Front de Gauche – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Face au remaniement inutile, une dissolution Constituante ? https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/ https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/#comments Tue, 26 Aug 2014 07:25:40 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=623 ...lire la suite ]]> Cela ne fait que deux ans que François Hollande a pris les rênes de la Vème République. Pourtant sa popularité ne cesse de chuter. Les derniers sondages d’opinion fixent sa cote de popularité (ou d’impopularité) à 17%. Le président le plus impopulaire de la Vème vient donc de battre son propre record. Pour ajouter à la confusion et à la tendance irrémédiable à la chute, voici que le remaniement du gouvernement Valls est à l'ordre du jour. Ces petits arrangements entre amis sont insupportables, il faut que le peuple retrouve sa voix !

C'est une condition sine qua non si l'on veut sortir par le haut de cette crise économique, politique bref, de régime. Je ne partage pas l’avis de Monsieur Filoche lorsqu'il déclare : « non pas de dissolution ne prononcez pas ce mot maudit, il est de droite, nous on a une majorité de gauche rouge-rose-verte, elle est là, elle existe, elle est issue de mai juin 2012, que l'exécutif l'entende et qu'elle gouverne ». Il n’existe actuellement qu’une majorité détenue par la frange droite du PS. Tout changement de gouvernement n'est qu’une manipulation supplémentaire, un stratagème permettant un changement d’image. Or ce que nous voulons c’est un changement politique. Dans ce contexte, et face à l’inefficacité du gouvernement, la seule solution est un profond chambardement politique : une dissolution de l'Assemblée Nationale ou la démission du Président lui-même. Non pas seulement pour changer les hommes et les femmes aujourd'hui à la tête du pays, mais pour que ce soit le moment de l'intervention du peuple dans le choix de son futur, et que les institutions françaises redeviennent démocratiques, populaires et républicaines.

 

La dissolution est malheureusement encadrée par notre « chère » Constitution de 1958. Cette dernière confie une fois de plus ce pouvoir non pas au peuple mais au Président de la République. Lui seul peut en effet prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale. Celle-ci, dans la théorie parlementaire, permet au peuple de trancher un différend entre l’exécutif et le législatif. À titre d’exemple, la première dissolution prononcée en 1962 par De Gaulle répondait à une crise politique l’opposant à l’Assemblée, qui avait renversé son gouvernement . On peut aussi citer les deux dissolutions effectuées par le Président Mitterrand en 1981 et 1988. Dans ces trois cas, le peuple fut donc appelé à juger et il trancha. Ce type de dissolution est un mécanisme devenu désuet depuis la réforme relative au calendrier électoral de 2000. En effet, le Président dispose d’une majorité à l’Assemblée lui permettant de régner durant tout son quinquennat.

 

La dissolution peut cependant avoir un autre but. En effet, malgré une majorité stable, le Président peut par ce biais demander au peuple « un vote de confiance » sur sa personne comme sur sa politique (puisqu'elle est aujourd'hui censée s'incarner dans un seul homme). Une fois de plus sous la Vème République l’exemple de De Gaulle est très instructif. En réponse à la crise nationale de 1968 celui-ci demanda aux électeurs un vote de confiance par le biais d’une dissolution que l’on peut qualifier de plébiscitaire. C’est la seule solution qu'il reste aujourd'hui à François Hollande – si l'on excepte sa démission. Il ne peut « régner impunément » tel un monarque d'Ancien Régime. Il ne doit plus diviser le peuple mais au contraire l’appeler à voter pour faire face à la crise institutionnelle. S’il le fait, chaque citoyen sera appelé aux urnes « vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution. ». Il est à parier que cette dissolution interviendra sous 12 mois, peut-être même qu'elle sera simultanée aux élections locales de fin 2015.

 

Le peuple pourra par ce biais non seulement redéfinir la politique du pays mais, plus largement, choisir une forme d'organisation collective s'orientant vers plus de démocratie, de justice sociale et d'intervention populaire. Car ne nous y trompons pas : les problèmes que rencontrent notre pays aujourd'hui, tant sur le plan économique que politique, sont dus principalement au carcan institutionnel de la Vème République : l'abandon de la souveraineté économique, militaire, populaire, etc... Personne ne prétend ici que la dissolution serait un remède magique qui porterait obligatoirement les idéaux républicains au pouvoir. La situation causée alternativement par l'UMP et le PS ayant crée les conditions objectives favorables à l'extrême-droite sont ce qu'elles sont. Le risque est grand de voir le FN s'arroger une place politique jusque-là inédite. Même laminée, la droite revancharde pourrait également tirer son épingle du jeu. Mais ne soyons pas frileux. N'ayant pas peur de nous porter au combat pour que vive l'insurrection civique dont notre pays a besoin. Un besoin vital. C'est à tous les républicains sincères, en rupture avec l'ordre établi, de poser les fondations d'un Mouvement Citoyen pour la 6ème République. N'attendons pas 2017 pour consommer – s'il est encore besoin de le faire – définitivement notre rupture avec l'actuel pouvoir et ses institutions. Construisons dès aujourd'hui, nationalement, localement, les structures ayant pour ambition de renverser la table et d'appeler à la convocation d'une Assemblée Constituante.

 

Il devient plus que jamais nécessaire de remettre à plat l’ensemble de notre système institutionnel. Le peuple s’est vu privé de tout pouvoir et ce depuis trop longtemps. L’exemple d’Hollande n’est qu’un symptôme de la gangrène de nos institutions. La Vème République n’a que trop duré. Le peuple désavoue le pouvoir en place mais ne peut rien faire face au verrou monarchique. Il est contraint de se soumettre à la bonne volonté d’un exécutif, incarné par un homme. Hollande appellera-t-il le peuple aux urnes ? Démissionnera-t-il si l’Assemblée devient hostile à sa politique ? On ne peut être sûrs de rien. Les citoyens se retrouvent donc aujourd'hui dépendants du bon vouloir du tout puissant Chanoine de Latran. Il faut en finir, et vite. Pour le salut du pays comme de la communauté nationale républicaine. Quelle que soit l'issue choisie – ou non – par l’exécutif (la dissolution ou la démission), rien ne changera si un mouvement puissant pour un changement de régime n'émerge pas. L'alternance du PS avec l'UMP, voire même dans une large part avec le FN ne modifiera pas le cadre politique global qui administre le pays. Le Front de Gauche doit prendre toute sa part dans l'émergence d'un mouvement citoyen, d'une lame de fond populaire pour balayer les institutions pourries qui nous régissent. Comme moteur ou comme simple acteur, là n'est pas la question. Le peuple doit choisir son nouvel horizon constitutionnel. Nul doute que celui-ci privilégiera l'intervention directe des citoyens et qu'enfin finiront les éternels atermoiements de personnes, ce bal des égos interminable pour savoir qui régnera le mieux sur les français. Le souverain, en République, c'est le peuple. Point à la ligne. Aucun monarque passager ne peut aller contre ce fait révolutionnaire indéniable. L'exigence d’une 6ème République semble être aujourd’hui la seule solution pour sortir du marasme dans lequel nous sommes. Le système se fissure, à nous de nous engouffrer dans la brèche. Qu'Hollande ne se méprenne pas, le grondement populaire n'est pas un fétu de paille : s'il ne rend pas les urnes, nous prendrons la rue.

 

Yann Paczynski

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Front de Gauche : Quelle nouvelle séquence ? https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-quelle-nouvelle-sequence/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-quelle-nouvelle-sequence/#comments Fri, 18 Jul 2014 22:46:53 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=579 ...lire la suite ]]> Le Front de Gauche semble avoir de grandes difficultés en ce début d’été. Nombres des Assises-citoyennes-Pierre-Laurent-PCF-Pascal-Durand-EELV-Marie-Noelle-Lienemann-PS-et-Jean-Luc-Melenchon-PGthèses avancées durant la séquence électorale ne sont pas validées. Les élections municipales ont été le théâtre de profondes divisions entre les différentes organisations constituant le Front de Gauche et les résultats des européennes font clairement état d'un échec politique. Jean-Luc Mélenchon se fixait comme objectif d’être en tête de la gauche au soir des européennes, il n’en a rien été. Au Plaidoyer Républicain, nous avancions le fait que le Front de Gauche serait probablement derrière EELV avec un PS à environ 16 %.

La difficulté d’analyse de ces résultats est grande. Plusieurs hypothèses se confrontent. La première étant que la compromission avec la social-démocratie du PS et les divisions ont posé des soucis de clarté politique. C’est un fait qui semble ne pas être possible de nier. Les alliances au petit bonheur la chance n’ont certainement pas aidé à démontrer que le vote Front de Gauche était un vote d’alternative politique crédible. Mais les opposants à cette vision des choses ont également un argument de poids : le total LO + NPA (dont on ne peut soupçonner la compromission avec le PS) est le total le plus faible réalisé par les trotskistes depuis très longtemps. Aucune stratégie « globalisante » ne marche mieux qu’une autre. Balle au centre donc.

La question du rapport au Parti Socialiste doit tout de même être clairement posée au sein du Front de Gauche. On ne peut pas nier qu’une opposition s’est constituée au sein même du Parti Socialiste vis-à-vis de la politique gouvernementale. Nous constatons également que les votes des députés dits « frondeurs » sont plus que timides, car traduits massivement par l’abstention, même si cette situation est inédite. Dans tout ce tohu-bohu médiatico-politique, le Parti de Gauche (PG) semble clairement isolé dans le cadre d’une éventuelle recomposition de la Gauche. Nous n’allons pas non plus nous étendre sur les articles qui sont parus sur les tensions éventuelles et/ou avérées au sein du PG. De plus, lorsque qu’EELV, le Parti Communiste Français et le MUP sont invités aux universités du Parti Socialiste, nous constatons que le PG n’y est pas invité car il est vu comme trop « dur » vis-à-vis de la politique du duo Valls-Hollande. Dans ces conditions, le cartel d’organisations de la gauche radicale semble de plus en plus affaibli, divisé et touche à sa limite. Mais comment aurait-il pu en être autrement lorsque le Front de Gauche n’est vu, par tous – oui tous -, que comme une alliance électorale ponctuelle ?

presidentielle-2017Ne tournons pas autour du pot, la seule véritable réussite du Front de Gauche fut l’élection présidentielle, que l’on peut presque voir comme un épiphénomène. Depuis, nous stagnons à nos 6% qui, quoi qu’il arrive, voteront pour nous. Par contre, nous sommes dans l’incapacité de capter la colère populaire (ce que réussit le FN) et les déçus du Hollandisme (qui restent à la maison). La question qui se pose maintenant est la suivante : le Front de Gauche sera-t-il en capacité de présenter un candidat unique à la présidentielle de 2017 ? Rien n’est moins sur. Le jeu des socialistes est clair, il faut diviser le FDG de telle sorte qu’Hollande puisse se maintenir au second tour face à Marine le Pen ou une droite ultra-décomplexée du même tonneau.

La rentrée politique montrera donc de quel côté va pencher la balance sur la future présidentielle. Nous pouvons faire plusieurs hypothèses sur le sujet. La première serait une configuration équivalente à celle de 2012 avec un FdG uni et un candidat commun. Le score de Jean-Luc Mélenchon en 2012 semble être un argument pour que le FdG décide de le représenter comme candidat commun, mais il est n’est pas du tout acquis que les camarades communistes soient prêt à l’investir une seconde fois. Depuis les confrontations fratricides des municipales et les séquelles personnelles qui en ont découlées, il y a peu de chances que le PCF vote massivement pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

La seconde hypothèse serait que le FdG propose un candidat commun autre que Jean-Luc Mélenchon, tels Pierre Laurent, André Chassaigne ou Clémentine Autain par exemple. Pas sûr, loin de là, que cela convienne aux autres formations dont ne seraient pas issus ces candidats - PG notamment -, qui traineraient les pieds à faire campagne. Cela semble probable, malgré l’incertitude qu’une autre personnalité que Jean-Luc Mélenchon ne puisse réaliser un score équivalent à celui de 2012. Qu’on le veuille ou non, à l’heure actuelle, c’est le candidat commun de 2012 qui est présent médiatiquement et politiquement, ainsi que dans l’esprit des gens.

jackiePuis, nous pourrions très bien nous retrouver dans une configuration d’éclatement total du cartel de la Gauche Radicale. Par exemple avec un PCF qui imposerait son candidat et un PG qui imposerait Jean-Luc Mélenchon. Ainsi, nous aurions deux candidats présentés ce qui, à coups surs, mettrait un terme à la construction du Front de Gauche tel qu’il a été pensé depuis 2009. Dans un contexte où le Front National a fait la démonstration qu’il est en mesure d’arriver en tête d’un scrutin national, il en va de la responsabilité des dirigeants du Front de Gauche, mais aussi de tous les militants, de nous éviter les plumes et le goudron démocratiques. Gageons que le projet de transformation sociale prenne le pas sur le bal des égos, éminemment mortel à gauche, et que l’esprit de responsabilité devant l’histoire puisse guider les analyses politiques.

Arnaud Guvenatam

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Lettre ouverte au camarade Filoche https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/ https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/#respond Mon, 12 May 2014 11:07:31 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=545 ...lire la suite ]]> gerard-filocheCamarade, nous nous permettons de t’adresser ce texte, suite à ton passage ce 10 mai à « On n’est pas couché ». Posons les choses clairement, nous avons du mal à voir programmatiquement ce qui nous sépare de toi. Très clairement est dessinée une vision de la société qui a toujours été défendue dans le socialisme historique. Ce n’est pas du Cahuzac ! La lutte des classes et le rapport de force entre salariat et patronat sont deux éléments structurants ta pensée. Naturellement découle l’idée de partager le temps de travail et la richesse. Le constat sur la véritable richesse de la France est partagé entre une aile gauche du PS, une partie d’EELV et le Front de Gauche. Mais diable ! Qu’attendons-nous pour faire émerger cette force de transformation sociale ? Avons-nous le luxe d’attendre, de se regarder en chien de faïence comme nous le faisons depuis plusieurs années ?

La frustration, le dépit et le découragement ne sont jamais loin lorsque l’on milite au quotidien amnistie_1pour un changement de société. La bataille culturelle est rude. Tu as la conviction que le changement arrivera mais nous avons l’impression que tu restes dans l’expectative du déclenchement de la situation. En voyant ton passage télévisuel, on est amené à se demander si François Hollande et son gouvernement ne sont pas, tout simplement, la principale chose à laquelle tu t’opposes. Tout y passe : la réforme territoriale, l’organisation de la 5ème République, le partage des richesses, la captation de la richesse par l’oligarchie contre le Peuple, la lutte intransigeante contre la fraude fiscale, l’ANI, le pacte de responsabilité et la nomination du « minoritaire Valls », entre autres. Pour sûr, tu es féroce contre toutes ces mesures du gouvernement que tu juges « illégitimes ».

En réalité, ce passage télé est un inventaire qui, comme nous le pensons, t’amènera à la conclusion que d’autres ont tiré : le PS est en voie de disparition. Dans les faits, « 40% du Bureau National du PS » est sur ta ligne, mais qui a été choisi pour être premier secrétaire ? Jean-Christophe Cambadélis. C’est bien la preuve que même 40% du BN ne suffit pas à peser sur la ligne du Parti Socialiste. Il est PASOKisé. Sinon, comment peut-il être défendre le soutien européen à Martin Schulz, allié avec Merkel, pour lutter contre l’austérité en Europe. On se pince ! Le Parti Socialiste doit encore son existence à son réseau d’élus extrêmement puissant. Seulement, les défaites s’accumulant amènent le PS à reconsidérer son hégémonie à gauche. A tel point que dans quelques temps, la logique comptable imposera la recherche de nouvelles alliances. Il est à craindre que cela ne sera pas sur les bases de ta ligne. La nomination de Valls est là pour solder définitivement l’idée même qu’une recomposition sur des bases de gauche soit possible. La présence de François Rebsamen, grand défenseur de l’alliance au centre, chargé du travail et du dialogue social, est significative également de la direction que prendront les futures alliances partisanes. C’est d’ailleurs le sens du vote du pacte de responsabilité de 50 milliards d’euros. Hollande méprise au plus haut point les parlementaires de la majorité car il considère qu’il ne risque rien, puisque les députés PS réfractaires « ne lâcheront jamais leurs indemnités ». Cela ayant été dit avant le vote, il est incompréhensible que seulement 41 députés se soient (seulement) abstenus. Le gouvernement dit en substance aux parlementaires socialistes « vous êtes godillots et vous allez tout voter le doigt sur la couture du pantalon » et plus de 200 l’ont fait sans rechigner !

Tu argues du fait que la prochaine fois, ils seront plus de 80. Mais pendant ce temps-là, la désespérance progresse et nous devons faire le constat amer que l’UMP et le FN tireront les marrons du feu. Nous avons une responsabilité collective historique. Sinon, nous serons tous balayés par les évènements. Nous avons constaté que Liem Hoang-Ngoc (récemment à l’initiative du « Club des Socialistes Affligés ») était présent le 12 avril et le 1er mai aux côtés des syndicalistes, des salariés, des ouvriers et du Front de Gauche. Nous avons également vu que le député Christian Assaf mettait en discussion l’idée du développement d’un programme. Nous t’avons entendu dire qu’il fallait que la rue s’implique pour imposer un changement de politique, mais à notre connaissance, nous ne t’avons pas vu dans ces moments, politiques, de convergences de lutte.

unitayNous espérons que la claque que la gauche prendra aux européennes permettra de se réunir autour d’un programme ambitieux de partage de la richesse, de la relance économique et de la mise à bas de la politique d’austérité qui fait que nous avons 6 millions de chômeurs. Le printemps sera l’occasion de manifester et de montrer quel sera le projet de société que nous voulons défendre. J’espère que nous te verrons tenir la banderole main dans la main avec Pierre Laurent, Emmanuelle Cosse, Jean-Luc Mélenchon et d’autres le 15 mai prochain. Nous étions unis en 2005 lors du référendum sur le TCE. La gauche sociale et politique était unie pour défendre la retraite à 60 ans en 2010. A quand une tribune commune dans un grand journal ou sur des plateaux de télévision pour dire que nous allons construire ensemble une alternative politique, et pas une alternance ? A quand un meeting commun pour acter que désormais, et de façon implacable, les républicains de gauche seront ensemble et debout et qu’avec nous, le libéralisme, la mise à sac de la République, le chômage et le désespoir : c’est terminé ?

La rédaction du Plaidoyer Républicain

Alexandre Emorine

Arnaud Guvenatam

Yann Paczynski

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12 avril : unité contre l’austérité ! https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/ https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/#respond Sun, 13 Apr 2014 16:32:11 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=490 ...lire la suite ]]> Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"
Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"

Pour la gauche, la coupe est pleine et elle a débordé hier dans les rues de Paris. La campagne européenne du Front de Gauche commence sous les meilleurs hospices. La mobilisation a été très forte sous un temps magnifique nous permettant de dire haut et fort « Hollande, ça suffit ! ». Cette marche contre l’austérité a été, de notre mémoire de jeunes militants, un des meilleurs souvenirs de manifestations, avec celui de la Bastille de 2012. Après des municipales compliquées, quelle joie et quel bonheur de se retrouver tous ensemble avec les camarades, unis pour un objectif commun ! Les cœurs étaient vaillants, ardents comme la braise et un seul regard suffisait pour comprendre la détermination des militants, des syndicalistes, des associatifs, citoyens et sans-papiers. Jean Ferrat écrivait « Au printemps de quoi rêvais-tu ? ». Modestement, de journées comme celle-ci !

Dans cette manifestation du 12 avril, une autre caractéristique centrale est à prendre en considération, elle est la plus grande réussite de cette journée : l'unité. Que ce soit le PCF, le PG, Ensemble ou la GU, tout le monde a répondu présent ! Le NPA a également été de la fête et son cortège important à montré l’intérêt que l’organisation a porté à la manifestation et à ses mots d'ordre. Dans le cortège de tête, nous avons donc pu voir, sans bouder notre plaisir, Pierre Laurent, Marie-Georges Buffet, Patrick le Hyaric, Olivier Besancenot, Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon et Myriam Martin main dans la main. Mais cela ne s’arrête pas là, nous avons pu constater également la présence d’élus de la gauche d’EELV et, cerise surEELV le gâteau, il y eut la présence remarquée de l’eurodéputé PS et économiste Liêm Hoang-Ngoc. On peut dire que ça commence à ressembler à une majorité alternative à gauche non ? Cette manifestation d’unité devait permettre de redonner l’espoir au peuple, lui montrer qu'il est possible de mener une autre politique que celle qui nous mène dans le mur (et que chacun constate tous les jours). Ce sont de grandes démonstrations de force comme celle de samedi qui vont le convaincre.

UnitéConcernant l'affluence, ce fut une véritable marée humaine déferlant sur Paris. Les organisateurs ont parlé d'au moins 100 000 personnes, quand la préfecture, comme à son habitude, minore gravement le chiffre, le faisant chuter à 25 000. Nous ne sommes pas parisiens ni architectes, mais une simple élévation sur un point culminant suffisait à voir cette foule, ce peuple de gauche qui s'étendait sur des kilomètres.
Ce dimanche, nous n'étions pas là pour « prendre le soleil » ou simplement nous dégourdir les jambes. L'objectif était de faire de ce rassemblement un grand moment d'éducation populaire,en montrant que nous savons mettre en œuvre de véritables politiques sociales. Que nous sommes en mesure d’affronter frontalement le monde de la finance. C’est pour cela que nous disons, le libéralisme, ça suffit, quelque soit son visage !

Bien évidemment, les médias et les politiques libéraux refusent de dire que cette marche a été inédite. Inédite par ses slogans et par les forces qu'elle a regroupée.

Cependant cette marche n'est qu'un début. En effet l'actualité et les politiques libérales nous ordonnent de poursuivre et même d'améliorer cet élan unitaire et contestataire !

Les immenses cortèges de syndicalistes, travailleurs et associatifs présents hier illustrent qu’une convergence unitaire et une convergence des luttes sont en voie de cristallisation. C’est de très bon augure avant les échéances électorales où nous allons « régler nos comptes ». Depuis deux ans, la gauche a été anesthésiée par la trahison de François Hollande. « Personne » ne s’attendait à ce que les coups les plus rudes viennent du camp de la soi-disant gauche au pouvoir. Le gouvernement nous disait que « ce ne serait pas en un an [que nous serons] en mesure de tout changer. Il faut nous laisser du temps ». Le temps est écoulé, maintenant, stoppez votre politique. C'est ce message qui a été envoyé hier. La déception et la trahison sont telles que plus personne ne peut être dupe de la réalité politique du gouvernement. Et dire qu'ils vont continuer sur la même lancée !

Etudiants en lutteNous devons ouvrir des brèches partout. Par exemple, les étudiants et les familles doivent s’organiser et rejoindre l’élan qui a été lancé hier. Ils auront la nécessité de s’organiser rapidement, puisque la cour des comptes préconise que les APL ne soient plus versées aux étudiants non-boursiers. Le signal d’alarme doit être lancé. Le gouvernement se fixe dogmatiquement de faire des économies et ce sont les familles entières qui seront touchées par ces futures mesures. Nous nous opposons à ce gouvernement et à sa politique ! Quand Manuel Valls veut calquer le modèle républicain sur l’organisation du territoire à l’allemande, bien sur que nous serons là pour dire que la République est une et indivisible. Nous serons là également pour faire la démonstration qu’on ne nous impose rien et que la République n’est pas un régime neutre, mais qu’elle porte en son cœur des valeurs d’humanisme, d’égalité, de liberté, de fraternité et de laïcité. Le morcellement de la République et la mise en concurrence des territoires a assez duré, et les élections européennes seront l'une des occasions de le dire ! Quand le gouvernement Service Public Hospitalierveut faire des coupes sèches de 50 milliards d’euros et que les citoyens le paieront de leur poche, nous serons là pour dire que c’est un scandale. Nous avons besoin de services publics pour notre vie de tous les jours. Or, on nous en prive alors que le pays n’a jamais été aussi riche de son histoire et les richesses aussi mal réparties ! Nous savons comment mettre le curseur du partage en faveur du peuple et ce sera notre devoir une fois au pouvoir. Enfin, lorsque Ségolène Royal dit qu’il faut «prendre le temps de l’écoute et l’expertise du sujet» en évoquant le gaz de schiste, traduisant ici aussi une volonté de recul du gouvernement, elle trouvera elle aussi, en face d'elle le peuple de gauche pour réclamer une véritable planification écologique.

Il nous reste peu de temps jusqu'aux élections européennes. Tout juste 5 semaines pour profiter de l'élan impulsé par cette manifestation pour convaincre autour de nous, dans nos circonscriptions, que la majorité alternative peut devenir une réalité dans le pays. Après le 12 avril, le 25 mai doit être le deuxième signal : l'austérité imposée par l'Europe, Hollande et Valls, ça suffit, la gauche est en mouvement et elle compte bien prendre le pouvoir !

Alexandre Emorine et Arnaud Guvenatam

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Européennes : boulevard ou chemin de croix ? https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-boulevard-ou-chemin-de-croix/ https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-boulevard-ou-chemin-de-croix/#respond Tue, 08 Apr 2014 08:39:26 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=461 ...lire la suite ]]> THE BIG BANG THEORYBien, récapitulons. Les élections municipales ont été quelques peu étonnantes. Même s’il est vrai qu’un pouvoir en place est souvent sanctionné à mi-mandat, il faut avouer que la gifle est sévère. Le Parti Socialiste a subi une défaite immense : 115 villes de plus de 9000 habitants ont été perdues. La Gauche Radicale s’en est à peu près tirée mais des pertes importantes sont à noter. Dans la ceinture rouge, la volonté du Parti Socialiste de se tailler la part du gâteau sur le dos du Front de Gauche a été destructrice. Malgré tout, Claude Bartolone n’est pas arrivé à son objectif de mettre à genoux les communistes comme il aurait tant espéré le réaliser. L’UMP a gagné beaucoup de villes, et le FN arrive à presque 1500 élus municipaux en glanant 11 villes. Jusque là, il ne s’agit que d’une présentation factuelle et peu développée du résultat des élections municipales. A ce stade, et au regard de ce que le gouvernement a fait depuis 22 mois, il n’est pas illogique de penser à un vote sanction.

Mais il faut se poser la question de qui sanctionne le gouvernement. Clairement, la droite et l’extrême-droite. Bien que l’abstention ait été forte pour ce scrutin (un record pour des municipales), la droite et l’extrême-droite ont su suffisamment mobiliser pour réaliser des scores importants. Mais il y a également eu un vote sanction de la part du Peuple de Gauche. Sous une forme essentielle : l’abstention. Si le Front de Gauche ou EELV avaient été le lieu d’accueil de la déception de gauche, le nombre de villes gagnées et le pourcentage net en voix n’auraient pas été aussi faibles. Quoi qu’il en soit, tout le monde comprend qu’à gauche, on n’a pas trop la pêche. Ce signal envoyé au gouvernement devait amener une réponse forte et rapide. Elle a eu lieu.

Ce 31 mars, François Hollande a parlé à la Nation. 8 longues et interminables minutes de palabres. Ce n’était qu’une confirmation de la politique à venir jusqu’en 2017. Pacte de responsabilité et cadeaux au patronat d’une part, avec les coupes budgétaires qui y seront associées (50 milliards d’euros). D’autre part, un pacte de solidarité, où la mesure la plus forte sera… Ah oui, il ne l’a pas dit. Au menu également, la réorganisation du pays. Ne soyez pas naïfs, sans langue de bois, cela veut dire : « Nous allons poursuivre l’acte III de la décentralisation ». Peu à peu, on sent poindre son tropisme fédéraliste. C’est une violente attaque contre l’unité de la République puisque la seule façon de fédéraliser le pays sera de mettre les territoires en concurrence à l’aide de pôles de compétitivité. Liberté, Égalité, Fraternité, pour la devise républicaine, on repassera. Et puis, il y a l’autre effet Kiss Cool. Quelle équipe pour mettre cette politique en place ?

Clairement, la politique qui va se poursuivre va s’ancrer dans les solutions néo-libérales. L’exécutant était donc tout trouvé. Manuel Valls comme premier ministre ne doit surprendre que les plus naïfs d’entre nous. C’est un formidable pont qui est bâti pour faire le lien entre les « socialistes » et les centristes. D’un point de vue idéologique, le Président de la République a choisi. Le socialisme au PS c’est terminé. S’il veut garder le pouvoir, il ne peut plus le faire sur des thèmes de gauche. Le Peuple de Gauche ne pourra plus le suivre dans ses aventures libérales et François Hollande le sait. Son analyse est relativement fine puisqu’il se dit la chose suivante, enfin nous l’imaginons. « Ouvrons des alliances au centre pour isoler ce qui reste de la droite républicaine. L’étau se resserre sur ce petit noyau à droite. Le FN, quant à lui, est en train de prendre le leadership à droite. Cela sera une formidable occasion en 2017 de se retrouver au second tour, soit contre une UMP totalement isolée dans le champ politique, soit un FN suffisamment puissant (mais pas trop) m’assurant ainsi la victoire au second tour ».

fusibleLa nomination de Manuel Valls est caractéristique de l’utilité qui est faite de sa fonction sous la Vème République : un fusible. Il apparaît clairement que Mr. Valls aura les pires difficultés à tenir la barre à la sortie de l’élection européenne si elle est dévastatrice pour le PS. Il n’y a que peu d’illusions à se faire à la sortie de cette élection. Maintenant, quelles sont les forces en présence ?

Le Front National arrivera sans surprise en tête des européennes. Nous le regrettons mais il faut regarder les choses en face. Pour l’UMP, elle a des raisons d’espérer. Ce n’est pas parce que le Président de la République a nommé un homme de droite comme Premier Ministre que les électeurs de l’UMP voteront PS. Comme souvent, mieux vaut l’original à la copie. Maintenant quel sera le rapport de force à l’issue de ces élections à Gauche ? Cyniquement, cela jouera avec les scores comparés du PS, d’EELV et du Front de Gauche. Le PS sera sans surprise sanctionné. Peut-être atteindra-t-il les 16% comme en 2009, score que l’on peut attribuer au véritable électorat fidèle au PS. Cela illustre une chose : le PS n’est plus majoritaire à Gauche. Pour autant, cela se traduirait-t-il par une réalité politique ? Rien n’est moins sur. EELV a récemment quitté ce radeau de la méduse gouvernemental. Il pourrait bien y avoir des signes d’adhésion à cette stratégie. De plus, il ne faut pas oublier qu’EELV a fait quasiment jeu égal avec le PS aux européennes de 2009.

jackieQuand au Front de Gauche… Je crois qu’il faut avoir un propos de vérité. Les élections municipales ont donné une image désastreuse de l’alliance de la Gauche Radicale. Nous sommes le 7 avril, et personne ne connaît encore la constitution des listes. La campagne n’est pas lancée à 7 semaines du premier tour. Ces derniers jours ont été encore le moment de tensions extrêmes entre le Parti de Gauche et le Parti Communiste Français. Le Front de Gauche sort ses muscles mais finalement, il n’est pas improbable qu’il arrive derrière EELV. Les divisions, les partages de postes et les tensions qui en découlent ne sont pas à hauteur des enjeux que l’on était sensé se fixer. Dans ces conditions, il est illusoire de penser que nous arrivions en tête de la Gauche. Les dirigeants du Parti de Gauche ont l’air d’en avoir conscience et cherchent donc d’autres moyens pour arriver en tête de la Gauche. L’exemple grenoblois est symptomatique de cette nouvelle recherche. La liste conduite par Eric Piolle (EELV) et soutenue par le Parti de Gauche a mis une grosse déculottée à Jérôme Safar (PS). Certes, l’exemple est frappant, mais il est curieux de penser que ce seul exemple soit suffisamment fort pour ouvrir des alliances à tout va avec les Verts. Penser que le Front de Gauche, ou même le Parti de Gauche seul, soit en mesure de s’allier avec les Verts est une illusion. Premièrement car cela serait perçu comme de l’opportunisme et de l’électoralisme pur sucre. Ce serait le meilleur moyen de brouiller le message sur la façon nouvelle dont nous voulons gouverner. Et secondement, programmatiquement, les choses se gâtent encore plus. Les Verts ont voté pour les traités européens, ils sont dans des autres groupes européens que les nôtres, ils sont régionalistes, et surtout, ils ne veulent pas entendre parler de nous. Nous sommes considérés comme des gauchistes et notre programme reprendrait les vieilles lunes productivistes de l’ancien temps…

branléeC’est un signal d’alarme qu’il faut tirer ! Le Front de Gauche est très mal parti pour les européennes. Manque de crédibilité, alliances municipales au petit bonheur la chance, propos contradictoires entre les responsables nationaux du Front de Gauche. Ce qui devait être notre boulevard électoral prend des airs de chemin de croix à 7 semaines du scrutin. Nous ne portons absolument pas au débat public la question de l’Euro, ni la nécessité de casser le Grand Marché Transatlantique (GMT) et encore moins les stratégies de désobéissance européenne. Pour l’heure, nous disons à qui veut l’entendre que nous sommes « l’opposition de Gauche ». C’est très bien, mais après ? Entendre dire que l’élection européenne sera le moment de châtier le gouvernement me rend triste. La leçon n’a visiblement pas été tirée des municipales. Les gens de Gauche restent à la maison pour les scrutins. Ils n’y reviendront que nous sommes en capacité de porter un projet qui soit compris par le grand nombre. Les débats sur les têtes de liste, je crois que ça en fait bouger une sans toucher l’autre aux citoyens. Et pendant ce temps-là, le FN est tranquille. Il peut continuer à s’affirmer comme étant la seule alternative au libéralisme et à cette Europe austéritaire. Alors camarades, lançons ces européennes sur quelques thèmes forts, avec pédagogie. Sinon, l’espoir de retrouver la dynamique de la présidentielle risquerait d’être vain. C’est le bon moment pour parler de souveraineté, de désobéissance, de l’Euro et surtout de la refonte de nos institutions. La 6ème République serait un formidable thème à mettre en avant pour contrer les logiques politiques et économiques de la Commission Européenne. Nous avons 2 mois pour convaincre !

Arnaud Guvenatam

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Front de Gauche : l’union d’abord ! https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lunion-dabord/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lunion-dabord/#comments Mon, 17 Feb 2014 16:20:57 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=420 ...lire la suite ]]> Cela devient une habitude. Une très mauvaise habitude à vrai dire. Bien entendu, les colère blogsoréseaux sociaux ne sont pas l'exacte représentation de la société dans son ensemble, mais ils donnent une image du Front de Gauche détestable ! Ils n'en reflètent qu'un aspect, et pas toujours le meilleur. Je m'explique. Cette semaine a été riche en événements internes au Front de gauche. Pour n'en citer que quelques-uns : le PCF a choisi ses têtes de file aux européennes et le PG a tenu son Conseil National ce weekend.

Ces deux événements sont liés. Le PG a adopté un texte central, une résolution sur les élections européennes qui, si elle n'est pas parfaite (quel texte peut l'être ?) réaffirme quelque chose de trop souvent oublié du fait de l'emballement sur internet : le Front de Gauche est le cœur de notre démarche, le PCF est l'allié privilégié du PG et inversement. Bien entendu, affirmer cela ne veut pas dire oublier ses désaccords. Les différences de stratégie à adopter aux municipales nous ralentissent, comme nous le répétions, pour lancer les élections européennes.

De cette résolution, presque rien n'est retenu, si ce n'est la demande formulée d'un engagement clair à l'autonomie pour les échéances électorales de 2015. Pire que cela, tous les médias reprennent en boucle le titre « Le PG prêt à partir seul aux européennes ». Je vous laisse imaginer (mais vous les avez  probablement constaté vous-même) les réactions des personnes n'ayant ni lu l'article du JDD dans son intégralité et s'étant arrêté au titre volontairement tronqué et polémique ni lu la résolution votée par le CN du PG dans son intégralité.
réseaux sociauxBien entendu, certains ne veulent pas voir les avancées obtenues cette semaine. Quel que soit leur parti d'ailleurs... La séquence écoulée depuis le mois d'août dernier a laissé des traces, et continuera encore d'en laisser durant des années. L'analyse que nous faisions se vérifie : à force d'attiser des tensions qui n'avaient plus rien de politique, les réseaux sociaux alimentent une détestation intra-Front de Gauche destructrice. Je le disais plus haut, ceci ne reflète pas la réalité de notre société. Cela ne reflète pas non plus la réalité militante du Front de Gauche. Quels que soient les choix pris par telle section du PCF ou tel comité du PG, nous mènerons la bataille des européennes ensemble, unis contre l'austérité et pour rompre avec l'Europe libérale. Il suffit de se rendre sur le terrain pour voir qu'en ayant un objectif commun, tous les obstacles se surmontent facilement. Faire de la politique au sens noble du terme nous permet de dépasser ce qui nous sépare pour nous concentrer sur l'essentiel : l'union du Front de Gauche, préalable à une démarche bien plus large.

Cette résolution du PG sur les élections européennes, que dit-elle ? Elle dit tout simplement que le PG prend acte des divergences stratégiques au sein du Front de Gauche pour les municipales, mais qu'il convient de les dépasser. C'est à dire regarder plus loin, et dès aujourd'hui. Regarder ce « coup d'après » des européennes, en s'engageant dans la bataille dès maintenant. L'attachement au Front de Gauche y est réaffirmé, sa volonté de s'élargir dans un grand front anti-austérité également. C'est le sens profond de cette résolution. Toute volonté de s'attacher à autre chose n'est là que pour diviser et entretenir des feux qu'il convient maintenant d'éteindre. Quand d'aucuns y voient une volonté solitaire, nous voyons Union-fait-la-forceune stratégie profondément unitaire. Unitaire car répondant à plusieurs mois de flou à ce niveau, le paroxysme étant la mise en retrait du PGE. Unitaire car prenant le même chemin que le PCF qui réclame depuis des mois (novembre 2013) d'avancer sur cette question de l'élection du 25 mai dans le cadre du Front de Gauche. Unitaire enfin car passant outre les désaccords qui peuvent survenir ici et là, en s'appuyant plutôt sur les 50 % de villes où le Front de Gauche dans sa totalité a choisi l'autonomie vis à vis du PS – ce qui est un fait historique ! Rendez-vous compte de la séquence camarades. Le PG a ses têtes de file. Le PCF a ses têtes de file. Ensemble va les désigner bientôt. Et nous voudrions faire croire que rien n'avance à ce sujet ? Cette résolution est profondément combative et unitaire, elle permet d'engager la marche en avant. D'autant plus que nous avons un programme, tout au moins dans ses grandes lignes : la rupture avec l'UE actuelle, libérale, la désobéissance aux traités austéritaires et la souveraineté populaire.

Ce matin (j'écris ces lignes en ce lundi 17 février), Pierre Laurent s'est exprimé dans les médias. Il a répondu aux interrogations exprimées dans le weekend par le PG. Sur l'utilisation du logo front de Gauche, il déclare que « l'appellation, la signature PCF-membre du Front de Gauche est utilisée dans le matériel de campagne [à Paris], peut-être qu'elle peut ne pas être utilisée sur le matériel officiel si cela permet de calmer les choses ». Il y a une volonté d'apaisement sur cette question de part et d'autre, nous pouvons enfin espérer pouvoir nous FRANCE-MUSIC-POLITICS-PARTY-PCF-HUMANITEconcentrer sur l'essentiel. Le dirigeant communiste a également déclaré que « des listes Front de Gauche aux européennes ? Pour [lui], ça fait des mois que ça va de soi ». J'ose espérer sincèrement que personne n'en doutait. Encore une fois, c'est une demande constante des communistes depuis des mois ! Mais cela va toujours mieux en le disant, et même en le répétant, surtout au moment où cette interrogation devient centrale. Dans le grand jeu médiatique qui pousse à passer sous silence les faits importants pour ne retenir que les petites phrases, ce début de semaine aura eu le mérite d'être celui de la clarté au sein du Front de Gauche, et cela fait du bien.

Maintenant, soyons pragmatiques. Dans les paroles et dans les déclarations, les européennes du Front de Gauche sont lancées. Plus précisément, elle sont prêtes à être lancées dès le 31 mars. En effet, et quelle que soit la stratégie adoptée localement, tous les militants sont sur la brèche pour les municipales. Les emplois du temps sont pleins, obligeant à jongler entre vie de famille, vie professionnelle et vie militante. Il sera extrêmement compliqué de doubler son temps militant pour les européennes. Une journée ne fait malheureusement que 24 heures ! Les représentants des partis du Front de Gauche auront, quant à eux, un boulevard médiatique, pensons-y. C'est surtout pour eux que la clarification est bénéfique. Elle permet de commencer à habituer les esprits à entendre parler des élections européennes, des listes Front de Gauche. Le travail militant pour ces élections n'en sera donc que facilité début avril ! Nous aurons besoin de cette aide précieuse : 5 semaines de campagne, c'est court. Très court. Mais nous ne pouvons, matériellement, pas faire autrement. Qu'il serait avantageux de pouvoir distordre le temps !

Camarades, il faut prendre le temps d'expliquer cette semaine écoulée : elle est centrale. Dans les mots (la résolution) comme dans les faits (la désignation des têtes de file). Expliquons partout et à tout le monde, dans nos partis respectifs comme chez nos partenaires, que nous avançons et que nous sommes prêts à mener le combat européen en ordre, rangés sous la même bannière. L'Europe sociale et la 6ème République ne se construiront pas en attisant les rancœurs !

Alexandre Emorine

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Oui à l’Europe ! https://plaidoyer-republicain.fr/oui-a-leurope/ https://plaidoyer-republicain.fr/oui-a-leurope/#comments Mon, 10 Feb 2014 10:17:38 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=400 ...lire la suite ]]> jourdecolereIl faut se l’avouer, nous vivons une époque vraiment particulière. Une présidence et un gouvernement élus sur un programme de Gauche, une politique finalement assez peu ragoûtante. Les déceptions et la résignation gagnent du terrain chaque jour et les discours dogmatiques sur les bienfaits du libéralisme font office de messes quotidiennes. Nous voyons que le peuple est en colère, une colère multiforme. La démonstration en a été faite lors du « jour de colère », à en croire toutes les explications qui en ont été données. Cette petite manifestation (15 000 personnes) nous a profondément choqué. Il est quand même incroyable de voir en 2014 l’affirmation de slogans fascistes, racistes, homophobes, et anti-républicains comme nous ne l’avions pas vu depuis des décennies. Et la semaine d’après, qu’avons-nous constatés ? Un gouvernement qui recule, capitule et retire son projet de loi Famille 2014 devant 80 000 personnes… La « Manif pour tous » saison 2 a obtenu une grande victoire avec finalement une relativement faible mobilisation. La réaction semble être une forme de démonstration puissante. Et sur des bases ridicules qui plus est. Nous n’allons pas refaire le débat pour savoir qui a raison ou non sur les lois portant sur la famille. Nous tenons à la connaissance des lecteurs ce qui se disait déjà il y a cent ans lors des débats sur la mixité des sexes à l’école, c’est édifiant ! Sur ces bases-là, nous aurions du avoir gain de cause sur la 6ème République, la TVA, et autres motifs qui nous ont menés dans la rue. Il n’en n’est rien. Cela illustre bien le mépris qu’a ce gouvernement pour les gens qui l’ont porté au pouvoir. Et enfin, pour finir le tableau, le FN sera en tête aux élections européennes. Il faut vraiment être motivé pour ne pas baisser les bras. Il est clair que ce n’est pas le FN qui progresse, mais la gauche qui s’effondre. Alors maintenant, qu’avons-nous à dire et à proposer pour sortir de cette nasse ?

 

A Gauche toute !

 

grece-giroudonCe lundi trois février, Alexis Tsipras est venu rendre visite à la gauche radicale française. Soyons clairs, Syriza est la source d’un immense espoir, il est aux portes du pouvoir et il a un rôle d’éclaireur en Europe ! N’ayons pas peur de dire que nous devons prendre appui sur ce sursaut de gauche dans les pays du Sud (Grèce, Espagne, Portugal). L’heure est à l’opposition de gauche au niveau européen ! En France, le Front de Gauche semble se sortir sans trop de casse de ses querelles sur les élections municipales. Il nous faudra porter haut et fort toute une série de thèmes sur ces élections européennes. Mais il faudra les porter positivement. Le non permanent n’est aucunement engageant. Portons les messages de l’Europe Sociale, de la nécessité de la subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général. La dénonciation des puissances d’argent et des lobbies minant l’Europe et déniant les choix des Peuples est centrale dans cette stratégie. Osons ! De mon point de vue, le réveil à gauche se fera sur des mots d’ordre forts ! La fabuleuse campagne des Présidentielles avait cette particularité de rallumer l’espoir, de donner un débouché positif. La sinistrose des électeurs de gauche sera plus facile à combattre en étant engageant qu’en étant dans le non permanent. Je tiens à être compris, il ne s’agira pas de dire oui à un programme du Parti Socialiste. Au contraire, il s’agira de dire oui à l’Humain d’Abord !

 

La lourde chute du PS

Certaines enquêtes d’opinions (qui valent ce qu’elles valent) montrent que le parti au pouvoir serait crédité de 19%. Cela semble être largement surestimé, compte tenu de l’abstention qu’il y aura, et du fait de la défiance de l’électorat de Gauche. Pour souvenirs, en 2009, le PS avait seulement fait jeu égal avec EELV à 16%. Un si faible score alors qu’il était le plus gros parti d’opposition montre que ce score de 19% est largement surestimé. La prédiction de Gérard Filoche au BN du PS en 2013 était située autour de 8 à 10%. Voilà qui semble plus raisonnable. Partant de ces considérations, le Front de Gauche a des grands atouts pour frapper un grand coup lors des européennes ! Comme le dit Alexis Tsipras "nous serons la surprise" des européennes. Mais cela nous donne une grande responsabilité devant les électeurs. La campagne qui sera la nôtre ne devra pas être timide. J’ai confiance dans le Front de Gauche pour être le phare de la révolte à gauche en France. Mais soyons clairs aussi, même si nous arrivions en tête de la gauche au soir de l’élection, pour autant le Parlement européen ne sera pas transformé en Soviet Suprême. La gauche radicale Assises-citoyennes-Pierre-Laurent-PCF-Pascal-Durand-EELV-Marie-Noelle-Lienemann-PS-et-Jean-Luc-Melenchon-PGdemeurera minoritaire. L’intérêt gigantesque de cette perspective d’être en tête de la Gauche est de renverser le rapport de force entre le Front de Gauche et le PS sur la politique intérieure. Gageons que si le PS s’écroule, il faudra nous parler d’une autre façon que celle d’Hollande depuis deux ans. De toute façon, nous n’avons pas le choix. La recomposition du paysage politique ne se fera pas avec le Front de Gauche seul. La majorité alternative et antilibérale se fera, qu’on le veuille ou non, avec des partis de gauche qui nous entourent. Hauts les cœurs camarades ! Au combat !

Arnaud Guvenatam

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Simonnet : traîtrise ou cohérence ? https://plaidoyer-republicain.fr/simonnet-traitrise-ou-coherence/ https://plaidoyer-republicain.fr/simonnet-traitrise-ou-coherence/#comments Fri, 31 Jan 2014 14:13:45 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=376 ...lire la suite ]]> simonnetCe mercredi 29 janvier avait lieu le premier débat radio-télévisé de la campagne municipale parisienne. S'y affrontaient cinq candidats : le mal-nommé Wallerand de Saint-Just pour le FN, Christophe Najdovski pour EELV, Anne Hidalgo pour le PS, Nathalie-Kosciusko-Morizet pour l'UMP et enfin la représentante du Parti de Gauche, Danielle Simonnet. Cette dernière, de l'avis des militants mais aussi des commentateurs, est la révélation de ce débat. Pas ou peu connue jusqu'alors, elle a déroulé pendant ses prises de parole un discours clair contre l'austérité, pour un Paris citoyen et solidaire bref, le programme du Front de Gauche.

   Ce qui a retenu l'attention de bon nombre de gens, y compris au sein même des organisations du Front de Gauche, c'est la déclaration de Danielle Simonnet disant explicitement :

« Nous avons contribué à éliminer Sarkozy et j’en suis très fière. J’ai participé en 2001 à faire en sorte qu’on se débarrasse de la droite à Paris donc il n’y aura aucun souci pour que nous participions au fait que la droite ne revienne pas à Paris »

   Cette citation va me donner l'occasion de coucher sur papier notre position sur la question. Chez certains, le sentiment à l'écoute de ces mots était un grand « tout ça pour ça ! ». Pour nous, au Plaidoyer Républicain, c'est un immense « nous vous l'avions dit ». Bien entendu, nous ne sommes pas du tout des adeptes des listes communes avec le Parti Socialiste au 1er tour, choix qui a été fait par les communistes parisiens. Mais nous acceptons. Nous respectons ce choix. Nous avons toujours refusé de mettre de l'huile sur le feu comme ont pu le faire d'autres, car nous savons très bien que toutes les forces du Front de Gauche devront être en ordre de bataille dès le 31 mars pour la campagne des européennes. L'avenir de nos formations politiques, mais aussi du pays et de l’Europe peuvent en dépendre.

  Les commentaires suite à la déclaration de la candidate anti-austérité à Paris n'ont pas tardé, avec toute la mesure à laquelle nous sommes habitués sur les réseaux sociaux. Les procès en traîtrise, sur l'inutilité du PG dans la lutte contre le libéralisme, la trahison, etc … En somme, une accusation de « dérive droitière » bien comme il faut. Bon, si on se dit qu'en septembre/octobre/novembre on accusait les PGistes parisiens de gauchisme, on peut se dire que tout s'équilibre non ? Ceux qui, à l'occasion du choix des communistes parisiens, ont fait montre d'un anti-communisme exacerbé (pas besoin de les nommer, les AW & Cie..)ariane5 n'oubliaient pas de se réclamer du PG – même faussement –. Je mettrais volontairement l'accent sur les personnes qui se réclament de cette organisation, puisque c'est la mienne. Ainsi, le principal résultat de leurs attaques contre le PCF a été de tendre au maximum les relations entre PG et PCF et, chose plus grave encore, entre les militants eux-mêmes. Bien entendu, certaines personnes se réclamant du PCF firent de même. Tout ceci n'a pas du tout arrangé la situation, mais restons sur les quelques « curés rouges » se réclamant du PG : ils adoraient, déifiaient Danielle Simonnet pour son choix de l'autonomie au 1er tour. Leur admiration sans borne et sans argument en devenait contre-productive et totalement stérile. Or, aujourd'hui, leurs croyances ont été ébranlées par la déclaration disant qu'il faut empêcher le retour de la droite à Paris. Pire que cela, ils se mettent à brûler en place publique Danielle Simonnet, Jean-Luc Mélenchon au passage et tout le Front de Gauche, pratiquement accusé de collaboration avec l'occupant. Les œillères qu'avaient ces militants ou sympathisants les empêchaient de regarder la position adoptée par le PG depuis un an. Ils ne cherchaient à mettre en avant que ce qui les arrangeait. Or, il a toujours été très clair que nous avons une stratégie. Pas une stratégie pour se faire plaisir, mais pour prendre le pouvoir, et donc participer au jeu institutionnel actuel pour mieux l'abattre. Or, pour celles et ceux qui, aujourd'hui, incendient Danielle Simonnet et à travers elle toute la stratégie du PG depuis un an, la « pureté révolutionnaire » court-termiste vaut mieux qu'une stratégie cohérente sur le long terme.

Je l'écrivais plus haut, au Plaidoyer Républicain nous n'étions pas dans la stratégie d'extrême tension prônée par certains PGistes – ou revendiqués comme tels –, notamment sur les réseaux sociaux. Et ce pour les mêmes raisons qui nous poussent à soutenir l'autonomie à Paris au 1er tour : Paris est le cratère du volcan révolutionnaire qu'est la France. Comme cratère, c'est donc un endroit où nous nous devons d'avoir une cohérence. Nous sommes un parti de gauche. Nous sommes un mouvement, une stratégie pour prendre le pouvoir à gauche et passer partout devant le PS pour changer de système. Certains objectent que pour abattre ce système il faut le travailler de l'extérieur, qu'il faut ne jamais mettre les mains dans le cambouis institutionnel actuel. Pas nous. Pour qu'un parti puisse passer pour crédible auprès des électeurs, il lui faut deux choses : un programme solide (nous l'avons) et une prise visible sur l'amélioration du quotidien des administrés. Bien sûr, il serait plus simple et plus rapide d'avoir des élections législatives anticipées où le Front de Gauche ferait un raz de marée, balayant de fait les partis type PS, FN ou UMP. Or, ce n'est pas le cas. La politique est un temps long, trop long peut-être, en tout cas pas aussi rapide que nous le voudrions. Il faut donc être ancré dans le réel : les élections municipales sont une étape dans la conquête progressive du pouvoir. Elles permettent d'avoir des élus qui, en toute autonomie et en cohérence avec la ligne anti-austéritaire, seront des barrages et des pôles de résistance aux régressions imposées par le PS et l'UMP. Et s'ils sont minoritaires au sein des conseils municipaux me direz-vous ? Je répondrais qu'être pressé n'arrange rien. Ces élus incarneront donc l'opposition de gauche dans les institutions. En aucun cas cela ne peut-être vu comme de la traîtrise. Peut-on accuser les républicains élus dans les assemblées monarchistes de 1791 ou de 1870 de traîtrise ? Peut-on accuser Jean-Luc Mélenchon de traîtrise lui qui, défenseur de la 6ème République, fût ministre sous la Vème ? Avoir des élus notamment à Paris c'est aussi, soyons honnêtes, un avantage financier : combien de départements n'ont pas sur leur territoire de local du PG ? C'est pourtant un outil central dans le développement territorial du Parti, et donc du Front de Gauche, à l'échelle nationale. Beaucoup plus d'élus dans deux mois, c'est l'assurance d'un développement accru.

Comment les avoir ces élus, et surtout, pourquoi faire une fois dans les instances ? Par des fusions techniques. Démocratiques disent d'autres. Bien entendu, on ne peut pas fusionner « sans condition » ou « sans préalable ». Sinon, autant fusionner avec l'UMP ! La fusion ne peut se faire que sur des bases programmatiques. Or, un Front de Gauche élevé au 1er tour forcera le PS à changer son programme, et à intégrer bien plus de personnes du Front de Gauche sur une liste de second tour contre la droite. Ainsi, les citoyens ayant voté pour le Front de Gauche au 1er tour seront représentés dans leur commune. Leur voix sera entendue, et ils n'auront pas été « floués ». L'expression est souvent employée, mais il faudra sortir les calculettes au soir du 1er tour. Comme le disait fin octobre Eric Coquerel, imposer des candidats contre la droite sur une fusion permet un coup de force : instiller de la proportionnelle dans une élection non-démocratique. Certains diront peut-être que la position exprimée ici est scandaleuse et encline à la traîtrise ? Je leur réponds que c'est la position votée par le Congrès du PG à Bordeaux en 2013 à une écrasante majorité des congredélégués, et qu'elle reprend les dernières déclarations de notre Bureau National. Disposer d'élus en nombre conséquent est également un avantage indéniable : l'accès à des dossiers importants (des élus FDG seraient importants pour avoir accès à certains contrats publics-privés, notamment sur l'eau), permettant de donner en amont le signal d'alarme si une politique socialement ou écologiquement dangereuse est engagée par une ville ou une communauté. On rêverait d'avoir plus souvent accès à certains dossiers avant qu'il ne soit trop tard ! Disposer d'élus, c'est également acquérir collectivement des compétences pour ensuite gérer une ville, un département, un pays. Inexistants sont les exemples de révolutions citoyennes abouties sans appui sur les élus locaux des pays concernés !

Je vais conclure mon propos. Je sais bien que pour certains qui liront cet article, le PS n'est pas un parti de gauche. Que tous ses militants sont des proto-sarkozystes en puissance. Non, il y a des gens sincèrement honnêtes au PS. Quand à son positionnement sur l'échiquier politique, je reprendrais l'avis de 90% de la population française : c'est un parti de gauche. Un parti de gauche qui mène une politique économique de droite et antirépublicaine. Est-ce pour autant que nous devrions attendre les lendemains qui chantent pour mettre en place de grands chantiers de transformation sociale ? Non, c'est dès aujourd'hui qu'il faut le faire. Danielle Simonnet l'a bien compris pour Paris, et saurait défendre cette position bien mieux qui ne nous saurions le faire. L’avènement de la 6ème République implique une construction parfois lente mais nécessaire. C’est l’analyse matérialiste que nous en faisons.

Alexandre Emorine

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Front de Gauche : l’avenir ! https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lavenir/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lavenir/#comments Thu, 16 Jan 2014 23:03:05 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=283 ...lire la suite ]]> BastilleJe reprends le clavier pour développer une pensée qui m’occupe l’esprit depuis un bon moment. Quelles sont donc les raisons d’être du Front de Gauche ? Il y en a pléthore. L’alternative aux politiques d’austérité, le développement d’une 6ème République sociale, la fin de l’inégale répartition de la richesse, de même que le développement des solidarités et la sortie concrète de la logique de pensée libérale sont autant d’objectifs que nous nous sommes fixés depuis 2009. Nous nous attelons collectivement à mener ces batailles, tant sur le plan culturel que sur le plan politique.

Plusieurs constats.

Le Front de Gauche s’est crée en 2009 sous l’impulsion du Parti de Gauche, et du PCF notamment. Il a présenté des listes aux européennes de 2009 et a fait un score honorable. Depuis, il n’a cessé de progresser jusqu’à faire 11% aux élections présidentielles. D’un point de vue stratégique, doubler ses scores en moins de quatre ans relève de la réussite complète. Maintenant, que devons-nous faire ? Nous avons décidé collectivement d’éjecter Nicolas Sarkozy de la présidence. Notre impact a permis de virer un ultralibéral du pouvoir alors que dans l’histoire de la Vème République, seul Giscard d’Estaing n’a pas été en mesure de se faire réélire ! C’est donc un résultat historique. Le seul moyen que nous avions à ce moment précis, c’était d’appeler à voter contre Nicolas Sarkozy. La Constitution de la Vème est telle que le seul choix que nous avions était de voter pour François Hollande. Cela étant posé, quel avenir idéologique et stratégique devons-nous nous fixer ?

syrizaDans un premier temps, il nous faut nous ancrer fortement dans le paysage politique. Pour cela, il nous faut nous faire entendre. Mais cela n’est pas la seule façon d’ancrer le Front de Gauche dans le peuple. La stratégie que nous développons n’est pas au jour le jour. Il est entendu que le Front de Gauche ne sera pas au pouvoir dans les cinq ans. Ceux qui le pensent risquent d’être fortement déçus. L’exemple de Syriza en Grèce est très parlant de ce que vit actuellement le Front de Gauche. Cette coalition partidaire, devenu parti en tant que tel, s’est créée en 1992 sous l’impulsion de Synaspismos. Le Syriza est aux portes du pouvoir mais après combien de temps ? Plus de 20 ans !

La stratégie était claire, il faut créer une force qui se comporte comme une lame de fond, c’est-à-dire fortement ancrée dans le peuple. Rien n’émerge en génération spontanée. Cette vision est une illusion. Je vais tenter de montrer que ce que vit le Front de Gauche en 2014, au travers de ses divisions, notamment électorales, n’est pas quelque chose de si grave, si l’on prend les objectifs de départ que nous nous sommes fixés.

Election municipale : un retard non-létal.

Nous constatons dans la séquence électorale de 2014 que beaucoup de tensions sont apparues entre le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Parti Communiste Français dirigé par Pierre Laurent. L’essentiel se cristallise autour de la situation parisienne où le Front de Gauche part en ordre dispersé. Très honnêtement, même si nous trouvons que l’idéal eut été de partir uni, quelles seront les conséquences à long terme de ce particularisme là ? J’affirme qu’il n’y aura aucun. Parce que, qu’on le veuille ou non, nous avons besoin d’élus qui puissent tenir un certain nombre de positions claires, et je fais le pari que les membres du Front de Gauche à Paris n’avaleront pas la moindre contrefaçon programmatique. Il y a eu un précédent. Au moment de l’élection de François Hollande, beaucoup de personnes médisantes ont dit que le PCF irait au gouvernement. Résultat du vote, une écrasante majorité s’est exprimée contre l’entrée au gouvernement. Il en va de même pour la désignation du candidat commun en 2012. Le désigné n’était pas membre du PCF.

J’en reviens à l’élection municipale. Quand même, il faut se rendre compte du chemin parcouru ! Il n’y a jamais eu autant de villes avec un Front de Gauche autonome. Le pari fait par le Parti de Gauche est quasiment réussi. Nous sommes ancrés comme une force politique populaire. Mais chez un certain nombre de militants, ce n’est pas ce point de vue qui est défendu. Ils préfèrent se concentrer sur ce qui ne va pas. C’est ne pas comprendre la stratégie de fond du Front de Gauche. Déjà parce que nous serons unis aux européennes, où nous comptons frapper un grand coup. Et parce que le temps politique est un temps long. Je n’ai pas pour habitude de citer Lénine mais ce dernier, en toute conscience, déclarait : « Histoire que tu es lente et cruelle ».

Que faire ?

Il faut continuer la bataille politique et culturelle. Je pense que tout le monde est d’accord sur la proposition. Selon moi, la situation parisienne importe peu. Ce qui compte, c’est ce que l’on défend. J’applaudirais n’importe membre du PS qui mettraient les transports publics gratuits ou qui mettrait en place des régies publiques de l’eau. Bref, qui s’inscrirait dans la définanciarisation des communes. Chaque pouce de terrain qui va dans ce sens me convient. Par contre, il est clair que taper le gouvernement, à juste titre, comme le font toutes les composantes du Front de Gauche depuis sa création, reste un moyen de s’ancrer nationalement dans le paysage politique. Il faut enfoncer les portes puisqu’elles ne nous sont pas ouvertes. La stratégie du Front de Gauche n’est pas court-termiste, elle s’ancre sur les quinze prochaines années pendant lesquelles nous gagnerons le terrain mètre par mètre. La bataille culturelle que nous menons porte ses fruits. Le Peuple a maintenant conscience que la politique menée n’est pas la bonne. Injustice fiscale, fraudeurs aux comptes bien remplis, union européenne anti-démocratique, un recul inadmissible des services publics, une République en danger, tout cela nous l’avons mis en lumière. Il est maintenant temps d’imposer nos solutions, et l’Humain d’Abord est un formidable programme qui apporte des solutions. La situation politique n’a pas changé, je ne vois donc pas pourquoi nos propositions changeraient.

Sous les cheveux : un cerveau

lhumanite_jauresDans l’état actuel des choses, il faut garder ce temps long en tête. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous cracher sur le mur de la division pour une élection à un moment donné. Non ! Les militants, les sympathisants et les citoyens doivent s’impliquer pour finir de mettre à terre le libéralisme exacerbé que nous subissons. Cela prendra de nombreuses années, mais cela sera accompli plus rapidement avec un Front de Gauche fort. Jean Jaurès est mort en 1914 et rêvait déjà de mettre en place la République Sociale, 100 ans après, nous n’y sommes toujours pas ! Et nous devons garder cet étendard fièrement, envers et contre tous les libéraux qui vous disent le contraire. L’avènement de la République Sociale, la 6ème République, est à mon sens l’unique objectif que nous devons garder en ligne de mire. Car au travers de ces changements des règles démocratiques, il y aura, associé à cela, une juste répartition de la richesse et tout ce qui fait le programme du Front de Gauche. Maintenant, au combat !

Arnaud Guvenatam

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Municipales : des élections primordiales ! https://plaidoyer-republicain.fr/municipales-des-elections-primordiales/ https://plaidoyer-republicain.fr/municipales-des-elections-primordiales/#respond Mon, 06 Jan 2014 13:08:20 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=213 ...lire la suite ]]> elections-municipales2014Selon le sondage IFOP/JDD 35% des français sont tentés par l’abstention pour les prochaines élections municipales . Ces élections d’habitude prisées risquent pourtant d’égaler le précédent record d’abstention datant de 2008. En France, le taux d’abstention est calculé d’après le nombre d’inscrits sur les listes électorales et le nombre de votants. Les personnes non-inscrites sur les listes électorales ne sont pas comptabilisées (environ à 10 à 13 %  des citoyens selon l’IFOP). Ainsi, potentiellement 45 % des citoyens ne se déplaceront  pas en mars prochain. A défaut de pouvoir emmener chaque citoyen par la main au bureau de vote, il est utile de leur faire  comprendre l’importance des élus municipaux en France.

La France est un pays décentralisé à la lecture de l’article 1 de la Constitution. De ce fait, les collectivités locales, (organe décentralisé de l’État central) disposent de compétences et d’attributions propres. Chacune des 36 681 communes disposent  d’un conseil municipal élu ayant des pouvoirs et des moyens. La vie des collectivités locales est régie par l’article 72 de la Constitution. Cet article énonce un principe fondamental dans la vie de la Vème République : la libre administration des collectivités locales. De ce principe découle toute la vie de nos municipalités. Afin respecter ce principe, les communes doivent disposer d’un budget, voté par son organe délibérant. Ce budget doit être composé au minimum  de 61 % de ressources propres c'est-à-dire de fonds ne provenant pas de dotations ou autres transferts financiers de l’Etat central. L’ensemble du budget d’une commune  sert à financer le programme du Conseil municipal élu ainsi que les dépenses obligatoires prévues par la loi. Les communes à elles seules représentent 56 % des dépenses des collectivités  locales (Régions, Départements et Communes) soit la bagatelle de 115 Milliards d’euros par an. Je ne suis pas partisan de la décentralisation. En effet, je suis attaché à l’idée d’une France Républicaine une et indivisible. Cependant, en 2014 les élections se dérouleront sous la Vème République, il conviendra donc de voter et de gouverner selon les règles mises en place. Depuis, l’acte 1 de la décentralisation mis en place par Mitterrand, les communes disposent d’importantes attributions effectives. Elles disposent en effet, d’une clause de compétence générale.Cette clause permet aux communes d’exercer toutes les compétences

«qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon» article 72 de la Constitution.

Ainsi, lorsque vous votez aux élections municipales, vous élisez des représentants disposant de véritables pouvoirs et des financements nécessaires à la mise en place de projets locaux ambitieux. Ces élections sont donc politiques. Il n’est pas question d’une cour questionnant ses sujets, mais de citoyens proposant un projet politique à d’autres citoyens. Il sera donc primordial de réclamer ou de proposer les services nécessaires au bien commun dans notre République. Bien entendu les besoins ne sont pas les mêmes d’une ville à une autre. Cependant, chaque ville dispose d’un réseau de transport, d’un réseau de distribution d’eau, de ramassages des ordures ménagères... Tout autant de services publics que les citoyens doivent se réapproprier. Ces services sont les premières nécessités de la vie de tous les jours. Chacun à besoin de ces services au quotidien. Ces outils doivent donc être gérés publiquement par les citoyens et plus par les groupes privés délégataires de services publics. La rentabilité ne doit pas interférer dans nos services publics. Il est tant de réclamer des comptes à nos représentants !

carte électoraleD’autre part, il est important de ne pas négliger l’importance républicaine d’une élection. Comme le précise votre carte d’électeur « voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ».  La Vème République n’implique les citoyens que lors des élections, il n’y a aucun mécanisme de démocratie locale non verrouillée par les élues locaux. Les élus sont complètement indépendants vis-à-vis de leurs électeurs, le maire est même indépendant vis-à-vis du conseil municipal… Cependant, chacun dispose de la possibilité de modifier la vie quotidienne de ses voisins et autres habitants de sa commune. Un virage Républicain et donc à gauche serait à la fois un véritable signal de défiance vis-à-vis du gouvernement, mais aussi une véritable remise à plat de nos vies quotidiennes. La France comptabilise à elle seule environ 40% des communes de l’Union Européenne. Nous disposons d’un instrument local permettant une politique nouvelle, constructive et ambitieuse. L’implication citoyenne doit donc être de mise en mars prochain. De plus, cette élection sera selon moi une marche vers la 6ème République. Elle permettra d’élire des Hommes et des Femmes construisant au quotidien le bien être commun fondateur de la République. Soyez fiers de vos élus locaux et ne négligez pas leur importance. Ils sont souvent les premiers défenseurs de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ; en somme de la République.

Yann Paczynski

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