Européennes – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Européennes : le tremplin de La France Insoumise (LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-le-tremplin-de-la-france-insoumise-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-le-tremplin-de-la-france-insoumise-lfi/#respond Thu, 14 Dec 2017 16:59:03 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1014 ...lire la suite ]]> Le gouvernement d’Édouard Philippe a donc tranché. Les élections européennes de 2019 ne seront plus organisées comme auparavant avec des grandes circonscriptions. Il s’agira de listes nationales présentées par les mouvements et partis politiques souhaitant avoir des représentants au Parlement Européen. La mesure fait consensus, à l’exception du parti Les Républicains qui propose un redécoupage en 13 circonscriptions régionales.

A peine cette annonce faite, les différents mouvements et partis ont commencé à prendre position sur leur stratégie à adopter pour le scrutin de 2019. Le parti présidentiel semble se diriger vers une union avec Alain Juppé sur une position d’une Europe fédérale. Il s’agira sans surprise d’une liste d’approfondissement de l’intégration française dans l’Union Européenne. Cela est tout à fait en accord avec la position adoptée par Emmanuel Macron sur la souveraineté européenne et sa vision de la République contractuelle : déposséder la France de sa souveraineté. Au passage, on note la façon dont Emmanuel Macron se saisit de la question d’une façon qui fait furieusement penser à celle qui a toujours eue cours : «Je défends aujourd’hui une Europe de la souveraineté. Car je n’accepte pas de laisser le terme de souveraineté aux populistes». Les gentils pro-européens contre les méchants populistes en somme…

Il est intéressant de faire un instantané sur la situation politique actuelle. Nous voyons en ce moment de terribles changements et modifications du paysage politique. L’arrivée de Laurent Wauquiez marque un signal extrêmement révélateur de la dérive idéologique de la droite républicaine française. Cet homme prend ouvertement la ligne politique de Marine Le Pen et déclare toute honte bue qu’il devra incarner une droite vraiment de droite. Pour ce qui reste de Gaullistes et républicains, cette mutation du principal parti politique de la droite française est difficilement acceptable. Une ligne de fracture profonde se révèle au grand jour et finira de détruire LR. Il y a fort à parier qu’un certain nombre de gens, disons les proches de Juppé pour faire simple, compterons parmi les Macron-compatibles. Le centre également est en train de bouger avec la création de « Agir », et le Parti Radical s’est reformé après 45 ans de scission. Le Président de la République a tout atomisé après son élection, scellant le sort du Parti Socialiste en recrutant Olivier Dussopt qui, trois jours avant sa nomination comme secrétaire D’État avait voté contre le Budget. Emmanuel Macron est en train d’achever le travail chez LR en manigançant une grande alliance au centre et avec la droite libérale de Juppé. L’espace politique de LR est définitivement rogné et pour se maintenir à flots, il devra empiéter sur la ligne politique xénophobe du FN. En effet, pour l’heure, toute alliance des droites est "pour le moment" catégoriquement refusée par LR. Nous relirons cet article avec délectation lors des élections municipales de 2020 pour faire le bilan de ce cordon sanitaire en papier.

Dans le même temps, Marine Le Pen, finalement ridiculisée pour 30 ans par son piteux débat de second tour, tente de sortir de la nasse et de respirer en ouvrant la porte à Wauquiez. L’alliance des droites pourrait permettre à cette dernière de la rendre plus centrale alors que sa déroute personnelle à la présidentielle et son incapacité à constituer un groupe parlementaire l’ont tout à fait isolée de la scène politique nationale. Nous avons également appris qu’elle ne dirigera pas la liste nationale du FN aux européennes et, hormis Marion Maréchal-Le Pen, personne n’est en mesure d’incarner nationalement une liste dont la tradition de ce courant politique n’est basée que sur la culture du chef. Personne n’imagine qu’un Bardella ou qu’un Rachline puisse tenir la tranchée fasciste. Louis Alliot est déjà élu député, et le FN aura à subir la concurrence des « Patriotes » dont la seule motivation est d’achever le FN. Autant dire que le FN est très mal engagé, eu égard à ses récents revirements sur sa vision de l’Europe et de l’Union Européenne.

Et dans tout ce spectacle de déroutes, de scissions, de créations ex nihilo, la France Insoumise a lancé sa stratégie depuis la Convention de Clermont-Ferrand. Le mouvement voit d’un bon œil les listes nationales car il veut nationaliser au maximum l’élection. LFI a d’ailleurs annoncé travailler à l’émergence d’une liste transnationale appelée Europe Insoumise. LFI s’est finalement enracinée et s’installe durablement comme étant la première force d’opposition dans le pays. Il parait que Jean-Luc Mélenchon est déprimé et perd en popularité ? Qu’à cela ne tienne, s’il perd des points c’est à droite (là ou remonte Macron, vue sa politique pour les riches). Il est cependant très populaire à gauche et même chez les sympathisants socialistes. L’influence actuelle de Benoît Hamon et de son mouvement Génération-s ne permettent pas de dire si un encrage populaire est en train de se faire. Il reste néanmoins le candidat du naufrage du PS qui a terminé à 6.36%... Il faut également avouer que les dérives stratégiques successives de la direction du PCF les ont mis hors des radars populaires. La ligne de La France Insoumise ne varie pas : pas d’alliance, pas de tambouille, uniquement le programme l’Avenir en Commun.

Dans ce paysage en ruines, il semble que la seule force debout, unie et en capacité de conquérir est La France Insoumise. Dans l’état actuel des choses, si Macron a eu le point en octobre, il est réaliste de penser que dans un scrutin de liste, La France Insoumise tirera son épingle du jeu. Tout est à faire mais l’on peut raisonnablement être optimistes ! Envoyer des dizaines de députés insoumis au Parlement Européen participera d’une étape obligatoire d’enracinement du mouvement. Ces élections doivent être le tremplin de grandes conquêtes, axées autour des groupes parlementaires insoumis et des citoyens impliqués dans tous les compartiments de la société. Si LFI s’est dotée d’une organisation pérenne, il s’agit maintenant d’enraciner le mouvement partout où cela est possible, quel que soit l’échelon ou les forces en présences.

Arnaud GUVENATAM

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12 avril : unité contre l’austérité ! https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/ https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/#respond Sun, 13 Apr 2014 16:32:11 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=490 ...lire la suite ]]> Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"
Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"

Pour la gauche, la coupe est pleine et elle a débordé hier dans les rues de Paris. La campagne européenne du Front de Gauche commence sous les meilleurs hospices. La mobilisation a été très forte sous un temps magnifique nous permettant de dire haut et fort « Hollande, ça suffit ! ». Cette marche contre l’austérité a été, de notre mémoire de jeunes militants, un des meilleurs souvenirs de manifestations, avec celui de la Bastille de 2012. Après des municipales compliquées, quelle joie et quel bonheur de se retrouver tous ensemble avec les camarades, unis pour un objectif commun ! Les cœurs étaient vaillants, ardents comme la braise et un seul regard suffisait pour comprendre la détermination des militants, des syndicalistes, des associatifs, citoyens et sans-papiers. Jean Ferrat écrivait « Au printemps de quoi rêvais-tu ? ». Modestement, de journées comme celle-ci !

Dans cette manifestation du 12 avril, une autre caractéristique centrale est à prendre en considération, elle est la plus grande réussite de cette journée : l'unité. Que ce soit le PCF, le PG, Ensemble ou la GU, tout le monde a répondu présent ! Le NPA a également été de la fête et son cortège important à montré l’intérêt que l’organisation a porté à la manifestation et à ses mots d'ordre. Dans le cortège de tête, nous avons donc pu voir, sans bouder notre plaisir, Pierre Laurent, Marie-Georges Buffet, Patrick le Hyaric, Olivier Besancenot, Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon et Myriam Martin main dans la main. Mais cela ne s’arrête pas là, nous avons pu constater également la présence d’élus de la gauche d’EELV et, cerise surEELV le gâteau, il y eut la présence remarquée de l’eurodéputé PS et économiste Liêm Hoang-Ngoc. On peut dire que ça commence à ressembler à une majorité alternative à gauche non ? Cette manifestation d’unité devait permettre de redonner l’espoir au peuple, lui montrer qu'il est possible de mener une autre politique que celle qui nous mène dans le mur (et que chacun constate tous les jours). Ce sont de grandes démonstrations de force comme celle de samedi qui vont le convaincre.

UnitéConcernant l'affluence, ce fut une véritable marée humaine déferlant sur Paris. Les organisateurs ont parlé d'au moins 100 000 personnes, quand la préfecture, comme à son habitude, minore gravement le chiffre, le faisant chuter à 25 000. Nous ne sommes pas parisiens ni architectes, mais une simple élévation sur un point culminant suffisait à voir cette foule, ce peuple de gauche qui s'étendait sur des kilomètres.
Ce dimanche, nous n'étions pas là pour « prendre le soleil » ou simplement nous dégourdir les jambes. L'objectif était de faire de ce rassemblement un grand moment d'éducation populaire,en montrant que nous savons mettre en œuvre de véritables politiques sociales. Que nous sommes en mesure d’affronter frontalement le monde de la finance. C’est pour cela que nous disons, le libéralisme, ça suffit, quelque soit son visage !

Bien évidemment, les médias et les politiques libéraux refusent de dire que cette marche a été inédite. Inédite par ses slogans et par les forces qu'elle a regroupée.

Cependant cette marche n'est qu'un début. En effet l'actualité et les politiques libérales nous ordonnent de poursuivre et même d'améliorer cet élan unitaire et contestataire !

Les immenses cortèges de syndicalistes, travailleurs et associatifs présents hier illustrent qu’une convergence unitaire et une convergence des luttes sont en voie de cristallisation. C’est de très bon augure avant les échéances électorales où nous allons « régler nos comptes ». Depuis deux ans, la gauche a été anesthésiée par la trahison de François Hollande. « Personne » ne s’attendait à ce que les coups les plus rudes viennent du camp de la soi-disant gauche au pouvoir. Le gouvernement nous disait que « ce ne serait pas en un an [que nous serons] en mesure de tout changer. Il faut nous laisser du temps ». Le temps est écoulé, maintenant, stoppez votre politique. C'est ce message qui a été envoyé hier. La déception et la trahison sont telles que plus personne ne peut être dupe de la réalité politique du gouvernement. Et dire qu'ils vont continuer sur la même lancée !

Etudiants en lutteNous devons ouvrir des brèches partout. Par exemple, les étudiants et les familles doivent s’organiser et rejoindre l’élan qui a été lancé hier. Ils auront la nécessité de s’organiser rapidement, puisque la cour des comptes préconise que les APL ne soient plus versées aux étudiants non-boursiers. Le signal d’alarme doit être lancé. Le gouvernement se fixe dogmatiquement de faire des économies et ce sont les familles entières qui seront touchées par ces futures mesures. Nous nous opposons à ce gouvernement et à sa politique ! Quand Manuel Valls veut calquer le modèle républicain sur l’organisation du territoire à l’allemande, bien sur que nous serons là pour dire que la République est une et indivisible. Nous serons là également pour faire la démonstration qu’on ne nous impose rien et que la République n’est pas un régime neutre, mais qu’elle porte en son cœur des valeurs d’humanisme, d’égalité, de liberté, de fraternité et de laïcité. Le morcellement de la République et la mise en concurrence des territoires a assez duré, et les élections européennes seront l'une des occasions de le dire ! Quand le gouvernement Service Public Hospitalierveut faire des coupes sèches de 50 milliards d’euros et que les citoyens le paieront de leur poche, nous serons là pour dire que c’est un scandale. Nous avons besoin de services publics pour notre vie de tous les jours. Or, on nous en prive alors que le pays n’a jamais été aussi riche de son histoire et les richesses aussi mal réparties ! Nous savons comment mettre le curseur du partage en faveur du peuple et ce sera notre devoir une fois au pouvoir. Enfin, lorsque Ségolène Royal dit qu’il faut «prendre le temps de l’écoute et l’expertise du sujet» en évoquant le gaz de schiste, traduisant ici aussi une volonté de recul du gouvernement, elle trouvera elle aussi, en face d'elle le peuple de gauche pour réclamer une véritable planification écologique.

Il nous reste peu de temps jusqu'aux élections européennes. Tout juste 5 semaines pour profiter de l'élan impulsé par cette manifestation pour convaincre autour de nous, dans nos circonscriptions, que la majorité alternative peut devenir une réalité dans le pays. Après le 12 avril, le 25 mai doit être le deuxième signal : l'austérité imposée par l'Europe, Hollande et Valls, ça suffit, la gauche est en mouvement et elle compte bien prendre le pouvoir !

Alexandre Emorine et Arnaud Guvenatam

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Européennes : boulevard ou chemin de croix ? https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-boulevard-ou-chemin-de-croix/ https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-boulevard-ou-chemin-de-croix/#respond Tue, 08 Apr 2014 08:39:26 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=461 ...lire la suite ]]> THE BIG BANG THEORYBien, récapitulons. Les élections municipales ont été quelques peu étonnantes. Même s’il est vrai qu’un pouvoir en place est souvent sanctionné à mi-mandat, il faut avouer que la gifle est sévère. Le Parti Socialiste a subi une défaite immense : 115 villes de plus de 9000 habitants ont été perdues. La Gauche Radicale s’en est à peu près tirée mais des pertes importantes sont à noter. Dans la ceinture rouge, la volonté du Parti Socialiste de se tailler la part du gâteau sur le dos du Front de Gauche a été destructrice. Malgré tout, Claude Bartolone n’est pas arrivé à son objectif de mettre à genoux les communistes comme il aurait tant espéré le réaliser. L’UMP a gagné beaucoup de villes, et le FN arrive à presque 1500 élus municipaux en glanant 11 villes. Jusque là, il ne s’agit que d’une présentation factuelle et peu développée du résultat des élections municipales. A ce stade, et au regard de ce que le gouvernement a fait depuis 22 mois, il n’est pas illogique de penser à un vote sanction.

Mais il faut se poser la question de qui sanctionne le gouvernement. Clairement, la droite et l’extrême-droite. Bien que l’abstention ait été forte pour ce scrutin (un record pour des municipales), la droite et l’extrême-droite ont su suffisamment mobiliser pour réaliser des scores importants. Mais il y a également eu un vote sanction de la part du Peuple de Gauche. Sous une forme essentielle : l’abstention. Si le Front de Gauche ou EELV avaient été le lieu d’accueil de la déception de gauche, le nombre de villes gagnées et le pourcentage net en voix n’auraient pas été aussi faibles. Quoi qu’il en soit, tout le monde comprend qu’à gauche, on n’a pas trop la pêche. Ce signal envoyé au gouvernement devait amener une réponse forte et rapide. Elle a eu lieu.

Ce 31 mars, François Hollande a parlé à la Nation. 8 longues et interminables minutes de palabres. Ce n’était qu’une confirmation de la politique à venir jusqu’en 2017. Pacte de responsabilité et cadeaux au patronat d’une part, avec les coupes budgétaires qui y seront associées (50 milliards d’euros). D’autre part, un pacte de solidarité, où la mesure la plus forte sera… Ah oui, il ne l’a pas dit. Au menu également, la réorganisation du pays. Ne soyez pas naïfs, sans langue de bois, cela veut dire : « Nous allons poursuivre l’acte III de la décentralisation ». Peu à peu, on sent poindre son tropisme fédéraliste. C’est une violente attaque contre l’unité de la République puisque la seule façon de fédéraliser le pays sera de mettre les territoires en concurrence à l’aide de pôles de compétitivité. Liberté, Égalité, Fraternité, pour la devise républicaine, on repassera. Et puis, il y a l’autre effet Kiss Cool. Quelle équipe pour mettre cette politique en place ?

Clairement, la politique qui va se poursuivre va s’ancrer dans les solutions néo-libérales. L’exécutant était donc tout trouvé. Manuel Valls comme premier ministre ne doit surprendre que les plus naïfs d’entre nous. C’est un formidable pont qui est bâti pour faire le lien entre les « socialistes » et les centristes. D’un point de vue idéologique, le Président de la République a choisi. Le socialisme au PS c’est terminé. S’il veut garder le pouvoir, il ne peut plus le faire sur des thèmes de gauche. Le Peuple de Gauche ne pourra plus le suivre dans ses aventures libérales et François Hollande le sait. Son analyse est relativement fine puisqu’il se dit la chose suivante, enfin nous l’imaginons. « Ouvrons des alliances au centre pour isoler ce qui reste de la droite républicaine. L’étau se resserre sur ce petit noyau à droite. Le FN, quant à lui, est en train de prendre le leadership à droite. Cela sera une formidable occasion en 2017 de se retrouver au second tour, soit contre une UMP totalement isolée dans le champ politique, soit un FN suffisamment puissant (mais pas trop) m’assurant ainsi la victoire au second tour ».

fusibleLa nomination de Manuel Valls est caractéristique de l’utilité qui est faite de sa fonction sous la Vème République : un fusible. Il apparaît clairement que Mr. Valls aura les pires difficultés à tenir la barre à la sortie de l’élection européenne si elle est dévastatrice pour le PS. Il n’y a que peu d’illusions à se faire à la sortie de cette élection. Maintenant, quelles sont les forces en présence ?

Le Front National arrivera sans surprise en tête des européennes. Nous le regrettons mais il faut regarder les choses en face. Pour l’UMP, elle a des raisons d’espérer. Ce n’est pas parce que le Président de la République a nommé un homme de droite comme Premier Ministre que les électeurs de l’UMP voteront PS. Comme souvent, mieux vaut l’original à la copie. Maintenant quel sera le rapport de force à l’issue de ces élections à Gauche ? Cyniquement, cela jouera avec les scores comparés du PS, d’EELV et du Front de Gauche. Le PS sera sans surprise sanctionné. Peut-être atteindra-t-il les 16% comme en 2009, score que l’on peut attribuer au véritable électorat fidèle au PS. Cela illustre une chose : le PS n’est plus majoritaire à Gauche. Pour autant, cela se traduirait-t-il par une réalité politique ? Rien n’est moins sur. EELV a récemment quitté ce radeau de la méduse gouvernemental. Il pourrait bien y avoir des signes d’adhésion à cette stratégie. De plus, il ne faut pas oublier qu’EELV a fait quasiment jeu égal avec le PS aux européennes de 2009.

jackieQuand au Front de Gauche… Je crois qu’il faut avoir un propos de vérité. Les élections municipales ont donné une image désastreuse de l’alliance de la Gauche Radicale. Nous sommes le 7 avril, et personne ne connaît encore la constitution des listes. La campagne n’est pas lancée à 7 semaines du premier tour. Ces derniers jours ont été encore le moment de tensions extrêmes entre le Parti de Gauche et le Parti Communiste Français. Le Front de Gauche sort ses muscles mais finalement, il n’est pas improbable qu’il arrive derrière EELV. Les divisions, les partages de postes et les tensions qui en découlent ne sont pas à hauteur des enjeux que l’on était sensé se fixer. Dans ces conditions, il est illusoire de penser que nous arrivions en tête de la Gauche. Les dirigeants du Parti de Gauche ont l’air d’en avoir conscience et cherchent donc d’autres moyens pour arriver en tête de la Gauche. L’exemple grenoblois est symptomatique de cette nouvelle recherche. La liste conduite par Eric Piolle (EELV) et soutenue par le Parti de Gauche a mis une grosse déculottée à Jérôme Safar (PS). Certes, l’exemple est frappant, mais il est curieux de penser que ce seul exemple soit suffisamment fort pour ouvrir des alliances à tout va avec les Verts. Penser que le Front de Gauche, ou même le Parti de Gauche seul, soit en mesure de s’allier avec les Verts est une illusion. Premièrement car cela serait perçu comme de l’opportunisme et de l’électoralisme pur sucre. Ce serait le meilleur moyen de brouiller le message sur la façon nouvelle dont nous voulons gouverner. Et secondement, programmatiquement, les choses se gâtent encore plus. Les Verts ont voté pour les traités européens, ils sont dans des autres groupes européens que les nôtres, ils sont régionalistes, et surtout, ils ne veulent pas entendre parler de nous. Nous sommes considérés comme des gauchistes et notre programme reprendrait les vieilles lunes productivistes de l’ancien temps…

branléeC’est un signal d’alarme qu’il faut tirer ! Le Front de Gauche est très mal parti pour les européennes. Manque de crédibilité, alliances municipales au petit bonheur la chance, propos contradictoires entre les responsables nationaux du Front de Gauche. Ce qui devait être notre boulevard électoral prend des airs de chemin de croix à 7 semaines du scrutin. Nous ne portons absolument pas au débat public la question de l’Euro, ni la nécessité de casser le Grand Marché Transatlantique (GMT) et encore moins les stratégies de désobéissance européenne. Pour l’heure, nous disons à qui veut l’entendre que nous sommes « l’opposition de Gauche ». C’est très bien, mais après ? Entendre dire que l’élection européenne sera le moment de châtier le gouvernement me rend triste. La leçon n’a visiblement pas été tirée des municipales. Les gens de Gauche restent à la maison pour les scrutins. Ils n’y reviendront que nous sommes en capacité de porter un projet qui soit compris par le grand nombre. Les débats sur les têtes de liste, je crois que ça en fait bouger une sans toucher l’autre aux citoyens. Et pendant ce temps-là, le FN est tranquille. Il peut continuer à s’affirmer comme étant la seule alternative au libéralisme et à cette Europe austéritaire. Alors camarades, lançons ces européennes sur quelques thèmes forts, avec pédagogie. Sinon, l’espoir de retrouver la dynamique de la présidentielle risquerait d’être vain. C’est le bon moment pour parler de souveraineté, de désobéissance, de l’Euro et surtout de la refonte de nos institutions. La 6ème République serait un formidable thème à mettre en avant pour contrer les logiques politiques et économiques de la Commission Européenne. Nous avons 2 mois pour convaincre !

Arnaud Guvenatam

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Entrisme : Jospin a échoué, Buisson l’a fait ! https://plaidoyer-republicain.fr/entrisme-jospin-a-echoue-buisson-la-fait/ https://plaidoyer-republicain.fr/entrisme-jospin-a-echoue-buisson-la-fait/#comments Fri, 07 Mar 2014 00:52:09 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=440 ...lire la suite ]]> Le SarkoLeaks aura eu au moins un mérite. Cela a permis de mettre au grand jour que les antirépublicains les plus farouches de notre temps sont toujours en vie et, pour certains d’entre eux, proches des lieux de pouvoir. Lorsque l’on essaie de caractériser les individus d’extrême-droite de fascistes, nous sommes trainés en justice. Au moins, avec les révélations des écoutes de Patrick Buisson, il ne nous reste plus qu’à le citer dans le texte :

buisson« Ma référence ? Profondément ? Moi je suis le fils d’un camelot du roi. Je suis monarchiste, je suis royaliste. ».

Les Camelots du Roi, ce corps militaire royaliste, s’est toujours structuré autour de thèmes dangereux, de mon point de vue. Il est clairement traditionaliste, antisémite et antirépublicain. Cette vision des choses est typiquement une construction visant à délégitimer et détruire les acquis de la Révolution Française. Alors je sais qu’on peut nous reprocher de faire trop souvent référence à la Grande Révolution, mais force est de constater que c’est le point d’achoppement permettant de disqualifier les fascistes, les royalistes et toutes ces idéologies profondément réactionnaires. Il faut appuyer sur ce point car 225 ans après 1789, ce sont toujours les mêmes revendications qui sont à l’œuvre. Rappelons-nous quand même que lorsque le Front Populaire arriva au pouvoir en 1936, les Camelots de Roi, dont Buisson se sent toujours partie prenante, ont dénoncé la République Juive menée par « le Juif Léon Blum ».

Je ne me risquerai pas à caractériser Patrick Buisson d’antisémite, mais il est avéré qu’il est toujours très proche du président d’honneur du Front National Jean-Marie Le Pen, condamné pour antisémitisme. Tout le monde a en mémoire ses propos sur les chambres à gaz et le détail de l’histoire. Je pourrai apparaître comme convenu dans mes propos, mais entendre dire de la bouche de Marine Le Pen qu’elle a les mêmes idées que son père laisse augurer de son véritable projet politique.

Mais ce n’est pas le seul problème que posent les révélations sur les écoutes de Sarkozy. Regardons d’un point de vue strictement politique. Tout le monde sait pertinemment que la ligne Buisson pendant la campagne de Nicolas Sarkozy a été de droitiser (ou d’extrême-droitiser) le discours de l’UMP. L’interprétation qui a été faite dans les médias se centrait sur le fait que l’UMP, la droite dite « républicaine », devait également parler aux électeurs du Front National. Avec le recul, il n’est pas certain que cela ait été vraiment la stratégie de la ligne Buisson. Les méthodes de l’extrême-droite ont toujours été à plusieurs bandes, dans le mensonge et la calomnie.

Tentons une hypothèse : et si la ligne Buisson, manipulant ainsi la droite « républicaine » n’avait pas été un moyen de déstabiliser les institutions républicaines ? Entendons-nous bien, le Plaidoyer Républicain porte en son cœur un projet de 6ème République Sociale et Ecologique, il ne s’agit pas de faire allégeance aux institutions de la 5ème que nous qualifions de « monarchie républicaine ». Regardons les faits. Quelles seront les conséquences de ces révélations ? Nous avons l’affaire Copé, le SarkoLeaks et les affaires qui secouent la France depuis un certain nombre d’années. Systématiquement, c’est l’extrême-droite qui tire son épingle du jeu avec sa position soi-disant antisystème. Et bien là encore, à trois semaines du scrutin municipal, Marine Le Pen peut se frotter les mains.

Cela arrive également dans un moment inopportun, puisque le Ministère de l’Intérieur a décidé de façon idéologique d’accorder un magnifique coup de pouce au Front National pour les municipales. En effet, traditionnellement, le FN était caractérisé dans les élections comme étant une force d’extrême-droite. Sachez que c’est terminé, maintenant le FN aura l’étiquette FN, alors que d’autres listes pourront avoir le qualificatif d’extrême-droite. Sous entendu, le ministère a décidé que le FN n’est plus d’extrême-droite.

De façon totalement cynique, si j’étais Patrick Buisson, je crierai victoire. Pourquoi ? La Lobby-Juif-Minute-1République est plus affaiblie que jamais, ce qui reste de la droite républicaine est en miettes, le centre n’existe pas, et le PS mène une politique semblable à celle qui a poussé les français à bouter Sarkozy hors du pouvoir. Cerise sur le gâteau, les médias font du FN le « premier parti de France »  et il n’est plus qualifié d’extrême-droite. Je crois que c’est à peu près la meilleure chose à faire lorsque, comme Buisson, on veut le retour d’un roi et la fin de la République. D’ailleurs, quelle a été la première chose que le Maréchal Philippe Pétain a supprimée en arrivant au pouvoir en 40 ? Il a fait rayer la mention « République Française » de tous les documents administratifs et officiels et a instauré un régime collaborateur, meurtrier et antirépublicain.

6eme RépubliqueEn définitive, la ligne Buisson a été un formidable exemple d’entrisme réussi. Lui n’est pas parvenu à rendre royaliste et fasciste la droite « républicaine », mais il a permis de porter un coup terrible à la République en discréditant tout le monde. Être conscient de cela nous permet de structurer notre pensée et de modifier la façon de lutter contre ce fatalisme qui gagne peu à peu le Peuple. Pour nous, il n’y a pas à avoir la main qui tremble. En ce temps de guerre idéologique, il faut l’affirmer haut et fort. La solution sera républicaine ou ne sera pas. Portons hautes les valeurs de la République Sociale. Tout est affaire de République, que ce soit dans l’égalité des droits, pour l’éducation, pour le partage des richesses et l’augmentation des salaires, pour la bifurcation du modèle productif, pour la laïcité, bref, pour tout ce qui définit notre modèle de vivre ensemble.

Arnaud Guvenatam

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Front de Gauche : l’union d’abord ! https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lunion-dabord/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lunion-dabord/#comments Mon, 17 Feb 2014 16:20:57 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=420 ...lire la suite ]]> Cela devient une habitude. Une très mauvaise habitude à vrai dire. Bien entendu, les colère blogsoréseaux sociaux ne sont pas l'exacte représentation de la société dans son ensemble, mais ils donnent une image du Front de Gauche détestable ! Ils n'en reflètent qu'un aspect, et pas toujours le meilleur. Je m'explique. Cette semaine a été riche en événements internes au Front de gauche. Pour n'en citer que quelques-uns : le PCF a choisi ses têtes de file aux européennes et le PG a tenu son Conseil National ce weekend.

Ces deux événements sont liés. Le PG a adopté un texte central, une résolution sur les élections européennes qui, si elle n'est pas parfaite (quel texte peut l'être ?) réaffirme quelque chose de trop souvent oublié du fait de l'emballement sur internet : le Front de Gauche est le cœur de notre démarche, le PCF est l'allié privilégié du PG et inversement. Bien entendu, affirmer cela ne veut pas dire oublier ses désaccords. Les différences de stratégie à adopter aux municipales nous ralentissent, comme nous le répétions, pour lancer les élections européennes.

De cette résolution, presque rien n'est retenu, si ce n'est la demande formulée d'un engagement clair à l'autonomie pour les échéances électorales de 2015. Pire que cela, tous les médias reprennent en boucle le titre « Le PG prêt à partir seul aux européennes ». Je vous laisse imaginer (mais vous les avez  probablement constaté vous-même) les réactions des personnes n'ayant ni lu l'article du JDD dans son intégralité et s'étant arrêté au titre volontairement tronqué et polémique ni lu la résolution votée par le CN du PG dans son intégralité.
réseaux sociauxBien entendu, certains ne veulent pas voir les avancées obtenues cette semaine. Quel que soit leur parti d'ailleurs... La séquence écoulée depuis le mois d'août dernier a laissé des traces, et continuera encore d'en laisser durant des années. L'analyse que nous faisions se vérifie : à force d'attiser des tensions qui n'avaient plus rien de politique, les réseaux sociaux alimentent une détestation intra-Front de Gauche destructrice. Je le disais plus haut, ceci ne reflète pas la réalité de notre société. Cela ne reflète pas non plus la réalité militante du Front de Gauche. Quels que soient les choix pris par telle section du PCF ou tel comité du PG, nous mènerons la bataille des européennes ensemble, unis contre l'austérité et pour rompre avec l'Europe libérale. Il suffit de se rendre sur le terrain pour voir qu'en ayant un objectif commun, tous les obstacles se surmontent facilement. Faire de la politique au sens noble du terme nous permet de dépasser ce qui nous sépare pour nous concentrer sur l'essentiel : l'union du Front de Gauche, préalable à une démarche bien plus large.

Cette résolution du PG sur les élections européennes, que dit-elle ? Elle dit tout simplement que le PG prend acte des divergences stratégiques au sein du Front de Gauche pour les municipales, mais qu'il convient de les dépasser. C'est à dire regarder plus loin, et dès aujourd'hui. Regarder ce « coup d'après » des européennes, en s'engageant dans la bataille dès maintenant. L'attachement au Front de Gauche y est réaffirmé, sa volonté de s'élargir dans un grand front anti-austérité également. C'est le sens profond de cette résolution. Toute volonté de s'attacher à autre chose n'est là que pour diviser et entretenir des feux qu'il convient maintenant d'éteindre. Quand d'aucuns y voient une volonté solitaire, nous voyons Union-fait-la-forceune stratégie profondément unitaire. Unitaire car répondant à plusieurs mois de flou à ce niveau, le paroxysme étant la mise en retrait du PGE. Unitaire car prenant le même chemin que le PCF qui réclame depuis des mois (novembre 2013) d'avancer sur cette question de l'élection du 25 mai dans le cadre du Front de Gauche. Unitaire enfin car passant outre les désaccords qui peuvent survenir ici et là, en s'appuyant plutôt sur les 50 % de villes où le Front de Gauche dans sa totalité a choisi l'autonomie vis à vis du PS – ce qui est un fait historique ! Rendez-vous compte de la séquence camarades. Le PG a ses têtes de file. Le PCF a ses têtes de file. Ensemble va les désigner bientôt. Et nous voudrions faire croire que rien n'avance à ce sujet ? Cette résolution est profondément combative et unitaire, elle permet d'engager la marche en avant. D'autant plus que nous avons un programme, tout au moins dans ses grandes lignes : la rupture avec l'UE actuelle, libérale, la désobéissance aux traités austéritaires et la souveraineté populaire.

Ce matin (j'écris ces lignes en ce lundi 17 février), Pierre Laurent s'est exprimé dans les médias. Il a répondu aux interrogations exprimées dans le weekend par le PG. Sur l'utilisation du logo front de Gauche, il déclare que « l'appellation, la signature PCF-membre du Front de Gauche est utilisée dans le matériel de campagne [à Paris], peut-être qu'elle peut ne pas être utilisée sur le matériel officiel si cela permet de calmer les choses ». Il y a une volonté d'apaisement sur cette question de part et d'autre, nous pouvons enfin espérer pouvoir nous FRANCE-MUSIC-POLITICS-PARTY-PCF-HUMANITEconcentrer sur l'essentiel. Le dirigeant communiste a également déclaré que « des listes Front de Gauche aux européennes ? Pour [lui], ça fait des mois que ça va de soi ». J'ose espérer sincèrement que personne n'en doutait. Encore une fois, c'est une demande constante des communistes depuis des mois ! Mais cela va toujours mieux en le disant, et même en le répétant, surtout au moment où cette interrogation devient centrale. Dans le grand jeu médiatique qui pousse à passer sous silence les faits importants pour ne retenir que les petites phrases, ce début de semaine aura eu le mérite d'être celui de la clarté au sein du Front de Gauche, et cela fait du bien.

Maintenant, soyons pragmatiques. Dans les paroles et dans les déclarations, les européennes du Front de Gauche sont lancées. Plus précisément, elle sont prêtes à être lancées dès le 31 mars. En effet, et quelle que soit la stratégie adoptée localement, tous les militants sont sur la brèche pour les municipales. Les emplois du temps sont pleins, obligeant à jongler entre vie de famille, vie professionnelle et vie militante. Il sera extrêmement compliqué de doubler son temps militant pour les européennes. Une journée ne fait malheureusement que 24 heures ! Les représentants des partis du Front de Gauche auront, quant à eux, un boulevard médiatique, pensons-y. C'est surtout pour eux que la clarification est bénéfique. Elle permet de commencer à habituer les esprits à entendre parler des élections européennes, des listes Front de Gauche. Le travail militant pour ces élections n'en sera donc que facilité début avril ! Nous aurons besoin de cette aide précieuse : 5 semaines de campagne, c'est court. Très court. Mais nous ne pouvons, matériellement, pas faire autrement. Qu'il serait avantageux de pouvoir distordre le temps !

Camarades, il faut prendre le temps d'expliquer cette semaine écoulée : elle est centrale. Dans les mots (la résolution) comme dans les faits (la désignation des têtes de file). Expliquons partout et à tout le monde, dans nos partis respectifs comme chez nos partenaires, que nous avançons et que nous sommes prêts à mener le combat européen en ordre, rangés sous la même bannière. L'Europe sociale et la 6ème République ne se construiront pas en attisant les rancœurs !

Alexandre Emorine

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Oui à l’Europe ! https://plaidoyer-republicain.fr/oui-a-leurope/ https://plaidoyer-republicain.fr/oui-a-leurope/#comments Mon, 10 Feb 2014 10:17:38 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=400 ...lire la suite ]]> jourdecolereIl faut se l’avouer, nous vivons une époque vraiment particulière. Une présidence et un gouvernement élus sur un programme de Gauche, une politique finalement assez peu ragoûtante. Les déceptions et la résignation gagnent du terrain chaque jour et les discours dogmatiques sur les bienfaits du libéralisme font office de messes quotidiennes. Nous voyons que le peuple est en colère, une colère multiforme. La démonstration en a été faite lors du « jour de colère », à en croire toutes les explications qui en ont été données. Cette petite manifestation (15 000 personnes) nous a profondément choqué. Il est quand même incroyable de voir en 2014 l’affirmation de slogans fascistes, racistes, homophobes, et anti-républicains comme nous ne l’avions pas vu depuis des décennies. Et la semaine d’après, qu’avons-nous constatés ? Un gouvernement qui recule, capitule et retire son projet de loi Famille 2014 devant 80 000 personnes… La « Manif pour tous » saison 2 a obtenu une grande victoire avec finalement une relativement faible mobilisation. La réaction semble être une forme de démonstration puissante. Et sur des bases ridicules qui plus est. Nous n’allons pas refaire le débat pour savoir qui a raison ou non sur les lois portant sur la famille. Nous tenons à la connaissance des lecteurs ce qui se disait déjà il y a cent ans lors des débats sur la mixité des sexes à l’école, c’est édifiant ! Sur ces bases-là, nous aurions du avoir gain de cause sur la 6ème République, la TVA, et autres motifs qui nous ont menés dans la rue. Il n’en n’est rien. Cela illustre bien le mépris qu’a ce gouvernement pour les gens qui l’ont porté au pouvoir. Et enfin, pour finir le tableau, le FN sera en tête aux élections européennes. Il faut vraiment être motivé pour ne pas baisser les bras. Il est clair que ce n’est pas le FN qui progresse, mais la gauche qui s’effondre. Alors maintenant, qu’avons-nous à dire et à proposer pour sortir de cette nasse ?

 

A Gauche toute !

 

grece-giroudonCe lundi trois février, Alexis Tsipras est venu rendre visite à la gauche radicale française. Soyons clairs, Syriza est la source d’un immense espoir, il est aux portes du pouvoir et il a un rôle d’éclaireur en Europe ! N’ayons pas peur de dire que nous devons prendre appui sur ce sursaut de gauche dans les pays du Sud (Grèce, Espagne, Portugal). L’heure est à l’opposition de gauche au niveau européen ! En France, le Front de Gauche semble se sortir sans trop de casse de ses querelles sur les élections municipales. Il nous faudra porter haut et fort toute une série de thèmes sur ces élections européennes. Mais il faudra les porter positivement. Le non permanent n’est aucunement engageant. Portons les messages de l’Europe Sociale, de la nécessité de la subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général. La dénonciation des puissances d’argent et des lobbies minant l’Europe et déniant les choix des Peuples est centrale dans cette stratégie. Osons ! De mon point de vue, le réveil à gauche se fera sur des mots d’ordre forts ! La fabuleuse campagne des Présidentielles avait cette particularité de rallumer l’espoir, de donner un débouché positif. La sinistrose des électeurs de gauche sera plus facile à combattre en étant engageant qu’en étant dans le non permanent. Je tiens à être compris, il ne s’agira pas de dire oui à un programme du Parti Socialiste. Au contraire, il s’agira de dire oui à l’Humain d’Abord !

 

La lourde chute du PS

Certaines enquêtes d’opinions (qui valent ce qu’elles valent) montrent que le parti au pouvoir serait crédité de 19%. Cela semble être largement surestimé, compte tenu de l’abstention qu’il y aura, et du fait de la défiance de l’électorat de Gauche. Pour souvenirs, en 2009, le PS avait seulement fait jeu égal avec EELV à 16%. Un si faible score alors qu’il était le plus gros parti d’opposition montre que ce score de 19% est largement surestimé. La prédiction de Gérard Filoche au BN du PS en 2013 était située autour de 8 à 10%. Voilà qui semble plus raisonnable. Partant de ces considérations, le Front de Gauche a des grands atouts pour frapper un grand coup lors des européennes ! Comme le dit Alexis Tsipras "nous serons la surprise" des européennes. Mais cela nous donne une grande responsabilité devant les électeurs. La campagne qui sera la nôtre ne devra pas être timide. J’ai confiance dans le Front de Gauche pour être le phare de la révolte à gauche en France. Mais soyons clairs aussi, même si nous arrivions en tête de la gauche au soir de l’élection, pour autant le Parlement européen ne sera pas transformé en Soviet Suprême. La gauche radicale Assises-citoyennes-Pierre-Laurent-PCF-Pascal-Durand-EELV-Marie-Noelle-Lienemann-PS-et-Jean-Luc-Melenchon-PGdemeurera minoritaire. L’intérêt gigantesque de cette perspective d’être en tête de la Gauche est de renverser le rapport de force entre le Front de Gauche et le PS sur la politique intérieure. Gageons que si le PS s’écroule, il faudra nous parler d’une autre façon que celle d’Hollande depuis deux ans. De toute façon, nous n’avons pas le choix. La recomposition du paysage politique ne se fera pas avec le Front de Gauche seul. La majorité alternative et antilibérale se fera, qu’on le veuille ou non, avec des partis de gauche qui nous entourent. Hauts les cœurs camarades ! Au combat !

Arnaud Guvenatam

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