Notons néanmoins que ce dispositif coûte 90 millions d’euros et qu’il ne s’agit ni plus ni moins que du coaching qui ne dit pas son nom. Dans des agences Pôle Emploi que nous avons pu observer, cette prestation est basée sur le volontariat. Sur le papier. En réalité, Pôle Emploi a passé des contrats avec des entreprises privées de formation, comme Ingeus et ID Formation. Afin que ces entreprises récupèrent des clients-chômeurs, mieux vaut que la présentation de la prestation soit convaincante. De ce que nous avons pu voir, il a été clairement dit que tout refus serait susceptible d’amener à une radiation pure et simple des demandeurs d’emploi, indemnisés ou non. Il faut avoir de sérieuses motivations pour justifier un refus d’être coaché par des boîtes privées, à tel point que la quasi-totalité des personnes se sont finalement inscrites pour « bénéficier » de la prestation.
Cette expérience est finalement intéressante car les entreprises privées de formation et de coaching avancent relativement masquées. Comme si elles n’assumaient pas au grand jour de transformer le demandeur d’emploi en client, voire en marchandise. Ce n’est qu’à la question de savoir quels types d’organismes étaient Ingeus que nous avons compris qu’il s’agissait d’un prestataire privé. Ce fut encore plus clair lorsque la conseillère Pôle Emploi a parlé « d’externalisation de la formation et du suivi pour améliorer le suivi individuel des demandeurs d’emploi ». Concrètement, il s’agit de mettre en place les prémices d’une privatisation pure et simple de la gestion des demandeurs d’emploi. Décidément, le chômage, cet ennemi mortel de la société, ne fait pas que des malheureux. Nous n’allons clairement pas pleurer sur la société Ingeus qui est à la tête d’un capital de 25,8 Millions d’euros (en 2011).
La rédaction du Plaidoyer Républicain
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