Elections – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Européennes : le tremplin de La France Insoumise (LFI) https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-le-tremplin-de-la-france-insoumise-lfi/ https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-le-tremplin-de-la-france-insoumise-lfi/#respond Thu, 14 Dec 2017 16:59:03 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=1014 ...lire la suite ]]> Le gouvernement d’Édouard Philippe a donc tranché. Les élections européennes de 2019 ne seront plus organisées comme auparavant avec des grandes circonscriptions. Il s’agira de listes nationales présentées par les mouvements et partis politiques souhaitant avoir des représentants au Parlement Européen. La mesure fait consensus, à l’exception du parti Les Républicains qui propose un redécoupage en 13 circonscriptions régionales.

A peine cette annonce faite, les différents mouvements et partis ont commencé à prendre position sur leur stratégie à adopter pour le scrutin de 2019. Le parti présidentiel semble se diriger vers une union avec Alain Juppé sur une position d’une Europe fédérale. Il s’agira sans surprise d’une liste d’approfondissement de l’intégration française dans l’Union Européenne. Cela est tout à fait en accord avec la position adoptée par Emmanuel Macron sur la souveraineté européenne et sa vision de la République contractuelle : déposséder la France de sa souveraineté. Au passage, on note la façon dont Emmanuel Macron se saisit de la question d’une façon qui fait furieusement penser à celle qui a toujours eue cours : «Je défends aujourd’hui une Europe de la souveraineté. Car je n’accepte pas de laisser le terme de souveraineté aux populistes». Les gentils pro-européens contre les méchants populistes en somme…

Il est intéressant de faire un instantané sur la situation politique actuelle. Nous voyons en ce moment de terribles changements et modifications du paysage politique. L’arrivée de Laurent Wauquiez marque un signal extrêmement révélateur de la dérive idéologique de la droite républicaine française. Cet homme prend ouvertement la ligne politique de Marine Le Pen et déclare toute honte bue qu’il devra incarner une droite vraiment de droite. Pour ce qui reste de Gaullistes et républicains, cette mutation du principal parti politique de la droite française est difficilement acceptable. Une ligne de fracture profonde se révèle au grand jour et finira de détruire LR. Il y a fort à parier qu’un certain nombre de gens, disons les proches de Juppé pour faire simple, compterons parmi les Macron-compatibles. Le centre également est en train de bouger avec la création de « Agir », et le Parti Radical s’est reformé après 45 ans de scission. Le Président de la République a tout atomisé après son élection, scellant le sort du Parti Socialiste en recrutant Olivier Dussopt qui, trois jours avant sa nomination comme secrétaire D’État avait voté contre le Budget. Emmanuel Macron est en train d’achever le travail chez LR en manigançant une grande alliance au centre et avec la droite libérale de Juppé. L’espace politique de LR est définitivement rogné et pour se maintenir à flots, il devra empiéter sur la ligne politique xénophobe du FN. En effet, pour l’heure, toute alliance des droites est "pour le moment" catégoriquement refusée par LR. Nous relirons cet article avec délectation lors des élections municipales de 2020 pour faire le bilan de ce cordon sanitaire en papier.

Dans le même temps, Marine Le Pen, finalement ridiculisée pour 30 ans par son piteux débat de second tour, tente de sortir de la nasse et de respirer en ouvrant la porte à Wauquiez. L’alliance des droites pourrait permettre à cette dernière de la rendre plus centrale alors que sa déroute personnelle à la présidentielle et son incapacité à constituer un groupe parlementaire l’ont tout à fait isolée de la scène politique nationale. Nous avons également appris qu’elle ne dirigera pas la liste nationale du FN aux européennes et, hormis Marion Maréchal-Le Pen, personne n’est en mesure d’incarner nationalement une liste dont la tradition de ce courant politique n’est basée que sur la culture du chef. Personne n’imagine qu’un Bardella ou qu’un Rachline puisse tenir la tranchée fasciste. Louis Alliot est déjà élu député, et le FN aura à subir la concurrence des « Patriotes » dont la seule motivation est d’achever le FN. Autant dire que le FN est très mal engagé, eu égard à ses récents revirements sur sa vision de l’Europe et de l’Union Européenne.

Et dans tout ce spectacle de déroutes, de scissions, de créations ex nihilo, la France Insoumise a lancé sa stratégie depuis la Convention de Clermont-Ferrand. Le mouvement voit d’un bon œil les listes nationales car il veut nationaliser au maximum l’élection. LFI a d’ailleurs annoncé travailler à l’émergence d’une liste transnationale appelée Europe Insoumise. LFI s’est finalement enracinée et s’installe durablement comme étant la première force d’opposition dans le pays. Il parait que Jean-Luc Mélenchon est déprimé et perd en popularité ? Qu’à cela ne tienne, s’il perd des points c’est à droite (là ou remonte Macron, vue sa politique pour les riches). Il est cependant très populaire à gauche et même chez les sympathisants socialistes. L’influence actuelle de Benoît Hamon et de son mouvement Génération-s ne permettent pas de dire si un encrage populaire est en train de se faire. Il reste néanmoins le candidat du naufrage du PS qui a terminé à 6.36%... Il faut également avouer que les dérives stratégiques successives de la direction du PCF les ont mis hors des radars populaires. La ligne de La France Insoumise ne varie pas : pas d’alliance, pas de tambouille, uniquement le programme l’Avenir en Commun.

Dans ce paysage en ruines, il semble que la seule force debout, unie et en capacité de conquérir est La France Insoumise. Dans l’état actuel des choses, si Macron a eu le point en octobre, il est réaliste de penser que dans un scrutin de liste, La France Insoumise tirera son épingle du jeu. Tout est à faire mais l’on peut raisonnablement être optimistes ! Envoyer des dizaines de députés insoumis au Parlement Européen participera d’une étape obligatoire d’enracinement du mouvement. Ces élections doivent être le tremplin de grandes conquêtes, axées autour des groupes parlementaires insoumis et des citoyens impliqués dans tous les compartiments de la société. Si LFI s’est dotée d’une organisation pérenne, il s’agit maintenant d’enraciner le mouvement partout où cela est possible, quel que soit l’échelon ou les forces en présences.

Arnaud GUVENATAM

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C’est l’histoire d’un tract…du FN à Dijon https://plaidoyer-republicain.fr/cest-lhistoire-dun-tract-du-fn-a-dijon/ https://plaidoyer-republicain.fr/cest-lhistoire-dun-tract-du-fn-a-dijon/#comments Mon, 16 Mar 2015 10:00:09 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=827 ...lire la suite ]]> La période électorale actuelle charrie son lot de tracts, prospectus et autre propagande politique dans nos boîtes aux lettres. Elle est censée être le moment où, si vous ne vous intéressez pas quotidiennement à la politique, vous comparez les programmes et les candidats, pour faire votre choix au moment du vote. Un grand moment démocratique donc. Malheureusement, tout le monde n'a pas cet esprit. Tout le monde ne cherche pas à avoir un débat sain. Certains profitent plutôt de l'instant électoral pour propager des peurs imaginaires pour faire voter en leur faveur. Vous les aurez reconnu, c'est le Front National. Dijon en a été le témoin malheureux. 

En effet, à la fin du mois de février (le 23 précisément), les citoyen-ne-s du canton Dijon V découvraient une immondice dans leur courrier. L'équipe de campagne de la candidate FN (Fredericka Desaubliaux, qui n'en est pas à son coup d'essai en matière de scandalea distribué ce tract national du FN.

Le verso
Le verso

Tout y est ! Récupération sans aucune honte des attentats de début janvier (pour information, voici l'avis de Charlie Hebdo sur le FN) et, surtout, amalgame entre immigration et terrorisme. Oubliant par la même occasion que les terroristes de janvier étaient tous nés en France. Oups, le FN doit refuser cette vérité sur la base de la couleur de peau de ces tristes individus ?

Sans se lancer dans une analyse point par point des énormités de ce tract, faisons tout de même quelques précisions :

  • le plus grand nombre d'immigrés entrant sur le sol national, chaque année, est constitué à 57% d'allemands, d'espagnols, de britanniques, de portugais ou d'italiens. On attend donc le tract de l'extrême-droite sur cette « invasion européenne par des européens eux-mêmes ».

  • Seuls 3 immigrés sur 10 proviennent d'un pays africain.

  • Sur la communauté urbaine du Grand-Dijon, selon le dernier chiffre de l'INSEE en date de 2011, 1 personne sur 10 était considéré comme « immigrée », soit environ 22 000 sur 223 000 habitants. Ce chiffre prenant en compte les étudiants étrangers, dans une ville dont le campus accueille 26 000 étudiants, on voit bien que « l'immigration massive » dénoncée par ce tract n'est qu'un mythe, qui plus est à Dijon et alentours.

  • Le FN proclame vouloir démanteler les filières djihadistes. Mais que font les autres à votre avis ? Ils les financent ? Ils les encouragent ? Soyons sérieux. Mis à part une volonté de rajouter une ligne dans ce tract, cette phrase n'a pas plus d'intérêt que de dire que le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest.

  • Le FN cherche à renforcer le contrôle sur les mouvements politico-religieux et leurs prêches ? Très bien, admettons. Nous attendons donc que ce parti condamne fermement les homélies contre le mariage pour tous de certains prêtres et évêques (c'est politico-religieux également non?) au même titre que les appels au djihad.

  • Le FN veut interdire tout financement des activités religieuses par des puissances étrangères ? Très bien. Mais l’Église catholique risque de ne pas voir d'un bon œil la fin de son financement par l’État indépendant du Vatican.

  • Dernier point et pas des moindres : le recto de ce tract. La première image qui est destinée à choquer (et ça marche) celui qui la voit. Que peut-on y voir ? Une France encerclée par des combattants de l'organisation terroriste « État Islamique ». Oubliant de préciser que l'écrasante majorité des victimes de l'état islamique est musulmane. Et que lorsque ces populations menacées par la barbarie de « Daesh » cherchent un asile, notamment en France, le FN crie à l'invasion. Il faudrait savoir !

Le recto
Le recto

Ainsi, par ce tract, le ton est donné. Le lien est fait entre immigration et terrorisme, à grand renfort d'images choquantes et d'amalgames. Bien entendu, tout ceci est calculé. Regardez comme Marine Le Pen est présentée comme rassurante, posée, face à ces « hordes de barbares musulmans » !

Mais cet effet de communication ne doit pas nous tromper. Les islamistes veulent communautariser la société. Le FN veut communautariser la société. Que ferait le FN sans l'aide des terroristes pour lui donner un prétexte à l'amalgame ? Rien. Et que feraient les terroristes sans la montée du racisme en France qui leur donne un prétexte pour appeler à combattre ? Rien également. Daesh et le Front National ne sont pas seulement les deux côtés d'un même tract, ce sont également les deux faces d'une même pièce. Voter pour le Front National, c'est donner des armes aux terroristes. Que le FN et madame Fredericka Desaubliaux arrêtent de scander qu'ils « protègent les français », lorsqu'ils ne font que menacer constamment la République.

Alexandre Emorine

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Face au remaniement inutile, une dissolution Constituante ? https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/ https://plaidoyer-republicain.fr/face-au-remaniement-inutile-une-dissolution-constituante/#comments Tue, 26 Aug 2014 07:25:40 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=623 ...lire la suite ]]> Cela ne fait que deux ans que François Hollande a pris les rênes de la Vème République. Pourtant sa popularité ne cesse de chuter. Les derniers sondages d’opinion fixent sa cote de popularité (ou d’impopularité) à 17%. Le président le plus impopulaire de la Vème vient donc de battre son propre record. Pour ajouter à la confusion et à la tendance irrémédiable à la chute, voici que le remaniement du gouvernement Valls est à l'ordre du jour. Ces petits arrangements entre amis sont insupportables, il faut que le peuple retrouve sa voix !

C'est une condition sine qua non si l'on veut sortir par le haut de cette crise économique, politique bref, de régime. Je ne partage pas l’avis de Monsieur Filoche lorsqu'il déclare : « non pas de dissolution ne prononcez pas ce mot maudit, il est de droite, nous on a une majorité de gauche rouge-rose-verte, elle est là, elle existe, elle est issue de mai juin 2012, que l'exécutif l'entende et qu'elle gouverne ». Il n’existe actuellement qu’une majorité détenue par la frange droite du PS. Tout changement de gouvernement n'est qu’une manipulation supplémentaire, un stratagème permettant un changement d’image. Or ce que nous voulons c’est un changement politique. Dans ce contexte, et face à l’inefficacité du gouvernement, la seule solution est un profond chambardement politique : une dissolution de l'Assemblée Nationale ou la démission du Président lui-même. Non pas seulement pour changer les hommes et les femmes aujourd'hui à la tête du pays, mais pour que ce soit le moment de l'intervention du peuple dans le choix de son futur, et que les institutions françaises redeviennent démocratiques, populaires et républicaines.

 

La dissolution est malheureusement encadrée par notre « chère » Constitution de 1958. Cette dernière confie une fois de plus ce pouvoir non pas au peuple mais au Président de la République. Lui seul peut en effet prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale. Celle-ci, dans la théorie parlementaire, permet au peuple de trancher un différend entre l’exécutif et le législatif. À titre d’exemple, la première dissolution prononcée en 1962 par De Gaulle répondait à une crise politique l’opposant à l’Assemblée, qui avait renversé son gouvernement . On peut aussi citer les deux dissolutions effectuées par le Président Mitterrand en 1981 et 1988. Dans ces trois cas, le peuple fut donc appelé à juger et il trancha. Ce type de dissolution est un mécanisme devenu désuet depuis la réforme relative au calendrier électoral de 2000. En effet, le Président dispose d’une majorité à l’Assemblée lui permettant de régner durant tout son quinquennat.

 

La dissolution peut cependant avoir un autre but. En effet, malgré une majorité stable, le Président peut par ce biais demander au peuple « un vote de confiance » sur sa personne comme sur sa politique (puisqu'elle est aujourd'hui censée s'incarner dans un seul homme). Une fois de plus sous la Vème République l’exemple de De Gaulle est très instructif. En réponse à la crise nationale de 1968 celui-ci demanda aux électeurs un vote de confiance par le biais d’une dissolution que l’on peut qualifier de plébiscitaire. C’est la seule solution qu'il reste aujourd'hui à François Hollande – si l'on excepte sa démission. Il ne peut « régner impunément » tel un monarque d'Ancien Régime. Il ne doit plus diviser le peuple mais au contraire l’appeler à voter pour faire face à la crise institutionnelle. S’il le fait, chaque citoyen sera appelé aux urnes « vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution. ». Il est à parier que cette dissolution interviendra sous 12 mois, peut-être même qu'elle sera simultanée aux élections locales de fin 2015.

 

Le peuple pourra par ce biais non seulement redéfinir la politique du pays mais, plus largement, choisir une forme d'organisation collective s'orientant vers plus de démocratie, de justice sociale et d'intervention populaire. Car ne nous y trompons pas : les problèmes que rencontrent notre pays aujourd'hui, tant sur le plan économique que politique, sont dus principalement au carcan institutionnel de la Vème République : l'abandon de la souveraineté économique, militaire, populaire, etc... Personne ne prétend ici que la dissolution serait un remède magique qui porterait obligatoirement les idéaux républicains au pouvoir. La situation causée alternativement par l'UMP et le PS ayant crée les conditions objectives favorables à l'extrême-droite sont ce qu'elles sont. Le risque est grand de voir le FN s'arroger une place politique jusque-là inédite. Même laminée, la droite revancharde pourrait également tirer son épingle du jeu. Mais ne soyons pas frileux. N'ayant pas peur de nous porter au combat pour que vive l'insurrection civique dont notre pays a besoin. Un besoin vital. C'est à tous les républicains sincères, en rupture avec l'ordre établi, de poser les fondations d'un Mouvement Citoyen pour la 6ème République. N'attendons pas 2017 pour consommer – s'il est encore besoin de le faire – définitivement notre rupture avec l'actuel pouvoir et ses institutions. Construisons dès aujourd'hui, nationalement, localement, les structures ayant pour ambition de renverser la table et d'appeler à la convocation d'une Assemblée Constituante.

 

Il devient plus que jamais nécessaire de remettre à plat l’ensemble de notre système institutionnel. Le peuple s’est vu privé de tout pouvoir et ce depuis trop longtemps. L’exemple d’Hollande n’est qu’un symptôme de la gangrène de nos institutions. La Vème République n’a que trop duré. Le peuple désavoue le pouvoir en place mais ne peut rien faire face au verrou monarchique. Il est contraint de se soumettre à la bonne volonté d’un exécutif, incarné par un homme. Hollande appellera-t-il le peuple aux urnes ? Démissionnera-t-il si l’Assemblée devient hostile à sa politique ? On ne peut être sûrs de rien. Les citoyens se retrouvent donc aujourd'hui dépendants du bon vouloir du tout puissant Chanoine de Latran. Il faut en finir, et vite. Pour le salut du pays comme de la communauté nationale républicaine. Quelle que soit l'issue choisie – ou non – par l’exécutif (la dissolution ou la démission), rien ne changera si un mouvement puissant pour un changement de régime n'émerge pas. L'alternance du PS avec l'UMP, voire même dans une large part avec le FN ne modifiera pas le cadre politique global qui administre le pays. Le Front de Gauche doit prendre toute sa part dans l'émergence d'un mouvement citoyen, d'une lame de fond populaire pour balayer les institutions pourries qui nous régissent. Comme moteur ou comme simple acteur, là n'est pas la question. Le peuple doit choisir son nouvel horizon constitutionnel. Nul doute que celui-ci privilégiera l'intervention directe des citoyens et qu'enfin finiront les éternels atermoiements de personnes, ce bal des égos interminable pour savoir qui régnera le mieux sur les français. Le souverain, en République, c'est le peuple. Point à la ligne. Aucun monarque passager ne peut aller contre ce fait révolutionnaire indéniable. L'exigence d’une 6ème République semble être aujourd’hui la seule solution pour sortir du marasme dans lequel nous sommes. Le système se fissure, à nous de nous engouffrer dans la brèche. Qu'Hollande ne se méprenne pas, le grondement populaire n'est pas un fétu de paille : s'il ne rend pas les urnes, nous prendrons la rue.

 

Yann Paczynski

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Front de Gauche : l’union d’abord ! https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lunion-dabord/ https://plaidoyer-republicain.fr/front-de-gauche-lunion-dabord/#comments Mon, 17 Feb 2014 16:20:57 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=420 ...lire la suite ]]> Cela devient une habitude. Une très mauvaise habitude à vrai dire. Bien entendu, les colère blogsoréseaux sociaux ne sont pas l'exacte représentation de la société dans son ensemble, mais ils donnent une image du Front de Gauche détestable ! Ils n'en reflètent qu'un aspect, et pas toujours le meilleur. Je m'explique. Cette semaine a été riche en événements internes au Front de gauche. Pour n'en citer que quelques-uns : le PCF a choisi ses têtes de file aux européennes et le PG a tenu son Conseil National ce weekend.

Ces deux événements sont liés. Le PG a adopté un texte central, une résolution sur les élections européennes qui, si elle n'est pas parfaite (quel texte peut l'être ?) réaffirme quelque chose de trop souvent oublié du fait de l'emballement sur internet : le Front de Gauche est le cœur de notre démarche, le PCF est l'allié privilégié du PG et inversement. Bien entendu, affirmer cela ne veut pas dire oublier ses désaccords. Les différences de stratégie à adopter aux municipales nous ralentissent, comme nous le répétions, pour lancer les élections européennes.

De cette résolution, presque rien n'est retenu, si ce n'est la demande formulée d'un engagement clair à l'autonomie pour les échéances électorales de 2015. Pire que cela, tous les médias reprennent en boucle le titre « Le PG prêt à partir seul aux européennes ». Je vous laisse imaginer (mais vous les avez  probablement constaté vous-même) les réactions des personnes n'ayant ni lu l'article du JDD dans son intégralité et s'étant arrêté au titre volontairement tronqué et polémique ni lu la résolution votée par le CN du PG dans son intégralité.
réseaux sociauxBien entendu, certains ne veulent pas voir les avancées obtenues cette semaine. Quel que soit leur parti d'ailleurs... La séquence écoulée depuis le mois d'août dernier a laissé des traces, et continuera encore d'en laisser durant des années. L'analyse que nous faisions se vérifie : à force d'attiser des tensions qui n'avaient plus rien de politique, les réseaux sociaux alimentent une détestation intra-Front de Gauche destructrice. Je le disais plus haut, ceci ne reflète pas la réalité de notre société. Cela ne reflète pas non plus la réalité militante du Front de Gauche. Quels que soient les choix pris par telle section du PCF ou tel comité du PG, nous mènerons la bataille des européennes ensemble, unis contre l'austérité et pour rompre avec l'Europe libérale. Il suffit de se rendre sur le terrain pour voir qu'en ayant un objectif commun, tous les obstacles se surmontent facilement. Faire de la politique au sens noble du terme nous permet de dépasser ce qui nous sépare pour nous concentrer sur l'essentiel : l'union du Front de Gauche, préalable à une démarche bien plus large.

Cette résolution du PG sur les élections européennes, que dit-elle ? Elle dit tout simplement que le PG prend acte des divergences stratégiques au sein du Front de Gauche pour les municipales, mais qu'il convient de les dépasser. C'est à dire regarder plus loin, et dès aujourd'hui. Regarder ce « coup d'après » des européennes, en s'engageant dans la bataille dès maintenant. L'attachement au Front de Gauche y est réaffirmé, sa volonté de s'élargir dans un grand front anti-austérité également. C'est le sens profond de cette résolution. Toute volonté de s'attacher à autre chose n'est là que pour diviser et entretenir des feux qu'il convient maintenant d'éteindre. Quand d'aucuns y voient une volonté solitaire, nous voyons Union-fait-la-forceune stratégie profondément unitaire. Unitaire car répondant à plusieurs mois de flou à ce niveau, le paroxysme étant la mise en retrait du PGE. Unitaire car prenant le même chemin que le PCF qui réclame depuis des mois (novembre 2013) d'avancer sur cette question de l'élection du 25 mai dans le cadre du Front de Gauche. Unitaire enfin car passant outre les désaccords qui peuvent survenir ici et là, en s'appuyant plutôt sur les 50 % de villes où le Front de Gauche dans sa totalité a choisi l'autonomie vis à vis du PS – ce qui est un fait historique ! Rendez-vous compte de la séquence camarades. Le PG a ses têtes de file. Le PCF a ses têtes de file. Ensemble va les désigner bientôt. Et nous voudrions faire croire que rien n'avance à ce sujet ? Cette résolution est profondément combative et unitaire, elle permet d'engager la marche en avant. D'autant plus que nous avons un programme, tout au moins dans ses grandes lignes : la rupture avec l'UE actuelle, libérale, la désobéissance aux traités austéritaires et la souveraineté populaire.

Ce matin (j'écris ces lignes en ce lundi 17 février), Pierre Laurent s'est exprimé dans les médias. Il a répondu aux interrogations exprimées dans le weekend par le PG. Sur l'utilisation du logo front de Gauche, il déclare que « l'appellation, la signature PCF-membre du Front de Gauche est utilisée dans le matériel de campagne [à Paris], peut-être qu'elle peut ne pas être utilisée sur le matériel officiel si cela permet de calmer les choses ». Il y a une volonté d'apaisement sur cette question de part et d'autre, nous pouvons enfin espérer pouvoir nous FRANCE-MUSIC-POLITICS-PARTY-PCF-HUMANITEconcentrer sur l'essentiel. Le dirigeant communiste a également déclaré que « des listes Front de Gauche aux européennes ? Pour [lui], ça fait des mois que ça va de soi ». J'ose espérer sincèrement que personne n'en doutait. Encore une fois, c'est une demande constante des communistes depuis des mois ! Mais cela va toujours mieux en le disant, et même en le répétant, surtout au moment où cette interrogation devient centrale. Dans le grand jeu médiatique qui pousse à passer sous silence les faits importants pour ne retenir que les petites phrases, ce début de semaine aura eu le mérite d'être celui de la clarté au sein du Front de Gauche, et cela fait du bien.

Maintenant, soyons pragmatiques. Dans les paroles et dans les déclarations, les européennes du Front de Gauche sont lancées. Plus précisément, elle sont prêtes à être lancées dès le 31 mars. En effet, et quelle que soit la stratégie adoptée localement, tous les militants sont sur la brèche pour les municipales. Les emplois du temps sont pleins, obligeant à jongler entre vie de famille, vie professionnelle et vie militante. Il sera extrêmement compliqué de doubler son temps militant pour les européennes. Une journée ne fait malheureusement que 24 heures ! Les représentants des partis du Front de Gauche auront, quant à eux, un boulevard médiatique, pensons-y. C'est surtout pour eux que la clarification est bénéfique. Elle permet de commencer à habituer les esprits à entendre parler des élections européennes, des listes Front de Gauche. Le travail militant pour ces élections n'en sera donc que facilité début avril ! Nous aurons besoin de cette aide précieuse : 5 semaines de campagne, c'est court. Très court. Mais nous ne pouvons, matériellement, pas faire autrement. Qu'il serait avantageux de pouvoir distordre le temps !

Camarades, il faut prendre le temps d'expliquer cette semaine écoulée : elle est centrale. Dans les mots (la résolution) comme dans les faits (la désignation des têtes de file). Expliquons partout et à tout le monde, dans nos partis respectifs comme chez nos partenaires, que nous avançons et que nous sommes prêts à mener le combat européen en ordre, rangés sous la même bannière. L'Europe sociale et la 6ème République ne se construiront pas en attisant les rancœurs !

Alexandre Emorine

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Simonnet : traîtrise ou cohérence ? https://plaidoyer-republicain.fr/simonnet-traitrise-ou-coherence/ https://plaidoyer-republicain.fr/simonnet-traitrise-ou-coherence/#comments Fri, 31 Jan 2014 14:13:45 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=376 ...lire la suite ]]> simonnetCe mercredi 29 janvier avait lieu le premier débat radio-télévisé de la campagne municipale parisienne. S'y affrontaient cinq candidats : le mal-nommé Wallerand de Saint-Just pour le FN, Christophe Najdovski pour EELV, Anne Hidalgo pour le PS, Nathalie-Kosciusko-Morizet pour l'UMP et enfin la représentante du Parti de Gauche, Danielle Simonnet. Cette dernière, de l'avis des militants mais aussi des commentateurs, est la révélation de ce débat. Pas ou peu connue jusqu'alors, elle a déroulé pendant ses prises de parole un discours clair contre l'austérité, pour un Paris citoyen et solidaire bref, le programme du Front de Gauche.

   Ce qui a retenu l'attention de bon nombre de gens, y compris au sein même des organisations du Front de Gauche, c'est la déclaration de Danielle Simonnet disant explicitement :

« Nous avons contribué à éliminer Sarkozy et j’en suis très fière. J’ai participé en 2001 à faire en sorte qu’on se débarrasse de la droite à Paris donc il n’y aura aucun souci pour que nous participions au fait que la droite ne revienne pas à Paris »

   Cette citation va me donner l'occasion de coucher sur papier notre position sur la question. Chez certains, le sentiment à l'écoute de ces mots était un grand « tout ça pour ça ! ». Pour nous, au Plaidoyer Républicain, c'est un immense « nous vous l'avions dit ». Bien entendu, nous ne sommes pas du tout des adeptes des listes communes avec le Parti Socialiste au 1er tour, choix qui a été fait par les communistes parisiens. Mais nous acceptons. Nous respectons ce choix. Nous avons toujours refusé de mettre de l'huile sur le feu comme ont pu le faire d'autres, car nous savons très bien que toutes les forces du Front de Gauche devront être en ordre de bataille dès le 31 mars pour la campagne des européennes. L'avenir de nos formations politiques, mais aussi du pays et de l’Europe peuvent en dépendre.

  Les commentaires suite à la déclaration de la candidate anti-austérité à Paris n'ont pas tardé, avec toute la mesure à laquelle nous sommes habitués sur les réseaux sociaux. Les procès en traîtrise, sur l'inutilité du PG dans la lutte contre le libéralisme, la trahison, etc … En somme, une accusation de « dérive droitière » bien comme il faut. Bon, si on se dit qu'en septembre/octobre/novembre on accusait les PGistes parisiens de gauchisme, on peut se dire que tout s'équilibre non ? Ceux qui, à l'occasion du choix des communistes parisiens, ont fait montre d'un anti-communisme exacerbé (pas besoin de les nommer, les AW & Cie..)ariane5 n'oubliaient pas de se réclamer du PG – même faussement –. Je mettrais volontairement l'accent sur les personnes qui se réclament de cette organisation, puisque c'est la mienne. Ainsi, le principal résultat de leurs attaques contre le PCF a été de tendre au maximum les relations entre PG et PCF et, chose plus grave encore, entre les militants eux-mêmes. Bien entendu, certaines personnes se réclamant du PCF firent de même. Tout ceci n'a pas du tout arrangé la situation, mais restons sur les quelques « curés rouges » se réclamant du PG : ils adoraient, déifiaient Danielle Simonnet pour son choix de l'autonomie au 1er tour. Leur admiration sans borne et sans argument en devenait contre-productive et totalement stérile. Or, aujourd'hui, leurs croyances ont été ébranlées par la déclaration disant qu'il faut empêcher le retour de la droite à Paris. Pire que cela, ils se mettent à brûler en place publique Danielle Simonnet, Jean-Luc Mélenchon au passage et tout le Front de Gauche, pratiquement accusé de collaboration avec l'occupant. Les œillères qu'avaient ces militants ou sympathisants les empêchaient de regarder la position adoptée par le PG depuis un an. Ils ne cherchaient à mettre en avant que ce qui les arrangeait. Or, il a toujours été très clair que nous avons une stratégie. Pas une stratégie pour se faire plaisir, mais pour prendre le pouvoir, et donc participer au jeu institutionnel actuel pour mieux l'abattre. Or, pour celles et ceux qui, aujourd'hui, incendient Danielle Simonnet et à travers elle toute la stratégie du PG depuis un an, la « pureté révolutionnaire » court-termiste vaut mieux qu'une stratégie cohérente sur le long terme.

Je l'écrivais plus haut, au Plaidoyer Républicain nous n'étions pas dans la stratégie d'extrême tension prônée par certains PGistes – ou revendiqués comme tels –, notamment sur les réseaux sociaux. Et ce pour les mêmes raisons qui nous poussent à soutenir l'autonomie à Paris au 1er tour : Paris est le cratère du volcan révolutionnaire qu'est la France. Comme cratère, c'est donc un endroit où nous nous devons d'avoir une cohérence. Nous sommes un parti de gauche. Nous sommes un mouvement, une stratégie pour prendre le pouvoir à gauche et passer partout devant le PS pour changer de système. Certains objectent que pour abattre ce système il faut le travailler de l'extérieur, qu'il faut ne jamais mettre les mains dans le cambouis institutionnel actuel. Pas nous. Pour qu'un parti puisse passer pour crédible auprès des électeurs, il lui faut deux choses : un programme solide (nous l'avons) et une prise visible sur l'amélioration du quotidien des administrés. Bien sûr, il serait plus simple et plus rapide d'avoir des élections législatives anticipées où le Front de Gauche ferait un raz de marée, balayant de fait les partis type PS, FN ou UMP. Or, ce n'est pas le cas. La politique est un temps long, trop long peut-être, en tout cas pas aussi rapide que nous le voudrions. Il faut donc être ancré dans le réel : les élections municipales sont une étape dans la conquête progressive du pouvoir. Elles permettent d'avoir des élus qui, en toute autonomie et en cohérence avec la ligne anti-austéritaire, seront des barrages et des pôles de résistance aux régressions imposées par le PS et l'UMP. Et s'ils sont minoritaires au sein des conseils municipaux me direz-vous ? Je répondrais qu'être pressé n'arrange rien. Ces élus incarneront donc l'opposition de gauche dans les institutions. En aucun cas cela ne peut-être vu comme de la traîtrise. Peut-on accuser les républicains élus dans les assemblées monarchistes de 1791 ou de 1870 de traîtrise ? Peut-on accuser Jean-Luc Mélenchon de traîtrise lui qui, défenseur de la 6ème République, fût ministre sous la Vème ? Avoir des élus notamment à Paris c'est aussi, soyons honnêtes, un avantage financier : combien de départements n'ont pas sur leur territoire de local du PG ? C'est pourtant un outil central dans le développement territorial du Parti, et donc du Front de Gauche, à l'échelle nationale. Beaucoup plus d'élus dans deux mois, c'est l'assurance d'un développement accru.

Comment les avoir ces élus, et surtout, pourquoi faire une fois dans les instances ? Par des fusions techniques. Démocratiques disent d'autres. Bien entendu, on ne peut pas fusionner « sans condition » ou « sans préalable ». Sinon, autant fusionner avec l'UMP ! La fusion ne peut se faire que sur des bases programmatiques. Or, un Front de Gauche élevé au 1er tour forcera le PS à changer son programme, et à intégrer bien plus de personnes du Front de Gauche sur une liste de second tour contre la droite. Ainsi, les citoyens ayant voté pour le Front de Gauche au 1er tour seront représentés dans leur commune. Leur voix sera entendue, et ils n'auront pas été « floués ». L'expression est souvent employée, mais il faudra sortir les calculettes au soir du 1er tour. Comme le disait fin octobre Eric Coquerel, imposer des candidats contre la droite sur une fusion permet un coup de force : instiller de la proportionnelle dans une élection non-démocratique. Certains diront peut-être que la position exprimée ici est scandaleuse et encline à la traîtrise ? Je leur réponds que c'est la position votée par le Congrès du PG à Bordeaux en 2013 à une écrasante majorité des congredélégués, et qu'elle reprend les dernières déclarations de notre Bureau National. Disposer d'élus en nombre conséquent est également un avantage indéniable : l'accès à des dossiers importants (des élus FDG seraient importants pour avoir accès à certains contrats publics-privés, notamment sur l'eau), permettant de donner en amont le signal d'alarme si une politique socialement ou écologiquement dangereuse est engagée par une ville ou une communauté. On rêverait d'avoir plus souvent accès à certains dossiers avant qu'il ne soit trop tard ! Disposer d'élus, c'est également acquérir collectivement des compétences pour ensuite gérer une ville, un département, un pays. Inexistants sont les exemples de révolutions citoyennes abouties sans appui sur les élus locaux des pays concernés !

Je vais conclure mon propos. Je sais bien que pour certains qui liront cet article, le PS n'est pas un parti de gauche. Que tous ses militants sont des proto-sarkozystes en puissance. Non, il y a des gens sincèrement honnêtes au PS. Quand à son positionnement sur l'échiquier politique, je reprendrais l'avis de 90% de la population française : c'est un parti de gauche. Un parti de gauche qui mène une politique économique de droite et antirépublicaine. Est-ce pour autant que nous devrions attendre les lendemains qui chantent pour mettre en place de grands chantiers de transformation sociale ? Non, c'est dès aujourd'hui qu'il faut le faire. Danielle Simonnet l'a bien compris pour Paris, et saurait défendre cette position bien mieux qui ne nous saurions le faire. L’avènement de la 6ème République implique une construction parfois lente mais nécessaire. C’est l’analyse matérialiste que nous en faisons.

Alexandre Emorine

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Chouard (Soral) et la stochocratie : des fausses bonnes idées ! https://plaidoyer-republicain.fr/chouard-soral-la-stochocratie-des-fausses-bonnes-idees/ https://plaidoyer-republicain.fr/chouard-soral-la-stochocratie-des-fausses-bonnes-idees/#comments Wed, 08 Jan 2014 10:46:12 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=232 ...lire la suite ]]> chouard-video-succesNous n’allons pas changer une ligne de l’article initial publié le 8 janvier 2014, mais il s’agira de le mettre à jour à l’aune des déclarations du chantre du tirage au sort. Nous parlerons donc d’Étienne Chouard. Regardons tout d’abord le lexique qu’utilise le « gentil virus ». Il parle de la République comme étant « cette ploutocratie gérée par quelques fripouilles ». Il est intéressant qu’il ne parle pas d’oligarchie mais de ploutocratie, terme souvent employés par les nazis et les fascistes. Bien que Georges Sand l’ait utilisé, au XIXème siècle, depuis, le mot a pris une toute autre connotation. Notons aussi que c’est un mot qui revient régulièrement dans la bouche d’Alain Soral. Portons à la connaissance de tous, la façon dont Étienne Chouard parle du leader d’Egalité et Réconciliation : « Dans la bagarre, je vais peut-être avoir besoin de gens comme Alain Soral, qui ne se laisse pas faire ». Sans vouloir faire de polémique, il y a bien ici l’établissement avoué de potentielles convergences de luttes avec le fascisant Soral. Même s’il tente de prendre ses distances avec certaines déclarations d’Alain Soral, il tente de l’excuser en déclarant ceci : « Je pense que ses paroles racistes, voire antisémites, dépassent sa pensée ». Il est donc bien conscient de la nature des propos de Soral, mais puisqu’il le qualifie « d’homme qui réfléchit beaucoup », il ne devrait pas y avoir de place à l’excuse lorsque l’on considère un individu comme étant un penseur, maître de ses propos. Toutes les déclarations ont été tirées de Nouvel Observateur du 4 au 10 décembre 2014, numéro 2613, page 48 à 51. Il est d'ailleurs franchement étonnant de voir graviter autour du Mouvement 6ème République de plus en plus de partisans d'Etienne CHouard à l'aune de la proximité amicale de ce dernier avec l'autoproclamé "National-Socaliste" Soral.

Nous voici arrivés en 2014. Le moins que l’on puisse, c’est qu’en France et en Europe, nous constatons une certaine méfiance, voire une défiance, vis-à-vis de l’action politique. Nous pourrions prendre l’exemple de la cote de confiance de l’exécutif en France qui frise le 0 absolu. Les citoyens expriment un mécontentement et je vois fleurir, ici ou là, un corpus d’idées visant à nous sortir de cette ornière. C’est notamment le cas du mode de désignation des élus par tirage au sort, ou stochocratie. C’est un concept ancien que l’on retrouve dans la Grèce antique, et chez les doges vénitiens. Pour autant, l’expression à proprement parler a été définie par le philosophe Roger de Sizif en 1998 dans « La Stochocratie ». Il est par ailleurs intéressant de regarder qui défend ces propositions à l’heure actuelle. Comme Étienne Chouard, personnalité qui a milité en 2005 contre le traité de Lisbonne, et qui erre à l’extrême-droite en ramassant autour de lui des personnes issues de traditions politiques bien différentes.

Vive le « tous pourris » !

Ne nous voilons pas la face, cette vision est pour le moment relativement minoritaire. Mais on sent une percée dans les milieux militants, préfigurant une popularisation dans l’opinion publique. L’argument du tirage au sort prend tout son sens. Au moins, on est sur que les personnes tirées au sort seront plus représentatives du peuple que l’oligarchie actuelle. L’argument peut faire mouche chez des citoyens qui ne prennent pas forcément le temps de peser les conséquences de tels agissements. Sans le dire c’est en quelque sorte un retour du superstitieux dans l’espace politique, car le hasard « pourrait être » le fait de quelque chose de supérieur qui prendrait la décision. Citoyens, lecteurs du Plaidoyer Républicain, vous voyez (sans même que je ne commence à démonter ce genre d’arguments) poindre le poison de l’anti-républicanisme.

Le tirage au sort : un poison de la République.

Si je peux comprendre l’exaspération des citoyens face à la mise en œuvre de la politique actuelle, je ne veux pas pour autant tomber dans des solutions qui mettront fin au système républicain ! Nos aïeux se sont battus contre l’injustice de la royauté, pouvoir sensé être l’expression de la volonté de Dieu. Nous n’allons donc pas nous en remettre au tirage au sort, somme toute, aussi illégitime que la royauté. Le tirage au sort serait au mieux un immobilisme mortifère. En effet, sur quelles bases et projets politiques seraient désignés les futurs dirigeants ? Bien évidemment, aucun ! Dans cette configuration, il n'y a plus intérêt au débat public et citoyen. Ce mode de désignation exclut de facto l'implication populaire. C’est la fin de la politique comme seule manière d’avoir une prise sur le réel. Il faut toujours avoir à l’esprit que le vote est « par le Peuple et pour le Peuple ». Dans cette configuration, on exclut d’emblée le Peuple de la décision. Mauvaise pioche. Et d’autre part, si la politique menée est catastrophique, quelle légitimité a le Peuple pour contester la ligne d’un gouvernement non-élu ? Aucune. Circulez, il n’y a rien à voir ! Nous voulons l’effet exactement inverse : l’irruption du Peuple dans la prise de décision. Ce sont aussi et surtout ça, les valeurs républicaines que nous voulons mettre en avant dans la perspective d''une sixième République sociale.

Il devient primordial de comprendre que lorsque l’on est laïque et donc républicain, la stochocratie est un poison mortel. Le seul mode de décision qui vaille doit être basé sur la raison, et par conséquent le choix, et donc in fine  : le vote !

Une assemblée représentative !

J’entends déjà les critiques qui vont pleuvoir. Comment peut-on parler de République et de démocratie quand 70% de l’assemblée est représentée par deux Partis politiques qui ne représentent qu’à peine 40% des voix exprimées ? Comment justifier qu’un Parti comme EELV ayant fait 2% aux présidentielles ait un groupe parlementaire aussi important ? J’entends aussi ceux qui, à droite, disent que le FN fait 18% des voix et n’a que deux députés. On ne va pas se cacher que le FN prospère là-dessus car ce système l’arrange, il peut hurler sans jamais avoir la moindre responsabilité à assumer…

Le Plaidoyer Républicain vous soumet donc une proposition : une législative à la proportionnelle. En effet, il serait intéressant d’avoir ce mode de désignation pour l’assemblée. Un scrutin unique de liste avec 577 noms et à un tour à l’avantage de faire sauter le verrou de l’assemblée. Déjà, elle serait représentative, et en plus, cela permettrait au peuple de réinvestir ces élections qui sont boudées, car étant assimilées à une chambre d’enregistrement des propositions gouvernementales. En quelque sorte, nous n’aurions plus de députés qui ne servent à rien, sinon à dégoûter encore un peu plus les gens de la politique.

La solution sera républicaine ou ne sera pas. Le tirage au sort étant par essence anti-laïque et donc anti-républicain, il n’y aura point de salut à attendre de ce genre de pseudo-solutions permettant la mise en place d’une véritable République Sociale accomplie.

Arnaud Guvenatam

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Municipales : des élections primordiales ! https://plaidoyer-republicain.fr/municipales-des-elections-primordiales/ https://plaidoyer-republicain.fr/municipales-des-elections-primordiales/#respond Mon, 06 Jan 2014 13:08:20 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=213 ...lire la suite ]]> elections-municipales2014Selon le sondage IFOP/JDD 35% des français sont tentés par l’abstention pour les prochaines élections municipales . Ces élections d’habitude prisées risquent pourtant d’égaler le précédent record d’abstention datant de 2008. En France, le taux d’abstention est calculé d’après le nombre d’inscrits sur les listes électorales et le nombre de votants. Les personnes non-inscrites sur les listes électorales ne sont pas comptabilisées (environ à 10 à 13 %  des citoyens selon l’IFOP). Ainsi, potentiellement 45 % des citoyens ne se déplaceront  pas en mars prochain. A défaut de pouvoir emmener chaque citoyen par la main au bureau de vote, il est utile de leur faire  comprendre l’importance des élus municipaux en France.

La France est un pays décentralisé à la lecture de l’article 1 de la Constitution. De ce fait, les collectivités locales, (organe décentralisé de l’État central) disposent de compétences et d’attributions propres. Chacune des 36 681 communes disposent  d’un conseil municipal élu ayant des pouvoirs et des moyens. La vie des collectivités locales est régie par l’article 72 de la Constitution. Cet article énonce un principe fondamental dans la vie de la Vème République : la libre administration des collectivités locales. De ce principe découle toute la vie de nos municipalités. Afin respecter ce principe, les communes doivent disposer d’un budget, voté par son organe délibérant. Ce budget doit être composé au minimum  de 61 % de ressources propres c'est-à-dire de fonds ne provenant pas de dotations ou autres transferts financiers de l’Etat central. L’ensemble du budget d’une commune  sert à financer le programme du Conseil municipal élu ainsi que les dépenses obligatoires prévues par la loi. Les communes à elles seules représentent 56 % des dépenses des collectivités  locales (Régions, Départements et Communes) soit la bagatelle de 115 Milliards d’euros par an. Je ne suis pas partisan de la décentralisation. En effet, je suis attaché à l’idée d’une France Républicaine une et indivisible. Cependant, en 2014 les élections se dérouleront sous la Vème République, il conviendra donc de voter et de gouverner selon les règles mises en place. Depuis, l’acte 1 de la décentralisation mis en place par Mitterrand, les communes disposent d’importantes attributions effectives. Elles disposent en effet, d’une clause de compétence générale.Cette clause permet aux communes d’exercer toutes les compétences

«qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon» article 72 de la Constitution.

Ainsi, lorsque vous votez aux élections municipales, vous élisez des représentants disposant de véritables pouvoirs et des financements nécessaires à la mise en place de projets locaux ambitieux. Ces élections sont donc politiques. Il n’est pas question d’une cour questionnant ses sujets, mais de citoyens proposant un projet politique à d’autres citoyens. Il sera donc primordial de réclamer ou de proposer les services nécessaires au bien commun dans notre République. Bien entendu les besoins ne sont pas les mêmes d’une ville à une autre. Cependant, chaque ville dispose d’un réseau de transport, d’un réseau de distribution d’eau, de ramassages des ordures ménagères... Tout autant de services publics que les citoyens doivent se réapproprier. Ces services sont les premières nécessités de la vie de tous les jours. Chacun à besoin de ces services au quotidien. Ces outils doivent donc être gérés publiquement par les citoyens et plus par les groupes privés délégataires de services publics. La rentabilité ne doit pas interférer dans nos services publics. Il est tant de réclamer des comptes à nos représentants !

carte électoraleD’autre part, il est important de ne pas négliger l’importance républicaine d’une élection. Comme le précise votre carte d’électeur « voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ».  La Vème République n’implique les citoyens que lors des élections, il n’y a aucun mécanisme de démocratie locale non verrouillée par les élues locaux. Les élus sont complètement indépendants vis-à-vis de leurs électeurs, le maire est même indépendant vis-à-vis du conseil municipal… Cependant, chacun dispose de la possibilité de modifier la vie quotidienne de ses voisins et autres habitants de sa commune. Un virage Républicain et donc à gauche serait à la fois un véritable signal de défiance vis-à-vis du gouvernement, mais aussi une véritable remise à plat de nos vies quotidiennes. La France comptabilise à elle seule environ 40% des communes de l’Union Européenne. Nous disposons d’un instrument local permettant une politique nouvelle, constructive et ambitieuse. L’implication citoyenne doit donc être de mise en mars prochain. De plus, cette élection sera selon moi une marche vers la 6ème République. Elle permettra d’élire des Hommes et des Femmes construisant au quotidien le bien être commun fondateur de la République. Soyez fiers de vos élus locaux et ne négligez pas leur importance. Ils sont souvent les premiers défenseurs de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ; en somme de la République.

Yann Paczynski

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