une conscience républicaine permettant de lutter efficacement pour l'intérêt commun. Toutes nos luttes n'auront aucune envergure tant qu'elles ne seront pas fédérées sous le même drapeau. Cette unité des combats permettra la conscience, qui à son tour permettra l'avènement de notre révolution citoyenne.

 

Un monument aux morts républicain, de gauche et pacifiste
Un monument aux morts républicain, de gauche et pacifiste à Gentioux (Creuse)

Nombres de citoyens sont excédés par la politique et se tournent aujourd'hui vers un fascisme assumé ou rampant parce qu'ils le considèrent comme anti-système. Mais qui est anti-système ? La gauche ! Nous avons toujours combattu le despotisme et la domination économique d'une classe par une autre. Nous avons toujours lutté pour offrir plus de liberté et d'égalité à tous. Nous sommes le volcan révolutionnaire qui en 1793 fixait pour la première fois le prix des denrées de premières nécessités permettant aux plus démunis de survivre. Nous sommes les pacifistes qui s'opposaient aux sacrifices de la Première Guerre Mondiale ! Nous sommes les résistants qui donnèrent leur sang pour anéantir le fascisme, et nous serons ceux qui changeront le système demain ! La gauche dispose d'un ADN commun dans l'histoire, c'est elle qui se bat, revendique et se révolte. Chers camarades et citoyens, l'heure est à la mobilisation. Montrons nous tels que nous sommes, nous ne faisons pas partie de la Vème République. Nous sommes l'alternative émancipatrice, celle qui proclamera haut et fort la 6ème République.

Yann Paczynski

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Yankees, go home ! https://plaidoyer-republicain.fr/yankees-go-home/ https://plaidoyer-republicain.fr/yankees-go-home/#respond Wed, 23 Oct 2013 08:37:38 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=168 ...lire la suite ]]> Yankee-go-homeYankees, go home ! C'est le cri que nous devons pousser devant les nouvelles avancées dans l'affaire des écoutes de la NSA (Agence Nationale de Sécurité des USA) en France.

Débutée en juin dernier, cette affaire a pris un nouveau tournant avec les révélations du journal Le Monde le lundi 21 octobre 2013. Rendez-vous compte, 70 300 000 de données ont été collectées par l'agence étasunienne pour le seul mois de décembre 2012, et rien que sur le sol français ! Imaginez maintenant ce chiffre additionné à ceux concernant les autres pays de l'UE où du monde entier. Nous pouvons estimer sans trop nous tromper que le nombre de données personnelles collectées dépasse allègrement le milliard. Un milliard ! Et ceci pour quoi ? Pour – soi-disant – garder le sol américain sûr et à l'abri de toute attaque terroriste ? C'est en effet le but premier de la NSA qui est de garantir, comme son nom l'indique, la sécurité du territoire national américain.

Bien entendu, le nombre de données et surtout les cibles (vous et moi : de dangereux barbus islamistes, c'est bien connu..) démontrent que tout ceci n'est qu'une vaste fumisterie. Nos appels, nos SMS, nos e-mails via les smartphones sont épiés, décortiqués et archivés par les services secrets américains. Faites attention les amis !

Je souscris totalement aux propos – une fois n'est pas coutume – de Jean-Jacques Urvoas. Les États-Unis n'ont pas d'alliés, ils n'ont que des cibles ou des vassaux. Je souscris encore aux propos de François Fillon lorsqu'il « espère que le gouvernement français a encore assez d'autorité pour défendre les intérêts de la France ». Venant de Fillon qui a bradé continuellement la souveraineté populaire lorsqu'il était Premier Ministre, cela peut faire sourire. Mais cela a au moins le mérite d'être dit !

Nous ne pouvons accepter d'être dans l'une des deux catégories présentées par M. Urvoas, et ce pour plusieurs raisons.

Premièrement, nous ne sommes pas des cibles pour les États-unis, car nous ne menaçons en rien leur intégrité territoriale ou la sécurité de leurs ressortissants. Nous ne devons pas pour autant nous enfermer dans la seconde catégorie, celle des vassaux de l'impérialisme. Et là, c'est tout un discours, aux États-Unis comme en France, qui est à déconstruire. Si les ricains n'étaient pas là, chantait le réac' Sardou. Nous pourrions résumer ainsi la pensée de certains de nos compatriotes les plus atlantistes qui cherchent à excuser tous les faits et gestes des américains contre nous par leur côté « libérateur » de 1944. Vous ne voyez pas de qui je veux parler? Sans nommer personne, je suis sûr que vous avez chacun à l'esprit un de ces petits chroniqueurs de bas-étage, ou un de ces petits UMPistes disant à longueur d'année « la gauche est archaïque, elle ne regarde que vers le passé » et qui chante les louanges de la force américaine de 1944 dès qu'il le peut... En oubliant les résistants français ainsi que les forces alliées de plus de 50 pays, dont la plus grande force était l'URSS.
Après ce petit rappel historique, dans une conversation avec la 5ème colonne américaine, vous entendrez probablement le refrain de « ce sont nos alliés naturels, ce sont des occidentaux, nous en avons besoin pour lutter contre le monde arabo-musulman ». Et voilà la ritournelle éhontée du Choc des Civilisations chère à Samuel Huntington. Et oui, car bien souvent l'atlantisme le plus primaire des gens de droite s'ajoute à un racisme larvé, qui ne dit pas son nom... Mais c'est encore un autre débat.

Si nous ne voulons pas être des vassaux des USA, nous nous devons de décortiquer le discours de leurs affidés chez nous. Ces agents de l'étranger n'aiment pas leur pays, et veulent le voir comme une simple colonie de l'Amérique du Nord. Il n'est qu'à voir leur empressement à défendre le Grand Marché Transatlantique !

À partir de maintenant, au vu des révélations du Monde et des réactions aux États-Unis à la convocation par la France de l'ambassadeur américain à Paris (ce qui est la moindre des choses), trois options s'offrent à nous tous :

- Nous faisons profil bas, au nom de cette fameuse (et fausse !) règle du « tout le monde le fait ». On accepte docilement de n'être en rien considérés comme des humains, avec leurs droits inaliénables et surtout leur liberté de dire ce qu'ils veulent sans qu'une tierce personne ne l'entende. Nous entrons donc dans un scénario type 1984. Bien sûr, au nom de la règle énoncée plus haut, toutes les activités d'espionnage (si elles existent) de la France peuvent continuer. Mais j'attends avec impatience que l'on me montre le nombre de données qui auraient été collectées par nos Services, en comparaison de ceux de la NSA. Ce serait Peanuts, comme le disent les anglo-saxons !

- La deuxième solution serait d'adopter un mutisme protecteur : nous ne disons plus rien, nous n'évoquons même plus les mots « terrorisme », « USA », « espionnage », « impérialisme », etc, etc, etc.... Bref, nous coupons tous nos téléphones, nos ordinateurs, et nous nous envoyons des pigeons voyageurs. En dehors du fait que ces animaux soient fortement corruptibles à la vue de simples graines texanes, vous conviendrez aisément que ce n'est pas faisable.

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- La troisième solution est plus simple et bien plus efficace à mon avis pour faire une politique internationale digne de ce nom, donc de la véritable diplomatie. Engager un rapport de force (base des relations internationales) avec les États-Unis, comme avec toutes les autres grandes puissances. Rappeler également aux américains que le droit international interdit l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres états. Concrètement, engager un rapport de force, qu’est-ce que c’est ? Cela signifie refuser de signer le GMT, augmenter les barrières douanières à l'entrée de l'Europe. Faire du protectionnisme donc, comme le font eux-mêmes les USA. Bien sûr, nous devons également quitter l’OTAN, qui n’est que le paravent de la politique étrangère américaine à travers le monde. Mais tout ceci ne peut commencer que par un seul cri, que nous devons proclamer haut et fort : Notre République est indépendante et souveraine, Yankees, go home !

Alexandre Emorine

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