Gauche – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Loi Macron : le Bazooka de Judas https://plaidoyer-republicain.fr/loi-macron-le-bazooka-de-judas/ https://plaidoyer-republicain.fr/loi-macron-le-bazooka-de-judas/#respond Tue, 23 Dec 2014 13:42:26 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=715 ...lire la suite ]]> Nous entendons parler à longueur de journée de la loi Macron comme étant une « disposition législative relative à la libération de la croissance ». Penser une seule emmanuel-macron_5020192seconde qu’une majorité de gauche ait été élue pour faire cela aux salariés est une bien mauvaise plaisanterie. Le débat se concentre sur des questions centrales au niveau de l’organisation du travail. Au premier rang de cela, les dimanches travaillés qui seront multipliés. Pierre Joxe, figure de la gauche française, pointe le fait que cela ne profitera exclusivement qu’aux grosses firmes du commerce. La conséquence immédiate étant caractérisée par une concurrence déloyale avec le commerce de proximité. Tout cela est entendu et ne souffre d’aucune contestation. Mais finalement, ce n’est pas forcément sur ce point de la loi que l’indignation qui nous anime se cristallise. Nous allons expliquer pourquoi il était couru d’avance que le Parti Socialiste, et plus particulièrement sa branche minoritaire au pouvoir, allait se vautrer dans ce qui est une attaque en règle contre les fondamentaux républicains. Comme dirait l’autre, au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Ajoutons qu’il est une nouvelle fois pénible de dire que nous avions raison, à gauche.

 Revenons à des considérations basiques sur l’évolution du droit du travail. Il est clair que les conquis sociaux ont été arrachés par les luttes sociales. C’est d’ailleurs cela qui a fait céder Clémenceau sur un certain nombre de mesures sociales qu’il a été obligé de prendre, par peur d’un débordement radical de défense des travailleurs. Comment est organisée la République ? D’un certain point de vue, elle est vue comme très centralisée, et jacobine. Cela n’est pas faux, mais cette caractéristique a toujours été combattue et d’autant plus aujourd’hui. Pour autant, la gauche a longtemps été la représentante de cette tradition organisationnelle du fait politique. Pas par dogmatisme, mais par une certaine vision de classe. Celle qui affirme que face aux forces de l’argent et aux détenteurs de capitaux, les salariés et les collectifs de salariés se retrouvent bien faibles dans le cadre d’une initiation d’un rapport de force sur une revendication sociale. Sans faire de considérations ronflantes, cette analyse très matérialiste du rapport de force ne peut avoir une certaine consistance que dans un cas. Un état fort et centralisé, et la primauté de la loi sur le contrat. Pourquoi cela est vrai ? Il suffit simplement de faire des comparaisons avec des pays ayant une organisation inversée de celle de la République française. L’Angleterre est un parfait exemple de ce à quoi mène le lcontrats-0-heureaisser aller du privé sur le contrat. Il s’agit de mettre en concurrence tout le monde contre chacun, de telle sorte que les employés se retrouvent avec des contrats 0 heure. Il est corvéable à merci, et s’il manifeste un désaccord avec l’employeur, il est immédiatement viré. Voilà la conséquence d’avilissement de l’humain par le contrat. Nous pourrions décliner l’exemple allemand avec les mêmes considérations. Les lois Artz 4 ont enfin porté leurs fruits. La fédération a mangé son pain blanc et maintenant, elle doit faire face à l’explosion sociale et la pauvreté généralisée des travailleurs. D’un point de vue philosophique, il est extrêmement clair que ce type d’organisation ne peut coller avec la vision que nous nous faisons des valeurs républicaines que nous défendons.

Nous disions en introduction que Hollande et son gouvernement ne pouvaient surprendre que les aveugles avec la loi Macron. Sans vouloir donner de leçons aux camarades socialistes avec lesquels nous avons eus de vifs échanges depuis 2011, nous devons affirmer un certain nombre de choses et revenir sur ce que le candidat PS de l’époque a dit. Pas de mauvaise foi de notre part, juste l’illustration que ce que nous disions à l’époque avait du sens. Lorsque nous disions que Hollande était un « social-démocrate », (nous disions cela pour ne pas dire « libéral », pour ne pas trop braquer les camarades), on nous répondait que c’était un héritier de Mitterrand, qu’il s’inscrivait dans la lignée de Jaurès. Bref, nous avions droit au catéchisme qui n’a qu’une fonction : nier la réalité. Citer le propos de Hollande Hollande ConfPRpermettait déjà de dire que cet individu s’attaquerait aux fondamentaux historiques républicains par l’explosion du droit du travail. Nous vous livrons son propos, daté du 14 juin 2011 : « Il s’agirait désormais de reconnaître un domaine à cette même négociation collective, en précisant son périmètre comme son champ d’intervention, et en conditionnant la conclusion d’accords au respect des règles majoritaires. Concrètement, le gouvernement et le Parlement seraient juridiquement liés par le contenu de conventions signées entre partenaires sociaux sur des sujets bien précis et avec la vérification des mécanismes de représentativité.». Voilà l’illustration, dans une vulgate obscure que lors de son arrivée au pouvoir, il ferait en sorte que la hiérarchie des normes soit inversée. Plus clairement, que dorénavant le contrat et la négociation entre syndicats et patronat aura une valeur supérieure à la loi.

Le voilà, le baiser de Judas du pouvoir élu par la gauche. Ni plus, ni moins. Passez muscade ! Et la loi Macon, qui sera à n’en pas douter adoptée par les parlementaires permettra de porter un coup poignard immense à l’organisation historique du travail en France. C’est une honte. Et le pire n’est pas encore arrivé, il n’y aura même pas débat sur la question. Que la 2013-03-18-pierre-joxegauche puisse proposer ce type de mesures est proprement scandaleux, mais admettons… Mais qu’il fasse passer cela sans même avoir un débat sur la question illustre à quel point ce pouvoir ne représente que lui. C’est-à-dire rien, ni personne ! Mais nous affirmons que ces mesures seront adoptées sans débat, il faut le démontrer. Prenons l’exemple du délit d’entrave. C’est Pierre Joxe, membre du PS qui l’explique très bien : « Le délit d’entrave, c’est empêcher les délégués syndicaux ou les représentants du personnel de remplir leurs missions. C’est un délit du droit pénal du travail. Eh bien, l’article 85 de ce projet de loi Macron prévoit que par ordonnances (donc, en évitant le débat public) le gouvernement pourrait réviser la nature et le montant des peines applicables en cas de délit d’entrave. C’est-à-dire qu’on envisage de revoir cela alors que ni la loi d’amnistie de 1981 (celle de Mitterrand), ni la loi d’amnistie de la droite en 1995, ni la loi d’amnistie de 2002, n’a porté atteinte à cette règle un peu mythique mais qui consiste à dire que si un employeur viole la loi et fait entrave, il peut être condamné au pénal… ». Voilà par exemple ce qu’il y a de plus insupportable dans ce gouvernement. L’idée que maintenant l’impunité patronale serait une norme avec laquelle les syndicats et les salariés devront composer. Le désengagement de l’état, et le caractère absolument anti-républicain de cet article, et de ceux visant à faciliter les licenciements collectifs illustre bien la pensée Hollandaise pré-présidentielle. Avec le droit du travail, c’est la République que l’on abat.

 Sans faire du pessimisme exacerbé, il semblera compliqué de populariser chez les citoyens ce point d’achoppement par lequel le gouvernement nous assassine. Les gens, de bonne foi, ont des fins de mois difficiles, et acceptent finalement l’idée, qu’ils iront travailler le dimanche parce que ça fera un sac de commissions supplémentaire pour manger. Voilà où nous en sommes réduits. Alors maintenant que faire ? Les marches nationales ne marchent pas, les assemblées citoyennes sont très disparates selon les endroits, l’éducation populaire est un totem dont on ne sait jamais trop comment mettre en avant et la paralysie du débat autour de la montée du FN empêche quelque élévation du débat public que ce soit. Alors quoi ? Attendre d’être broyé, d’être dans une situation à la grecque ? Peut-être que ce sera le déclencheur, mais en attendant, nous allons souffrir…

 

Arnaud Guvenatam

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Face au remaniement inutile, une dissolution Constituante ? https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/ https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/#comments Tue, 26 Aug 2014 07:25:40 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=623 ...lire la suite ]]> Cela ne fait que deux ans que François Hollande a pris les rênes de la Vème République. Pourtant sa popularité ne cesse de chuter. Les derniers sondages d’opinion fixent sa cote de popularité (ou d’impopularité) à 17%. Le président le plus impopulaire de la Vème vient donc de battre son propre record. Pour ajouter à la confusion et à la tendance irrémédiable à la chute, voici que le remaniement du gouvernement Valls est à l'ordre du jour. Ces petits arrangements entre amis sont insupportables, il faut que le peuple retrouve sa voix !

C'est une condition sine qua non si l'on veut sortir par le haut de cette crise économique, politique bref, de régime. Je ne partage pas l’avis de Monsieur Filoche lorsqu'il déclare : « non pas de dissolution ne prononcez pas ce mot maudit, il est de droite, nous on a une majorité de gauche rouge-rose-verte, elle est là, elle existe, elle est issue de mai juin 2012, que l'exécutif l'entende et qu'elle gouverne ». Il n’existe actuellement qu’une majorité détenue par la frange droite du PS. Tout changement de gouvernement n'est qu’une manipulation supplémentaire, un stratagème permettant un changement d’image. Or ce que nous voulons c’est un changement politique. Dans ce contexte, et face à l’inefficacité du gouvernement, la seule solution est un profond chambardement politique : une dissolution de l'Assemblée Nationale ou la démission du Président lui-même. Non pas seulement pour changer les hommes et les femmes aujourd'hui à la tête du pays, mais pour que ce soit le moment de l'intervention du peuple dans le choix de son futur, et que les institutions françaises redeviennent démocratiques, populaires et républicaines.

 

La dissolution est malheureusement encadrée par notre « chère » Constitution de 1958. Cette dernière confie une fois de plus ce pouvoir non pas au peuple mais au Président de la République. Lui seul peut en effet prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale. Celle-ci, dans la théorie parlementaire, permet au peuple de trancher un différend entre l’exécutif et le législatif. À titre d’exemple, la première dissolution prononcée en 1962 par De Gaulle répondait à une crise politique l’opposant à l’Assemblée, qui avait renversé son gouvernement . On peut aussi citer les deux dissolutions effectuées par le Président Mitterrand en 1981 et 1988. Dans ces trois cas, le peuple fut donc appelé à juger et il trancha. Ce type de dissolution est un mécanisme devenu désuet depuis la réforme relative au calendrier électoral de 2000. En effet, le Président dispose d’une majorité à l’Assemblée lui permettant de régner durant tout son quinquennat.

 

La dissolution peut cependant avoir un autre but. En effet, malgré une majorité stable, le Président peut par ce biais demander au peuple « un vote de confiance » sur sa personne comme sur sa politique (puisqu'elle est aujourd'hui censée s'incarner dans un seul homme). Une fois de plus sous la Vème République l’exemple de De Gaulle est très instructif. En réponse à la crise nationale de 1968 celui-ci demanda aux électeurs un vote de confiance par le biais d’une dissolution que l’on peut qualifier de plébiscitaire. C’est la seule solution qu'il reste aujourd'hui à François Hollande – si l'on excepte sa démission. Il ne peut « régner impunément » tel un monarque d'Ancien Régime. Il ne doit plus diviser le peuple mais au contraire l’appeler à voter pour faire face à la crise institutionnelle. S’il le fait, chaque citoyen sera appelé aux urnes « vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution. ». Il est à parier que cette dissolution interviendra sous 12 mois, peut-être même qu'elle sera simultanée aux élections locales de fin 2015.

 

Le peuple pourra par ce biais non seulement redéfinir la politique du pays mais, plus largement, choisir une forme d'organisation collective s'orientant vers plus de démocratie, de justice sociale et d'intervention populaire. Car ne nous y trompons pas : les problèmes que rencontrent notre pays aujourd'hui, tant sur le plan économique que politique, sont dus principalement au carcan institutionnel de la Vème République : l'abandon de la souveraineté économique, militaire, populaire, etc... Personne ne prétend ici que la dissolution serait un remède magique qui porterait obligatoirement les idéaux républicains au pouvoir. La situation causée alternativement par l'UMP et le PS ayant crée les conditions objectives favorables à l'extrême-droite sont ce qu'elles sont. Le risque est grand de voir le FN s'arroger une place politique jusque-là inédite. Même laminée, la droite revancharde pourrait également tirer son épingle du jeu. Mais ne soyons pas frileux. N'ayant pas peur de nous porter au combat pour que vive l'insurrection civique dont notre pays a besoin. Un besoin vital. C'est à tous les républicains sincères, en rupture avec l'ordre établi, de poser les fondations d'un Mouvement Citoyen pour la 6ème République. N'attendons pas 2017 pour consommer – s'il est encore besoin de le faire – définitivement notre rupture avec l'actuel pouvoir et ses institutions. Construisons dès aujourd'hui, nationalement, localement, les structures ayant pour ambition de renverser la table et d'appeler à la convocation d'une Assemblée Constituante.

 

Il devient plus que jamais nécessaire de remettre à plat l’ensemble de notre système institutionnel. Le peuple s’est vu privé de tout pouvoir et ce depuis trop longtemps. L’exemple d’Hollande n’est qu’un symptôme de la gangrène de nos institutions. La Vème République n’a que trop duré. Le peuple désavoue le pouvoir en place mais ne peut rien faire face au verrou monarchique. Il est contraint de se soumettre à la bonne volonté d’un exécutif, incarné par un homme. Hollande appellera-t-il le peuple aux urnes ? Démissionnera-t-il si l’Assemblée devient hostile à sa politique ? On ne peut être sûrs de rien. Les citoyens se retrouvent donc aujourd'hui dépendants du bon vouloir du tout puissant Chanoine de Latran. Il faut en finir, et vite. Pour le salut du pays comme de la communauté nationale républicaine. Quelle que soit l'issue choisie – ou non – par l’exécutif (la dissolution ou la démission), rien ne changera si un mouvement puissant pour un changement de régime n'émerge pas. L'alternance du PS avec l'UMP, voire même dans une large part avec le FN ne modifiera pas le cadre politique global qui administre le pays. Le Front de Gauche doit prendre toute sa part dans l'émergence d'un mouvement citoyen, d'une lame de fond populaire pour balayer les institutions pourries qui nous régissent. Comme moteur ou comme simple acteur, là n'est pas la question. Le peuple doit choisir son nouvel horizon constitutionnel. Nul doute que celui-ci privilégiera l'intervention directe des citoyens et qu'enfin finiront les éternels atermoiements de personnes, ce bal des égos interminable pour savoir qui régnera le mieux sur les français. Le souverain, en République, c'est le peuple. Point à la ligne. Aucun monarque passager ne peut aller contre ce fait révolutionnaire indéniable. L'exigence d’une 6ème République semble être aujourd’hui la seule solution pour sortir du marasme dans lequel nous sommes. Le système se fissure, à nous de nous engouffrer dans la brèche. Qu'Hollande ne se méprenne pas, le grondement populaire n'est pas un fétu de paille : s'il ne rend pas les urnes, nous prendrons la rue.

 

Yann Paczynski

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Pourquoi la gauche doit-elle parler de République ? https://plaidoyer-republicain.fr/pourquoi-la-gauche-doit-elle-parler-de-republique/ https://plaidoyer-republicain.fr/pourquoi-la-gauche-doit-elle-parler-de-republique/#respond Sun, 19 Jan 2014 15:12:05 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=293 ...lire la suite ]]>  

La républiqueLa République est le thème central des articles du Plaidoyer Républicain. Ce terme trop souvent dévoyé doit en effet être la base de tout projet politique de gauche. Loin d'être une notion révolue, la République est la seule solution politique au service des citoyens. Elle permet tout d'abord de faire converger l'ensemble des luttes vers un intérêt général global. Chaque camarade luttant au quotidien fait face aux dérives d'une Vème République n'ayant que trop durée. Pour ne citer qu'eux, nos camarades syndicalistes font face à une république monarchique où le citoyen « est toujours serf dans l'entreprise », pour paraphraser le grand Jaurès...

 

Toute ces luttes ont une solution commune : une 6ème République sociale où la souveraineté du peuple sera enfin affirmée. Je considère, tout comme Francine Demichel dans son article « Le rôle de la souveraineté dans les relations internationales contemporaines » (que je vous conseille fortement si vous pouvez le trouver dans une bibliothèque par chez vous), qu'en « l'état actuel des rapports sociaux, nationaux et internationaux, l’État est le mode d'identification privilégié d'un peuple à une structure politique et idéologique ». L’État est en ce sens l'outil révolutionnaire par excellence. Il permet à une population présente sur un territoire délimité par des frontières d'exercer sa souveraineté pleine et entière. Cependant, un tel pouvoir ne peut être exercé sans être conquis, et c'est l'objet de cet article.

 

Comme je vous le disais plus haut, l'ensemble de nos luttes doivent avoir pour exigence principale la 6ème République. Cet objectif commun permettra un processus primordial de conscientisation. Cette revendication permettra selon moi le développement d'une conscience de classe républicaine. En effet, la modification des structures économiques du capitalisme depuis le 19ème siècle a entraîné une mutation des modes de production. Le développement de l’Intérim, des Contrats à Durée Déterminée ou encore le recours à la sous-traitance sont autant d'éléments complexifiant la prise en compte d'un intérêt commun à tous les travailleurs. Cela empêche le cheminement d'une conscience individuelle à une conscience collective. De plus, fait non négligeable, les ouvriers ne sont plus aujourd'hui la catégorie professionnelle la plus importante. Ainsi, la principale force révolutionnaire devient une composante réduite de l’échiquier politique rendant de ce fait plus difficiles nos combats. Plus difficiles, mais pas impossibles. Nous pouvons et nous devons nous appuyer sur l'immense majorité des citoyen-ne-s de ce pays, le salariat (ouvriers et employés ayant les mêmes intérêts, aspirations et revendications).

Soyons clairs, l'effritement de la République est à l’œuvre tous les jours, et le seul remède est politique. Nous avons le devoir de développer une conscience républicaine permettant de lutter efficacement pour l'intérêt commun. Toutes nos luttes n'auront aucune envergure tant qu'elles ne seront pas fédérées sous le même drapeau. Cette unité des combats permettra la conscience, qui à son tour permettra l'avènement de notre révolution citoyenne.

 

Un monument aux morts républicain, de gauche et pacifiste
Un monument aux morts républicain, de gauche et pacifiste à Gentioux (Creuse)

Nombres de citoyens sont excédés par la politique et se tournent aujourd'hui vers un fascisme assumé ou rampant parce qu'ils le considèrent comme anti-système. Mais qui est anti-système ? La gauche ! Nous avons toujours combattu le despotisme et la domination économique d'une classe par une autre. Nous avons toujours lutté pour offrir plus de liberté et d'égalité à tous. Nous sommes le volcan révolutionnaire qui en 1793 fixait pour la première fois le prix des denrées de premières nécessités permettant aux plus démunis de survivre. Nous sommes les pacifistes qui s'opposaient aux sacrifices de la Première Guerre Mondiale ! Nous sommes les résistants qui donnèrent leur sang pour anéantir le fascisme, et nous serons ceux qui changeront le système demain ! La gauche dispose d'un ADN commun dans l'histoire, c'est elle qui se bat, revendique et se révolte. Chers camarades et citoyens, l'heure est à la mobilisation. Montrons nous tels que nous sommes, nous ne faisons pas partie de la Vème République. Nous sommes l'alternative émancipatrice, celle qui proclamera haut et fort la 6ème République.

Yann Paczynski

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Valls, dégage ! https://plaidoyer-republicain.fr/valls-degage/ https://plaidoyer-republicain.fr/valls-degage/#comments Thu, 17 Oct 2013 17:41:06 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=157 ...lire la suite ]]> Valls SarkozyL'expulsion de Leonarda, jeune kosovare de 15 ans, lors d'une sortie scolaire dans le Doubs est non seulement choquante, elle est également intolérable. Elle jette un voile honteux sur notre République. Parlons d'abord de l'aspect moral de l'affaire, avant de parler de ses aspects juridiques. Nous sommes censés avoir un gouvernement de gauche. Qui doit donc, c'est ce qu'il avait promis à ses électeurs, engager une rupture avec l'ordre sarkozyste et antirépublicain d'avant 2012. Sur le plan de la sécurité comme sur le plan économique, il n'en est rien.

Manuel Valls récidive : après ses déclarations sur les Rroms ( ici ), voici que les actes suivent le discours. Déclarant avoir agit avec « fermeté », il a en fait poussé toute son administration à la culture du chiffre. Ce qui est dans la droite ligne de la politique engagée place Beauvau depuis 2002. La défense de Manuel Valls est simpliste, reprise par tous les défenseurs du Ministre. « Il ne savait pas », « c'est de la faute du préfet », voilà les refrains entonnés par cette droite qui ne dit pas son nom. Un autre son de cloche vient éclaircir la situation. Il provient d'un homme de terrain, très au fait de ce qu'il s'est passé lors de l'interpellation. Pour Eric Alauzet, député EELV du Doubs, il est « difficile de mettre en cause le préfet », puisque celui-ci n'était pas au courant de la sortie scolaire et de la situation de Leonarda. Même le Président du Conseil Général du Doubs soutient le préfet contre ceux qui cherchent à l'attaquer ! Pour nous, il n'est qu'un seul responsable, et ce même s'il était avéré que le préfet a fait preuve de zèle ou « d'inhumanité ». C'est son supérieur hiérarchique, à savoir le Ministre de l'Intérieur.

Que ce soit directement où indirectement (par la politique du chiffre, la course à l'expulsion et à la fermeté), Manuel Valls est le principal coupable, je dis bien coupable, de la situation intenable de l'adolescente et de sa famille.

Petit point géopolitique, très simple mais pourtant totalement ignoré. Beaucoup de voix s'élèvent pour dire que « renvoyer au Kosovo, ce n'est pas renvoyer en Afghanistan, c'est différent ». En effet, plusieurs milliers de kilomètres séparent ces deux destinations... Voilà la différence, et la seule. Politiquement parlant, la situation dans les Balkans est instable, surtout depuis la déclaration d'indépendance du Kosovo en 2008. Cette indépendance, non-reconnue par la Serbie qui souhaite l'indivisibilité de son territoire pose problème aux populations locales. La voix des armes n'est plus pour l'instant, c'est un fait. Mais rien ne garantit qu'elle ne refasse pas son apparition. La communauté serbe du Kosovo, victime de brimades récurrentes de la part de la population albanaise, tend à se radicaliser. Face à cela, les albanais font de même. Les tensions montent dans ce « pays », qui est toujours un baril de poudre en Europe malgré la cécité médiatique. Le deuxième danger pour Leonarda et sa famille vient également de son appartenance à la communauté Rrom. Et oui, les Rroms ne sont pas simplement Bulgares ou Roumains ! Peuple nomade, ils peuvent être de n'importe quelle nationalité … Même française, n'en déplaise au FN où à son ministre Valls. Comme dans beaucoup de pays, le Kosovo pratique une discrimination énorme vis à vis des Rroms sur son territoire. Tout comme les Serbes, les Rroms sont victimes d'une politique ethnique humainement scandaleuse.

Passons maintenant au volet judiciaire. Je ne suis pas un spécialiste comme mon ami Jean-Maxime Schopy. Mais je regarde un petit peu partout, pour trouver les tenants et les aboutissants de l'affaire. Et si la loi française n'a pas été modifiée depuis l'ère Sarkozy (encore un exemple de renoncement politique du gouvernement), l'article 3 de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant précise quand à lui que « Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale ». Où est l'intérêt de l'enfant à le renvoyer dans un pays en tension ? Où est l'intérêt à la couper de tout son réseau de socialisation ?

Pour terminer cet article rédigé sous le coup de la colère, celle d'un citoyen républicain, donc attaché à la gauche, à ses valeurs et à sa vertu, je vous engage toutes et tous à réclamer la démission de Manuel Valls. Plusieurs organismes la réclament déjà, comme le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon. Nous nous associons à cette démarche. Un ministre de la République, surtout s'il se dit de gauche (même ce terme ne lui convient pas du tout), ne peut bafouer une humanité qui doit nous lier tous. Exigeons le retour immédiat de Leonarda et de sa famille qui, pour contrer encore une fois M. Valls, étaient parfaitement intégrées notamment du fait de la scolarisation de leur fille.

Manuel Valls récidive dans sa politique antirépublicaine, il doit être sanctionné. Ce serait agir avec « fermeté ».

Alexandre Emorine

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