Justice – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 De la corruption en politique. https://plaidoyer-republicain.fr/de-la-corruption-en-politique/ https://plaidoyer-republicain.fr/de-la-corruption-en-politique/#respond Sat, 12 Oct 2013 10:56:42 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=143 ...lire la suite ]]> bruno-le-maire_444Me revoilà encore à lire des articles de presse qui m’exaspèrent au plus haut point. Il s’agit ici de Bruno Le Maire député UMP et ancien ministre . Médiapart révèle que lui et son suppléant à l’Assemblée Nationale ont employé Pauline Le Maire, artiste-peintre, à un poste d’assistante parlementaire, ce, durant de nombreuses années. Bruno Le Maire a été contacté, et la seule réponse qu’il a donnée est « j’assume totalement ». Bien, regardons les faits alors.

Au regard de la loi, il n’est pas interdit de salarier un conjoint au titre d’assistant. Une cinquantaine de députés le fait actuellement sans que cela ne choque personne, et oui, c’est légal on vous dit ! Je tiens déjà à signaler que dans la 6ème République que nous appelons de nos vœux, ces mic-macs aux tendances népotistes seront formellement interdits.

Mais le pire n’est pas là selon moi. Le niveau de rémunération de Madame a été de 2700 à plus de 3200 euros par mois. Sachant qu’un maître de conférences à l’Université commence à 1600 euros après plus de 10 ans d’études et de recherches, la conjointe de Bruno a du faire un sacré boulot ! Médiapart n’a d’ailleurs pas vraiment réussi à savoir ce qu’elle a pu faire lors de ses années d’assistante. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un emploi fictif, mais ce n’est pas l’envie qui me manque.

Dans le contexte actuel de nos concitoyens, la galère et la misère sociale, le déclassement et le chômage de masse, ces pratiques revêtent un caractère encore plus scandaleux. Déjà qu’en temps normal, ces comportements devraient être lourdement punis, là, il serait normal que tous ces individus soient mis devant leurs responsabilités. J’assimile ces comportements à attaques contre la République. Les valeurs républicaines sont bafouées. Où est l’égalité entre les citoyens dans ces conditions ? Pas la peine de la chercher chers concitoyens, elle n’existe pas.

Je vais faire un rappel à l’article que nous avons publié sur « La République sous contrôle citoyen ». Pour ce genre de fraudes, nous préconisons une inéligibilité de 15 ans. Au moins, sans être définitive, cette sanction a au moins le mérite de mettre au ban ces élus qui ont bafoués la République. N’ayons pas la main qui tremble quand il faut prendre ses responsabilités. Tout le monde doit également être traité de la même façon face à la Justice républicaine. La délinquance en col blanc doit être chassée avec la même vigueur que les petits trafiquants de drogue à la sauvette.

Le problème principal que nous avons en France, c’est que notre système politique actuel encourage ses comportements. Ce système de 5ème République aux allures monarchiques a la particularité de mettre toutes les responsabilités entre les mains d’un seul Homme. Par conséquent, il ne faut pas s’étonner que des gens n’ayant pas la fonction suprême se permettent des écarts. Cela doit être tué dans l’œuf. Mis à part un changement profond des institutions de ce pays, les déclarations d’intention et la moralisation de la vie politique ne sont que des fadaises. Au risque de me répéter, il n’y pas 36 solutions. Un contrôle des élus par les citoyens doit être garanti par la possibilité de voter la révocation des représentants du Peuple. Des peines d’inéligibilité coercitives qui feraient même peur à Jacques Chirac et Charles Pasqua. La fin de tous les pouvoirs aux mains du Président de la République qui ne garderait que des fonctions de représentation, un peu à l’image de l’Allemagne par exemple. Une stricte limitation des mandats, en nombre et dans la durée. Les cumulards, ça suffit. Plus ils cumulent, plus la tentation de défendre des intérêts personnels est grande.

Contre cette corruption et la mise à mal des valeurs républicaines, je dis vive la 6ème République, vive la sociale.

Arnaud Guvenatam

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République ou barbarie https://plaidoyer-republicain.fr/republique-ou-barbarie/ https://plaidoyer-republicain.fr/republique-ou-barbarie/#respond Mon, 30 Sep 2013 15:59:53 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=80 ...lire la suite ]]> Elle avait disparu depuis le mois de mai, et il aura fallu attendre le 26 septembre pour connaître (peut-être ?) la vérité. Fiona aurait succombé aux coups de ses parents, lors d'une soirée arrosée entre amis. Immédiatement, les réactions se sont accumulées : bien sûr, un dégoût devant de tels actes, doublés de mensonges. Mais depuis quelques jours, un autre type d'idées fleurit, dans les médias et sur internet. Ce phénomène, nous l'avions déjà vu à l’œuvre lors de l'affaire dite du « Bijoutier de Nice ». Un spectre morbide hante la France : celui de la volonté de tuer.

En effet, une page Facebook réclamant la « Peine de mort pour les bourreaux de Fiona » compte à ce jour plusieurs milliers de fans. Quel recul idéologique, quelle effrayante perspective que celle d'ôter la vie à ceux qui se rendent coupables d'un crime ! Après la mort pour un voleur de bijoux, voilà que l'on réclame la mort pour des assassins.

Bien sûr, il ne faut pas être naïf : lorsque la loi Badinter a été promulguée le 9 octobre 1981 – abolissant la peine de mort en France –, une majorité de français (63%) la désapprouvait. Or, depuis, cette tendance s'est inversée. Ils étaient ainsi 53% en 2011 à refuser tout retour à la peine capitale (ici le sondage). Il va sans dire que les 47% restant sont prompts à réagir, je dirais même à sur-réagir, à chaque fait divers tragique qui se passe dans le pays. Bien entendu, la mort d'un enfant comme de toute autre personne est terrible. C'est justement pour cela que l'on ne peut pas vouloir le retour de l'exécution comme exutoire à la révulsion que nous amène l'actualité.

En République, en 2013, nous sommes en droit de penser que nous avons atteint un degré de développement intellectuel empêchant tout retour en arrière. Certains, comme le FN (ici en 2011) voudraient nous ramener à l'état de nature, à une loi de la jungle où tous les conflits se règlent dans le sang. Revenant à une tradition du Moyen-Âge, les rétrogrades veulent réinstaurer une règle du Tallion dans la loi républicaine française. « Œil pour œil, dent pour dent » semblent-ils crier à longueur de temps. Si nous suivons leur logique, quelle peine infliger à un voleur ? Lui couper la main ? Et à un menteur, doit-on le punir en lui tranchant la langue comme le faisaient les hommes du XIIIème siècle ? Ce règne de l'émotion, savamment entretenu par les médias, est la conséquence d'un seul et unique facteur : l'empathie envers la victime et ses proches. Chacun peut aisément se mettre à la place de la famille de cette pauvre petite fille, de ce bijoutier ne supportant plus des braquages à répétitions. Or, un véritable esprit de justice imposerait de se placer du point de vue de la famille du criminel, avant de hurler à la peine de mort à chaque occasion. Avant de dire « si quelqu'un touche à mon fils, je le tue », il conviendrait de dire « si mon fils tuait quelqu'un, je ne pourrais pas supporter que l'on réclame sa mort ». Nous cherchons bien souvent à excuser le bourreau lorsque celui-ci est un proche, jamais lorsque nous ne sommes pas directement touchés par l'affaire.

Un pays comme la France, avec une République censée avoir amené un degré de civilisation mettant de côté toutes les barbaries humaines, ne peut tolérer une telle remise en cause de ses fondements. Il aura fallu attendre 190 ans entre le premier discours politique réclamant l'abolition de la peine de mort et sa mise en œuvre. Ce discours, prononcé le 30 mai 1791, doit nous éclairer. Le chemin n'a pas toujours été simple pour les progressistes, de Robespierre – l'auteur de ce fameux discours – à Badinter.

Faisons nôtre ce passage du discours de l'Incorruptible (version complète ici), lorsqu'il déclama « […] il faut donc que la loi présente toujours au peuple le modèle le plus pur de la justice et de la raison [...] ». C'est ainsi que doit s'exercer la loi en République.

Alexandre Emorine

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Pas de justice en dehors de la République ! https://plaidoyer-republicain.fr/pas-de-justice-en-dehors-de-la-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/pas-de-justice-en-dehors-de-la-republique/#respond Mon, 30 Sep 2013 15:53:13 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=74 ...lire la suite ]]> La justiceRappelez-vous : mais si, il y a encore quelques semaines, un bijoutier niçois assassinait un jeune homme qui l'avait braqué quelques minutes plus tôt.

Rappelez-vous la déferlante de soutiens à ce commerçant, allant de Jean-Marie Le Pen à un maire UMP bref, tout ce que la France peut compter de réactionnaires. Toutes les personnes qui, réelles ou créées de toutes pièces, crièrent leur empathie et leur sympathie envers ce pauvre bougre n'ayant fait que protéger son honnête commerce honteusement vandalisé par des barbares en scooter (ce moyen de locomotion étant déjà un acte de barbarie en lui-même !). En écrivant ces lignes, j'ai l'impression d’exagérer … Et je me replonge dans les images, reportages, articles d'alors. Et je me demande soudain comment avons nous pu en arriver là ? Comment une frange toujours plus importante de la population française – mais pas seulement – peut-elle être prise d'un tel élan de schizophrénie ?

Soyons clairs et compréhensibles (même si ce sera compliqué), regardons froidement le pourquoi de ces soutiens.

En fait, les réactionnaires (littéralement ceux qui réagissent) soutiennent quelqu'un qui s'est mis volontairement hors la loi, parce qu'il a tiré de manière illégale (pas de légitime défense) et létale sur ses deux agresseurs qui eux-mêmes avaient enfreint la loi, commettant un vol avec violence ? Donc : on critique les hors-la-loi en disant que la police ne fait rien, mais on trouve normal que quelqu'un se mette hors-la-loi à son tour pour régler le problème d'un autre hors-la-loi et ensuite on se plaint quand il est interpellé par la police ? Donc la police fait bien son travail ? Vous n'avez pas compris la logique bande d'incultes que vous êtes ? C'est normal, il n'y en a pas. Et c'est là que saute aux yeux l'incohérence du discours des soutiens au bijoutier de Nice. D'un côté on critique le voleur, à juste titre. De l'autre, on encense l'assassin. D'un côté on dit que la police ne fait pas son travail, mais on critique le fait qu'elle ait interpellé le tireur dans une affaire d'homicide. On défend un assassin plutôt qu'un voleur, alors que les soutiens médiatiques se font à longueur d'année les chantres de la sécurité, de la lutte contre le « laxisme » judiciaire, de la lutte contre les délinquants, et j'en passe.

Soutenir contre vents et marées l'acte du bijoutier est antirépublicain. Cela revient à instaurer une relativisation des actes situés en dehors du champ légal, certains étant plus critiquables que d'autres. Ainsi, les soutiens cherchent à excuser, voir même à absoudre totalement l'auteur des coups de feu mortels. Aucun républicain digne de ce nom ne peut accepter une transgression de la loi : si on la considère comme injuste, alors il faut se battre pour la changer, et non choisir de s'en affranchir. Les lois de la République s'imposent à tous car elles émanent de l'essence même de la Nation Française, c'est à dire son peuple. Personne ne peut dire « ce n'est pas grave », surtout lors de la mort d'un jeune homme sans de facto choisir le camp des hors-la-loi contre celui du droit.

Malheureusement, cela traduit une tendance constante chez nos concitoyens, entretenue à grands renforts de propagande médiatique, qui est de se laisser aller à la passion plutôt qu'à la raison. Le cœur, lorsqu'il parle, nous place d'emblée du côté de la victime, justifiant par une passion morbide l'assassinat d'un jeune niçois. Mais posons-nous, posez-vous un seul moment la question : et si c'était mon fils qui avait été sur ce scooter, qui avait commis ce vol ? Aurais-je le même discours que je tiens en soutenant le bijoutier et son acte criminel ?

Il est évident que non. Personne ne peut, dans une République civilisée, affranchie de toute notion juridique de revanche, accepter la loi du Tallion. Et si je devais être cynique, je rappellerais ceci : pour un vol en ville, on coupe la main, on ne tue pas !

À toutes celles et ceux qui cherchent à excuser le geste du bijoutier, nous devons adresser un message : la seule chose que nous soutenons, c'est le respect de la loi républicaine pour tout le monde !

Pierre-André Godon

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