12 avril : unité contre l’austérité !

Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"
Une partie du Plaidoyer Républicain avec Patrick Le Hyaric, Liêm Hoang-Ngoc et "Marianne"

Pour la gauche, la coupe est pleine et elle a débordé hier dans les rues de Paris. La campagne européenne du Front de Gauche commence sous les meilleurs hospices. La mobilisation a été très forte sous un temps magnifique nous permettant de dire haut et fort « Hollande, ça suffit ! ». Cette marche contre l’austérité a été, de notre mémoire de jeunes militants, un des meilleurs souvenirs de manifestations, avec celui de la Bastille de 2012. Après des municipales compliquées, quelle joie et quel bonheur de se retrouver tous ensemble avec les camarades, unis pour un objectif commun ! Les cœurs étaient vaillants, ardents comme la braise et un seul regard suffisait pour comprendre la détermination des militants, des syndicalistes, des associatifs, citoyens et sans-papiers. Jean Ferrat écrivait « Au printemps de quoi rêvais-tu ? ». Modestement, de journées comme celle-ci !

Dans cette manifestation du 12 avril, une autre caractéristique centrale est à prendre en considération, elle est la plus grande réussite de cette journée : l'unité. Que ce soit le PCF, le PG, Ensemble ou la GU, tout le monde a répondu présent ! Le NPA a également été de la fête et son cortège important à montré l’intérêt que l’organisation a porté à la manifestation et à ses mots d'ordre. Dans le cortège de tête, nous avons donc pu voir, sans bouder notre plaisir, Pierre Laurent, Marie-Georges Buffet, Patrick le Hyaric, Olivier Besancenot, Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon et Myriam Martin main dans la main. Mais cela ne s’arrête pas là, nous avons pu constater également la présence d’élus de la gauche d’EELV et, cerise surEELV le gâteau, il y eut la présence remarquée de l’eurodéputé PS et économiste Liêm Hoang-Ngoc. On peut dire que ça commence à ressembler à une majorité alternative à gauche non ? Cette manifestation d’unité devait permettre de redonner l’espoir au peuple, lui montrer qu'il est possible de mener une autre politique que celle qui nous mène dans le mur (et que chacun constate tous les jours). Ce sont de grandes démonstrations de force comme celle de samedi qui vont le convaincre.

UnitéConcernant l'affluence, ce fut une véritable marée humaine déferlant sur Paris. Les organisateurs ont parlé d'au moins 100 000 personnes, quand la préfecture, comme à son habitude, minore gravement le chiffre, le faisant chuter à 25 000. Nous ne sommes pas parisiens ni architectes, mais une simple élévation sur un point culminant suffisait à voir cette foule, ce peuple de gauche qui s'étendait sur des kilomètres.
Ce dimanche, nous n'étions pas là pour « prendre le soleil » ou simplement nous dégourdir les jambes. L'objectif était de faire de ce rassemblement un grand moment d'éducation populaire,en montrant que nous savons mettre en œuvre de véritables politiques sociales. Que nous sommes en mesure d’affronter frontalement le monde de la finance. C’est pour cela que nous disons, le libéralisme, ça suffit, quelque soit son visage !

Bien évidemment, les médias et les politiques libéraux refusent de dire que cette marche a été inédite. Inédite par ses slogans et par les forces qu'elle a regroupée.

Cependant cette marche n'est qu'un début. En effet l'actualité et les politiques libérales nous ordonnent de poursuivre et même d'améliorer cet élan unitaire et contestataire !

Les immenses cortèges de syndicalistes, travailleurs et associatifs présents hier illustrent qu’une convergence unitaire et une convergence des luttes sont en voie de cristallisation. C’est de très bon augure avant les échéances électorales où nous allons « régler nos comptes ». Depuis deux ans, la gauche a été anesthésiée par la trahison de François Hollande. « Personne » ne s’attendait à ce que les coups les plus rudes viennent du camp de la soi-disant gauche au pouvoir. Le gouvernement nous disait que « ce ne serait pas en un an [que nous serons] en mesure de tout changer. Il faut nous laisser du temps ». Le temps est écoulé, maintenant, stoppez votre politique. C'est ce message qui a été envoyé hier. La déception et la trahison sont telles que plus personne ne peut être dupe de la réalité politique du gouvernement. Et dire qu'ils vont continuer sur la même lancée !

Etudiants en lutteNous devons ouvrir des brèches partout. Par exemple, les étudiants et les familles doivent s’organiser et rejoindre l’élan qui a été lancé hier. Ils auront la nécessité de s’organiser rapidement, puisque la cour des comptes préconise que les APL ne soient plus versées aux étudiants non-boursiers. Le signal d’alarme doit être lancé. Le gouvernement se fixe dogmatiquement de faire des économies et ce sont les familles entières qui seront touchées par ces futures mesures. Nous nous opposons à ce gouvernement et à sa politique ! Quand Manuel Valls veut calquer le modèle républicain sur l’organisation du territoire à l’allemande, bien sur que nous serons là pour dire que la République est une et indivisible. Nous serons là également pour faire la démonstration qu’on ne nous impose rien et que la République n’est pas un régime neutre, mais qu’elle porte en son cœur des valeurs d’humanisme, d’égalité, de liberté, de fraternité et de laïcité. Le morcellement de la République et la mise en concurrence des territoires a assez duré, et les élections européennes seront l'une des occasions de le dire ! Quand le gouvernement Service Public Hospitalierveut faire des coupes sèches de 50 milliards d’euros et que les citoyens le paieront de leur poche, nous serons là pour dire que c’est un scandale. Nous avons besoin de services publics pour notre vie de tous les jours. Or, on nous en prive alors que le pays n’a jamais été aussi riche de son histoire et les richesses aussi mal réparties ! Nous savons comment mettre le curseur du partage en faveur du peuple et ce sera notre devoir une fois au pouvoir. Enfin, lorsque Ségolène Royal dit qu’il faut «prendre le temps de l’écoute et l’expertise du sujet» en évoquant le gaz de schiste, traduisant ici aussi une volonté de recul du gouvernement, elle trouvera elle aussi, en face d'elle le peuple de gauche pour réclamer une véritable planification écologique.

Il nous reste peu de temps jusqu'aux élections européennes. Tout juste 5 semaines pour profiter de l'élan impulsé par cette manifestation pour convaincre autour de nous, dans nos circonscriptions, que la majorité alternative peut devenir une réalité dans le pays. Après le 12 avril, le 25 mai doit être le deuxième signal : l'austérité imposée par l'Europe, Hollande et Valls, ça suffit, la gauche est en mouvement et elle compte bien prendre le pouvoir !

Alexandre Emorine et Arnaud Guvenatam

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