PS – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Européennes : le tremplin de La France Insoumise (LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-le-tremplin-de-la-france-insoumise-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-le-tremplin-de-la-france-insoumise-lfi/#respond Thu, 14 Dec 2017 16:59:03 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1014 ...lire la suite ]]> Le gouvernement d’Édouard Philippe a donc tranché. Les élections européennes de 2019 ne seront plus organisées comme auparavant avec des grandes circonscriptions. Il s’agira de listes nationales présentées par les mouvements et partis politiques souhaitant avoir des représentants au Parlement Européen. La mesure fait consensus, à l’exception du parti Les Républicains qui propose un redécoupage en 13 circonscriptions régionales.

A peine cette annonce faite, les différents mouvements et partis ont commencé à prendre position sur leur stratégie à adopter pour le scrutin de 2019. Le parti présidentiel semble se diriger vers une union avec Alain Juppé sur une position d’une Europe fédérale. Il s’agira sans surprise d’une liste d’approfondissement de l’intégration française dans l’Union Européenne. Cela est tout à fait en accord avec la position adoptée par Emmanuel Macron sur la souveraineté européenne et sa vision de la République contractuelle : déposséder la France de sa souveraineté. Au passage, on note la façon dont Emmanuel Macron se saisit de la question d’une façon qui fait furieusement penser à celle qui a toujours eue cours : «Je défends aujourd’hui une Europe de la souveraineté. Car je n’accepte pas de laisser le terme de souveraineté aux populistes». Les gentils pro-européens contre les méchants populistes en somme…

Il est intéressant de faire un instantané sur la situation politique actuelle. Nous voyons en ce moment de terribles changements et modifications du paysage politique. L’arrivée de Laurent Wauquiez marque un signal extrêmement révélateur de la dérive idéologique de la droite républicaine française. Cet homme prend ouvertement la ligne politique de Marine Le Pen et déclare toute honte bue qu’il devra incarner une droite vraiment de droite. Pour ce qui reste de Gaullistes et républicains, cette mutation du principal parti politique de la droite française est difficilement acceptable. Une ligne de fracture profonde se révèle au grand jour et finira de détruire LR. Il y a fort à parier qu’un certain nombre de gens, disons les proches de Juppé pour faire simple, compterons parmi les Macron-compatibles. Le centre également est en train de bouger avec la création de « Agir », et le Parti Radical s’est reformé après 45 ans de scission. Le Président de la République a tout atomisé après son élection, scellant le sort du Parti Socialiste en recrutant Olivier Dussopt qui, trois jours avant sa nomination comme secrétaire D’État avait voté contre le Budget. Emmanuel Macron est en train d’achever le travail chez LR en manigançant une grande alliance au centre et avec la droite libérale de Juppé. L’espace politique de LR est définitivement rogné et pour se maintenir à flots, il devra empiéter sur la ligne politique xénophobe du FN. En effet, pour l’heure, toute alliance des droites est "pour le moment" catégoriquement refusée par LR. Nous relirons cet article avec délectation lors des élections municipales de 2020 pour faire le bilan de ce cordon sanitaire en papier.

Dans le même temps, Marine Le Pen, finalement ridiculisée pour 30 ans par son piteux débat de second tour, tente de sortir de la nasse et de respirer en ouvrant la porte à Wauquiez. L’alliance des droites pourrait permettre à cette dernière de la rendre plus centrale alors que sa déroute personnelle à la présidentielle et son incapacité à constituer un groupe parlementaire l’ont tout à fait isolée de la scène politique nationale. Nous avons également appris qu’elle ne dirigera pas la liste nationale du FN aux européennes et, hormis Marion Maréchal-Le Pen, personne n’est en mesure d’incarner nationalement une liste dont la tradition de ce courant politique n’est basée que sur la culture du chef. Personne n’imagine qu’un Bardella ou qu’un Rachline puisse tenir la tranchée fasciste. Louis Alliot est déjà élu député, et le FN aura à subir la concurrence des « Patriotes » dont la seule motivation est d’achever le FN. Autant dire que le FN est très mal engagé, eu égard à ses récents revirements sur sa vision de l’Europe et de l’Union Européenne.

Et dans tout ce spectacle de déroutes, de scissions, de créations ex nihilo, la France Insoumise a lancé sa stratégie depuis la Convention de Clermont-Ferrand. Le mouvement voit d’un bon œil les listes nationales car il veut nationaliser au maximum l’élection. LFI a d’ailleurs annoncé travailler à l’émergence d’une liste transnationale appelée Europe Insoumise. LFI s’est finalement enracinée et s’installe durablement comme étant la première force d’opposition dans le pays. Il parait que Jean-Luc Mélenchon est déprimé et perd en popularité ? Qu’à cela ne tienne, s’il perd des points c’est à droite (là ou remonte Macron, vue sa politique pour les riches). Il est cependant très populaire à gauche et même chez les sympathisants socialistes. L’influence actuelle de Benoît Hamon et de son mouvement Génération-s ne permettent pas de dire si un encrage populaire est en train de se faire. Il reste néanmoins le candidat du naufrage du PS qui a terminé à 6.36%... Il faut également avouer que les dérives stratégiques successives de la direction du PCF les ont mis hors des radars populaires. La ligne de La France Insoumise ne varie pas : pas d’alliance, pas de tambouille, uniquement le programme l’Avenir en Commun.

Dans ce paysage en ruines, il semble que la seule force debout, unie et en capacité de conquérir est La France Insoumise. Dans l’état actuel des choses, si Macron a eu le point en octobre, il est réaliste de penser que dans un scrutin de liste, La France Insoumise tirera son épingle du jeu. Tout est à faire mais l’on peut raisonnablement être optimistes ! Envoyer des dizaines de députés insoumis au Parlement Européen participera d’une étape obligatoire d’enracinement du mouvement. Ces élections doivent être le tremplin de grandes conquêtes, axées autour des groupes parlementaires insoumis et des citoyens impliqués dans tous les compartiments de la société. Si LFI s’est dotée d’une organisation pérenne, il s’agit maintenant d’enraciner le mouvement partout où cela est possible, quel que soit l’échelon ou les forces en présences.

Arnaud GUVENATAM

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Dossier Eau : un contrat juteux pour Suez et perdant pour les usagers https://plaidoyer-republicain.fr/dossier-eau-un-contrat-juteux-pour-suez-et-perdant-pour-les-usagers/ https://plaidoyer-republicain.fr/dossier-eau-un-contrat-juteux-pour-suez-et-perdant-pour-les-usagers/#comments Fri, 06 Feb 2015 15:09:02 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=799 ...lire la suite ]]> eauLa situation de la Délégation de Service Public (DSP) de l’eau à Dijon est une question épineuse et opaque depuis trop longtemps. Cela dure depuis 1991, lorsque le maire RPR Robert Poujade a signé une DSP avec Suez-La Lyonnaise des Eaux. L’eau était gérée en régie publique mais la décision a été prise de déléguer ce service. Lors du changement de majorité en 2001 François Rebsamen, ayant pourtant fait campagne pour le maintien en régie publique, n’est pas revenu dessus. Pire, il a signé un renouvellement de contrat en 2011, le contrat ayant cours jusqu’en 2021. Voici la (longue) histoire d’une association de citoyens cherchant à exercer ses droits et à porter le débat sur la place publique.

 Puisque nous partons du principe que les citoyens doivent avoir le pouvoir dans la cité, nous cherchons à comprendre pourquoi le maintien de cette délégation a été voté. C’est dans cette optique que nous avons sollicité les pouvoirs publics pour obtenir les documents nécessaires à l’analyse de la situation technique et financière de cette délégation. À savoir que n’importe quel citoyen doit pouvoir avoir accès à ses documents administratifs, puisqu’ils sont publics. A Dijon, dans la ville de François Rebsamen, il est impossible de faire valoir ses droits de citoyens sur ces questions épineuses. Lors de la première prise de contact téléphonique, le responsable du Grand Dijon nous a dit textuellement qu’il y « a un certain nombre de documents que nous ne souhaitons pas porter à la connaissance du public ». Face au refus catégorique de la municipalité de nous fournir les documents, nous avons été obligés de passer par la Commission d’Accessibilité aux Documents Administratifs (CADA). Sa décision a été on peut plus claire. Les documents doivent être rendus publics. C’est par ce biais-là que nous avons pu mettre la main sur ces documents apparemment sensibles. Après analyse des documents, nous comprenons maintenant pourquoi la municipalité entoure le contrat de DSP d’un si grand secret. Ce contrat est tout simplement un immense scandale et nous vous publierons dans cette enquête les documents et les analyses permettant de défendre ce constat.

 L’analyse financière

 Commençons par dire que le prix du mètre cube d’eau à Dijon est de 4.15 euros. À titre de comparaison, il est de 3.60 à Beaune (21), 2.88 à Grenoble (38), et 1.79 à Mâcon (71). Comment une variation de prix aussi forte peut-elle être observée ? La réponse est en partie dans ce que Suez appelle le « Compte Annuel de Résultat d’Exploitation » (le CARE).

La méthode qui sera la nôtre sera d’examiner entre 2008 et 2012 les sommes facturées qui auraient pu être évitées dans le cadre d’une régie publique. Pour l’année 2012, nous avons été choqués tout d’abord du résultat après impôts affiché : 2 782 997 euros, en augmentation de 15.2% par rapport à l’année précédente ! Bien évidemment, dans le cadre d’une régie publique, lorsque des bénéfices sont affichés, ils sont directement réaffectés au budget de l’année suivante. Ici, cela va directement dans la poche de la multinationale. Autre poste de dépenses : les droits de continuité de service. Ils sont facturés en 2012 à hauteur de 1 461 506 euros. Ces droits de continuité de service doivent être vus comme une sorte d’assurance en cas de gros dégâts sur le réseau. La somme facturée est une somme provisionnelle. Dans le cadre d’une régie publique, cette somme, si elle n’est pas dépensée est directement réinvestie dans le budget l’année suivante. Dans le cas de Suez, nous sommes tenus de les croire sur parole. Or au fil des analyses année par année, jamais nous ne voyons ces sommes réapparaitre dans le budget de l’année suivante. Des experts nous ont confirmés que ces sommes allaient très probablement dans la poche des actionnaires. Passons maintenant au troisième poste de dépenses inutiles dans le cadre d’une régie publique : les services centraux. En 2012, ils s’élevaient à 546 446 euros. Ce ne sont ni plus, ni moins, que des droits de siège, c’est-à-dire le financement du siège parisien de Suez France.

Rien que sur ces trois postes de dépenses, nous pouvons chiffrer ce que nous fait payer Suez. Ces frais ne seraient pas présents en cas de régie publique. Ils s’élèvent pour la seule année 2012 à 4 790 949 euros, et à 6 363 190 euros si nous prenons compte du résultat avant impôt, puisqu’une régie publique ne paie pas d’impôts. En termes de proportions par rapport au total des charges facturées par Suez (17 415 282), nous arrivons respectivement à 27.51% et 36.53% de dépenses inutiles sur la facture des usagers.

 Pour l’année 2011, nous allons procéder dans la même façon. Le résultat affiché s’élève à 2 414 788 euros après impôts et 3 779 011 euros au total avant impôts (impôts que la régie ne paie pas, rappelons-le une nouvelle fois). Pour ce qui est des droits de continuité de service, ils s’élèvent à 1 434 877 euros. Les droits de siège (ou contribution aux services centraux) s’élèvent à 558 159 euros. Après impôts, c’est un total de 4 407 824 euros. En tenant compte du résultat net avant impôts c’est un total de 5 772 047 euros. Sur le total des charges facturées aux usagers (16 844 216) ce sont des proportions de 26.16% après impôts et 34.26% avec le bénéfice net.

CARE 2012 2011

 Pour l’année 2010, le résultat s’élève à 2 437 204 euros après impôts et 3 716 950 euros au total. Pour les droits de continuité de service, ils s’élèvent à 1 405 444 euros et les droits de siège pour les services centraux culminent quant à eux à 777 023 euros. Après impôts, c’est donc un total de 4 619 671 euros et avant impôts un total de 5 899 417 euros. Les charges facturées s’élèvent à 15 713 072 euros. Ce sont donc 29.40% après impôts et 37.54% de dépenses facturées inutilement.

 Pour l’année 2009, le résultat s’élève à 2 509 643 euros après impôts et 3 827 426 euros au total. Pour les droits de continuité de service, ils s’élèvent à 1 348 702 euros et les droits de siège pour les services centraux culminent quant à eux à 718 032 euros. Après impôts, c’est donc un total de 4 576 377 euros et avant impôts un total de 5 783 684 euros. Les charges facturées s’élèvent à 15 732 393 euros. Ce sont donc 29.08% après impôts et 36.76% de dépenses facturées inutilement.

CARE 2010 2009

Pour l’année 2008, le résultat s’élève à 2 325 539 euros après impôts et 3 546 650 euros au total. Pour les droits de continuité de service, ils s’élèvent à 1 368 498 euros et les droits de siège pour les services centraux culminent quant à eux à 740 562 euros. Après impôts, c’est donc un total de 4 434 599 euros et avant impôts un total de 5 655 710 euros. Les charges facturées s’élèvent à 16 054 144 euros. Ce sont donc 27.62% après impôts et 35.22% de dépenses facturées inutilement.

CARE 2008

 Lorsque l’on fait le total pour les années 2008 à 2012, c’est une somme après impôts de 22 829 420 euros. Cette somme est de 29 474 048 euros (avant impôts) qui, si nous étions en régie publique, ne seraient pas facturés. Nous devons également rajouter à toutes ces dépenses inutiles le fait que les pertes d’eau sur le réseau sont facturées. Or, nous avons toujours été aux alentours de 20% de pertes sèches sur le réseau. Or, nous constatons que ce taux s’élève à 23% en 2014. Au-delà de tout ce qui a été montré comme étant de la dépense inutile, nous nous voyons en plus facturés les pertes d’eau. Pour résumer, lorsqu’un litre d’eau arrive au robinet, vous payez 1.22 litre d’eau car les 22% perdus vous sont quand même facturés. Cela revêt du pur scandale.

La question des normes européennes.

Nous avons constatés que les travaux d’éradication des branchements plomb ont été suspendus en 2012. Il nous a été justifié que les travaux du tramway sont devenus prioritaires par rapport à l’éradication des branchements plombs. Or, « la directive européenne 98/83 du 3 novembre 1998 transposée dans le code de la santé publique, a fixé la teneur maximale en plomb dans l’eau au robinet du consommateur à 10 microgrammes par litre (µg/L) à compter du 25 décembre 2013 ». Jusque là, une teneur inférieure à 25 µg/L est tolérée. À l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes (le 6 février 2015), Dijon n’est toujours pas aux normes européennes. Cela pose un certain nombre de questions quant à la façon dont Suez se met en conformité avec la loi. Des travaux auraient du être faits depuis longtemps pour s’assurer qu’une disposition prise en 1998 soit respectée à la date du 25 décembre 2013. Ils ont eu quinze ans pour faire les travaux !

 

Le renouvellement du réseau.

Nous avons donc cherché à comprendre pourquoi Suez et Dijon ne se sont pas mis aux normes européennes. Nous nous sommes par conséquent intéressés à la vitesse du renouvellement du réseau sur les données dont nous disposons. Sachant que la durée moyenne d’un tuyau est de 80 ans, nous allons confronter ce chiffre avec le nombre d’années qu’il faudrait pour renouveler le réseau à partir des chiffres que Suez indiquent dans ses rapports annuels.

En 2009, le taux de renouvellement était de 0.24%. A ce rythme, il faudrait 420 ans pour renouveler le réseau.

renouvellement 2009

En 2010, le taux de renouvellement était de 0%,. Il n’y a donc eu aucun travail de renouvellement sur toute l’année, purement et simplement !

renouvellement 2010

En 2011, le taux de renouvellement était de 0.11%, soit un rythme de remplacement égal à 1000 ans !

renouvellement 2011

En 2012, le taux de renouvellement était de 0.11% également, soit un rythme de 1000 ans !

renouvellement 2012

Lorsque nous nous retrouvons face à ces chiffres, nous comprenons pourquoi les pertes d’eau sur le réseau augmentent. Nous voyons aussi pourquoi nous ne sommes toujours pas aux normes européennes. Suez ne fait pas de travail de renouvellement du réseau et empoche des dizaines de millions d’euros en facturation de travaux. Nous avons montré dans les rapports financiers que nous publions dans le présent dossier que des sommes colossales sont ponctionnées aux usagers seulement pour rémunérer l’entreprise. Nous sommes bien loin d’une volonté de défendre l’intérêt général des usagers. Il nous faudrait donc trouver un moyen de stopper cette gabegie qui n’a que trop duré.

L’opportunité de l’arrêt Olivet

L’arrêt Olivet est une décision législative statuant sur le fait que tous les contrats d’une durée supérieure à 20 ans et signée avant 1995 deviendront caducs au 5 février 2015. Il se trouve que le traité de concession à Dijon date de 1991 et a été signé pour une durée de 30 ans. Nous tombons donc sous le coup de l’arrêt Olivet, et le contrat dijonnais est par conséquent caduc. La prolongation de contrat consentie en 2011 par François Rebsamen ne met en aucun cas le contrat à l’abri de l’arrêt Olivet comme ce dernier l’affirmé dans la presse régionale. En effet, nous mettons à votre disposition la couverture d’un avenant de contrat datant de 2013 qui stipule que le contrat en cours est toujours celui de 1991.

avenant 2013

A la vue de tous ces éléments, les élus doivent jouer le rôle qui est le leur. Ils doivent absolument saisir le Tribunal Administratif pour faire annuler ce contrat, légal, mais inique, qui nous fait payer 4.15 euros le mètre cube, alors que nous pourrions faire baisser énormément le prix en se réappropriant un service public. Quand bien même les élus estimeraient qu’il faudrait rester dans le cadre d’une délégation de service public, il faut au moins que la renégociation se fasse sur des bases claires. En effet, il faut une réelle ouverture du marché pour permettre à la concurrence de faire baisser les prix. Et il faut que la base de négociation se fasse à partir du prix qui pourrait être celui d’une régie publique de l’eau. Il serait en effet logique qu’on cesse de pressurer les usagers. Cette situation n’a que trop duré, l’eau est un bien commun et chacun a le droit inaliénable d’y avoir accès. N’oublions pas que 3 jours sans eau et c’est la mort assurée.

 

Le Plaidoyer Républicain

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Et demain que ferons-nous ? https://plaidoyer-republicain.fr/et-demain-que-ferons-nous/ https://plaidoyer-republicain.fr/et-demain-que-ferons-nous/#comments Thu, 08 Jan 2015 13:42:15 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=746 ...lire la suite ]]> charlie amourLe drame est immense, partout des femmes et des hommes se sont levés contre cette barbarie pour crier haut et fort « Je suis Charlie ». Ce message est grand et beau, il symbolise le soutien indéfectible que chacun d’entre nous apporte aux familles des disparus, au monde de la presse et il permet aussi en quelque sorte de nous rassurer. Oui, malgré leurs convictions différentes, les français ont peur aujourd’hui, nous avons tous été touchés par cet acte inqualifiable et nous éprouvons tous de la compassion dans son étymologie première, souffrir avec. Alors que faire pour ne pas sombrer, que faire pour ne pas céder à la panique ?

Dans un premier temps, il est bien évidemment nécessaire que les auteurs de ces crimes soient arrêtés et jugés selon les lois de la République. Il en va de soi. Cependant, je crains dès à présent les retombées médiatiques de l’affaire. On ne peut passer sous silence un tel drame. Néanmoins il faudra veiller à ce que cette tragédie ne soit pas instrumentalisée par l’extrême droite mais aussi et surtout par les journalistes. Charlie Hebdo s’est toujours battu contre les idées d’extrême droite et leur martyr ne peut et ne doit servir cette droite qui se nourrit de la déliquescence du vivre ensemble.

Il faudra aussi reprendre la lutte politique ou tout du moins ne pas l’abandonner. Il est certain que la France entière est en deuil et que cette tragédie laissera des cicatrices. On ne peut oublier ce qu’il vient de se dérouler et quand bien même on le pourrait, il ne le faudrait pas. Ce crime, bien qu’issu de fondamentalistes à l’heure à laquelle j’écris, n’en est pas moins le fait de citoyens français. Des citoyens français qui ont perdu la foi dans notre pacte social. Des citoyens français qui ont préféré se tourner vers la terreur. Pourquimagesoi, comment ? Je n’ai pas les réponses et je mets en garde contre toutes les prises de positions hâtives. Nous n’avons à ce jour qu’un constat à faire : notre République à laissé le terrorisme s’introduire. Depuis des années, nous laissons jour après jour se distiller la haine de l’autre au quotidien. Nous avons perdu en ce pays le sens de l’Universalisme qui faisait notre grandeur et notre force. Nous avons laissé chacun être jugé publiquement en raison de son appartenance ethnique, ou religieuse et non comme simple citoyen. Combien de fois avons-nous entendu « personne d’origine maghrébine », « de confession musulmane » jusque dans la bouche des médias. Combien de polémiques et de grands débats sur les Rroms, l’identité nationale ou encore sur une manipulation de la laïcité ?

Ils ont crée ce terreau propice à la barbarie puisqu’ils ont incarné le rejet que subit nombre de français, considérés comme des sous-citoyens. Cette crise est la cause d’un abandon de la fraternité au sein de la France. La gauche a échoué. Nous avons tous échoué. Nous avons, comme nous le pouvions, essayé de combattre le racisme rampant sans jamais attaquer. Nous avons subi les reculs toujours plus grands des droits humains et nous nous sommes compromis. La gauche parlait de genre humain il y a quelques années et maintenant un gouvernement dit « socialiste » reproduit les politiques anti-immigrés de la droite. Alors, oui il est temps de relever la tête. Plus que jamais il est temps d’affirmer que la richesse de la France vient de sa mixité et de la laïcité qui permet à chacun d’exercer son culte librement et dans le respect des autres citoyens. Il est aussi temps de relancer de grands projets républicains. Nous savons, notamment depuis Bourdieu, que le capital social est le facteur prédominant de la reproduction sociale ; et pourtant quelles mesures avons-nous prises en vue de gommer les inégalités sociales pour permettre à chacun d’être ce qu’il souhaite au lieu d’être ce que ses conditions sociales lui permettent ?

Le racisme et l’exclusion pousse chacun à se renfermer et il n’y aura de salut sans zemmourrefondation républicaine. Il n’y a qu’à faire une revue de presse pour se rendre compte du racisme quotidien de notre société. Après les polémiques sur Dieudonné, Ayoub, Soral, Merah, Zemmour, Finkielkraut, Houellebecq, ou encore tant d’autres pamphlétaires qui segmentent la France selon des origines ou des croyances, nous avons droit au discours « dédiabolisé » du FN. Et la gauche ? Elle est absente. Nous devons reprendre la bataille médiatique afin de rendre nos discours audibles. Je félicite par ailleurs mes camarades de Désinvox du travail qu’ils effectuent. Par leur présence sur le net, ils entrent dans un champ laissé depuis trop longtemps à l’extrême droite. Nous devons redoubler d’efforts pour réussir à exprimer nos projets de société. L’art, la musique, le dessin, l’écriture, chaque support peut toucher et convaincre. Tout ne doit pas être politique mais tout peut servir à faire de la politique. Qui n’a pas été touché par un dessin présent dans Charlie Hebdo par exemple ? Qui n’a pas en une fraction de seconde compris l’enjeu exprimé par ces quelques coups de crayons ? Parfois la politique devrait peut être se passer de long discours… Nous allons donc devoir veiller au grain et surtout être force de propositions, être créatifs et répondre à la haine par plus de démocratie. De ce fait, je n’ai pas envie de croire à l’unité nationale auquel appellent l’UMP, le PS, et le MODEM. Cette unité est la négation même de la démocratie. Elle tue le pluralisme d’opinion. Cette crise est politique et devra être dépassée par des mesures politiques. Ce n’est pas en se rassemblant et en proposant rien ou la même chose que la situation s’améliorera.

Enfin dernier point, qui m’inquiète grandement, la politique de sécurité. Il faudra là aussi veiller au grain. Chacun, ce soir est bouleversé. Cependant, il faut veiller à ne pas succomber à la tentation sécuritaire. Nous l’avons montré partout en France, nous n’avons pas peur et nous traverserons tous ensemble ce traumatisme. Le plan Vigipirate a été évidement élevé au niveau maximum. Cependant, ce plan justifie des mesures exceptionnelles, exorbitantes de droit commun. Le risque de voir les libertés publiques bafouées est donc grand et chaque citoyen devra se montrer attentif à ce que les mesures prises soient strictement nécessaires. Nous ne devons pas répondre à la terreur par la suspicion générale ou encore par le recul des droits fondamentaux et des libertés fondamentales. Nous n’avons pas le choix, la République Sociale à laquelle nous aspirons doit être défendue pied à pied, et poing à poing.

Paczynski Yann

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Front de Gauche : Quelle nouvelle séquence ? https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-quelle-nouvelle-sequence/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-quelle-nouvelle-sequence/#comments Fri, 18 Jul 2014 22:46:53 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=579 ...lire la suite ]]> Le Front de Gauche semble avoir de grandes difficultés en ce début d’été. Nombres des Assises-citoyennes-Pierre-Laurent-PCF-Pascal-Durand-EELV-Marie-Noelle-Lienemann-PS-et-Jean-Luc-Melenchon-PGthèses avancées durant la séquence électorale ne sont pas validées. Les élections municipales ont été le théâtre de profondes divisions entre les différentes organisations constituant le Front de Gauche et les résultats des européennes font clairement état d'un échec politique. Jean-Luc Mélenchon se fixait comme objectif d’être en tête de la gauche au soir des européennes, il n’en a rien été. Au Plaidoyer Républicain, nous avancions le fait que le Front de Gauche serait probablement derrière EELV avec un PS à environ 16 %.

La difficulté d’analyse de ces résultats est grande. Plusieurs hypothèses se confrontent. La première étant que la compromission avec la social-démocratie du PS et les divisions ont posé des soucis de clarté politique. C’est un fait qui semble ne pas être possible de nier. Les alliances au petit bonheur la chance n’ont certainement pas aidé à démontrer que le vote Front de Gauche était un vote d’alternative politique crédible. Mais les opposants à cette vision des choses ont également un argument de poids : le total LO + NPA (dont on ne peut soupçonner la compromission avec le PS) est le total le plus faible réalisé par les trotskistes depuis très longtemps. Aucune stratégie « globalisante » ne marche mieux qu’une autre. Balle au centre donc.

La question du rapport au Parti Socialiste doit tout de même être clairement posée au sein du Front de Gauche. On ne peut pas nier qu’une opposition s’est constituée au sein même du Parti Socialiste vis-à-vis de la politique gouvernementale. Nous constatons également que les votes des députés dits « frondeurs » sont plus que timides, car traduits massivement par l’abstention, même si cette situation est inédite. Dans tout ce tohu-bohu médiatico-politique, le Parti de Gauche (PG) semble clairement isolé dans le cadre d’une éventuelle recomposition de la Gauche. Nous n’allons pas non plus nous étendre sur les articles qui sont parus sur les tensions éventuelles et/ou avérées au sein du PG. De plus, lorsque qu’EELV, le Parti Communiste Français et le MUP sont invités aux universités du Parti Socialiste, nous constatons que le PG n’y est pas invité car il est vu comme trop « dur » vis-à-vis de la politique du duo Valls-Hollande. Dans ces conditions, le cartel d’organisations de la gauche radicale semble de plus en plus affaibli, divisé et touche à sa limite. Mais comment aurait-il pu en être autrement lorsque le Front de Gauche n’est vu, par tous – oui tous -, que comme une alliance électorale ponctuelle ?

presidentielle-2017Ne tournons pas autour du pot, la seule véritable réussite du Front de Gauche fut l’élection présidentielle, que l’on peut presque voir comme un épiphénomène. Depuis, nous stagnons à nos 6% qui, quoi qu’il arrive, voteront pour nous. Par contre, nous sommes dans l’incapacité de capter la colère populaire (ce que réussit le FN) et les déçus du Hollandisme (qui restent à la maison). La question qui se pose maintenant est la suivante : le Front de Gauche sera-t-il en capacité de présenter un candidat unique à la présidentielle de 2017 ? Rien n’est moins sur. Le jeu des socialistes est clair, il faut diviser le FDG de telle sorte qu’Hollande puisse se maintenir au second tour face à Marine le Pen ou une droite ultra-décomplexée du même tonneau.

La rentrée politique montrera donc de quel côté va pencher la balance sur la future présidentielle. Nous pouvons faire plusieurs hypothèses sur le sujet. La première serait une configuration équivalente à celle de 2012 avec un FdG uni et un candidat commun. Le score de Jean-Luc Mélenchon en 2012 semble être un argument pour que le FdG décide de le représenter comme candidat commun, mais il est n’est pas du tout acquis que les camarades communistes soient prêt à l’investir une seconde fois. Depuis les confrontations fratricides des municipales et les séquelles personnelles qui en ont découlées, il y a peu de chances que le PCF vote massivement pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

La seconde hypothèse serait que le FdG propose un candidat commun autre que Jean-Luc Mélenchon, tels Pierre Laurent, André Chassaigne ou Clémentine Autain par exemple. Pas sûr, loin de là, que cela convienne aux autres formations dont ne seraient pas issus ces candidats - PG notamment -, qui traineraient les pieds à faire campagne. Cela semble probable, malgré l’incertitude qu’une autre personnalité que Jean-Luc Mélenchon ne puisse réaliser un score équivalent à celui de 2012. Qu’on le veuille ou non, à l’heure actuelle, c’est le candidat commun de 2012 qui est présent médiatiquement et politiquement, ainsi que dans l’esprit des gens.

jackiePuis, nous pourrions très bien nous retrouver dans une configuration d’éclatement total du cartel de la Gauche Radicale. Par exemple avec un PCF qui imposerait son candidat et un PG qui imposerait Jean-Luc Mélenchon. Ainsi, nous aurions deux candidats présentés ce qui, à coups surs, mettrait un terme à la construction du Front de Gauche tel qu’il a été pensé depuis 2009. Dans un contexte où le Front National a fait la démonstration qu’il est en mesure d’arriver en tête d’un scrutin national, il en va de la responsabilité des dirigeants du Front de Gauche, mais aussi de tous les militants, de nous éviter les plumes et le goudron démocratiques. Gageons que le projet de transformation sociale prenne le pas sur le bal des égos, éminemment mortel à gauche, et que l’esprit de responsabilité devant l’histoire puisse guider les analyses politiques.

Arnaud Guvenatam

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Lettre ouverte au camarade Filoche https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/ https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/#respond Mon, 12 May 2014 11:07:31 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=545 ...lire la suite ]]> gerard-filocheCamarade, nous nous permettons de t’adresser ce texte, suite à ton passage ce 10 mai à « On n’est pas couché ». Posons les choses clairement, nous avons du mal à voir programmatiquement ce qui nous sépare de toi. Très clairement est dessinée une vision de la société qui a toujours été défendue dans le socialisme historique. Ce n’est pas du Cahuzac ! La lutte des classes et le rapport de force entre salariat et patronat sont deux éléments structurants ta pensée. Naturellement découle l’idée de partager le temps de travail et la richesse. Le constat sur la véritable richesse de la France est partagé entre une aile gauche du PS, une partie d’EELV et le Front de Gauche. Mais diable ! Qu’attendons-nous pour faire émerger cette force de transformation sociale ? Avons-nous le luxe d’attendre, de se regarder en chien de faïence comme nous le faisons depuis plusieurs années ?

La frustration, le dépit et le découragement ne sont jamais loin lorsque l’on milite au quotidien amnistie_1pour un changement de société. La bataille culturelle est rude. Tu as la conviction que le changement arrivera mais nous avons l’impression que tu restes dans l’expectative du déclenchement de la situation. En voyant ton passage télévisuel, on est amené à se demander si François Hollande et son gouvernement ne sont pas, tout simplement, la principale chose à laquelle tu t’opposes. Tout y passe : la réforme territoriale, l’organisation de la 5ème République, le partage des richesses, la captation de la richesse par l’oligarchie contre le Peuple, la lutte intransigeante contre la fraude fiscale, l’ANI, le pacte de responsabilité et la nomination du « minoritaire Valls », entre autres. Pour sûr, tu es féroce contre toutes ces mesures du gouvernement que tu juges « illégitimes ».

En réalité, ce passage télé est un inventaire qui, comme nous le pensons, t’amènera à la conclusion que d’autres ont tiré : le PS est en voie de disparition. Dans les faits, « 40% du Bureau National du PS » est sur ta ligne, mais qui a été choisi pour être premier secrétaire ? Jean-Christophe Cambadélis. C’est bien la preuve que même 40% du BN ne suffit pas à peser sur la ligne du Parti Socialiste. Il est PASOKisé. Sinon, comment peut-il être défendre le soutien européen à Martin Schulz, allié avec Merkel, pour lutter contre l’austérité en Europe. On se pince ! Le Parti Socialiste doit encore son existence à son réseau d’élus extrêmement puissant. Seulement, les défaites s’accumulant amènent le PS à reconsidérer son hégémonie à gauche. A tel point que dans quelques temps, la logique comptable imposera la recherche de nouvelles alliances. Il est à craindre que cela ne sera pas sur les bases de ta ligne. La nomination de Valls est là pour solder définitivement l’idée même qu’une recomposition sur des bases de gauche soit possible. La présence de François Rebsamen, grand défenseur de l’alliance au centre, chargé du travail et du dialogue social, est significative également de la direction que prendront les futures alliances partisanes. C’est d’ailleurs le sens du vote du pacte de responsabilité de 50 milliards d’euros. Hollande méprise au plus haut point les parlementaires de la majorité car il considère qu’il ne risque rien, puisque les députés PS réfractaires « ne lâcheront jamais leurs indemnités ». Cela ayant été dit avant le vote, il est incompréhensible que seulement 41 députés se soient (seulement) abstenus. Le gouvernement dit en substance aux parlementaires socialistes « vous êtes godillots et vous allez tout voter le doigt sur la couture du pantalon » et plus de 200 l’ont fait sans rechigner !

Tu argues du fait que la prochaine fois, ils seront plus de 80. Mais pendant ce temps-là, la désespérance progresse et nous devons faire le constat amer que l’UMP et le FN tireront les marrons du feu. Nous avons une responsabilité collective historique. Sinon, nous serons tous balayés par les évènements. Nous avons constaté que Liem Hoang-Ngoc (récemment à l’initiative du « Club des Socialistes Affligés ») était présent le 12 avril et le 1er mai aux côtés des syndicalistes, des salariés, des ouvriers et du Front de Gauche. Nous avons également vu que le député Christian Assaf mettait en discussion l’idée du développement d’un programme. Nous t’avons entendu dire qu’il fallait que la rue s’implique pour imposer un changement de politique, mais à notre connaissance, nous ne t’avons pas vu dans ces moments, politiques, de convergences de lutte.

unitayNous espérons que la claque que la gauche prendra aux européennes permettra de se réunir autour d’un programme ambitieux de partage de la richesse, de la relance économique et de la mise à bas de la politique d’austérité qui fait que nous avons 6 millions de chômeurs. Le printemps sera l’occasion de manifester et de montrer quel sera le projet de société que nous voulons défendre. J’espère que nous te verrons tenir la banderole main dans la main avec Pierre Laurent, Emmanuelle Cosse, Jean-Luc Mélenchon et d’autres le 15 mai prochain. Nous étions unis en 2005 lors du référendum sur le TCE. La gauche sociale et politique était unie pour défendre la retraite à 60 ans en 2010. A quand une tribune commune dans un grand journal ou sur des plateaux de télévision pour dire que nous allons construire ensemble une alternative politique, et pas une alternance ? A quand un meeting commun pour acter que désormais, et de façon implacable, les républicains de gauche seront ensemble et debout et qu’avec nous, le libéralisme, la mise à sac de la République, le chômage et le désespoir : c’est terminé ?

La rédaction du Plaidoyer Républicain

Alexandre Emorine

Arnaud Guvenatam

Yann Paczynski

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12 avril : unité contre l’austérité ! https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/ https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/#respond Sun, 13 Apr 2014 16:32:11 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=490 ...lire la suite ]]> Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"
Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"

Pour la gauche, la coupe est pleine et elle a débordé hier dans les rues de Paris. La campagne européenne du Front de Gauche commence sous les meilleurs hospices. La mobilisation a été très forte sous un temps magnifique nous permettant de dire haut et fort « Hollande, ça suffit ! ». Cette marche contre l’austérité a été, de notre mémoire de jeunes militants, un des meilleurs souvenirs de manifestations, avec celui de la Bastille de 2012. Après des municipales compliquées, quelle joie et quel bonheur de se retrouver tous ensemble avec les camarades, unis pour un objectif commun ! Les cœurs étaient vaillants, ardents comme la braise et un seul regard suffisait pour comprendre la détermination des militants, des syndicalistes, des associatifs, citoyens et sans-papiers. Jean Ferrat écrivait « Au printemps de quoi rêvais-tu ? ». Modestement, de journées comme celle-ci !

Dans cette manifestation du 12 avril, une autre caractéristique centrale est à prendre en considération, elle est la plus grande réussite de cette journée : l'unité. Que ce soit le PCF, le PG, Ensemble ou la GU, tout le monde a répondu présent ! Le NPA a également été de la fête et son cortège important à montré l’intérêt que l’organisation a porté à la manifestation et à ses mots d'ordre. Dans le cortège de tête, nous avons donc pu voir, sans bouder notre plaisir, Pierre Laurent, Marie-Georges Buffet, Patrick le Hyaric, Olivier Besancenot, Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon et Myriam Martin main dans la main. Mais cela ne s’arrête pas là, nous avons pu constater également la présence d’élus de la gauche d’EELV et, cerise surEELV le gâteau, il y eut la présence remarquée de l’eurodéputé PS et économiste Liêm Hoang-Ngoc. On peut dire que ça commence à ressembler à une majorité alternative à gauche non ? Cette manifestation d’unité devait permettre de redonner l’espoir au peuple, lui montrer qu'il est possible de mener une autre politique que celle qui nous mène dans le mur (et que chacun constate tous les jours). Ce sont de grandes démonstrations de force comme celle de samedi qui vont le convaincre.

UnitéConcernant l'affluence, ce fut une véritable marée humaine déferlant sur Paris. Les organisateurs ont parlé d'au moins 100 000 personnes, quand la préfecture, comme à son habitude, minore gravement le chiffre, le faisant chuter à 25 000. Nous ne sommes pas parisiens ni architectes, mais une simple élévation sur un point culminant suffisait à voir cette foule, ce peuple de gauche qui s'étendait sur des kilomètres.
Ce dimanche, nous n'étions pas là pour « prendre le soleil » ou simplement nous dégourdir les jambes. L'objectif était de faire de ce rassemblement un grand moment d'éducation populaire,en montrant que nous savons mettre en œuvre de véritables politiques sociales. Que nous sommes en mesure d’affronter frontalement le monde de la finance. C’est pour cela que nous disons, le libéralisme, ça suffit, quelque soit son visage !

Bien évidemment, les médias et les politiques libéraux refusent de dire que cette marche a été inédite. Inédite par ses slogans et par les forces qu'elle a regroupée.

Cependant cette marche n'est qu'un début. En effet l'actualité et les politiques libérales nous ordonnent de poursuivre et même d'améliorer cet élan unitaire et contestataire !

Les immenses cortèges de syndicalistes, travailleurs et associatifs présents hier illustrent qu’une convergence unitaire et une convergence des luttes sont en voie de cristallisation. C’est de très bon augure avant les échéances électorales où nous allons « régler nos comptes ». Depuis deux ans, la gauche a été anesthésiée par la trahison de François Hollande. « Personne » ne s’attendait à ce que les coups les plus rudes viennent du camp de la soi-disant gauche au pouvoir. Le gouvernement nous disait que « ce ne serait pas en un an [que nous serons] en mesure de tout changer. Il faut nous laisser du temps ». Le temps est écoulé, maintenant, stoppez votre politique. C'est ce message qui a été envoyé hier. La déception et la trahison sont telles que plus personne ne peut être dupe de la réalité politique du gouvernement. Et dire qu'ils vont continuer sur la même lancée !

Etudiants en lutteNous devons ouvrir des brèches partout. Par exemple, les étudiants et les familles doivent s’organiser et rejoindre l’élan qui a été lancé hier. Ils auront la nécessité de s’organiser rapidement, puisque la cour des comptes préconise que les APL ne soient plus versées aux étudiants non-boursiers. Le signal d’alarme doit être lancé. Le gouvernement se fixe dogmatiquement de faire des économies et ce sont les familles entières qui seront touchées par ces futures mesures. Nous nous opposons à ce gouvernement et à sa politique ! Quand Manuel Valls veut calquer le modèle républicain sur l’organisation du territoire à l’allemande, bien sur que nous serons là pour dire que la République est une et indivisible. Nous serons là également pour faire la démonstration qu’on ne nous impose rien et que la République n’est pas un régime neutre, mais qu’elle porte en son cœur des valeurs d’humanisme, d’égalité, de liberté, de fraternité et de laïcité. Le morcellement de la République et la mise en concurrence des territoires a assez duré, et les élections européennes seront l'une des occasions de le dire ! Quand le gouvernement Service Public Hospitalierveut faire des coupes sèches de 50 milliards d’euros et que les citoyens le paieront de leur poche, nous serons là pour dire que c’est un scandale. Nous avons besoin de services publics pour notre vie de tous les jours. Or, on nous en prive alors que le pays n’a jamais été aussi riche de son histoire et les richesses aussi mal réparties ! Nous savons comment mettre le curseur du partage en faveur du peuple et ce sera notre devoir une fois au pouvoir. Enfin, lorsque Ségolène Royal dit qu’il faut «prendre le temps de l’écoute et l’expertise du sujet» en évoquant le gaz de schiste, traduisant ici aussi une volonté de recul du gouvernement, elle trouvera elle aussi, en face d'elle le peuple de gauche pour réclamer une véritable planification écologique.

Il nous reste peu de temps jusqu'aux élections européennes. Tout juste 5 semaines pour profiter de l'élan impulsé par cette manifestation pour convaincre autour de nous, dans nos circonscriptions, que la majorité alternative peut devenir une réalité dans le pays. Après le 12 avril, le 25 mai doit être le deuxième signal : l'austérité imposée par l'Europe, Hollande et Valls, ça suffit, la gauche est en mouvement et elle compte bien prendre le pouvoir !

Alexandre Emorine et Arnaud Guvenatam

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Oui à l’Europe ! https://plaidoyer-republicain.fr/oui-a-leurope/ https://plaidoyer-republicain.fr/oui-a-leurope/#comments Mon, 10 Feb 2014 10:17:38 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=400 ...lire la suite ]]> jourdecolereIl faut se l’avouer, nous vivons une époque vraiment particulière. Une présidence et un gouvernement élus sur un programme de Gauche, une politique finalement assez peu ragoûtante. Les déceptions et la résignation gagnent du terrain chaque jour et les discours dogmatiques sur les bienfaits du libéralisme font office de messes quotidiennes. Nous voyons que le peuple est en colère, une colère multiforme. La démonstration en a été faite lors du « jour de colère », à en croire toutes les explications qui en ont été données. Cette petite manifestation (15 000 personnes) nous a profondément choqué. Il est quand même incroyable de voir en 2014 l’affirmation de slogans fascistes, racistes, homophobes, et anti-républicains comme nous ne l’avions pas vu depuis des décennies. Et la semaine d’après, qu’avons-nous constatés ? Un gouvernement qui recule, capitule et retire son projet de loi Famille 2014 devant 80 000 personnes… La « Manif pour tous » saison 2 a obtenu une grande victoire avec finalement une relativement faible mobilisation. La réaction semble être une forme de démonstration puissante. Et sur des bases ridicules qui plus est. Nous n’allons pas refaire le débat pour savoir qui a raison ou non sur les lois portant sur la famille. Nous tenons à la connaissance des lecteurs ce qui se disait déjà il y a cent ans lors des débats sur la mixité des sexes à l’école, c’est édifiant ! Sur ces bases-là, nous aurions du avoir gain de cause sur la 6ème République, la TVA, et autres motifs qui nous ont menés dans la rue. Il n’en n’est rien. Cela illustre bien le mépris qu’a ce gouvernement pour les gens qui l’ont porté au pouvoir. Et enfin, pour finir le tableau, le FN sera en tête aux élections européennes. Il faut vraiment être motivé pour ne pas baisser les bras. Il est clair que ce n’est pas le FN qui progresse, mais la gauche qui s’effondre. Alors maintenant, qu’avons-nous à dire et à proposer pour sortir de cette nasse ?

 

A Gauche toute !

 

grece-giroudonCe lundi trois février, Alexis Tsipras est venu rendre visite à la gauche radicale française. Soyons clairs, Syriza est la source d’un immense espoir, il est aux portes du pouvoir et il a un rôle d’éclaireur en Europe ! N’ayons pas peur de dire que nous devons prendre appui sur ce sursaut de gauche dans les pays du Sud (Grèce, Espagne, Portugal). L’heure est à l’opposition de gauche au niveau européen ! En France, le Front de Gauche semble se sortir sans trop de casse de ses querelles sur les élections municipales. Il nous faudra porter haut et fort toute une série de thèmes sur ces élections européennes. Mais il faudra les porter positivement. Le non permanent n’est aucunement engageant. Portons les messages de l’Europe Sociale, de la nécessité de la subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général. La dénonciation des puissances d’argent et des lobbies minant l’Europe et déniant les choix des Peuples est centrale dans cette stratégie. Osons ! De mon point de vue, le réveil à gauche se fera sur des mots d’ordre forts ! La fabuleuse campagne des Présidentielles avait cette particularité de rallumer l’espoir, de donner un débouché positif. La sinistrose des électeurs de gauche sera plus facile à combattre en étant engageant qu’en étant dans le non permanent. Je tiens à être compris, il ne s’agira pas de dire oui à un programme du Parti Socialiste. Au contraire, il s’agira de dire oui à l’Humain d’Abord !

 

La lourde chute du PS

Certaines enquêtes d’opinions (qui valent ce qu’elles valent) montrent que le parti au pouvoir serait crédité de 19%. Cela semble être largement surestimé, compte tenu de l’abstention qu’il y aura, et du fait de la défiance de l’électorat de Gauche. Pour souvenirs, en 2009, le PS avait seulement fait jeu égal avec EELV à 16%. Un si faible score alors qu’il était le plus gros parti d’opposition montre que ce score de 19% est largement surestimé. La prédiction de Gérard Filoche au BN du PS en 2013 était située autour de 8 à 10%. Voilà qui semble plus raisonnable. Partant de ces considérations, le Front de Gauche a des grands atouts pour frapper un grand coup lors des européennes ! Comme le dit Alexis Tsipras "nous serons la surprise" des européennes. Mais cela nous donne une grande responsabilité devant les électeurs. La campagne qui sera la nôtre ne devra pas être timide. J’ai confiance dans le Front de Gauche pour être le phare de la révolte à gauche en France. Mais soyons clairs aussi, même si nous arrivions en tête de la gauche au soir de l’élection, pour autant le Parlement européen ne sera pas transformé en Soviet Suprême. La gauche radicale Assises-citoyennes-Pierre-Laurent-PCF-Pascal-Durand-EELV-Marie-Noelle-Lienemann-PS-et-Jean-Luc-Melenchon-PGdemeurera minoritaire. L’intérêt gigantesque de cette perspective d’être en tête de la Gauche est de renverser le rapport de force entre le Front de Gauche et le PS sur la politique intérieure. Gageons que si le PS s’écroule, il faudra nous parler d’une autre façon que celle d’Hollande depuis deux ans. De toute façon, nous n’avons pas le choix. La recomposition du paysage politique ne se fera pas avec le Front de Gauche seul. La majorité alternative et antilibérale se fera, qu’on le veuille ou non, avec des partis de gauche qui nous entourent. Hauts les cœurs camarades ! Au combat !

Arnaud Guvenatam

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Simonnet : traîtrise ou cohérence ? https://plaidoyer-republicain.fr/simonnet-traitrise-ou-coherence/ https://plaidoyer-republicain.fr/simonnet-traitrise-ou-coherence/#comments Fri, 31 Jan 2014 14:13:45 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=376 ...lire la suite ]]> simonnetCe mercredi 29 janvier avait lieu le premier débat radio-télévisé de la campagne municipale parisienne. S'y affrontaient cinq candidats : le mal-nommé Wallerand de Saint-Just pour le FN, Christophe Najdovski pour EELV, Anne Hidalgo pour le PS, Nathalie-Kosciusko-Morizet pour l'UMP et enfin la représentante du Parti de Gauche, Danielle Simonnet. Cette dernière, de l'avis des militants mais aussi des commentateurs, est la révélation de ce débat. Pas ou peu connue jusqu'alors, elle a déroulé pendant ses prises de parole un discours clair contre l'austérité, pour un Paris citoyen et solidaire bref, le programme du Front de Gauche.

   Ce qui a retenu l'attention de bon nombre de gens, y compris au sein même des organisations du Front de Gauche, c'est la déclaration de Danielle Simonnet disant explicitement :

« Nous avons contribué à éliminer Sarkozy et j’en suis très fière. J’ai participé en 2001 à faire en sorte qu’on se débarrasse de la droite à Paris donc il n’y aura aucun souci pour que nous participions au fait que la droite ne revienne pas à Paris »

   Cette citation va me donner l'occasion de coucher sur papier notre position sur la question. Chez certains, le sentiment à l'écoute de ces mots était un grand « tout ça pour ça ! ». Pour nous, au Plaidoyer Républicain, c'est un immense « nous vous l'avions dit ». Bien entendu, nous ne sommes pas du tout des adeptes des listes communes avec le Parti Socialiste au 1er tour, choix qui a été fait par les communistes parisiens. Mais nous acceptons. Nous respectons ce choix. Nous avons toujours refusé de mettre de l'huile sur le feu comme ont pu le faire d'autres, car nous savons très bien que toutes les forces du Front de Gauche devront être en ordre de bataille dès le 31 mars pour la campagne des européennes. L'avenir de nos formations politiques, mais aussi du pays et de l’Europe peuvent en dépendre.

  Les commentaires suite à la déclaration de la candidate anti-austérité à Paris n'ont pas tardé, avec toute la mesure à laquelle nous sommes habitués sur les réseaux sociaux. Les procès en traîtrise, sur l'inutilité du PG dans la lutte contre le libéralisme, la trahison, etc … En somme, une accusation de « dérive droitière » bien comme il faut. Bon, si on se dit qu'en septembre/octobre/novembre on accusait les PGistes parisiens de gauchisme, on peut se dire que tout s'équilibre non ? Ceux qui, à l'occasion du choix des communistes parisiens, ont fait montre d'un anti-communisme exacerbé (pas besoin de les nommer, les AW & Cie..)ariane5 n'oubliaient pas de se réclamer du PG – même faussement –. Je mettrais volontairement l'accent sur les personnes qui se réclament de cette organisation, puisque c'est la mienne. Ainsi, le principal résultat de leurs attaques contre le PCF a été de tendre au maximum les relations entre PG et PCF et, chose plus grave encore, entre les militants eux-mêmes. Bien entendu, certaines personnes se réclamant du PCF firent de même. Tout ceci n'a pas du tout arrangé la situation, mais restons sur les quelques « curés rouges » se réclamant du PG : ils adoraient, déifiaient Danielle Simonnet pour son choix de l'autonomie au 1er tour. Leur admiration sans borne et sans argument en devenait contre-productive et totalement stérile. Or, aujourd'hui, leurs croyances ont été ébranlées par la déclaration disant qu'il faut empêcher le retour de la droite à Paris. Pire que cela, ils se mettent à brûler en place publique Danielle Simonnet, Jean-Luc Mélenchon au passage et tout le Front de Gauche, pratiquement accusé de collaboration avec l'occupant. Les œillères qu'avaient ces militants ou sympathisants les empêchaient de regarder la position adoptée par le PG depuis un an. Ils ne cherchaient à mettre en avant que ce qui les arrangeait. Or, il a toujours été très clair que nous avons une stratégie. Pas une stratégie pour se faire plaisir, mais pour prendre le pouvoir, et donc participer au jeu institutionnel actuel pour mieux l'abattre. Or, pour celles et ceux qui, aujourd'hui, incendient Danielle Simonnet et à travers elle toute la stratégie du PG depuis un an, la « pureté révolutionnaire » court-termiste vaut mieux qu'une stratégie cohérente sur le long terme.

Je l'écrivais plus haut, au Plaidoyer Républicain nous n'étions pas dans la stratégie d'extrême tension prônée par certains PGistes – ou revendiqués comme tels –, notamment sur les réseaux sociaux. Et ce pour les mêmes raisons qui nous poussent à soutenir l'autonomie à Paris au 1er tour : Paris est le cratère du volcan révolutionnaire qu'est la France. Comme cratère, c'est donc un endroit où nous nous devons d'avoir une cohérence. Nous sommes un parti de gauche. Nous sommes un mouvement, une stratégie pour prendre le pouvoir à gauche et passer partout devant le PS pour changer de système. Certains objectent que pour abattre ce système il faut le travailler de l'extérieur, qu'il faut ne jamais mettre les mains dans le cambouis institutionnel actuel. Pas nous. Pour qu'un parti puisse passer pour crédible auprès des électeurs, il lui faut deux choses : un programme solide (nous l'avons) et une prise visible sur l'amélioration du quotidien des administrés. Bien sûr, il serait plus simple et plus rapide d'avoir des élections législatives anticipées où le Front de Gauche ferait un raz de marée, balayant de fait les partis type PS, FN ou UMP. Or, ce n'est pas le cas. La politique est un temps long, trop long peut-être, en tout cas pas aussi rapide que nous le voudrions. Il faut donc être ancré dans le réel : les élections municipales sont une étape dans la conquête progressive du pouvoir. Elles permettent d'avoir des élus qui, en toute autonomie et en cohérence avec la ligne anti-austéritaire, seront des barrages et des pôles de résistance aux régressions imposées par le PS et l'UMP. Et s'ils sont minoritaires au sein des conseils municipaux me direz-vous ? Je répondrais qu'être pressé n'arrange rien. Ces élus incarneront donc l'opposition de gauche dans les institutions. En aucun cas cela ne peut-être vu comme de la traîtrise. Peut-on accuser les républicains élus dans les assemblées monarchistes de 1791 ou de 1870 de traîtrise ? Peut-on accuser Jean-Luc Mélenchon de traîtrise lui qui, défenseur de la 6ème République, fût ministre sous la Vème ? Avoir des élus notamment à Paris c'est aussi, soyons honnêtes, un avantage financier : combien de départements n'ont pas sur leur territoire de local du PG ? C'est pourtant un outil central dans le développement territorial du Parti, et donc du Front de Gauche, à l'échelle nationale. Beaucoup plus d'élus dans deux mois, c'est l'assurance d'un développement accru.

Comment les avoir ces élus, et surtout, pourquoi faire une fois dans les instances ? Par des fusions techniques. Démocratiques disent d'autres. Bien entendu, on ne peut pas fusionner « sans condition » ou « sans préalable ». Sinon, autant fusionner avec l'UMP ! La fusion ne peut se faire que sur des bases programmatiques. Or, un Front de Gauche élevé au 1er tour forcera le PS à changer son programme, et à intégrer bien plus de personnes du Front de Gauche sur une liste de second tour contre la droite. Ainsi, les citoyens ayant voté pour le Front de Gauche au 1er tour seront représentés dans leur commune. Leur voix sera entendue, et ils n'auront pas été « floués ». L'expression est souvent employée, mais il faudra sortir les calculettes au soir du 1er tour. Comme le disait fin octobre Eric Coquerel, imposer des candidats contre la droite sur une fusion permet un coup de force : instiller de la proportionnelle dans une élection non-démocratique. Certains diront peut-être que la position exprimée ici est scandaleuse et encline à la traîtrise ? Je leur réponds que c'est la position votée par le Congrès du PG à Bordeaux en 2013 à une écrasante majorité des congredélégués, et qu'elle reprend les dernières déclarations de notre Bureau National. Disposer d'élus en nombre conséquent est également un avantage indéniable : l'accès à des dossiers importants (des élus FDG seraient importants pour avoir accès à certains contrats publics-privés, notamment sur l'eau), permettant de donner en amont le signal d'alarme si une politique socialement ou écologiquement dangereuse est engagée par une ville ou une communauté. On rêverait d'avoir plus souvent accès à certains dossiers avant qu'il ne soit trop tard ! Disposer d'élus, c'est également acquérir collectivement des compétences pour ensuite gérer une ville, un département, un pays. Inexistants sont les exemples de révolutions citoyennes abouties sans appui sur les élus locaux des pays concernés !

Je vais conclure mon propos. Je sais bien que pour certains qui liront cet article, le PS n'est pas un parti de gauche. Que tous ses militants sont des proto-sarkozystes en puissance. Non, il y a des gens sincèrement honnêtes au PS. Quand à son positionnement sur l'échiquier politique, je reprendrais l'avis de 90% de la population française : c'est un parti de gauche. Un parti de gauche qui mène une politique économique de droite et antirépublicaine. Est-ce pour autant que nous devrions attendre les lendemains qui chantent pour mettre en place de grands chantiers de transformation sociale ? Non, c'est dès aujourd'hui qu'il faut le faire. Danielle Simonnet l'a bien compris pour Paris, et saurait défendre cette position bien mieux qui ne nous saurions le faire. L’avènement de la 6ème République implique une construction parfois lente mais nécessaire. C’est l’analyse matérialiste que nous en faisons.

Alexandre Emorine

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Sarkozy est de retour : il s’appelle Hollande https://plaidoyer-republicain.fr/sarkozy-est-de-retour-il-sappelle-hollande/ https://plaidoyer-republicain.fr/sarkozy-est-de-retour-il-sappelle-hollande/#respond Sat, 04 Jan 2014 11:16:28 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=192 ...lire la suite ]]> Sarko-HollandeMardi dernier, ont eu lieu les traditionnels vœux du Président de la République. Vous ne les avez pas vu ? Vous avez préféré passer la soirée avec vos proches à fêter dignement le passage à 2014 ? Bien vous en a pris. Mais vous avez donc probablement raté l'annonce phare de Hollande, ce fameux « pacte de responsabilité » tant vanté par le MEDEF. Passons le fait que toute annonce satisfaisant le MEDEF ne peut que nous alarmer, tant les intérêts de ce groupement patronal (je me refuse à parler de syndicat ici) sont contraires à ceux du peuple et à l'esprit partageux de la République. Eux ne voient que l'intérêt économique, financier et capitalistique de quelques-uns, lorsque la République ne reconnaît que l'intérêt général de tous ses citoyens, avec une vocation universaliste.

Bien entendu, nous aurions préféré entendre un discours offensif contre la finance, contre les abus d'un grand patronat devenu fou depuis bien longtemps. Mais juste avant, je me suis dit « Rapport Gallois, Crédit Impôt Compétitivité Emploi... On va se faire encore avoir ». et là, d'un coup, les mots furent lâchés : pacte de responsabilité. De responsabilité des entreprises devant l'Etat ? Devant les salariés ? Des responsabilité des dirigeants des grands groupes qui renvoient à une misère terrible des milliers de familles à travers le monde ? Pas du tout, juste une responsabilité « morale » où, devant une nouvelle baisse des cotisations patronales et sociales (d'ailleurs, le prochain qui parle de « charge » étant hors la loi, je propose que l'on dépose une plainte collective!), le MEDEF se dit prêt à « relever le défi », et à embaucher près d'un million de personnes ! Quelle honteuse abdication de l'état devant le patronat ! Encore, encore et encore. Cela en devient tellement répétitif que toute réaction ressemble à du déjà-vu... Et c'est exactement ce qu'ils recherchent !

L'annonce, comme toujours avec le duo Hollande-Ayrault, n'est pas encore expliquée concrètement. Il s'est agit avec cette annonce d'un os à ronger pour le patronat. Mais plusieurs journaux citent la lettre envoyée par Jean-Marc Ayrault au « Haut Conseil au financement de la protection sociale » démontrant la volonté du gouvernement : réduire la cotisation patronale famille, aujourd'hui équivalent à 65% du budget des prestations familiales dans notre pays. Voici le visage du social-libéralisme. S'attaquer à la politique familiale, probablement le seul type de prestations versé de manière universelle aux foyers français. Si ce projet se concrétise, si le MEDEF obtient gain de cause, et selon toute vraisemblance c'est ce qu'il se passera, le gouvernement PS-EELV aura réduit les cotisations familiales, relevé la TVA, cherché à baisser le prix du travail et fait le CICE. Soit, en somme, tout ce qui était contenu dans la fameuse TVA sociale de Sarkozy, pourtant abolie en 2012, comme un effet d'annonce dans la vague du « changement médiatisé ».

L'image parle d'elle même

Quelle trahison ! Chers lecteurs, surveillez cette affaire de près. Surveillez les sorties médiatiques des élus socialistes et de tous ceux qui défendraient ce dispositif antisocial. Retenez bien ce qu'ils diront, car lors des échéances à venir en 2014 ou encore après, vous verrez les défenseurs du gouvernement mettre en avant l'annulation des mesures Sarkozy en 2012, comme ci cela était une fin en soi. Rappelez leur toujours que les mesures économiques qu'ils ont mis en place depuis, au-delà de l'effet d'annonce, sont allées dans le même sens que celles prônées par la droite. Pire, elles ont même été plus loin dans la destruction programmée et voulue de notre système social à la française, puisque causées par le libéralisme prônant le « toujours moins d’État ».

À l'inverse, tendez la main à celles et ceux qui, de bonne foi, défendaient Hollande mais arrivent à un trop-plein avec cette annonce. Un élu socialiste rencontré par la rédaction ce mercredi ne cachait pas son exaspération devant ce pacte. « Cela fait 30 ans qu'on donne tout aux entreprises, jamais de contreparties ni d'effets positifs. Ça ne marche pas, pourquoi s’entêter dans cette voie ? »

Il a raison cet élu ! Hollande n'assume pas ses responsabilités. Il n'assume pas s'être trompé sur toute la ligne économique depuis son élection. Il assume encore moins – mais la tâche serait trop importante pour lui – l'échec du social-libéralisme et de ses vieilles recettes.

La soumission au MEDEF n'a jamais rien apporté de bon, préparez vous à lutter en 2014 ! Nous aurons besoin de toutes les énergies pour battre en brèche les projets du gouvernement, et engager la rupture avec les politiques libérales. Bien sûr, les élections municipales et européennes seront importantes. Mais ne soyons pas dupes : ce gouvernement est aveugle. Pire, il ne veut pas voir ce qui se passe et les effets désastreux de sa politique libérale. Nous devrons être beaucoup plus offensifs pour sortir le pays de la misère dans laquelle il s'enfonce ! Le peuple a mis une claque à Sarkozy en 2012, mettons-en une à Hollande en 2014 !

Alexandre Emorine

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La PASOKisation du Parti Socialiste https://plaidoyer-republicain.fr/la-pasokisation-du-parti-socialiste/ https://plaidoyer-republicain.fr/la-pasokisation-du-parti-socialiste/#comments Mon, 14 Oct 2013 00:32:38 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=150 ...lire la suite ]]> pasokComme chacun le sait, le PASOK est le Parti politique de centre gauche qui a régné de nombreuses années sur la Grèce. Après la fin de la dictature des colonels, la gauche sociale-démocrate incarnée par le PASOK et la droite classique se sont souvent passés le pouvoir et ont géré la Grèce ainsi. Mais en 2008, la crise financière a changé la donne.

Le PASOK avait pour habitude de faire des scores entre 35 et 45%. George Papandréou a été le premier ministre qui a subi de plein fouet les premières conséquences de la Crise. Depuis, le paysage politique s’est complètement recomposé. En effet, l’émergence de nouveaux Partis a été extrêmement rapide. Si bien que, le PASOK hégémonique à gauche, a été tenu pour responsable par le Peuple et a vu son influence s’écrouler. Il faut impérieusement noter que le PASOK avait été élu sur un programme très à gauche. Seulement, dans les faits, il n’a fait que la politique imposée par la Troika (Banque Centrale Européenne, Commission Européenne et Fonds Monétaire International). Pour résumer, la politique des banques a prévalu sur la politique sociale et populaire.

En 2013, ils ne représentent plus qu’entre 5 et 7% des voix à chaque élection. La recomposition s’est faite autour d’une force coalisée, le Syriza. Depuis, cette coalition initiée par Synaspismós en 1991, il est devenu un grand Parti qui se dispute le pouvoir avec Nouvelle Démocratie (droite). De 2.5%, le Syriza est devenu le premier Parti de Grèce en 2013. Cette formation a un programme voisin de son équivalent français, le Front de Gauche. Ils parlent de refondation de l’Union Européenne, d’augmentation des salaires, de partage plus juste des richesses. Bref, une politique visant à mettre la question sociale au centre des préoccupations.

Mais vous vous demandez surement pourquoi j’associe le PASOK au Parti Socialiste. De mon point de vue, je pense que le Parti Socialiste a gagné sa dernière élection en 2012. Tout comme Papandréou l’a fait en son époque en Grèce. Le Peuple français n’a pas reconduit Nicolas Sarkozy en 2012 au poste de Président de la République. François Hollande subira le même sort à la fin de son quinquennat. Les signaux qu’il envoie au Peuple vont dans le sens de ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy. Par exemple, il y a ces réformes de libéralisation du rail, les Accords Nationaux Inter-professionnels (ANI), le traité européen (TSCG, écrit par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, libéralisant tout le marché européen) , la réforme des retraites (où Mr. Hollande confesse à José Manuel Barroso que la retraite passera automatiquement à 66 ans pour les Français), le Grand Marché Transatlantique (GMT) et nombre d’autres exemples du même acabit.

C’est ce genre de réformes entreprises par le gouvernement de gauche de Papandréou qui l’a mis au fond du trou. Par conséquent, il n’y a aucune raison objective de ne pas penser que le PS subira les mêmes conséquences. L’inquiétude est immense au sein même du Parti Socialiste. En effet, une figure de ce Parti, à l’image de Gérard Filoche, a menacé en Bureau National. Il a prévenu : si le gouvernement s’obstine à mener cette politique, il tombera comme le PASOK en Grèce. Il a poussé le vice en expliquant que le PASOK avait mis quatre ans et que le PS est en train de le faire en moins de deux ans. Je me souviens de cette intervention, car il a prédit un score de 8 à 9% pour le PS aux européennes.

La question qui m’anime est la suivante : un scénario de recomposition du paysage politique français sera-t-il à l’image de celui de la Grèce ?

De cette interrogation, nous pouvons faire plusieurs hypothèses. La première est que, compte tenu du score de la gauche radicale française en 2012 (11%), les déçus du PS se reporteraient sur l’équivalent de Syriza : le Front de Gauche. Si cette hypothèse peut être entendue, il est difficilement concevable de la voir se réaliser dans l’immédiat. La coalition de gauche radicale est embourbée entre un Parti Communiste (qui a peur de voir ses élus perdre ses sièges et sont enclins dans des grandes villes à faire l’union avec la social-démocratie) et un plus petit Parti (le Parti de Gauche) avec son dirigeant qui tonne et détonne. Ce dernier ne veut pas entendre parler du Parti Socialiste. Incontestablement, le message est brouillé lorsque ces personnes s‘adressent au Peuple. Il n’est donc pas sur que le Front de Gauche soit en mesure d’incarner l’alternative à la sociale-démocratie qu’il aimerait être.

La seconde hypothèse, et la plus probable à mes yeux, est que la Gauche continue de se diviser. A l’évidence, le Front National en tirera les principaux lauriers. La conséquence de ces futures déroutes électorales du PS est une fracture définitive au sein même du Parti Socialiste. Je pense que dans dix ans, ce Parti, sous sa forme actuelle, n’existera plus.

Parti-socialisteDe mon point de vue, plus l’implosion de PS arrivera vite, plus vite une recomposition à Gauche sera rendue possible. Ce point est crucial car, en tant que Républicain intransigeant, il ne m’est pas possible d’imaginer un Front National ou une UMP extrême-droitisée arriver au pouvoir. Une Marine Le Pen ou un Sarkozy Orbanisé finira de tuer notre République. Il faut vite une recomposition de la Gauche pour une Sixième République Sociale et Écologique, sinon les factieux et autres anti-républicains de tout poil se feront la cerise sur les cendres de la République Française !

Arnaud Guvenatam

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