BHL – Plaidoyer Républicain https://plaidoyer-republicain.fr Wed, 03 Jan 2018 11:02:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 56743480 Moix sur Mélenchon : « Il est bête à pleurer », « Ça sent le petit verre de vin, tôt, au zinc, avec les relents de haine » https://plaidoyer-republicain.fr/moix-sur-melenchon-il-est-bete-a-pleurer-ca-sent-le-petit-verre-de-vin-tot-au-zinc-avec-les-relents-de-haine/ https://plaidoyer-republicain.fr/moix-sur-melenchon-il-est-bete-a-pleurer-ca-sent-le-petit-verre-de-vin-tot-au-zinc-avec-les-relents-de-haine/#respond Thu, 24 Sep 2015 12:06:05 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=925 ...lire la suite ]]> MoixYann Moix ne doit plus être considéré seulement comme un écrivain, mais bel et bien comme une personne médiatique ayant un pouvoir certain sur les opinions. Le fait qu’il soit devenu chroniqueur de l’émission « On n’est pas couchés » n’est pas étranger avec cette considération. Le petit Yann va devoir se frotter au gratin de la politique et faire ses armes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que son arrogance est inversement proportionnelle à sa qualité de débatteur. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre (ou perdre) une heure de son temps et visionner l’échange entre lui et Michel Onfray. Je n’ai même pas eu de peine pour lui tant chaque phrase prononcée avait vocation à faire mal, remplie d’agressivité et masquant mal le fond d’une pensée à la BHL. Pour la résumer, qui n’est pas d’accord avec BHL (ou Moix, mais ça marche avec plein de gens) est un Le Pen. Un marabout de ficelle plus tard et vous êtes fasciste, nazi, vous mangez des barbapapas et les enfants avec.

Me définissant comme faisant partie d’une gauche intransigeante avec ses valeurs, je me suis rappelé aux bons souvenirs d’un papier que notre cher Yann avait écrit en 2011 sur Jean-Luc Mélenchon. Mon souvenir était qu’il s’agissait d’un torchon, mais ayant participé (à ma toute petite place) à la campagne de 2012, peut-être que mon objectivité sur le propos n’était pas entière ? Allez le lire, et vous pourrez dire ce que vous en pensez, aujourd’hui 4 ans après.

Commençons par le style de notre poète national. C’est redondant, lourd, et ne porte absolument pas. Une logorrhée lancinante, pénible, hostile et dénuée d’humour. Par exemple : « Tant de jolies propositions, plus souvent gauches que de gauche, plus souvent gauchies qu’à gauche, rappellent la belle saison des purges staliniennes. ». Ou encore : « Sauf que Mélenschtroumpf est petit, minusculement petit, minusculement minuscule. ». Je ne vais pas tourner autour du pot : mon avis sur le style est que c’est pauvre, et chiant.

Admettons. Je ne vais pas me comparer à Victor Hugo n’ayant aucun talent poétique. Mais dans quel registre se trouve notre inquisiteur de la pensée ? Inévitablement pas sur le terrain de l’argumentation, mais bien entendu sur celui de l’insulte publique. Je cite : « Je melenchonparle de Jean-Luc Mélenschtroumpf. Ça sent le petit verre de vin, tôt, au zinc, avec les relents de haine mais tournés à l’envers : la haine déguisée en bons sentiments. Le racisme inversé. ». Premier cliché et non des moindres : l’homme de gauche sent le vin. Amusant que le chantre de la "gauche" sauce Béhachellienne use d'arguments identiques à l'UNI (syndicat étudiant de droite extrême).  La notion de racisme inversée n’est pas un compliment non plus, l’inverse du racisme étant l’humanisme, il choisit volontairement, à dessein, de pointer ce qu’il pense être du racisme. Un classique pour un libéral ne s’exprimant que sous le coup d’un réflexe pavlovien. L’homme de gauche ne se maîtrise pas, et il n’est pas intelligent : « Il parle mal, il bafouille, il écorche les mots comme on écorche les oignons au lieu de les peler. Il est bête à pleurer – les larmes me montent aux yeux devant le spectacle, très foire du sauciflard, où il dégaine ses clichés comme un vieux cow-boy électrocuté entre deux prises d’antidépresseurs. ». Mon petit Yann, dans le record du monde de l’enfilage de clichés, tu viens de passer le mur du son en trois phrases, mais évidemment, pour le comprendre, il serait bon d’argumenter. Onfray te l’a dit, certes peu aimablement, mais le constat est là. Penser, ce n’est pas pour toi.

Au cliché idiot de l’homme de gauche, je convoque la folie. Quelle originalité… « Suis-je le seul à m’apercevoir que cet homme ne va pas bien ? Que sa place n’est dans aucun parlement, au milieu de nulle assemblée, mais dans le lit étroit d’une petite chambre calfeutrée d’où il pourra, délesté de tout voisinage, donner sa vision de la gauche, de l’univers, de ses doigts de pied et de la notion de temporalité chez Jankélévitch. Cet homme, qui est donc un Schtroumpf, est un homme malade. Il délire, mes amis. Il n’est pas responsable de le laisser pisser seul, debout, dans la rue, en public : il faut l’aider, appeler une ambulance, le mettre hors d’état de se nuire, de se donner en spectacle. Je suis gêné, physiquement, par chacune de ses apparitions. Il crachote, il radote, il bavote, il postillonne, c’est assez désagréable à voir. ». Finalement, Michel Onfray avait vu juste, c’est enfumeur. Tout le monde a compris que tu n’aimais pas la gauche, Bernard Henri Lévy t’a formé à bonne école. Mais très sincèrement, autant de caractères utilisés pour seulement dire qu’une personne est folle, ça confine à un problème d’égo surdimensionné. Tu le diras toi-même que tu es bouffi d’orgueil. Puisque ce papier ne parle en fait pas de Mélenchon, mais de toi. Tout à rapport à ta toute petite personne. Dans ce papier, il est question de se définir par rapport à ce que l’on déteste, et la critique du manque d’ambition est faite à Mélenchon. Comme pour mieux nous montrer la représentation surdimensionnée que Moix se fait de lui-même.

Yann Moix propose un traitement de cheval pour soigner le malade, bien qu’avouant ne rien y connaître (sic) : « N’étant pas spécialiste en électrodes, j’ignore ce qu’il faudrait lui planter dans le cervelet pour qu’il cesse de décréter son importance, de montrer ses fesses comme la schtroumpfette hystérique, de rouler les mécaniques qu’il n’a pas, n’a jamais eu, car c’est un homme, il le répète assez, qui n’a rien, n’a jamais rien eu, n’aura jamais rien. ». Le propos est insultant et misogyne de surcroît. Là encore, il est difficile de trouver trace d’un moindre petit argument. Il est fort à parier que Mélenchon se retrouvera face à Yann Moix dans « On n’est pas couchés ». Et le petit Moix a pris rendez-vous : « je me hais de ne pas intervenir, de ne pas venir physiquement lui demander de retourner dans sa chambrette, entouré de livres qu’il ne comprend pas et de souvenirs qui ne veulent plus de lui. ». N’étant pas fan des mises à mort télévisuelles, Laurent Ruquier a bien joué de mettre Michel Onfray face à Yann Moix. C’est un exercice dans lequel il est sorti en miettes intellectuelles, mais Onfray n’est pas non plus au niveau de débat de ce que peuvent proposer des Chevènement ou des Mélenchon. Moix pêchera par orgueil, visiblement n’ayant plus le temps ni de lire, ni de penser, trop occupé à nouer des liens de connivence dans les représentations mondaines, selon les propos de Michel Onfray.

Un petit jeu mots Moixien pour terminer ? Ne boudons pas notre plaisir, enfin si, fatalement à cause de ce style lourd et inconséquent : « Tout ça pue la charentaise et le cercueil. La maroual et la pierre tombale. ». Yann Moix ayant déterminé le niveau du registre, je me permettrai de lui répondre en me mettant à sa hauteur (surement moins d’un mètre soixante-dix) : « C’est celui qui dit qui y est, tu as le nez trop près de la bouche ». En 2015, on a les « intellectuels » que l’on mérite.

Arnaud Guvenatam

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Grèce : BHL nous fatigue https://plaidoyer-republicain.fr/grece-bhl-nous-fatigue/ https://plaidoyer-republicain.fr/grece-bhl-nous-fatigue/#comments Sat, 04 Jul 2015 16:22:31 +0000 https://plaidoyer-republicain.fr/?p=894 ...lire la suite ]]> bhlBernard-Henri Lévy est une personne que l’on peut qualifier d’obsessionnelle. Il n’est pas nécessaire de revenir sur les conséquences de ses actes et prises de position en Libye, ou ailleurs dans le monde. Le sujet que nous allons traiter sera celui de la situation grecque. BHL, en symbole du courant des nouveaux philosophes, a choisi de s’exprimer sur la question de la Grèce. Pour comprendre le personnage BHL, je vous incite fortement à aller consulter la vidéo d’Usul qui a fait un travail remarquable de décryptage de la pensée BHL. Animé d’un violent anti-marxisme et d’un anti-communisme primaire, c’est par ce biais que le philosophe s’est fait connaitre dans la sphère médiatique.

Que nous dit BHL sur la situation grecque ? Il nous faut reconnaître en premier qu’il est doté d’une constance franchement assumée. Libéral, pro-Junker, et in fine pro-Troïka, voilà le terreau idéologique de l’individu. La taxation d’idéologie est à dessein, car il ne s’agit pas ici de pensées philosophiques : il fait de la politique et donc, nous prenons le choix de lui répondre sur le thème de la politique.

Sans faire référence à une quelconque liste des mesures exigées par les Troïka, BHL assène le fait qu’il serait scandaleux de refuser les réformes. Pour lui, il ne s’agit que d’un « effort fiscal minimal » et en arrive à convoquer l’article 13 de la déclaration des droits de l’homme pour illustrer le fait que sa position est humaniste. La ficelle est tellement grosse que c’est le rire qui nous prend aux tripes tant la faiblesse de l’argumentation est patente. Rappelons quand même à notre expert économique (sic) que les plans d’austérité ont cours depuis 6 ans, où les grecs ont largement consenti des « efforts fiscaux minimaux » : baisse des salaires, baisse des pensions, hôpitaux en déliquescence, décès d’enfants dans écoles non-chauffées en hiver et la liste est longue. Sur ces états de fait, BHL ne dit mot. Pis, il considère que la Grèce doit se mettre en retraite à 67 ans, pour faire comme les autres grands pays européens… Le déni du bonheur humain est la première limite de la pensée BHLienne.

Autre point d’achoppement, la défense militaire. Certes, le budget militaire représente une kim-jong-un-respect-my-authoritahpart importante du PIB grec, mais là encore, la force des arguments de BHL est faible, voire insignifiante. Que la part du budget soit mise en questions, c’est une discussion tout à fait légitime que seul le peuple grec est en mesure de trancher. Si le cœur lui en dit, il peut aller faire campagne, lancer un parti politique, se faire élire sur une base programmatique de diminution de la part de l’état grec dans les dépenses militaires. Là encore, nous choisissons de répondre sur le ton de la rigolade, mais finalement, les accusations de Bernard-Henri sont lourdes de sens. Sa rhétorique consiste à faire de l’association. Par exemple : « la Grèce de Syriza au 5e rang des importateurs d'armes, juste derrière l'Inde, la Chine, la Corée et le Pakistan. ». Quand la politique d’un gouvernement élu démocratiquement ne lui plaît pas, tout de suite, c’est la Corée, la Chine, l’Inde et le Pakistan. Vraiment, on touche le fond !

Il considère Tsipras irresponsable de refuser l’aide bienveillante du FMI qui dans le même temps avait décidé de « l'avant-dernier décaissement des sommes promises à la Tunisie, le maintien ou non de la facilité élargie de crédit au Burundi et la révision des plans d'aide aux systèmes de santé des pays les plus frappés par le virus Ebola ». Quel est le rapport entre ces faits ? C’est la technique numéro un de Bernard-Henri, l’art de l’insinuation ! Utiliser ces comparaisons revient à dire que Tsipras joue le jeu de l’explosion sociale du Burundi et serait responsable de la propagation d’Ebola… Comme si le Fonds Monétaire International était une organisation animée de philanthropie. On rigole. Et on rappelle au philosophe que nombre de pays ont déjà refusé l’aide du FMI et l’on carrément expulsé de leurs frontières. En qualifiant Tsipras d’être animé de « national-populisme », l’allusion se fait encore plus clairement : Tsipras est d’extrême-droite. Il le résume d’ailleurs de cette façon : « Car que lui goldendawn1demandaient, à la fin des fins, et à ce stade de l'histoire, les représentants de ce que, dans une rhétorique qui n'est pas loin de celle de l'extrême droite grecque, il n'appelle jamais que "les institutions" ? ». Le procédé est infâme. Car oui, l’Union Européenne est un ensemble d’institutions. « Selon l'article 13 du traité sur l'Union européenne, ces institutions sont les suivantes : le Parlement européen, le Conseil européen, le Conseil de l'Union européenne (souvent appelé simplement « Conseil »), la Commission européenne, la Cour de justice de l'Union européenne, la Banque centrale européenne et la Cour des comptes européenne.». Si appeler un chat, un chat revient à avoir des pensées d’extrême-droite, BHL doit considérer que 99% des gens sont des fascistes…

Dans la panoplie argumentative de BHL, il y a le mensonge éhonté. Par exemple, sur la mise en place du référendum et de son contexte. Pour Bernard-Henri, Alexis Tsipras a convenu de l’organisation d’une consultation démocratique entre deux visites à Vladimir Pourtine. Je cite : « Et il a fini, à bout d'arguments, et entre deux visites à Poutine, par concevoir cette idée de référendum qui, compte tenu du contexte, des délais et du soin pris, surtout, à obscurcir les termes de la question ». La réponse de décryptage d’ACRIMED ne nécessite pas plus que de citer dans le texte la démonstration du mensonge BHLien :

Second mensonge, et pas des moindres, celui selon lequel Alexis Tsipras aurait pris la décision d’avoir recours à un référendum « entre deux visites à Poutine ». Une argutie rhétorique destinée à jeter le soupçon sur le Premier ministre grec, qui agirait donc sur ordre de Moscou. Le problème est que, là encore, BHL raconte n’importe quoi : la dernière visite d’Alexis Tsipras en Russie remonte au 19 juin, soit une semaine avant l’annonce de l’organisation du référendum et il n’y est, depuis, pas retourné. Certes, BHL finira par avoir raison la prochaine fois qu’Alexis Tsipras rencontrera Vladimir Poutine : la décision d’organiser le référendum aura été prise « entre deux visites à Poutine ». Mais quel rapport entre le référendum et les visites ? Aucun. Mais signalons tout de même à Bernard-Henri Lévy cet autre fait troublant : le vote en première lecture de la Loi Macron (février 2015) a eu lieu « entre deux visites d’Hollande à Poutine » (décembre 2014 et avril 2015). 

Pour finir, la dernière technique de BHL pour discréditer quiconque ne pense pas comme lui : le procès en antisémitisme. Voilà un florilège des insinuations : « rhétorique qui n'est pas loin de celle de l'extrême droite », « démagogue pyromane s'alliant avec les néonazis d'Aube dorée », « la lutte de courants minable au sein de Syriza ». On a envie de dire que celui qui manie l’insulte est celui qui est à bout d’argument. Ce n’est finalement que le résumé de la pensée philosophico-politique de Bernard-Henri Lévy. Il pérore du matin au soir, en imposant à qui veut bien encore l’écouter, ses admonestations anticommunistes et ses procès généralisés en antisémitisme. En guise de conclusion, nous ironiserons sur les entrées cinémas réalisées par ses films, l’arrêt brutal de sa pièce au bout de quelques semaines faute de spectateurs. Nous lui devons quand même le fait qu’Emir Kusturica n’a pas arrêté le cinéma. En effet, il avait affirmé son désir d'arrêter le cinéma. Décision sur laquelle il est revenu en réalisant le film Chat noir, chat blanc en 1998. En 1997 il s’était même trouvé une excuse concernant le retour sur cette décision : après avoir vu le film Le Jour et la Nuit de Bernard-Henri Lévy, il déclare qu’au vu du tort que ce film peut faire au cinéma, il est nécessaire pour lui de reprendre sa carrière de cinéaste. En guise de conclusion, et pour garder le sourire, je vous propose cette séquence du Zapping absolument hilarante.

 Arnaud Guvenatam

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