EELV – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Dossier Eau : un contrat juteux pour Suez et perdant pour les usagers https://plaidoyer-republicain.fr/dossier-eau-un-contrat-juteux-pour-suez-et-perdant-pour-les-usagers/ https://plaidoyer-republicain.fr/dossier-eau-un-contrat-juteux-pour-suez-et-perdant-pour-les-usagers/#comments Fri, 06 Feb 2015 15:09:02 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=799 ...lire la suite ]]> eauLa situation de la Délégation de Service Public (DSP) de l’eau à Dijon est une question épineuse et opaque depuis trop longtemps. Cela dure depuis 1991, lorsque le maire RPR Robert Poujade a signé une DSP avec Suez-La Lyonnaise des Eaux. L’eau était gérée en régie publique mais la décision a été prise de déléguer ce service. Lors du changement de majorité en 2001 François Rebsamen, ayant pourtant fait campagne pour le maintien en régie publique, n’est pas revenu dessus. Pire, il a signé un renouvellement de contrat en 2011, le contrat ayant cours jusqu’en 2021. Voici la (longue) histoire d’une association de citoyens cherchant à exercer ses droits et à porter le débat sur la place publique.

 Puisque nous partons du principe que les citoyens doivent avoir le pouvoir dans la cité, nous cherchons à comprendre pourquoi le maintien de cette délégation a été voté. C’est dans cette optique que nous avons sollicité les pouvoirs publics pour obtenir les documents nécessaires à l’analyse de la situation technique et financière de cette délégation. À savoir que n’importe quel citoyen doit pouvoir avoir accès à ses documents administratifs, puisqu’ils sont publics. A Dijon, dans la ville de François Rebsamen, il est impossible de faire valoir ses droits de citoyens sur ces questions épineuses. Lors de la première prise de contact téléphonique, le responsable du Grand Dijon nous a dit textuellement qu’il y « a un certain nombre de documents que nous ne souhaitons pas porter à la connaissance du public ». Face au refus catégorique de la municipalité de nous fournir les documents, nous avons été obligés de passer par la Commission d’Accessibilité aux Documents Administratifs (CADA). Sa décision a été on peut plus claire. Les documents doivent être rendus publics. C’est par ce biais-là que nous avons pu mettre la main sur ces documents apparemment sensibles. Après analyse des documents, nous comprenons maintenant pourquoi la municipalité entoure le contrat de DSP d’un si grand secret. Ce contrat est tout simplement un immense scandale et nous vous publierons dans cette enquête les documents et les analyses permettant de défendre ce constat.

 L’analyse financière

 Commençons par dire que le prix du mètre cube d’eau à Dijon est de 4.15 euros. À titre de comparaison, il est de 3.60 à Beaune (21), 2.88 à Grenoble (38), et 1.79 à Mâcon (71). Comment une variation de prix aussi forte peut-elle être observée ? La réponse est en partie dans ce que Suez appelle le « Compte Annuel de Résultat d’Exploitation » (le CARE).

La méthode qui sera la nôtre sera d’examiner entre 2008 et 2012 les sommes facturées qui auraient pu être évitées dans le cadre d’une régie publique. Pour l’année 2012, nous avons été choqués tout d’abord du résultat après impôts affiché : 2 782 997 euros, en augmentation de 15.2% par rapport à l’année précédente ! Bien évidemment, dans le cadre d’une régie publique, lorsque des bénéfices sont affichés, ils sont directement réaffectés au budget de l’année suivante. Ici, cela va directement dans la poche de la multinationale. Autre poste de dépenses : les droits de continuité de service. Ils sont facturés en 2012 à hauteur de 1 461 506 euros. Ces droits de continuité de service doivent être vus comme une sorte d’assurance en cas de gros dégâts sur le réseau. La somme facturée est une somme provisionnelle. Dans le cadre d’une régie publique, cette somme, si elle n’est pas dépensée est directement réinvestie dans le budget l’année suivante. Dans le cas de Suez, nous sommes tenus de les croire sur parole. Or au fil des analyses année par année, jamais nous ne voyons ces sommes réapparaitre dans le budget de l’année suivante. Des experts nous ont confirmés que ces sommes allaient très probablement dans la poche des actionnaires. Passons maintenant au troisième poste de dépenses inutiles dans le cadre d’une régie publique : les services centraux. En 2012, ils s’élevaient à 546 446 euros. Ce ne sont ni plus, ni moins, que des droits de siège, c’est-à-dire le financement du siège parisien de Suez France.

Rien que sur ces trois postes de dépenses, nous pouvons chiffrer ce que nous fait payer Suez. Ces frais ne seraient pas présents en cas de régie publique. Ils s’élèvent pour la seule année 2012 à 4 790 949 euros, et à 6 363 190 euros si nous prenons compte du résultat avant impôt, puisqu’une régie publique ne paie pas d’impôts. En termes de proportions par rapport au total des charges facturées par Suez (17 415 282), nous arrivons respectivement à 27.51% et 36.53% de dépenses inutiles sur la facture des usagers.

 Pour l’année 2011, nous allons procéder dans la même façon. Le résultat affiché s’élève à 2 414 788 euros après impôts et 3 779 011 euros au total avant impôts (impôts que la régie ne paie pas, rappelons-le une nouvelle fois). Pour ce qui est des droits de continuité de service, ils s’élèvent à 1 434 877 euros. Les droits de siège (ou contribution aux services centraux) s’élèvent à 558 159 euros. Après impôts, c’est un total de 4 407 824 euros. En tenant compte du résultat net avant impôts c’est un total de 5 772 047 euros. Sur le total des charges facturées aux usagers (16 844 216) ce sont des proportions de 26.16% après impôts et 34.26% avec le bénéfice net.

CARE 2012 2011

 Pour l’année 2010, le résultat s’élève à 2 437 204 euros après impôts et 3 716 950 euros au total. Pour les droits de continuité de service, ils s’élèvent à 1 405 444 euros et les droits de siège pour les services centraux culminent quant à eux à 777 023 euros. Après impôts, c’est donc un total de 4 619 671 euros et avant impôts un total de 5 899 417 euros. Les charges facturées s’élèvent à 15 713 072 euros. Ce sont donc 29.40% après impôts et 37.54% de dépenses facturées inutilement.

 Pour l’année 2009, le résultat s’élève à 2 509 643 euros après impôts et 3 827 426 euros au total. Pour les droits de continuité de service, ils s’élèvent à 1 348 702 euros et les droits de siège pour les services centraux culminent quant à eux à 718 032 euros. Après impôts, c’est donc un total de 4 576 377 euros et avant impôts un total de 5 783 684 euros. Les charges facturées s’élèvent à 15 732 393 euros. Ce sont donc 29.08% après impôts et 36.76% de dépenses facturées inutilement.

CARE 2010 2009

Pour l’année 2008, le résultat s’élève à 2 325 539 euros après impôts et 3 546 650 euros au total. Pour les droits de continuité de service, ils s’élèvent à 1 368 498 euros et les droits de siège pour les services centraux culminent quant à eux à 740 562 euros. Après impôts, c’est donc un total de 4 434 599 euros et avant impôts un total de 5 655 710 euros. Les charges facturées s’élèvent à 16 054 144 euros. Ce sont donc 27.62% après impôts et 35.22% de dépenses facturées inutilement.

CARE 2008

 Lorsque l’on fait le total pour les années 2008 à 2012, c’est une somme après impôts de 22 829 420 euros. Cette somme est de 29 474 048 euros (avant impôts) qui, si nous étions en régie publique, ne seraient pas facturés. Nous devons également rajouter à toutes ces dépenses inutiles le fait que les pertes d’eau sur le réseau sont facturées. Or, nous avons toujours été aux alentours de 20% de pertes sèches sur le réseau. Or, nous constatons que ce taux s’élève à 23% en 2014. Au-delà de tout ce qui a été montré comme étant de la dépense inutile, nous nous voyons en plus facturés les pertes d’eau. Pour résumer, lorsqu’un litre d’eau arrive au robinet, vous payez 1.22 litre d’eau car les 22% perdus vous sont quand même facturés. Cela revêt du pur scandale.

La question des normes européennes.

Nous avons constatés que les travaux d’éradication des branchements plomb ont été suspendus en 2012. Il nous a été justifié que les travaux du tramway sont devenus prioritaires par rapport à l’éradication des branchements plombs. Or, « la directive européenne 98/83 du 3 novembre 1998 transposée dans le code de la santé publique, a fixé la teneur maximale en plomb dans l’eau au robinet du consommateur à 10 microgrammes par litre (µg/L) à compter du 25 décembre 2013 ». Jusque là, une teneur inférieure à 25 µg/L est tolérée. À l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes (le 6 février 2015), Dijon n’est toujours pas aux normes européennes. Cela pose un certain nombre de questions quant à la façon dont Suez se met en conformité avec la loi. Des travaux auraient du être faits depuis longtemps pour s’assurer qu’une disposition prise en 1998 soit respectée à la date du 25 décembre 2013. Ils ont eu quinze ans pour faire les travaux !

 

Le renouvellement du réseau.

Nous avons donc cherché à comprendre pourquoi Suez et Dijon ne se sont pas mis aux normes européennes. Nous nous sommes par conséquent intéressés à la vitesse du renouvellement du réseau sur les données dont nous disposons. Sachant que la durée moyenne d’un tuyau est de 80 ans, nous allons confronter ce chiffre avec le nombre d’années qu’il faudrait pour renouveler le réseau à partir des chiffres que Suez indiquent dans ses rapports annuels.

En 2009, le taux de renouvellement était de 0.24%. A ce rythme, il faudrait 420 ans pour renouveler le réseau.

renouvellement 2009

En 2010, le taux de renouvellement était de 0%,. Il n’y a donc eu aucun travail de renouvellement sur toute l’année, purement et simplement !

renouvellement 2010

En 2011, le taux de renouvellement était de 0.11%, soit un rythme de remplacement égal à 1000 ans !

renouvellement 2011

En 2012, le taux de renouvellement était de 0.11% également, soit un rythme de 1000 ans !

renouvellement 2012

Lorsque nous nous retrouvons face à ces chiffres, nous comprenons pourquoi les pertes d’eau sur le réseau augmentent. Nous voyons aussi pourquoi nous ne sommes toujours pas aux normes européennes. Suez ne fait pas de travail de renouvellement du réseau et empoche des dizaines de millions d’euros en facturation de travaux. Nous avons montré dans les rapports financiers que nous publions dans le présent dossier que des sommes colossales sont ponctionnées aux usagers seulement pour rémunérer l’entreprise. Nous sommes bien loin d’une volonté de défendre l’intérêt général des usagers. Il nous faudrait donc trouver un moyen de stopper cette gabegie qui n’a que trop duré.

L’opportunité de l’arrêt Olivet

L’arrêt Olivet est une décision législative statuant sur le fait que tous les contrats d’une durée supérieure à 20 ans et signée avant 1995 deviendront caducs au 5 février 2015. Il se trouve que le traité de concession à Dijon date de 1991 et a été signé pour une durée de 30 ans. Nous tombons donc sous le coup de l’arrêt Olivet, et le contrat dijonnais est par conséquent caduc. La prolongation de contrat consentie en 2011 par François Rebsamen ne met en aucun cas le contrat à l’abri de l’arrêt Olivet comme ce dernier l’affirmé dans la presse régionale. En effet, nous mettons à votre disposition la couverture d’un avenant de contrat datant de 2013 qui stipule que le contrat en cours est toujours celui de 1991.

avenant 2013

A la vue de tous ces éléments, les élus doivent jouer le rôle qui est le leur. Ils doivent absolument saisir le Tribunal Administratif pour faire annuler ce contrat, légal, mais inique, qui nous fait payer 4.15 euros le mètre cube, alors que nous pourrions faire baisser énormément le prix en se réappropriant un service public. Quand bien même les élus estimeraient qu’il faudrait rester dans le cadre d’une délégation de service public, il faut au moins que la renégociation se fasse sur des bases claires. En effet, il faut une réelle ouverture du marché pour permettre à la concurrence de faire baisser les prix. Et il faut que la base de négociation se fasse à partir du prix qui pourrait être celui d’une régie publique de l’eau. Il serait en effet logique qu’on cesse de pressurer les usagers. Cette situation n’a que trop duré, l’eau est un bien commun et chacun a le droit inaliénable d’y avoir accès. N’oublions pas que 3 jours sans eau et c’est la mort assurée.

 

Le Plaidoyer Républicain

]]>
https://plaidoyer-republicain.fr/dossier-eau-un-contrat-juteux-pour-suez-et-perdant-pour-les-usagers/feed/ 2 799
Lettre ouverte au camarade Filoche https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/ https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/#respond Mon, 12 May 2014 11:07:31 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=545 ...lire la suite ]]> gerard-filocheCamarade, nous nous permettons de t’adresser ce texte, suite à ton passage ce 10 mai à « On n’est pas couché ». Posons les choses clairement, nous avons du mal à voir programmatiquement ce qui nous sépare de toi. Très clairement est dessinée une vision de la société qui a toujours été défendue dans le socialisme historique. Ce n’est pas du Cahuzac ! La lutte des classes et le rapport de force entre salariat et patronat sont deux éléments structurants ta pensée. Naturellement découle l’idée de partager le temps de travail et la richesse. Le constat sur la véritable richesse de la France est partagé entre une aile gauche du PS, une partie d’EELV et le Front de Gauche. Mais diable ! Qu’attendons-nous pour faire émerger cette force de transformation sociale ? Avons-nous le luxe d’attendre, de se regarder en chien de faïence comme nous le faisons depuis plusieurs années ?

La frustration, le dépit et le découragement ne sont jamais loin lorsque l’on milite au quotidien amnistie_1pour un changement de société. La bataille culturelle est rude. Tu as la conviction que le changement arrivera mais nous avons l’impression que tu restes dans l’expectative du déclenchement de la situation. En voyant ton passage télévisuel, on est amené à se demander si François Hollande et son gouvernement ne sont pas, tout simplement, la principale chose à laquelle tu t’opposes. Tout y passe : la réforme territoriale, l’organisation de la 5ème République, le partage des richesses, la captation de la richesse par l’oligarchie contre le Peuple, la lutte intransigeante contre la fraude fiscale, l’ANI, le pacte de responsabilité et la nomination du « minoritaire Valls », entre autres. Pour sûr, tu es féroce contre toutes ces mesures du gouvernement que tu juges « illégitimes ».

En réalité, ce passage télé est un inventaire qui, comme nous le pensons, t’amènera à la conclusion que d’autres ont tiré : le PS est en voie de disparition. Dans les faits, « 40% du Bureau National du PS » est sur ta ligne, mais qui a été choisi pour être premier secrétaire ? Jean-Christophe Cambadélis. C’est bien la preuve que même 40% du BN ne suffit pas à peser sur la ligne du Parti Socialiste. Il est PASOKisé. Sinon, comment peut-il être défendre le soutien européen à Martin Schulz, allié avec Merkel, pour lutter contre l’austérité en Europe. On se pince ! Le Parti Socialiste doit encore son existence à son réseau d’élus extrêmement puissant. Seulement, les défaites s’accumulant amènent le PS à reconsidérer son hégémonie à gauche. A tel point que dans quelques temps, la logique comptable imposera la recherche de nouvelles alliances. Il est à craindre que cela ne sera pas sur les bases de ta ligne. La nomination de Valls est là pour solder définitivement l’idée même qu’une recomposition sur des bases de gauche soit possible. La présence de François Rebsamen, grand défenseur de l’alliance au centre, chargé du travail et du dialogue social, est significative également de la direction que prendront les futures alliances partisanes. C’est d’ailleurs le sens du vote du pacte de responsabilité de 50 milliards d’euros. Hollande méprise au plus haut point les parlementaires de la majorité car il considère qu’il ne risque rien, puisque les députés PS réfractaires « ne lâcheront jamais leurs indemnités ». Cela ayant été dit avant le vote, il est incompréhensible que seulement 41 députés se soient (seulement) abstenus. Le gouvernement dit en substance aux parlementaires socialistes « vous êtes godillots et vous allez tout voter le doigt sur la couture du pantalon » et plus de 200 l’ont fait sans rechigner !

Tu argues du fait que la prochaine fois, ils seront plus de 80. Mais pendant ce temps-là, la désespérance progresse et nous devons faire le constat amer que l’UMP et le FN tireront les marrons du feu. Nous avons une responsabilité collective historique. Sinon, nous serons tous balayés par les évènements. Nous avons constaté que Liem Hoang-Ngoc (récemment à l’initiative du « Club des Socialistes Affligés ») était présent le 12 avril et le 1er mai aux côtés des syndicalistes, des salariés, des ouvriers et du Front de Gauche. Nous avons également vu que le député Christian Assaf mettait en discussion l’idée du développement d’un programme. Nous t’avons entendu dire qu’il fallait que la rue s’implique pour imposer un changement de politique, mais à notre connaissance, nous ne t’avons pas vu dans ces moments, politiques, de convergences de lutte.

unitayNous espérons que la claque que la gauche prendra aux européennes permettra de se réunir autour d’un programme ambitieux de partage de la richesse, de la relance économique et de la mise à bas de la politique d’austérité qui fait que nous avons 6 millions de chômeurs. Le printemps sera l’occasion de manifester et de montrer quel sera le projet de société que nous voulons défendre. J’espère que nous te verrons tenir la banderole main dans la main avec Pierre Laurent, Emmanuelle Cosse, Jean-Luc Mélenchon et d’autres le 15 mai prochain. Nous étions unis en 2005 lors du référendum sur le TCE. La gauche sociale et politique était unie pour défendre la retraite à 60 ans en 2010. A quand une tribune commune dans un grand journal ou sur des plateaux de télévision pour dire que nous allons construire ensemble une alternative politique, et pas une alternance ? A quand un meeting commun pour acter que désormais, et de façon implacable, les républicains de gauche seront ensemble et debout et qu’avec nous, le libéralisme, la mise à sac de la République, le chômage et le désespoir : c’est terminé ?

La rédaction du Plaidoyer Républicain

Alexandre Emorine

Arnaud Guvenatam

Yann Paczynski

]]>
https://plaidoyer-republicain.fr/lettre-ouverte-au-camarade-filoche/feed/ 0 545
12 avril : unité contre l’austérité ! https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/ https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/#respond Sun, 13 Apr 2014 16:32:11 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=490 ...lire la suite ]]> Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"
Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"

Pour la gauche, la coupe est pleine et elle a débordé hier dans les rues de Paris. La campagne européenne du Front de Gauche commence sous les meilleurs hospices. La mobilisation a été très forte sous un temps magnifique nous permettant de dire haut et fort « Hollande, ça suffit ! ». Cette marche contre l’austérité a été, de notre mémoire de jeunes militants, un des meilleurs souvenirs de manifestations, avec celui de la Bastille de 2012. Après des municipales compliquées, quelle joie et quel bonheur de se retrouver tous ensemble avec les camarades, unis pour un objectif commun ! Les cœurs étaient vaillants, ardents comme la braise et un seul regard suffisait pour comprendre la détermination des militants, des syndicalistes, des associatifs, citoyens et sans-papiers. Jean Ferrat écrivait « Au printemps de quoi rêvais-tu ? ». Modestement, de journées comme celle-ci !

Dans cette manifestation du 12 avril, une autre caractéristique centrale est à prendre en considération, elle est la plus grande réussite de cette journée : l'unité. Que ce soit le PCF, le PG, Ensemble ou la GU, tout le monde a répondu présent ! Le NPA a également été de la fête et son cortège important à montré l’intérêt que l’organisation a porté à la manifestation et à ses mots d'ordre. Dans le cortège de tête, nous avons donc pu voir, sans bouder notre plaisir, Pierre Laurent, Marie-Georges Buffet, Patrick le Hyaric, Olivier Besancenot, Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon et Myriam Martin main dans la main. Mais cela ne s’arrête pas là, nous avons pu constater également la présence d’élus de la gauche d’EELV et, cerise surEELV le gâteau, il y eut la présence remarquée de l’eurodéputé PS et économiste Liêm Hoang-Ngoc. On peut dire que ça commence à ressembler à une majorité alternative à gauche non ? Cette manifestation d’unité devait permettre de redonner l’espoir au peuple, lui montrer qu'il est possible de mener une autre politique que celle qui nous mène dans le mur (et que chacun constate tous les jours). Ce sont de grandes démonstrations de force comme celle de samedi qui vont le convaincre.

UnitéConcernant l'affluence, ce fut une véritable marée humaine déferlant sur Paris. Les organisateurs ont parlé d'au moins 100 000 personnes, quand la préfecture, comme à son habitude, minore gravement le chiffre, le faisant chuter à 25 000. Nous ne sommes pas parisiens ni architectes, mais une simple élévation sur un point culminant suffisait à voir cette foule, ce peuple de gauche qui s'étendait sur des kilomètres.
Ce dimanche, nous n'étions pas là pour « prendre le soleil » ou simplement nous dégourdir les jambes. L'objectif était de faire de ce rassemblement un grand moment d'éducation populaire,en montrant que nous savons mettre en œuvre de véritables politiques sociales. Que nous sommes en mesure d’affronter frontalement le monde de la finance. C’est pour cela que nous disons, le libéralisme, ça suffit, quelque soit son visage !

Bien évidemment, les médias et les politiques libéraux refusent de dire que cette marche a été inédite. Inédite par ses slogans et par les forces qu'elle a regroupée.

Cependant cette marche n'est qu'un début. En effet l'actualité et les politiques libérales nous ordonnent de poursuivre et même d'améliorer cet élan unitaire et contestataire !

Les immenses cortèges de syndicalistes, travailleurs et associatifs présents hier illustrent qu’une convergence unitaire et une convergence des luttes sont en voie de cristallisation. C’est de très bon augure avant les échéances électorales où nous allons « régler nos comptes ». Depuis deux ans, la gauche a été anesthésiée par la trahison de François Hollande. « Personne » ne s’attendait à ce que les coups les plus rudes viennent du camp de la soi-disant gauche au pouvoir. Le gouvernement nous disait que « ce ne serait pas en un an [que nous serons] en mesure de tout changer. Il faut nous laisser du temps ». Le temps est écoulé, maintenant, stoppez votre politique. C'est ce message qui a été envoyé hier. La déception et la trahison sont telles que plus personne ne peut être dupe de la réalité politique du gouvernement. Et dire qu'ils vont continuer sur la même lancée !

Etudiants en lutteNous devons ouvrir des brèches partout. Par exemple, les étudiants et les familles doivent s’organiser et rejoindre l’élan qui a été lancé hier. Ils auront la nécessité de s’organiser rapidement, puisque la cour des comptes préconise que les APL ne soient plus versées aux étudiants non-boursiers. Le signal d’alarme doit être lancé. Le gouvernement se fixe dogmatiquement de faire des économies et ce sont les familles entières qui seront touchées par ces futures mesures. Nous nous opposons à ce gouvernement et à sa politique ! Quand Manuel Valls veut calquer le modèle républicain sur l’organisation du territoire à l’allemande, bien sur que nous serons là pour dire que la République est une et indivisible. Nous serons là également pour faire la démonstration qu’on ne nous impose rien et que la République n’est pas un régime neutre, mais qu’elle porte en son cœur des valeurs d’humanisme, d’égalité, de liberté, de fraternité et de laïcité. Le morcellement de la République et la mise en concurrence des territoires a assez duré, et les élections européennes seront l'une des occasions de le dire ! Quand le gouvernement Service Public Hospitalierveut faire des coupes sèches de 50 milliards d’euros et que les citoyens le paieront de leur poche, nous serons là pour dire que c’est un scandale. Nous avons besoin de services publics pour notre vie de tous les jours. Or, on nous en prive alors que le pays n’a jamais été aussi riche de son histoire et les richesses aussi mal réparties ! Nous savons comment mettre le curseur du partage en faveur du peuple et ce sera notre devoir une fois au pouvoir. Enfin, lorsque Ségolène Royal dit qu’il faut «prendre le temps de l’écoute et l’expertise du sujet» en évoquant le gaz de schiste, traduisant ici aussi une volonté de recul du gouvernement, elle trouvera elle aussi, en face d'elle le peuple de gauche pour réclamer une véritable planification écologique.

Il nous reste peu de temps jusqu'aux élections européennes. Tout juste 5 semaines pour profiter de l'élan impulsé par cette manifestation pour convaincre autour de nous, dans nos circonscriptions, que la majorité alternative peut devenir une réalité dans le pays. Après le 12 avril, le 25 mai doit être le deuxième signal : l'austérité imposée par l'Europe, Hollande et Valls, ça suffit, la gauche est en mouvement et elle compte bien prendre le pouvoir !

Alexandre Emorine et Arnaud Guvenatam

]]>
https://plaidoyer-republicain.fr/12-avril-unite-contre-lausterite/feed/ 0 490
Européennes : boulevard ou chemin de croix ? https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-boulevard-ou-chemin-de-croix/ https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-boulevard-ou-chemin-de-croix/#respond Tue, 08 Apr 2014 08:39:26 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=461 ...lire la suite ]]> THE BIG BANG THEORYBien, récapitulons. Les élections municipales ont été quelques peu étonnantes. Même s’il est vrai qu’un pouvoir en place est souvent sanctionné à mi-mandat, il faut avouer que la gifle est sévère. Le Parti Socialiste a subi une défaite immense : 115 villes de plus de 9000 habitants ont été perdues. La Gauche Radicale s’en est à peu près tirée mais des pertes importantes sont à noter. Dans la ceinture rouge, la volonté du Parti Socialiste de se tailler la part du gâteau sur le dos du Front de Gauche a été destructrice. Malgré tout, Claude Bartolone n’est pas arrivé à son objectif de mettre à genoux les communistes comme il aurait tant espéré le réaliser. L’UMP a gagné beaucoup de villes, et le FN arrive à presque 1500 élus municipaux en glanant 11 villes. Jusque là, il ne s’agit que d’une présentation factuelle et peu développée du résultat des élections municipales. A ce stade, et au regard de ce que le gouvernement a fait depuis 22 mois, il n’est pas illogique de penser à un vote sanction.

Mais il faut se poser la question de qui sanctionne le gouvernement. Clairement, la droite et l’extrême-droite. Bien que l’abstention ait été forte pour ce scrutin (un record pour des municipales), la droite et l’extrême-droite ont su suffisamment mobiliser pour réaliser des scores importants. Mais il y a également eu un vote sanction de la part du Peuple de Gauche. Sous une forme essentielle : l’abstention. Si le Front de Gauche ou EELV avaient été le lieu d’accueil de la déception de gauche, le nombre de villes gagnées et le pourcentage net en voix n’auraient pas été aussi faibles. Quoi qu’il en soit, tout le monde comprend qu’à gauche, on n’a pas trop la pêche. Ce signal envoyé au gouvernement devait amener une réponse forte et rapide. Elle a eu lieu.

Ce 31 mars, François Hollande a parlé à la Nation. 8 longues et interminables minutes de palabres. Ce n’était qu’une confirmation de la politique à venir jusqu’en 2017. Pacte de responsabilité et cadeaux au patronat d’une part, avec les coupes budgétaires qui y seront associées (50 milliards d’euros). D’autre part, un pacte de solidarité, où la mesure la plus forte sera… Ah oui, il ne l’a pas dit. Au menu également, la réorganisation du pays. Ne soyez pas naïfs, sans langue de bois, cela veut dire : « Nous allons poursuivre l’acte III de la décentralisation ». Peu à peu, on sent poindre son tropisme fédéraliste. C’est une violente attaque contre l’unité de la République puisque la seule façon de fédéraliser le pays sera de mettre les territoires en concurrence à l’aide de pôles de compétitivité. Liberté, Égalité, Fraternité, pour la devise républicaine, on repassera. Et puis, il y a l’autre effet Kiss Cool. Quelle équipe pour mettre cette politique en place ?

Clairement, la politique qui va se poursuivre va s’ancrer dans les solutions néo-libérales. L’exécutant était donc tout trouvé. Manuel Valls comme premier ministre ne doit surprendre que les plus naïfs d’entre nous. C’est un formidable pont qui est bâti pour faire le lien entre les « socialistes » et les centristes. D’un point de vue idéologique, le Président de la République a choisi. Le socialisme au PS c’est terminé. S’il veut garder le pouvoir, il ne peut plus le faire sur des thèmes de gauche. Le Peuple de Gauche ne pourra plus le suivre dans ses aventures libérales et François Hollande le sait. Son analyse est relativement fine puisqu’il se dit la chose suivante, enfin nous l’imaginons. « Ouvrons des alliances au centre pour isoler ce qui reste de la droite républicaine. L’étau se resserre sur ce petit noyau à droite. Le FN, quant à lui, est en train de prendre le leadership à droite. Cela sera une formidable occasion en 2017 de se retrouver au second tour, soit contre une UMP totalement isolée dans le champ politique, soit un FN suffisamment puissant (mais pas trop) m’assurant ainsi la victoire au second tour ».

fusibleLa nomination de Manuel Valls est caractéristique de l’utilité qui est faite de sa fonction sous la Vème République : un fusible. Il apparaît clairement que Mr. Valls aura les pires difficultés à tenir la barre à la sortie de l’élection européenne si elle est dévastatrice pour le PS. Il n’y a que peu d’illusions à se faire à la sortie de cette élection. Maintenant, quelles sont les forces en présence ?

Le Front National arrivera sans surprise en tête des européennes. Nous le regrettons mais il faut regarder les choses en face. Pour l’UMP, elle a des raisons d’espérer. Ce n’est pas parce que le Président de la République a nommé un homme de droite comme Premier Ministre que les électeurs de l’UMP voteront PS. Comme souvent, mieux vaut l’original à la copie. Maintenant quel sera le rapport de force à l’issue de ces élections à Gauche ? Cyniquement, cela jouera avec les scores comparés du PS, d’EELV et du Front de Gauche. Le PS sera sans surprise sanctionné. Peut-être atteindra-t-il les 16% comme en 2009, score que l’on peut attribuer au véritable électorat fidèle au PS. Cela illustre une chose : le PS n’est plus majoritaire à Gauche. Pour autant, cela se traduirait-t-il par une réalité politique ? Rien n’est moins sur. EELV a récemment quitté ce radeau de la méduse gouvernemental. Il pourrait bien y avoir des signes d’adhésion à cette stratégie. De plus, il ne faut pas oublier qu’EELV a fait quasiment jeu égal avec le PS aux européennes de 2009.

jackieQuand au Front de Gauche… Je crois qu’il faut avoir un propos de vérité. Les élections municipales ont donné une image désastreuse de l’alliance de la Gauche Radicale. Nous sommes le 7 avril, et personne ne connaît encore la constitution des listes. La campagne n’est pas lancée à 7 semaines du premier tour. Ces derniers jours ont été encore le moment de tensions extrêmes entre le Parti de Gauche et le Parti Communiste Français. Le Front de Gauche sort ses muscles mais finalement, il n’est pas improbable qu’il arrive derrière EELV. Les divisions, les partages de postes et les tensions qui en découlent ne sont pas à hauteur des enjeux que l’on était sensé se fixer. Dans ces conditions, il est illusoire de penser que nous arrivions en tête de la Gauche. Les dirigeants du Parti de Gauche ont l’air d’en avoir conscience et cherchent donc d’autres moyens pour arriver en tête de la Gauche. L’exemple grenoblois est symptomatique de cette nouvelle recherche. La liste conduite par Eric Piolle (EELV) et soutenue par le Parti de Gauche a mis une grosse déculottée à Jérôme Safar (PS). Certes, l’exemple est frappant, mais il est curieux de penser que ce seul exemple soit suffisamment fort pour ouvrir des alliances à tout va avec les Verts. Penser que le Front de Gauche, ou même le Parti de Gauche seul, soit en mesure de s’allier avec les Verts est une illusion. Premièrement car cela serait perçu comme de l’opportunisme et de l’électoralisme pur sucre. Ce serait le meilleur moyen de brouiller le message sur la façon nouvelle dont nous voulons gouverner. Et secondement, programmatiquement, les choses se gâtent encore plus. Les Verts ont voté pour les traités européens, ils sont dans des autres groupes européens que les nôtres, ils sont régionalistes, et surtout, ils ne veulent pas entendre parler de nous. Nous sommes considérés comme des gauchistes et notre programme reprendrait les vieilles lunes productivistes de l’ancien temps…

branléeC’est un signal d’alarme qu’il faut tirer ! Le Front de Gauche est très mal parti pour les européennes. Manque de crédibilité, alliances municipales au petit bonheur la chance, propos contradictoires entre les responsables nationaux du Front de Gauche. Ce qui devait être notre boulevard électoral prend des airs de chemin de croix à 7 semaines du scrutin. Nous ne portons absolument pas au débat public la question de l’Euro, ni la nécessité de casser le Grand Marché Transatlantique (GMT) et encore moins les stratégies de désobéissance européenne. Pour l’heure, nous disons à qui veut l’entendre que nous sommes « l’opposition de Gauche ». C’est très bien, mais après ? Entendre dire que l’élection européenne sera le moment de châtier le gouvernement me rend triste. La leçon n’a visiblement pas été tirée des municipales. Les gens de Gauche restent à la maison pour les scrutins. Ils n’y reviendront que nous sommes en capacité de porter un projet qui soit compris par le grand nombre. Les débats sur les têtes de liste, je crois que ça en fait bouger une sans toucher l’autre aux citoyens. Et pendant ce temps-là, le FN est tranquille. Il peut continuer à s’affirmer comme étant la seule alternative au libéralisme et à cette Europe austéritaire. Alors camarades, lançons ces européennes sur quelques thèmes forts, avec pédagogie. Sinon, l’espoir de retrouver la dynamique de la présidentielle risquerait d’être vain. C’est le bon moment pour parler de souveraineté, de désobéissance, de l’Euro et surtout de la refonte de nos institutions. La 6ème République serait un formidable thème à mettre en avant pour contrer les logiques politiques et économiques de la Commission Européenne. Nous avons 2 mois pour convaincre !

Arnaud Guvenatam

]]>
https://plaidoyer-republicain.fr/europeennes-boulevard-ou-chemin-de-croix/feed/ 0 461
République ou Front Républicain? https://plaidoyer-republicain.fr/republique-ou-front-republicain/ https://plaidoyer-republicain.fr/republique-ou-front-republicain/#respond Tue, 08 Oct 2013 07:44:18 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=126 ...lire la suite ]]> Devise

Un coup de tonnerre : c'est ce que titrent depuis dimanche les journaux papiers, télévisés où numériques. En effet, lors du 1er tour de la cantonale partielle de Brignoles (Var), les électeurs ont donné 49,5% des voix au FN et au « Parti de la France » de Carl Lang, formation dissidente d'extrême-droite. La désespérance dans le pays est telle qu'à cette élection, de portée nationale, il n'y a qu'un perdant : la République. Notre drapeau est aujourd'hui en berne, pour mieux être relevé demain !

L'élimination des forces républicaines du second tour n'est pas un séisme : elle est symbolique de l'impasse dans laquelle le gouvernement actuel plonge le pays tout entier. Laisser la seule extrême-droite se parer (faussement) dans les draps de la Laïcité et de la défense de la République, lui abandonner lâchement nos symboles, notre drapeau, notre hymne révolutionnaire et notre devise, voilà les raisons profondes, enracinées, du mal qui pointe au grand jour. La responsabilité du Président de la République – par sa soumission totale à Bruxelles –, du Ministre de l'Intérieur Manuel Valls – par ses déclarations antirépublicaines – et de tous ceux qui les soutiennent est immense. Par la désespérance qu'ils répandent, par la banalisation des discours d'extrême-droite et par le mimétisme économique qu'ils entretiennent avec l'UMP, ils n'ont fait que renforcer le Front National. C'est à se demander si ce n'est pas une stratégie délibérée, cherchant à assurer une réélection automatique pour 2017. Grave erreur ! Les scores de dimanche sont là pour le montrer : personne ne gagne à faciliter le travail des antirépublicains et à les dépeindre comme la seule alternative, si ce n'est ces derniers.

Je passe très rapidement et volontairement sur la décortication des scores. Assimilée comme trop proche du gouvernement, la liste républicaine portée par le Front de Gauche est éliminée du second tour. La candidature EELV indépendante y est également pour beaucoup. Tout comme le fait d'afficher ostensiblement les « armoiries » du Parti Socialiste sur les tracts … Mais ceci est une autre affaire.

Ah si, une petite réflexion me vient en écrivant ces lignes : à lire David Assouline et d'autres responsables à gauche, le fait marquant de cette élection serait l'élimination du second tour des forces progressistes. Quelle vision court-termiste de la politique, de la République et de ses valeurs ! Imaginons une liste républicaine composée du PS, d'EELV et du Front de Gauche. Elle aurait, en effet, mécaniquement été présente au second tour. Pour autant, les problèmes serait restés les mêmes : abstention massive, désintérêt de la chose publique et du bien commun. Et l'extrême-droite n'aurait même pas reculée d'une voix, serait toujours à 49,5%, assurant presque de facto l'élection de son candidat au 2ème tour ! Mais cela paraît bien étranger à nos gouvernants, qui s'alarment « simplement » de l'élimination des forces de gauche. Leur présence face au FN n'aurait pas assuré mécaniquement la victoire, loin de là ...

Je disais plus haut qu'il n'y a qu'un seul perdant dans ce scrutin, la République. C'est un fait étayé par deux exemples : le score important des forces réactionnaires (70% des voix...) et l'abstention massive ! 70% des électeurs et électrices ne se sont pas déplacés, n'ont pas jugé utile de voter pour élire leur représentant. Le cœur du problème est là ! Ces voix manquantes, au vu des scores officiels, le sont dans le camp républicain. Nous pouvons allègrement « remercier » M. Hollande, Ayrault ou Valls : c'est grâce à eux que nous en arrivons là. Et il sera malheureusement très compliqué de faire machine arrière, d'inverser la tendance, en tout cas pas avant de longs et fastidieux mois.

Quant à ce fameux second tour à venir. Presque toutes les forces de gauche, comme de droite, appellent à la création à cette occasion d'un grand front républicain. C'est, ici aussi, une erreur. Lorsque j'entends ce terme, en 2013, je sors ma guillotine. Que signifie-t-il vraiment ? Tout comme le mot « totalitarisme », c'est un vocable totalement vide de sens. Il eut un sens il y a 10 ans, lorsque la droite restait sur des positions à tendance républicaine. Aujourd'hui, il n'en a plus.

L'UMP a couru après le Front National dans une stratégie délibérée de siphonnage de voix. Faisant sauter la digue salvatrice qui empêchait toute pénétration du discours Lepeniste à grande échelle, elle l'a banalisé, se l'est approprié, et l'a popularisé dans tous les médias. Encore une fois, cette vision court-termiste a échouée. D'ailleurs, il ne pouvait en être autrement !

Pourquoi donc refuser le front républicain, alors que nous nous targuons d'être des Républicains inflexibles me direz-vous ? La réponse est dans la question. La constance des contre-révolutionnaires et des antirépublicains est leur moteur vers les sommets. La République doit en tirer les conséquences, et rester ferme sur ses principes. Aucun appel à voter pour ses ennemis ! Que l'étiquette soit FN ou UMP importe peu, nous savons très bien ce que fera le candidat élu lors du 2ème tour : il mènera au Conseil Général du Var une politique xénophobe, antilaïcarde et antisociale. En somme, une politique antirépublicaine. Aucun militant de la République ne peut apporter une voix à des courants politiques dont le cri est « Vive la finance » où « Dehors les immigrés ». La porosité idéologique est arrivée à une telle extrémité que rien, je dis bien rien, ne différencie l'UMP du FN.

Pour nous, c'est donc un immense NON au front républicain : lors du 2ème tour, plusieurs choix s'offrent tout de même à vous. Profitez de votre dimanche (la pêche est une très belle activité), ou votez blanc ! Quoi qu'il en soit, aucune voix républicaine ne peut se porter sur son ennemi, quel que soit son nom !La pêche

 

Alexandre Emorine

]]>
https://plaidoyer-republicain.fr/republique-ou-front-republicain/feed/ 0 126