Robespierre – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 « La défense et la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de la France Insoumise » : entretien avec Andréa Kotarac (conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-defense-et-la-promotion-de-la-laicite-sont-le-reflet-du-caractere-general-et-republicain-de-la-france-insoumise-entretien-avec-andrea-kotarac-conseiller-regional-auvergne-rhone-alpes-lfi/#respond Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1021 ...lire la suite ]]> A la suite de l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti les Républicains, nous nous sommes entretenus avec un Insoumis qui le connaît bien. Siégeant au Conseil Régional d'Auvergne-Rhône-Alpes dont Laurent Wauquiez est le Président, Andréa Kotarac nous livre sa réflexion sur la situation politique actuelle, la séquence de 2017, la République ainsi que ses inspirations littéraires et philosophiques.

Plaidoyer Républicain : Andréa Kotarac, vous êtes élu régional France Insoumise en Auvergne Rhône-Alpes. Pourriez-vous nous expliquer comment vous articulez travail de terrain, sessions et commissions ?

Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.

Andréa Kotarac : Vous savez, nous avons toujours construit dans nos têtes une frontière entre le travail dit "de terrain" et le travail au sein de l'institution. En réalité, les deux sont intimement liés.

J’ai appris plusieurs choses au sein du conseil régional. Comme vous le savez, la loi NOTRe a offert aux régions la compétence exclusive en matière économique. Je suis membre de cette commission et à ce titre, on peut observer à la fois les compétences, le génie Français, l’hétérogénéité des activités dans notre pays mais aussi les dysfonctionnements qui y règnent.

Quand vous prenez les cas de l’entreprise « Ecopla », unique fabricant français de barquettes en aluminium, entreprise leader en Europe et viable économiquement qui a été mise en liquidation en raison d’un patron voyou, cela vous brise le moral. Et que par dessus tout, le tribunal de commerce valide non pas la reprise en SCOP par les salariés mais son rachat par son concurrent italien qui avait pour projet de virer les salariés, vendre le site et rapatrier les machines et le savoir-faire Français en Italie... Vous vous dites que quelque chose ne tourne pas rond dans cette économie ouverte où les capitaux circulent facilement mais où les êtres humains et le savoir-faire du pays passent après. C’est la même chose avec le pôle d’excellence Français de fabrication des turbines hydrauliques de l’ex-Alstom racheté par General Electric. Ce dernier voulant se retirer et laisser sur le carreau des centaines  de salariés mais aussi 400 sous-traitants rien que pour l’Isère.
Sans travail de terrain, sans contact avec ces femmes et ces hommes, sans comprendre les circuits économiques, vous ne pouvez pas vous plongez dans les dossiers au sein de l’institution, vous ne pouvez pas faire rentrer les luttes dans l’assemblée régionale. Le travail de terrain et celui au sein de l’institution sont liés.  L’un ne va pas sans l’autre.
 

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant


PR : L’actuel président de votre région est le tout nouveau dirigeant des « Républicains », Laurent Wauquiez. Pouvez-vous nous parler de sa façon de diriger la région ? Quels sont les thèmes qu’il affectionne le plus et en quoi son travail régional peut-il donner des pistes sur les thèmes qu’il lancera dans le débat national ?

AK : Les thèmes qu’affectionne Laurent Wauquiez sont ceux qui feront parler de lui à la plus grande échelle. Ceux qui pourront faire polémique et diviser. Ça passe par la crèche dans le hall de la région, sa condamnation devant les tribunaux et sa récidive cachée le mois dernier. Ou encore la création d’une police de la langue sur les chantiers pour lutter soi-disant contre le travail détaché. Sorti major de l’ENA, vous ne me ferez pas dire qu’il ne savait pas que les tribunaux administratifs annuleraient ces décisions mal faites et mal fondées. Peu importe, tout le monde parlera de lui, sa mission est accomplie.

Et parfois, lorsqu’il n’a pas d’annonce à faire, il explique qu’il met en œuvre ce qui est déjà mis en place. Par exemple, il a indiqué vouloir baisser les indemnités des élus trop absents aux commissions et aux assemblées plénières. Cela a fait la Une de tous les quotidiens locaux. Problème: la loi exigeait déjà cette règle et même le règlement intérieur de la précédente mandature. Peu importe, les gens applaudissaient Laurent Wauquiez pour une règle qui d’ailleurs est tout à fait nécessaire. Mais qui existait déjà.

Si vous voulez savoir, Wauquiez est une personne intelligente, c’est un bon communicant mais la suite est dévastatrice. La région est gérée par son président et personne d’autre. Aucun vice-président n’a de délégation de signature par exemple. Aucun ne décide à part lui. Il a tué les structures de l’agriculture paysanne, les associations solidaires etc.

Son problème est le double discours de sa famille politique. Il souhaite lutter contre le travail détaché? Problème: la quasi-unanimité des députés européens LR l’avait voté à deux reprises. Il est contre le CETA? Problème: la même chose. Il est contre le gaz de schiste? Problème: Luc Chatel indiquait que son parti était LE parti des gaz de schiste. Il se disait laïque en refusant les subventions à l’institut de la civilisation musulmane? Très bien, mais il rajoute derrière une crèche plus grande qu’un 4x4 à l’entrée de l’Hôtel de région. Et la liste est longue...

Je crois que le dégagisme que l’on constate dans notre société est la conséquence d’une hypocrisie de hyènes des partis dirigeants, qui ne fonctionne plus aujourd’hui auprès des habitants.

 

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action

PR : En 2017, vous avez également été candidat aux élections législatives dans la 7ème circonscription du Rhône. Vous avez réalisé 13,3%, seuil insuffisant pour accéder au second tour. 6 mois après, comment expliquez-vous la déperdition des voix entre élection présidentielle et élections législatives et comment pensez-vous pouvoir y remédier à l’avenir ?

AK : J’ai choisi la 7eme circonscription du Rhône, comprenant des villes comme Rillieux-la-Pape, Bron ou Vaulx-en-Velin, classées parmi les villes les plus pauvres du pays.

Dans cette dernière, en 2014, Hélène Geoffroy, ancienne secrétaire d’Etat de Valls, avait été élue maire avec 82% d’abstention. Là bas, comme ailleurs, les classes populaires votent à une élection : la présidentielle. Ils ont compris le système fou de la 5ème République. J’en discutais d’ailleurs avec mon amie Sarah Soihili, qui était candidate dans les quartiers Nord de Marseille et qui a analysé le même phénomène là-bas et ailleurs en France.

Comment y remédier? Par le travail constant, de terrain ou de formation. Il n’y a pas de secrets. J’ai la chance d’être entouré d’une excellente équipe d’Insoumis, qui a trouvé sa place dans notre mouvement et regorge d’idées. Chaque semaine, depuis la fin de la campagne,  nous sommes au contact des habitants sous différentes formes, aide, orientation ou propagande classique.

Nous avons constaté que la banlieue-Est était le poumon économique de la Métropole de Lyon. C’est ici que nous retrouvons le plus grand nombre d’entreprises. Pourtant le chômage y est largement plus élevé qu’ailleurs. Les habitants ne bénéficient pas de cette richesse colossale. C’est contre cette injustice qu’il faut batailler.

Notre mission est de redonner confiance par les actes et par l’action. Pour la construction d’un centre de santé pour lutter contre les déserts médicaux, pour leur dire qu’il ont droit à la sécurité, que vivre en paix ne doit pas être réservé aux habitants de Neuilly, que leur enfants aient le droit de rechercher l’excellence éducative et que leur ville peut être belle, agréable, qu’elle peut même être un exemple pour d’autres, comme l’avait entamé l’ancien Maire M.Charrier, par la construction du seul Planétarium de la région par exemple.

Une ville comme Vaulx-En-Velin a beaucoup d’avantages par rapport à d’autres. Elle regorge de jeunesse, d’une jeunesse maniant plusieurs langues, de véritables talents dans diverses domaines. Il faut forcer le destin en lançant de grands chantiers, comme un lycée polytechnique de l’économie de la mer, de formation au transport fluvial (Rhône), de formation à la sauvegarde des littoraux, de l’ouverture sur la Méditerranée. Voilà de véritables ambitions pour ces villes. Elles doivent et peuvent être à l’avant-garde pour les chantiers nationaux de demain.

La réflexion au long terme, la construction d’une chape à la base de notre maison sera la rupture politique avec le court-termisme clientéliste qui pourrit ces villes péri-urbaines depuis tant d’années.

 

J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle »

PR : La France Insoumise a milité pendant les élections présidentielles et législatives pour la mise en place d’une 6ème République. Un certain nombre de personnes peuvent dire aujourd’hui que ce changement tant attendu est au point mort du fait de l’élection d’Emmanuel Macron. Partagez-vous ce constat ?

AK : Absolument pas. Je ne vois pas en quoi le changement d’un homme à la tête de l’État pourrait mettre un terme à notre ambition, alors que la Constitution est identique avant et après son élection?

Rousseau disait que la « Constitution est la norme suprême qu’un peuple libre se donne ». Est-ce que vos lecteurs ont le sentiment d’avoir pris part à la construction cette norme suprême dont chaque loi est soumise?

Le processus que nous présentons et avons engagé est le produit de l’Histoire constitutionnelle de notre pays depuis la Révolution. Pour engager un processus de rupture avec ce régime, il faut modifier la constitution de façon pacifique, démocratique et sans rompre avec la continuité de l’État et du service public. J’aime beaucoup la formule de Jean-Luc Mélenchon : donner à la France une 6eme République, c’est lui « redonner des draps neufs pour le XXIème siècle ».

Là où je ne suis pas forcément en phase avec certain de mes amis Insoumis, c’est que la carte des collectivités doit être mise à réflexion.  Si nous sommes d’accord pour rompre avec les super-euro-structures qui s’éloignent du citoyen, on ne peut pas se contenter de parler 6eme République et sur ce sujet de dire que la meilleure manière d’organiser le pays ce soit: commune-département-Etat "Point barre". Je pense que sur ces sujets là, nous devons aussi avoir le courage de réfléchir et savoir si cette répartition est la meilleure pour organiser la solidarité, la péréquation, la coopération et la performance des territoires. Alors on me répond Robespierre, la Révolution et la création des départements. Les Montagnards s’appuyaient beaucoup sur les districts (sorte de cantons). Les départements étaient dirigés par les Bourgeois et les Girondins (qui avaient l’argent nécessaire pour se présenter candidat). Bref, ayons le courage de discuter de cela.

En clair, les Français pourront donner leur avis sur l’effectivité de droits fondamentaux qu’ils souhaitent graver dans le marbre, comme sur la fin de vie, sur le droit au logement, l’avortement etc. Et aussi sur le caractère démocratique du fonctionnement des institutions et la répartition territoriale. La Constitution paraît lointaine pour les citoyens, pourtant elle a des impacts directs sur leur vie. Si MM. Macron, Valls, ou autres ont réussi à rendre effective leur loi sans débat, s’ils réussissent à gommer des droits des Français, c’est parce que la Constitution leur en donne le droit justement.

PR : Dans un récent sondage Harris Interactive, les français mettent la laïcité en tête des valeurs les mieux défendues par la France Insoumise. Pouvez-vous expliquer ce qui, pour vous, fait de la France Insoumise, un mouvement républicain ?

AK : La défense et surtout la promotion de la laïcité sont le reflet du caractère général et républicain de notre mouvement.

Si vous l’avez remarqué, Nicolas Sarkozy, le premier,  Marine Le Pen et même Emmanuel Macron (à un moindre niveau) ont réussi à diviser les gens sur la base de leur situation personnelles différentes. Pour le premier, « les fonctionnaires n’ont pas le droit d’avoir plus que les autres qui travaillent durs et se lèvent tôt ». Pour Madame Le Pen c’était, je crois, sur le remboursement des soins, entre celles qui payent pour se faire avorter et se font rembourser et ceux qui achètent des lunettes et ne sont pas remboursé au même niveau, Macron sur les « fainéants qui bloquent la France » etc... L’objectif étant pour eux de satisfaire coûte que coûte les situations personnelles des gens contre d’autres, créer la division et récolter les voix.

Je crois que ce qui fait de nous un mouvement républicain par excellence, c’est la dimension et l’explication d’un projet commun, tant sur l’alimentation, sur le système solidaire des retraites, l’eau comme bien commun de tous, et nécessaire à la vie de tous, sur les grands projets de la planification écologique, sur l’agriculture bio, sur l’économie de la mer, sur la santé pour tous. En bref, sur des projets concrets, sérieux mais qui touchent à un véritable contrat social pour l’ensemble de la Nation et de nos enfants.

« L’avenir est commun » est d’ailleurs le titre par excellence d’un programme républicain, une chose qui nous est chère, la fraternité et la France.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien.


PR : Manuel Valls s’érige en défenseur des valeurs républicaines face à ce qu’il nomme les « problèmes que posent les musulmans ».  Partagez-vous ce constat ? Pensez-vous qu’il est du devoir de la France Insoumise, comme 1ère opposition, de répondre point par point à ces prises de positions de l’ancien Premier Ministre ?

AK : Monsieur Valls s’est remis sur son cheval après avoir fait pousser un bouc ridicule sur son menton et après nous avoir qualifiés d’islamo-gauchistes. Et hop, il pensait que les Français oublieraient tout de son imposture et de son mandat à la tête du gouvernement.

Monsieur Valls était Premier Ministre ou ministre lorsque François Hollande a remis la légion d’honneur au Roi d’Arabie Saoudite. Qu’a-t-il dit s’il vous plait ? Rien. La légion d’honneur «récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation». Est-ce quelqu’un peut le dire ce que l’Arabie Saoudite a fait pour nous alors qu’elle sème la pire crise humanitaire depuis 1945 au Yémen, sans parler des droits des femmes?

Ce pays finance ouvertement les réseaux salafistes sur notre territoire. Est-ce un service éminent?

Que dire du daesho-affairisme de Lafarge que nous avons combattu?

Ma philosophie c’est qu’un militant ou un élu doit toujours réfléchir à ce qui se passe autour de lui et replacer sa bataille sur un plan mondial en ce qui concerne ces sujets là.

Quand la droite, par exemple, donne des leçons au monde entier sur l’immigration, les réfugiés ou l’islamisme radical, mais ils en sont partis responsables! Quand Sarkozy détruit littéralement l’État Libyen, il crée de nouveaux naufragés dans la Méditerranée, il fait renaître l’esclavage, il favorise le développement de groupes terroristes qui d’ailleurs se retournent contre nos soldats dans le Sahel, au Mali en particulier.

Monsieur Valls est l’exemple type de la laïcité à géométrie variable. Il ne reconnaît pas, soi-disant, les communautés mais se rend au dîner du CRIF, dont le Président s’est autoproclamé représentant des Juifs de France.
Pour nous, les représentants des Français Athées, Juifs, Chrétiens ou Musulmans, ce sont nos députés nationaux. Et ça, c’est fondamental dans l’acceptation même de notre Nation une et indivisible.

Il n’y a pas de problème avec les Français musulmans, il y a un problème avec ces gouvernements successifs et leurs agissements dangereux tant chez nous que dans le monde.

 

PR : Pour terminer, quelles sont les inspirations politiques ou philosophiques qui vous ont amené à vous définir comme républicain et laïque ?

AK : J’ai évidemment les fondamentaux, étant passé par PRS et le PG, à savoir Jean Jaurès ou encore Rousseau.

Mais je ne me catégorise pas uniquement par cela. Je suis passionné par l’Histoire de mon pays et je crois dans la force et le réveil français à chaque étape importante de l’Histoire. À l’époque, en tant qu’étudiant j’étais passionné par l’histoire du droit, car on peut y comprendre le droit, l’état social, les mœurs et l’organisation du pays a chacune des étapes de son histoire. Il y a donc aussi des professeurs de droite qui m’ont amené à réfléchir sur des sujets, comme le Gaulliste M. Échappé en philosophie politique.

Je m’intéresse à la France mais aussi à l’étranger avec des auteurs comme Filiu dans son ouvrage « le miroir de Damas » dans lequel on peut comprendre, mis à part le point de vue de cet auteur avec lequel je ne suis pas en accord, beaucoup des faits politiques actuels. Je crois que c’est en analysant le cours de notre histoire que l’on devient laïque et républicain, presque par bon sens et nécessité, pour pouvoir vivre en paix en France.

Enfin en tant que juriste, ce sont des Badinter, des Vergès avec sa « défense de rupture » ou encore des Hervé Temime qui m’ont emmené à réfléchir sur la frontière étroite entre  les notions de juste et d’injuste.

Cette dernière question pourrait faire l’objet d’une autre interview, mais peu de gens me posent cette question. Je vous remercie donc de la poser et aussi de m’avoir invité. Je salue votre combat républicain et votre collectif.

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6 mai : le républicain Robespierre ou le monarque Hollande ? https://plaidoyer-republicain.fr/6-mai-le-republicain-robespierre-ou-le-monarque-hollande/ https://plaidoyer-republicain.fr/6-mai-le-republicain-robespierre-ou-le-monarque-hollande/#comments Tue, 06 May 2014 09:16:08 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=522 ...lire la suite ]]>  

buste-de-robespierreEn ce 6 mai, faites bien attention aux journaux, imprimés ou télévisés, ou aux réseaux sociaux. Vous ne verrez qu'une date anniversaire parsemer vos écrans : les deux ans de présidence de François Hollande et son interview matinale. Pour nous, cette date est toute autre. Nous ne nous occupons pas d'un homme qui sera balayé rapidement par l'histoire. Le 6 mai correspond à la naissance d'un grand républicain et d'un révolutionnaire de premier plan : Maximilien Robespierre. Il y a 256 ans (un savant calcul nous indique donc que cela se déroule en 1758) naissait à Arras celui que l'on surnommera plus tard « l'Incorruptible ». Rassurez vous, cet article ne va pas être une biographie en modèle réduit de Robespierre. Hamel, Mathiez et bien d'autres l'ont fait bien avant et bien mieux que nous ne saurions le faire. Comme pour l'immense figure de Jaurès, il ne s'agit pas de commémorer Robespierre. Il s'agit de le célébrer, certes brièvement, et de s'en inspirer pour nos combats actuels qui, deux siècles et demi après, sont malheureusement encore les mêmes.

Quels sont-ils ces combats me direz vous ? Ce sont ceux qui marchent inéluctablement vers la justice sociale, vers le partage des richesses, vers l'égalité des droits et la liberté des êtres humains. Ces combats sont les combats républicains qui, abandonnés dans les faits par presque toutes les familles politiques, sont bien souvent de simples slogans écrits à la va-vite sur des banderoles et des tracts. Bien loin du portrait noir dressé par les réactionnaires de tous poils, il est important de se rappeler quelles furent les grandes prises de position de Robespierre. Il faut rendre hommage à la personne qui a prôné en premier le droit de vote pour les juifs et les comédiens, et ce dès 1789. Il faut mettre en lumière le premier homme politique qui, en 1791, déclara publiquement vouloir abolir l'esclavage, ce qui a été fait en 1794 par la Convention montagnarde. Une disposition vite annulée par Napoléon. Il fallut attendre ensuite 1848 pour que la République abolisse définitivement l'esclavage sur les territoires français. Robespierre, c'est également l'un des premiers hommes politiques à promouvoir partout le suffrage universel et l'abolition de la peine de mort quand d'autres, devenus aujourd'hui des parangons de vertu comme Danton, ne cherchaient qu'à conserver leurs privilèges et leur audience. Il fut également ce républicain qui refusa toujours l'interventionnisme des armées françaises, ne les voyant que comme des outils de défense du territoire national. Les français devraient se rappeler de ces positions, à l'heure de voter pour élire les députés au parlement européen, dans une Europe qui joue toujours plus avec le feu dans la crise ukrainienne. Le gouvernement Valls/Hollande, si prompt à s'acharner sur les syndicalistes, devrait regarder les prises de position de Robespierre en la matière. Il entama un combat, achevé 90 ans après sa mort, pour la suppression totale et définitive de la loi Le Chapelier qui interdisait les regroupement syndicaux. Ce combat oh combien juste s'inscrit dans une vision d'émancipation du peuple et pour les libertés publiques – comme la liberté de la presse ou de conscience, la liberté de réunion ou d'association –, indissociables de la bonne marche d'une société apaisée. En 1792, il sera également l'un de ceux qui s'insurgeront contre la liberté totale du commerce, en prônant le droit à l'existence comme premier droit de l'homme. Pas de « concurrence libre et non faussée » qui tienne !

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Robespierre à la tribune des jacobins, par Tessanoel

Tous ces combats, résumés ici en quelques lignes mais qui firent des heures de discours, de débats et d'écritures ne vous rappellent donc rien ? Et bien pour moi ils sont contemporains. Ils sont contenus dans le projet du Front de Gauche, dans son ADN. Il nous faut donc nous réapproprier nos figures fondatrices, que les idéologues libéraux et réactionnaires veulent nous arracher comme pour nous couper de nos racines républicaines.

Hollande-Louis-XVI-majestéEn ce 6 mai, ne cherchez donc pas à revenir deux ans en arrière avec regrets, en pleurant sur ce qui s'accomplit à l’Élysée et à Matignon prétendument au nom de la gauche. Ce qui se passe derrière les grilles de ces châteaux est plus proche de Louis XVI que des sans-culottes, il suffit de revoir l'interview du Roy François de ce matin. Regardez plutôt 200 ans avant, dans l'histoire républicaine de la France. Vous y verrez que notre avenir y est tracé. Agissons comme le grand Jaurès l'écrivait dans son Histoire Socialiste de la Révolution Française : asseyons-nous sur les bancs des jacobins, et aux côtés de Robespierre. Et proclamons que nous sommes robespierristes !

Alexandre Emorine

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Nationalisons Dassault ! https://plaidoyer-republicain.fr/nationalisons-dassault/ https://plaidoyer-republicain.fr/nationalisons-dassault/#respond Tue, 14 Jan 2014 08:06:56 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=250 ...lire la suite ]]>  

Que d’actualités à traiter ! Les vœux sont placés sous le signe du scandale. Une affaire qui nous occupe au Plaidoyer Républicain, c’est, entre autres, la levée de l’immunité parlementaire du Sénateur UMP Serge Dassault. Voilà un homme qui est soupçonné d’avoir acheté des voix pour ses différentes campagnes électorales et qui semble être entouré de tout ce qui peut se faire en termes d’infréquentables.

Du fait de la masse des soupçons, Serge Dassault ne devrait plus être en mesure d’occuper des fonctions politiques aussi éminentes que Sénateur ou Maire. Avec ce genre d’individus, c’est la République que l’on assassine un peu plus tous les jours. Lorsque l’on voit avec quelle impunité ce magnat de l’industrie militaire opère, c’est à vous dégouter d’aller voter. Il reconnaît par exemple, dans  une interview au JDD, avoir versé 1.2 Million d’Euro « pour avoir la paix au Liban » et 2 millions d'euros « pour des investissements en Algérie ». Tout cela semble légèrement scabreux et il n’est pas étonnant d’avoir quelques doutes sur le caractère pacifiste du bonhomme.

Dan ce cadre-là, il semble largement admissible de demander la levée de l’immunité de Serge Dassault. Il faut être clair, l’homme est plus vers la fin de sa vie que bon nombre d’hommes politiques actuellement. Sergio affiche 88 ans au compteur, l’électeur est en droit de penser que la retraite politique est proche. Néanmoins, je tiens à refaire une proposition que nous avions faite il y a quelques mois dans un article traitant de la corruption en politique. En effet, nous, républicains intransigeants, avons la volonté de punir et de virer du  champ politique les gens qui biaisent avec les règles. En cas de condamnation, de faits avérés de corruption, il serait judicieux que la Justice prenne des sanctions exemplaires. Nous proposons une nouvelle fois de porter les peines d’inéligibilité à 15 ans.  Il n’est plus possible, en tant qu’électeur, citoyen et ardent républicain de supporter ces comportements qui discréditent la République. Il faut en  revenir aux bases en  urgence !

Danton, Dassault : mêmes causes, mêmes conséquences.

Il est nécessaire de faire un petit rappel historique et révolutionnaire sur les liens qui ont été  entretenus entre les magnats de l’armement et la République. L’image de Danton est relativement parlante. Ce sieur défendait des intérêts privés dans l’armement au « service » du pouvoir en place. Maximilien Robespierre était bien conscient que laisser l’approvisionnement des armes entre les mains d’individus défendant des intérêts privés comportait des risques.  Plusieurs lieux de fabrication d’armes, dirigés par l’État ont donc été mis en place. Inévitablement, Danton a très peu goûté l’initiative. J’entends déjà les rabat-joies qui diront que nous ne sommes pas en 1793. Certes. Pour autant, il ne serait pas mal  que l’état français prenne l’initiative de reprendre le contrôle de la Holding Dassault.dassaultavion

Il est quand même inconcevable que l’armement militaire d’un état puisse être régi par des logiques capitalistes de concurrence « libre et non faussée » (sic). La logique pourrait être étendue aux domaines de l’eau, de l’énergie et d’une partie de l’industrie dite « stratégique ». Nationaliser EDF-GDF, Total, Suez et Dassault couterait au bas mot une trentaine de milliards d’euros. Quand on sait que la fraude fiscale coûte chaque année 80 milliards d’euros, que les niches fiscales inutiles (selon la cours des comptes) amputent le budget d’une cinquantaine de milliards et que le service annuel de la dette (pour une majorité illégitime et que nous ne devons pas rembourser) nous coûte encore 55 autres milliards, il faut dire « stop » ! Il va falloir, dans l’intérêt de la République, refaire passer tout un pan de l’économie hors du  système capitaliste et productiviste. Qui plus est, cela créera de l’emploi massivement notamment dans les secteurs de la transition énergétique. Bref, nationalisons et planifions. C’est aussi cela la volonté que nous avons dans le cadre d’une 6ème République sociale et démocratique. Les capitalistes ne font que ça, planifier. Alors pourquoi pas nous ?

Arnaud Guvenatam

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Condorcet et Robespierre : choc frontal sur l’éducation https://plaidoyer-republicain.fr/condorcet-et-robespierre-choc-frontal-sur-leducation/ https://plaidoyer-republicain.fr/condorcet-et-robespierre-choc-frontal-sur-leducation/#comments Thu, 03 Oct 2013 05:55:44 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=90 ...lire la suite ]]> Un ouvrage qui influença fortement Robespierre et les Montagnards
Un ouvrage qui influença fortement Robespierre et les Montagnards

La vision de l’éducation et de l’instruction ont été, durant la Révolution Française, soumises à différentes analyses, notamment entre les jacobins et les girondins. En 1792 et 1793 à l’Assemblée Nationale et à la Convention, a été discutée la façon d’organiser l’école publique. Même si de prime abord, les thèses de Robespierre (jacobin) et de Condorcet (girondin) semblaient assez semblables, je vais montrer qu’elles s’opposaient très radicalement.L’essentiel de la divergence entre Condorcet et Robespierre tend à la prise en compte du contexte historique du moment et de la base d’analyse du réel.

Condorcet : l’acceptation de la destinée, ou la vision libérale des girondins

Toutes les citations de Condorcet ont été tirées du rapport sur l’organisation générale de l’instruction publique fait au nom du Comité d’instruction publique, à l’Assemblée nationale (séances des 20 et 21 avril 1792).

La base de l’analyse de Condorcet est en quelque sorte de donner un savoir commun à tous les enfants quelles que soient leurs classes sociales. A priori, ce postulat ne souffre d’aucune contestation. Néanmoins, il faut aller jusqu’au bout de son analyse pour constater que cela n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. En effet, dès les premiers âges de la vie, Condorcet fait sien le fait que les classes ont une sorte d’état de nature indépassable. Selon lui, « les écoles secondaires sont destinées aux enfants dont les familles peuvent se passer plus longtemps de leur travail, et consacrer à leur éducation un plus grand nombre d’années, ou même quelques avances. ». A la lecture de ces propos, il y a l’analyse classique libérale qui part du principe que les inégalités existent, et qu’après tout, c’est bien normal. L’air de dire aux parents : tant mieux si vous êtes riches, vos enfants iront dans le secondaire. Messieurs les pauvres, on a déjà appris à lire aux vôtres alors ne vous plaigniez pas. Il poursuit son propos : « Les cultivateurs, à la vérité, en sont réellement exclus [NDLR : degré d’instruction secondaire] lorsqu’ ils ne se trouvent pas assez riches pour déplacer leurs enfants ; mais ceux des campagnes, destinés à des métiers, doivent naturellement achever leur apprentissage dans les villes voisines, et ils recevront, dans les écoles secondaires, du moins la portion de connaissances qui leur sera le plus nécessaire ». Lorsque Condorcet parle de destinée, on comprend bien que l’inégalité de classe est un état de nature. C’est ta destinée, c’est comme ça, c’est intangible. Vous me voyez d’ores et déjà arriver avec mes gros sabots pour introduire la vision radicalement opposée de Robespierre. Et bien vous avez vu juste !

Robespierre : le jacobin à l’égalité républicaine chevillée au corps

Toutes les citations de Robespierre sont issues du plan d’éducation nationale rédigé par Michel Lepeletier de Saint Fargeau, arrangé et défendu par Robespierre à la Convention 29 juillet 1793.

Le premier constat qui s’impose est que Robespierre ne parle jamais de destinée. Il postule d’emblée qu’une inégalité n’est pas un état de nature. Sur ce point, la divergence avec Condorcet est abyssale dans le contexte de la Révolution et des attaques contre la République. Son analyse part du réel de la situation sociale en faisant le constat suivant : les pauvres ont besoin de manger pour s’éduquer. Il déclare : « les personnes aisées, c’est-à-dire le plus petit nombre, ont tout l’avantage. Quiconque peut se passer du travail de son enfant pour le nourrir a la facilité de le tenir aux écoles tous les jours et plusieurs heures chaque jour. Mais quant à la classe indigente, comment fera-t-elle ? Cet enfant pauvre, vous lui offrez bien l’instruction ; mais avant, il lui faut du pain ». La finesse de l’analyse politique de Robespierre illustre que Condorcet manie des concepts, mais qui sont totalement hors de la réalité du Peuple. L’approche de Robespierre peut donc être qualifiée de matérialiste. Et, l’affirmation de la République dans la construction de ces citoyens prend toute sa place, en bon jacobin qu’il est. Il déclare que « nous devons fonder une éducation vraiment nationale, vraiment républicaine, également et efficacement commune à tous […] l’instruction publique ». Il propose entre autres choses trois articles que je vous soumets :

« - Art. I. Tous les enfants seront élevés aux dépens de la République, depuis l’âge de cinq ans jusqu’à douze pour les garçons, et depuis cinq ans jusqu’à onze pour les filles.

Art. II. L’éducation nationale sera égale pour tous ; tous recevront même nourriture, mêmes vêtements, même instruction, mêmes soins.

- Art. III. L’éducation nationale étant la dette de la République envers tous, tous les enfants ont droit de la recevoir, et les parents ne pourront se soustraire à l’obligation de les faire jouir de ses avantages. [...] ».

Toutes les bases de l’éducation nationale et de l’instruction publique sont là. La République est en charge de l’éducation de ses futurs citoyens, où ils seront mis à égalité quelles que soient les classes en termes de nourriture, de vêtements, d’instruction et de soins. La République prend tout son sens ici. Et enfin il y a cette vision de l’école comme étant un investissement sur l’avenir de la Patrie.

Regardons maintenant où nous en sommes. Les débats sur l’éducation nationale sont-ils vraiment différents de l’époque (hors contexte d’invasions et de soulèvements royalistes ?). Je pense que non. Et puisque je participe à ce plaidoyer républicain, je dis « Vive la vision Robespierriste et Jacobine de l’école ! ».

Arnaud Guvenatam

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République ou barbarie https://plaidoyer-republicain.fr/republique-ou-barbarie/ https://plaidoyer-republicain.fr/republique-ou-barbarie/#respond Mon, 30 Sep 2013 15:59:53 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=80 ...lire la suite ]]> Elle avait disparu depuis le mois de mai, et il aura fallu attendre le 26 septembre pour connaître (peut-être ?) la vérité. Fiona aurait succombé aux coups de ses parents, lors d'une soirée arrosée entre amis. Immédiatement, les réactions se sont accumulées : bien sûr, un dégoût devant de tels actes, doublés de mensonges. Mais depuis quelques jours, un autre type d'idées fleurit, dans les médias et sur internet. Ce phénomène, nous l'avions déjà vu à l’œuvre lors de l'affaire dite du « Bijoutier de Nice ». Un spectre morbide hante la France : celui de la volonté de tuer.

En effet, une page Facebook réclamant la « Peine de mort pour les bourreaux de Fiona » compte à ce jour plusieurs milliers de fans. Quel recul idéologique, quelle effrayante perspective que celle d'ôter la vie à ceux qui se rendent coupables d'un crime ! Après la mort pour un voleur de bijoux, voilà que l'on réclame la mort pour des assassins.

Bien sûr, il ne faut pas être naïf : lorsque la loi Badinter a été promulguée le 9 octobre 1981 – abolissant la peine de mort en France –, une majorité de français (63%) la désapprouvait. Or, depuis, cette tendance s'est inversée. Ils étaient ainsi 53% en 2011 à refuser tout retour à la peine capitale (ici le sondage). Il va sans dire que les 47% restant sont prompts à réagir, je dirais même à sur-réagir, à chaque fait divers tragique qui se passe dans le pays. Bien entendu, la mort d'un enfant comme de toute autre personne est terrible. C'est justement pour cela que l'on ne peut pas vouloir le retour de l'exécution comme exutoire à la révulsion que nous amène l'actualité.

En République, en 2013, nous sommes en droit de penser que nous avons atteint un degré de développement intellectuel empêchant tout retour en arrière. Certains, comme le FN (ici en 2011) voudraient nous ramener à l'état de nature, à une loi de la jungle où tous les conflits se règlent dans le sang. Revenant à une tradition du Moyen-Âge, les rétrogrades veulent réinstaurer une règle du Tallion dans la loi républicaine française. « Œil pour œil, dent pour dent » semblent-ils crier à longueur de temps. Si nous suivons leur logique, quelle peine infliger à un voleur ? Lui couper la main ? Et à un menteur, doit-on le punir en lui tranchant la langue comme le faisaient les hommes du XIIIème siècle ? Ce règne de l'émotion, savamment entretenu par les médias, est la conséquence d'un seul et unique facteur : l'empathie envers la victime et ses proches. Chacun peut aisément se mettre à la place de la famille de cette pauvre petite fille, de ce bijoutier ne supportant plus des braquages à répétitions. Or, un véritable esprit de justice imposerait de se placer du point de vue de la famille du criminel, avant de hurler à la peine de mort à chaque occasion. Avant de dire « si quelqu'un touche à mon fils, je le tue », il conviendrait de dire « si mon fils tuait quelqu'un, je ne pourrais pas supporter que l'on réclame sa mort ». Nous cherchons bien souvent à excuser le bourreau lorsque celui-ci est un proche, jamais lorsque nous ne sommes pas directement touchés par l'affaire.

Un pays comme la France, avec une République censée avoir amené un degré de civilisation mettant de côté toutes les barbaries humaines, ne peut tolérer une telle remise en cause de ses fondements. Il aura fallu attendre 190 ans entre le premier discours politique réclamant l'abolition de la peine de mort et sa mise en œuvre. Ce discours, prononcé le 30 mai 1791, doit nous éclairer. Le chemin n'a pas toujours été simple pour les progressistes, de Robespierre – l'auteur de ce fameux discours – à Badinter.

Faisons nôtre ce passage du discours de l'Incorruptible (version complète ici), lorsqu'il déclama « […] il faut donc que la loi présente toujours au peuple le modèle le plus pur de la justice et de la raison [...] ». C'est ainsi que doit s'exercer la loi en République.

Alexandre Emorine

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