La nausée

vomiLa mascarade gouvernementale est enfin terminée. Nous connaissons la composition du nouveau gouvernement Valls II. La gauche a comme un poids sur l’estomac depuis maintenant deux ans. Les résultats des municipales et des européennes n’auront pas eu raison de l’analyse tronquée que fait le gouvernement de la situation. Cette indigestion se transforme de façon fulgurante en une incommensurable envie de vomir. Le haut-le-cœur est la mesure de l’immense colère froide qui saisit le pays.

Nous demandions déjà la démission de Manuel Valls au moment de l’affaire Léonarda. Mais à l’heure actuelle, nous ne regrettons qu’une chose : ne pas avoir la possibilité d’exiger un référendum révocatoire contre Hollande et toute sa clique. Jean-Luc Mélenchon a parlé des résultats des européennes et du taux d’abstention comme d’une insurrection dans le pays. Prenons-en la mesure. Si ce constat n’est pas à la base de notre analyse, et que nous continuons à avoir peur du peuple, nous serons balayés comme les autres. Notons quand même que le Parti au pouvoir est ultra-minoritaire mais qu’il continue de faire ce que bon lui semble : défendre les intérêts de la finance, un point c’est tout ! Outre le fait que les poids lourds droitiers comme François Rebsamen demeurent au gouvernement, des signaux extrêmement forts ont été envoyés aux français. En premier lieu, la nomination d’Emmanuel Macron au ministère de l’économie et de l’industrie est le scandale le plus révélateur de la pensée politique profonde d’Hollande et de Valls. Portrait court et sans appel du parcours de ce financier. Début 2012, il est nommé gérant et pilote l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par Nestlé d'une filiale de Pzifer). Cette transaction évaluée à plus de 9 milliards d'euros lui permet de devenir millionnaire. Voilà, les choses sont claires maintenant ? En d’autres termes, chers concitoyens, si vous aviez encore une once d’espoir d’avoir une mesure de gauche venant de ce gouvernement, vous voilà douchés, et à l’eau froide ! J’écoutais notre cher Premier Ministre parler de Monsieur Macron au journal de France 2 et soudain, une colère nauséeuse m’a saisi. Il déclare sans sourciller que ce professionnel du bidouillage financier et banquier chez Rothschild, « est un homme engagé à Gauche ».

C’est une insulte immense envoyée à toutes les femmes et les hommes qui se déclarent vraiment de gauche dans ce pays. A tel point que la honte et la pitié s’abat sur eux lorsque l’on entend de tels propos. Notre Gauche, c’est celle de Robespierre, de Saint Just, de Jaurès, entre autres exemples. Pas celle de Condorcet, de Ferry, et tous ces libéraux qui se drapent des couleurs du camp des exploités. Sans vouloir donner des brevets de gauche, il nous faut affirmer haut et fort que nous n’avons rien en commun avec ce gouvernement.

 Nous voici arrivés à la croisée des chemins. Le Parti Socialiste est définitivement mort ce soir ! Il suit de façon cristalline la même mutation que le PASOK en Grèce. Nous, citoyens de gauche, avons une immense responsabilité dans l’avenir du pays. L’UMP est cuite, et le PS a signé son acte de décès. Il est clair qu’à quelques jours des universités du PS de la Rochelle, cela va sévèrement tanguer. Je fais le pari que des pans entiers du PS vont quitter ce radeau de la méduse. Peut-être pas dans les semaines qui viennent, mais au moins après les élections territoriales qui vont finir d’achever les potentats locaux. La gestion des élus – ou plutôt des barons – socialistes, c’est fini !

 L’idée de République joue sa peau dans cette affaire. Nous sommes très inquiets de la situation mais nous n’allons pas baisser les bras ! L’idée de mettre en mouvement le peuple autour de l’idée qu’il faille changer la règle du jeu peut apparaître comme abstraite aux yeux de nombreux militants. Mais il faut que nous nous dotions des outils qui permettent au peuple d’exercer sa souveraineté. Parce que oui, la question de la souveraineté populaire est au cœur de tout changement populaire et révolutionnaire. L’implication de la masse des citoyens est par essence révolutionnaire. Et tant que nous y sommes, la rédaction du Plaidoyer Républicain remet sur la table une proposition qui a été faite il y a déjà quelques6eme République mois. Lorsque des élus sont pris les mains dans le sac dans les magouilles, n’ayons pas la main qui tremble en exigeant l’inéligibilité pendant au moins quinze ans. Comme l’avions déjà dit, la 6ème République que nous appelons de nos vœux doit être sous contrôle citoyen ou il n’y aura plus de perspectives républicaines lorsque la nuit s’abattra sur la Patrie.

Arnaud Guvenatam

 

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