Plaidoyer Républicain – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Interview : « Remettre la République partout «  https://plaidoyer-republicain.fr/interview-remettre-la-republique-partout/ https://plaidoyer-republicain.fr/interview-remettre-la-republique-partout/#respond Sat, 07 Mar 2015 12:34:07 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=814 ...lire la suite ]]> Interview de Vincent Gautronneau parue dans le Bien Public du 7 mars 2015.

 Il est à l’origine de la première marche citoyenne du 7 janvier, qui a rassemblé près de 5 000 personnes. Trois jours plus tard, Alexandre Emorine organisait la marche historique du 11 janvier.

Vincent Gautronneau : Alexandre Emorine, qu’est-ce qui vous pousse, avec Clément Toulouse, à organiser un rassemblement le soir même du 7 janvier, place Darcy à Dijon ?

Alexandre Emorine : « Ce qui nous pousse, c’est l’émotion. On ne se rendait pas encore vraiment compte de l’ampleur de l’événement, mais on a senti que c’était quelque chose d’exceptionnel. Nous nous sommes sentis citoyens, et nous nous sommes dit que nous ne devions pas être les seuls. Les 5 000 personnes présentes ont montré que ce sentiment était partagé. Nous, on voulait que le choc puisse s’exprimer. Il fallait un canal pour ce choc .On a évoqué l’idée d’un rassemblement Et cela a très vite pris sur les réseaux sociaux. Mais on ne s’attendait pas à une telle mobilisation le soir même.»

VG : Ce soir-là, le mouvement est réellement venu des citoyens et non des habituels partis politiques ou syndicats…

AE : « La notion de mouvement citoyen était vraiment importante. Ce 7 janvier, c’est la République qui était attaquée sur l’un de ses piliers : la liberté d’expression. Tout le monde devait réagir, pas un parti, pas un syndicat. Dans la foule, ce soir-là, il y avait tout l’arc politique. Dire “Je suis Charlie”, c’est dire “Je suis humain”. »

VG : Lors de la marche du dimanche 11 janvier, qui a rassemblé plus de 35 000 personnes, les citoyens étaient-ils encore en tête de cortège ?

AE : « On est resté sur la même volonté citoyenne. Car en plus des journalistes, on a eu des policiers touchés, une attaque antisémite…Le champ des victimes s’élargissait. Quand on a vu tous les débats sur l’exclusion ou non d’un parti, la présence ou non de tel ou tel chef d’État, on s’est dit qu’on ne pouvait pas être dans cette ligne, associé à une volonté politique. Il fallait batailler pour que les citoyens soient en tête, car quand la République est touchée, ce sont les citoyens qui doivent la défendre. Les élus ont d’ailleurs très bien joué le jeu. »

VG : Un peu plus de 50 jours plus tard, que reste-t-il de ce mouvement du 11 janvier ?

AE : « L’émotion est retombée, c’est normal, mais j’ai peur que ses effets bénéfiques aient déjà disparu. C’est comme si le fleuve était sorti de ses berges et qu’on était aujourd’hui dans une décrue de l’esprit de liberté. On sent de la suspicion partout, ce qui n’existait pas le 11 janvier. Le sentiment de repli semble prendre le dessus. Trois jours après le 11 janvier, lors de la sortie de Charlie Hebdo, on a vu que l’état de grâce que j’espérais sur ces questions de liberté d’expression, de droit à l’impertinence, était déjà terminé. Très vite, les réflexes de chapelle, politiques ou religieux, sont revenus, et dès le mercredi, des gens sont montés au créneau contre cette Une de Charlie Hebdo

VG : Et maintenant, donc ? Comment peut-on faire survivre cet esprit du 11 janvier ?

AE : « Si on avait des solutions miracles, ça se saurait. Je pense que cela passe par les citoyens, mais cela ne doit pas venir que d’eux. La solution passe aussi par un climat plus sain, mais le cadre général n’y incite pas. Sans déblocage institutionnel, on n’y arrivera pas. Les citoyens et institutions doivent réussir à converger, sans pour autant oublier les différences d’idées politiques, de religions.»

VG : Les religions, d’ailleurs. Depuis le début de cette série, dans nos colonnes, les autorités religieuses ont mis en avant leur conception de République, qui doit intégrer les religions. Vous n’êtes clairement pas sur la même position.

AE : « Quand j’entends des religieux affirmer que leur religion est compatible avec la République, je bondis. La religion, toutes les religions, sont compatibles avec la démocratie, oui. Mais la République, qui ne doit pas ignorer le fait religieux, a un devoir de neutralité. Je refuse, en tant que citoyen, républicain, laïc, avec des convictions spirituelles ou non, que la loi soit dictée par le fait religieux, car cela n’est pas partagé par tous les Français, pas voté par les citoyens. »

VG : La République doit-elle réaffirmer la notion de laïcité, quitte à heurter certains de ses citoyens ?

AE : « La République ne doit pas promouvoir encore plus la laïcité, elle doit la protéger. De nouvelles lois ne sont pas utiles, il existe déjà une loi, celle de 1905. La laïcité, c’est ce qui garantit la liberté d’expression, la liberté de culte, aussi. Elle permet que personne ne soit inquiété pour ses croyances. Si des gens se sentent heurtés par la laïcité, c’est qu’elle est parfois décrite comme combattant les religions. Pas du tout. La laïcité, c’est ce qui permet la liberté totale de la spiritualité. Si demain les religions étaient associées à l’État, les croyants d’autres religions seraient de fait exclus et discriminés, et c’est la même chose pour les athées et les agnostiques. Toutes les options spirituelles se valent, mais la République ne reconnaît que des citoyens. »

VG : Certains, comme ces Français qui partent faire le djihad en Syrie, semblent malgré tout trouver, dans la religion, une sorte de salut ?

AE : « Si des jeunes se sont radicalisés, c’est par défaut de République, qui n’est plus partout. Quand on ferme, dans certains quartiers, dans des villages ruraux, tous les services publics, la République n’est plus là. Et où la République ne va pas, ce sont les extrêmes qui s’engouffrent. Quand des gens ont la sensation que la République les a abandonnés, tous les extrémismes en profitent. Les politiques en sont totalement responsables car ils ont abandonné certains territoires depuis plus de 40ans.»

VG : La solution vient donc, selon vous, de l’État et de la République.

AE : « On doit remettre la République partout, c’est la priorité. Ensuite, dans le cas de ces personnes qui vont combattre en Syrie, il faut aussi une répression pour que le cadre républicain soit respecté. La République doit savoir se protéger, comme elle l’a fait, symboliquement, le 11 janvier. »

Le Plaidoyer Républicain

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Yankees, go home ! https://plaidoyer-republicain.fr/yankees-go-home/ https://plaidoyer-republicain.fr/yankees-go-home/#respond Wed, 23 Oct 2013 08:37:38 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=168 ...lire la suite ]]> Yankee-go-homeYankees, go home ! C'est le cri que nous devons pousser devant les nouvelles avancées dans l'affaire des écoutes de la NSA (Agence Nationale de Sécurité des USA) en France.

Débutée en juin dernier, cette affaire a pris un nouveau tournant avec les révélations du journal Le Monde le lundi 21 octobre 2013. Rendez-vous compte, 70 300 000 de données ont été collectées par l'agence étasunienne pour le seul mois de décembre 2012, et rien que sur le sol français ! Imaginez maintenant ce chiffre additionné à ceux concernant les autres pays de l'UE où du monde entier. Nous pouvons estimer sans trop nous tromper que le nombre de données personnelles collectées dépasse allègrement le milliard. Un milliard ! Et ceci pour quoi ? Pour – soi-disant – garder le sol américain sûr et à l'abri de toute attaque terroriste ? C'est en effet le but premier de la NSA qui est de garantir, comme son nom l'indique, la sécurité du territoire national américain.

Bien entendu, le nombre de données et surtout les cibles (vous et moi : de dangereux barbus islamistes, c'est bien connu..) démontrent que tout ceci n'est qu'une vaste fumisterie. Nos appels, nos SMS, nos e-mails via les smartphones sont épiés, décortiqués et archivés par les services secrets américains. Faites attention les amis !

Je souscris totalement aux propos – une fois n'est pas coutume – de Jean-Jacques Urvoas. Les États-Unis n'ont pas d'alliés, ils n'ont que des cibles ou des vassaux. Je souscris encore aux propos de François Fillon lorsqu'il « espère que le gouvernement français a encore assez d'autorité pour défendre les intérêts de la France ». Venant de Fillon qui a bradé continuellement la souveraineté populaire lorsqu'il était Premier Ministre, cela peut faire sourire. Mais cela a au moins le mérite d'être dit !

Nous ne pouvons accepter d'être dans l'une des deux catégories présentées par M. Urvoas, et ce pour plusieurs raisons.

Premièrement, nous ne sommes pas des cibles pour les États-unis, car nous ne menaçons en rien leur intégrité territoriale ou la sécurité de leurs ressortissants. Nous ne devons pas pour autant nous enfermer dans la seconde catégorie, celle des vassaux de l'impérialisme. Et là, c'est tout un discours, aux États-Unis comme en France, qui est à déconstruire. Si les ricains n'étaient pas là, chantait le réac' Sardou. Nous pourrions résumer ainsi la pensée de certains de nos compatriotes les plus atlantistes qui cherchent à excuser tous les faits et gestes des américains contre nous par leur côté « libérateur » de 1944. Vous ne voyez pas de qui je veux parler? Sans nommer personne, je suis sûr que vous avez chacun à l'esprit un de ces petits chroniqueurs de bas-étage, ou un de ces petits UMPistes disant à longueur d'année « la gauche est archaïque, elle ne regarde que vers le passé » et qui chante les louanges de la force américaine de 1944 dès qu'il le peut... En oubliant les résistants français ainsi que les forces alliées de plus de 50 pays, dont la plus grande force était l'URSS.
Après ce petit rappel historique, dans une conversation avec la 5ème colonne américaine, vous entendrez probablement le refrain de « ce sont nos alliés naturels, ce sont des occidentaux, nous en avons besoin pour lutter contre le monde arabo-musulman ». Et voilà la ritournelle éhontée du Choc des Civilisations chère à Samuel Huntington. Et oui, car bien souvent l'atlantisme le plus primaire des gens de droite s'ajoute à un racisme larvé, qui ne dit pas son nom... Mais c'est encore un autre débat.

Si nous ne voulons pas être des vassaux des USA, nous nous devons de décortiquer le discours de leurs affidés chez nous. Ces agents de l'étranger n'aiment pas leur pays, et veulent le voir comme une simple colonie de l'Amérique du Nord. Il n'est qu'à voir leur empressement à défendre le Grand Marché Transatlantique !

À partir de maintenant, au vu des révélations du Monde et des réactions aux États-Unis à la convocation par la France de l'ambassadeur américain à Paris (ce qui est la moindre des choses), trois options s'offrent à nous tous :

- Nous faisons profil bas, au nom de cette fameuse (et fausse !) règle du « tout le monde le fait ». On accepte docilement de n'être en rien considérés comme des humains, avec leurs droits inaliénables et surtout leur liberté de dire ce qu'ils veulent sans qu'une tierce personne ne l'entende. Nous entrons donc dans un scénario type 1984. Bien sûr, au nom de la règle énoncée plus haut, toutes les activités d'espionnage (si elles existent) de la France peuvent continuer. Mais j'attends avec impatience que l'on me montre le nombre de données qui auraient été collectées par nos Services, en comparaison de ceux de la NSA. Ce serait Peanuts, comme le disent les anglo-saxons !

- La deuxième solution serait d'adopter un mutisme protecteur : nous ne disons plus rien, nous n'évoquons même plus les mots « terrorisme », « USA », « espionnage », « impérialisme », etc, etc, etc.... Bref, nous coupons tous nos téléphones, nos ordinateurs, et nous nous envoyons des pigeons voyageurs. En dehors du fait que ces animaux soient fortement corruptibles à la vue de simples graines texanes, vous conviendrez aisément que ce n'est pas faisable.

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- La troisième solution est plus simple et bien plus efficace à mon avis pour faire une politique internationale digne de ce nom, donc de la véritable diplomatie. Engager un rapport de force (base des relations internationales) avec les États-Unis, comme avec toutes les autres grandes puissances. Rappeler également aux américains que le droit international interdit l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres états. Concrètement, engager un rapport de force, qu’est-ce que c’est ? Cela signifie refuser de signer le GMT, augmenter les barrières douanières à l'entrée de l'Europe. Faire du protectionnisme donc, comme le font eux-mêmes les USA. Bien sûr, nous devons également quitter l’OTAN, qui n’est que le paravent de la politique étrangère américaine à travers le monde. Mais tout ceci ne peut commencer que par un seul cri, que nous devons proclamer haut et fort : Notre République est indépendante et souveraine, Yankees, go home !

Alexandre Emorine

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Valls, dégage ! https://plaidoyer-republicain.fr/valls-degage/ https://plaidoyer-republicain.fr/valls-degage/#comments Thu, 17 Oct 2013 17:41:06 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=157 ...lire la suite ]]> Valls SarkozyL'expulsion de Leonarda, jeune kosovare de 15 ans, lors d'une sortie scolaire dans le Doubs est non seulement choquante, elle est également intolérable. Elle jette un voile honteux sur notre République. Parlons d'abord de l'aspect moral de l'affaire, avant de parler de ses aspects juridiques. Nous sommes censés avoir un gouvernement de gauche. Qui doit donc, c'est ce qu'il avait promis à ses électeurs, engager une rupture avec l'ordre sarkozyste et antirépublicain d'avant 2012. Sur le plan de la sécurité comme sur le plan économique, il n'en est rien.

Manuel Valls récidive : après ses déclarations sur les Rroms ( ici ), voici que les actes suivent le discours. Déclarant avoir agit avec « fermeté », il a en fait poussé toute son administration à la culture du chiffre. Ce qui est dans la droite ligne de la politique engagée place Beauvau depuis 2002. La défense de Manuel Valls est simpliste, reprise par tous les défenseurs du Ministre. « Il ne savait pas », « c'est de la faute du préfet », voilà les refrains entonnés par cette droite qui ne dit pas son nom. Un autre son de cloche vient éclaircir la situation. Il provient d'un homme de terrain, très au fait de ce qu'il s'est passé lors de l'interpellation. Pour Eric Alauzet, député EELV du Doubs, il est « difficile de mettre en cause le préfet », puisque celui-ci n'était pas au courant de la sortie scolaire et de la situation de Leonarda. Même le Président du Conseil Général du Doubs soutient le préfet contre ceux qui cherchent à l'attaquer ! Pour nous, il n'est qu'un seul responsable, et ce même s'il était avéré que le préfet a fait preuve de zèle ou « d'inhumanité ». C'est son supérieur hiérarchique, à savoir le Ministre de l'Intérieur.

Que ce soit directement où indirectement (par la politique du chiffre, la course à l'expulsion et à la fermeté), Manuel Valls est le principal coupable, je dis bien coupable, de la situation intenable de l'adolescente et de sa famille.

Petit point géopolitique, très simple mais pourtant totalement ignoré. Beaucoup de voix s'élèvent pour dire que « renvoyer au Kosovo, ce n'est pas renvoyer en Afghanistan, c'est différent ». En effet, plusieurs milliers de kilomètres séparent ces deux destinations... Voilà la différence, et la seule. Politiquement parlant, la situation dans les Balkans est instable, surtout depuis la déclaration d'indépendance du Kosovo en 2008. Cette indépendance, non-reconnue par la Serbie qui souhaite l'indivisibilité de son territoire pose problème aux populations locales. La voix des armes n'est plus pour l'instant, c'est un fait. Mais rien ne garantit qu'elle ne refasse pas son apparition. La communauté serbe du Kosovo, victime de brimades récurrentes de la part de la population albanaise, tend à se radicaliser. Face à cela, les albanais font de même. Les tensions montent dans ce « pays », qui est toujours un baril de poudre en Europe malgré la cécité médiatique. Le deuxième danger pour Leonarda et sa famille vient également de son appartenance à la communauté Rrom. Et oui, les Rroms ne sont pas simplement Bulgares ou Roumains ! Peuple nomade, ils peuvent être de n'importe quelle nationalité … Même française, n'en déplaise au FN où à son ministre Valls. Comme dans beaucoup de pays, le Kosovo pratique une discrimination énorme vis à vis des Rroms sur son territoire. Tout comme les Serbes, les Rroms sont victimes d'une politique ethnique humainement scandaleuse.

Passons maintenant au volet judiciaire. Je ne suis pas un spécialiste comme mon ami Jean-Maxime Schopy. Mais je regarde un petit peu partout, pour trouver les tenants et les aboutissants de l'affaire. Et si la loi française n'a pas été modifiée depuis l'ère Sarkozy (encore un exemple de renoncement politique du gouvernement), l'article 3 de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant précise quand à lui que « Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale ». Où est l'intérêt de l'enfant à le renvoyer dans un pays en tension ? Où est l'intérêt à la couper de tout son réseau de socialisation ?

Pour terminer cet article rédigé sous le coup de la colère, celle d'un citoyen républicain, donc attaché à la gauche, à ses valeurs et à sa vertu, je vous engage toutes et tous à réclamer la démission de Manuel Valls. Plusieurs organismes la réclament déjà, comme le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon. Nous nous associons à cette démarche. Un ministre de la République, surtout s'il se dit de gauche (même ce terme ne lui convient pas du tout), ne peut bafouer une humanité qui doit nous lier tous. Exigeons le retour immédiat de Leonarda et de sa famille qui, pour contrer encore une fois M. Valls, étaient parfaitement intégrées notamment du fait de la scolarisation de leur fille.

Manuel Valls récidive dans sa politique antirépublicaine, il doit être sanctionné. Ce serait agir avec « fermeté ».

Alexandre Emorine

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De la corruption en politique. https://plaidoyer-republicain.fr/de-la-corruption-en-politique/ https://plaidoyer-republicain.fr/de-la-corruption-en-politique/#respond Sat, 12 Oct 2013 10:56:42 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=143 ...lire la suite ]]> bruno-le-maire_444Me revoilà encore à lire des articles de presse qui m’exaspèrent au plus haut point. Il s’agit ici de Bruno Le Maire député UMP et ancien ministre . Médiapart révèle que lui et son suppléant à l’Assemblée Nationale ont employé Pauline Le Maire, artiste-peintre, à un poste d’assistante parlementaire, ce, durant de nombreuses années. Bruno Le Maire a été contacté, et la seule réponse qu’il a donnée est « j’assume totalement ». Bien, regardons les faits alors.

Au regard de la loi, il n’est pas interdit de salarier un conjoint au titre d’assistant. Une cinquantaine de députés le fait actuellement sans que cela ne choque personne, et oui, c’est légal on vous dit ! Je tiens déjà à signaler que dans la 6ème République que nous appelons de nos vœux, ces mic-macs aux tendances népotistes seront formellement interdits.

Mais le pire n’est pas là selon moi. Le niveau de rémunération de Madame a été de 2700 à plus de 3200 euros par mois. Sachant qu’un maître de conférences à l’Université commence à 1600 euros après plus de 10 ans d’études et de recherches, la conjointe de Bruno a du faire un sacré boulot ! Médiapart n’a d’ailleurs pas vraiment réussi à savoir ce qu’elle a pu faire lors de ses années d’assistante. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un emploi fictif, mais ce n’est pas l’envie qui me manque.

Dans le contexte actuel de nos concitoyens, la galère et la misère sociale, le déclassement et le chômage de masse, ces pratiques revêtent un caractère encore plus scandaleux. Déjà qu’en temps normal, ces comportements devraient être lourdement punis, là, il serait normal que tous ces individus soient mis devant leurs responsabilités. J’assimile ces comportements à attaques contre la République. Les valeurs républicaines sont bafouées. Où est l’égalité entre les citoyens dans ces conditions ? Pas la peine de la chercher chers concitoyens, elle n’existe pas.

Je vais faire un rappel à l’article que nous avons publié sur « La République sous contrôle citoyen ». Pour ce genre de fraudes, nous préconisons une inéligibilité de 15 ans. Au moins, sans être définitive, cette sanction a au moins le mérite de mettre au ban ces élus qui ont bafoués la République. N’ayons pas la main qui tremble quand il faut prendre ses responsabilités. Tout le monde doit également être traité de la même façon face à la Justice républicaine. La délinquance en col blanc doit être chassée avec la même vigueur que les petits trafiquants de drogue à la sauvette.

Le problème principal que nous avons en France, c’est que notre système politique actuel encourage ses comportements. Ce système de 5ème République aux allures monarchiques a la particularité de mettre toutes les responsabilités entre les mains d’un seul Homme. Par conséquent, il ne faut pas s’étonner que des gens n’ayant pas la fonction suprême se permettent des écarts. Cela doit être tué dans l’œuf. Mis à part un changement profond des institutions de ce pays, les déclarations d’intention et la moralisation de la vie politique ne sont que des fadaises. Au risque de me répéter, il n’y pas 36 solutions. Un contrôle des élus par les citoyens doit être garanti par la possibilité de voter la révocation des représentants du Peuple. Des peines d’inéligibilité coercitives qui feraient même peur à Jacques Chirac et Charles Pasqua. La fin de tous les pouvoirs aux mains du Président de la République qui ne garderait que des fonctions de représentation, un peu à l’image de l’Allemagne par exemple. Une stricte limitation des mandats, en nombre et dans la durée. Les cumulards, ça suffit. Plus ils cumulent, plus la tentation de défendre des intérêts personnels est grande.

Contre cette corruption et la mise à mal des valeurs républicaines, je dis vive la 6ème République, vive la sociale.

Arnaud Guvenatam

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